Vous trouverez ici, les pensées et réflexions d'un simple quidam qui, sans prétendre rivaliser avec La Bruyère, avec Montaigne, avec Diderot, avec Chamfort ou La Rochefoucauld, tient quand même à faire entendre son chant solitaire et parfois désespéré! Mais toujours avec humour!
mercredi 30 juillet 2008
Surin et sueurs froides
D’ailleurs, elle a bien commencé comme cela !
Mon caméléon en était à sa troisième sauterelle avalée goulûment, mais avec craquements sinistres et obligatoires !
Notre ch’ti à sa sixième bibine, notre « armoire normande », ses grands yeux bleus et sa tignasse blonde, à son dixième éclat de rire tonitruant,
les autres roupillaient ou lisaient, et notre séminariste de jésuite lisait son bréviaire !
Si ! Si ! On avait un séminariste jésuite !
Dont un très lointain parent avait dû servir de modèle à Molière, pour écrire son « Tartuffe » !
Je revois un de mes gentils camarades, un brave garçon du Midi, l’air tout penaud, les yeux baissés de vilain pécheur, se faire « sermonner » par ce grand escogriffe, parce qu’il avait le malheur de fréquenter un peu trop assidûment le BMC de la Légion, alors que lui avait des draps douteux, ponctués de taches suspectes qui n’étaient sûrement pas le fruit d’une méditation religieuse et mystique.
Nous en étions là de ce tableau bucolique quand la porte s’ouvrit brutalement sur une face hilare et fortement avinée.
Pas besoin d’éthylotest, il suffisait de regarder la couleur de son pif pour savoir que son taux d’alcoolémie battait des records indécents !
Nous le connaissions tous ! C’était notre coiffeur !
Celui qui nous rasait la colline capillaire et qui nous faisait des têtes de bagnard à faire peur à nos mères et aux futures bénéficiaires de pension alimentaire !
Au demeurant, charmant camarade, sans histoire, et de bonne compagnie.
Il y a des individus qui ont le vin teigneux, d’autres « dépressifs »
lui, il l’avait « amoureux » et tendre !
C’est ainsi qu’il se précipita sur le premier lit, près de la porte, tomba sur le copain un peu surpris, et lui susurra à l’oreille, mais assez fort pour que nous l’entendions tous :
_Fais moi une bise ! J’veux te faire une bise !
Pas besoin de vous décrire les hurlements de joie, les lazzis, les plaisanteries douteuses et graveleuses qui fusèrent, éveillant ainsi une chambrée assommée par la moiteur infernale des pays du Maghreb !
Comme nous n’avions pas beaucoup de distractions, ce spectacle dû à un « artiste de l’improvisation » était le bienvenu !
Il passa ainsi de lit en lit.
Moi aussi, j’eus droit à la bise baveuse et alcoolisée du Bacchus d’un soir !
C’est lorsqu’il arriva au lit du « radis noir » (vieille expression anti-cléricale) que les choses se gâtèrent !
_Fais moi une bise….
_Non !
Répondu sur un ton pète-sec et sans appel !
La chambrée émit une protestation de connivence avec l’intempérant, histoire de provoquer un peu plus notre hypocrite réfractaire !
_Non, vous dis-je ! Ce n’est pas dans mes principes, et je ne me prêterai pas à ces jeux grotesques et indécents !
Snobinard, va !
C’est alors que notre coiffeur bondit sur le jésuite, lui fit une clé pour le paralyser, sortit un terrifiant rasoir à manche, et le plaqua sur sa gorge blafarde.
Je sais, maintenant, ce que cela représente, de passer, en une fraction de seconde, d’une ambiance joyeuse et festive, à la situation la plus dramatique et la plus terrifiante qui soit.
C’était tellement surprenant et inattendu que nos cervelles se refusaient à enregistrer ce que nos yeux voyaient.
Un rictus cruel impitoyable avait déformé instantanément le doux et tendre visage de notre camarade.
Que de monstres effrayants sommeillent au fond de l’inconscient des hommes, et qui sont prêts à se réveiller à la moindre occasion.
J’en avais, là, sous les yeux, la parfaite démonstration, grandeur nature !
_Alors ? Tu me la fais cette bise ?
Dire que nous étions pétrifiés d’horreur et d’impuissance, serait d’une vulgarité et d’une banalité indigne de la situation. Alors faite comme si je ne l’avais pas écrit !
_Non !
Ce « non » nous le reçûmes comme un coup de poing à l’estomac !
Nous imaginâmes instantanément la vision de notre camarade la gorge tranchée et le sang qui giclait à flot !
Eh ben pas du tout !
Le tortionnaire relâcha sa victime, replia son « coupe-choux », et sortit, non sans claquer violemment et rageusement la porte !
Ah ! Je vous prie de croire qu’il y en a un qui passa un sale quart d’heure !
Je ne sais pas combien de sermons il fit par la suite, mais celui qu’il subit de notre part, il n’est pas prêt de l’oublier !
Je n’ose vous répéter les noms d’oiseaux qu’il subit, mais vos connaissances personnelles en ce domaine, vous permettront de combler mon silence pudique sur la question.
Quant à notre coiffeur, il ne subit aucunes représailles, punition et même pas la moindre réflexion de l’un d’entre nous
et continua à tailler des tignasses dans la joie et la bonne humeur sans le moindre remord !
O tempora ! O mores ! Comme écrivent les snobs !
Car aujourd’hui, nous aurions subit l'affligeante et stupide
« cellule de soutien psychologique »
avec interview de chacun de nous par LCI, « té-èffe-huns »
France 2, Paris-Match, Voici, Gala, Télé 7 jours, « Le journal du dimanche »
et avec un peu de pot, le « Soir de Bruxelles », et le « New york Times » !
Et notre « joyeux drille », mis en examen pour menaces de mort, purgerait une détention
très « préventive » d’au moins cinq bonnes années avant d’être jugé, pour se prendre au moins dix années de prison !
Alors que là ? Rien !
C’est marrant, mais vous voyez, je ne m’en suis jamais plains! Ni aucun de mes camarades, et pas même ce faux derche de futur jésuite!
C’est étrange non ?
Qu’est-ce qu’on était « bêtes » et « stupides » avant tous ces…progrès de la psychologie et de la justice !
Mais depuis cet incident dramatique, je me pose une question :
Cet « enfoiré » de jésuite a-t-il fait preuve d’un immense courage ou d’une incommensurable connerie ?
En quarante ans de réflexion, je n’ai toujours pas pu……trancher !
PS Parce qu’il y a des jeunes filles qui peuvent me lire, et quelques féministes hystériques (pléonasme !) , je ne préciserai pas ce que fut le BMC.
vendredi 25 juillet 2008
Les escrocs de la science-fiction
Les escrocs à l’assurance, au fisc (très dangereux, et risqué !)
les escrocs aux sentiments (très nombreux chez tous les sexes )
les escrocs aux assedics, les escrocs à la sécu, les escrocs de la politique (pléonasme !)
Les escrocs de la voyance etc… !
Mais qui n’a jamais stigmatisé les escrocs de la science-fiction ?
Et pourtant ! Ils sévissent à la pelle, et dans tous les médias !
Moi, à la fin des années soixante, j’ai assisté, dans le cinéma nommé « l’Empire », près de la place de l’Etoile, au visionnage de « 2001, l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick !
Quel choc ! Quels souvenirs éblouis !
Vaste salle qui deviendra plus tard un studio où sévira pendant de longues années, Jacques Martin, tous les dimanches, sur la seconde chaîne,
Cette salle était prodigieuse de confort et de modernité !
Ecran géant hyperbolique, des dizaines de haut-parleurs dissimulés partout, des fauteuils de « pédégé » profonds et moelleux, avec tablette de travail, lampe, et luxe suprême, on vous remettait un livret sur le film, comme à l’Opéra !
De ma vie, je n’ai JAMAIS retrouvé un confort et un luxe pareil dans une salle de cinéma ! Jamais !
Mais le sujet n’est pas là !
Moi, jeune naïf des années 70, je m’imaginais des bases lunaires en 2001 ! Il n’y avait aucun doute à ce sujet !
Puisque des esprits aussi intelligents qu’Arthur Clarke et Stanley Kubrick y croyaient !
Aidés de plus, par des ingénieurs de la NASA et de chez IBM !
Allez donc penser contre l’avis de tous ces d’experts compétents (en un seul mot, bien sûr !) Impossible ! Suicidaire !
Et que s’est-il passé « réellement » en 2001 ? Les attentats du 11 septembre!
Quant aux bases lunaires ? Peau de zébi !
A part quelques détritus métalliques pourrissant là-haut, depuis l’épopée d’Apollo, il n’y a pas le moindre petit abri scientifique logeant un bipède terrestre !
A la même époque ou peut s’en faut, je regardais une série « fantastique » britannique de science-fiction qui s’intitulait : « Cosmos 1999 » !
Oui ! Car en cette année dramatique, la lune devait se détacher de l’orbite terrestre et emmener hors du système solaire, notre pauvre satellite et quelques malheureux terriens égarés dessus, dans des bases scientifiques (déjà ?)
Je n’ai pas besoin de vous dire que notre astre des nuits est toujours là, bien accroché à sa maîtresse, la terre, et pour encore un bon bout de temps !
Quant à « New-York 1997 » où l’on voyait cette ville transformée en prison géante de cauchemar, moi, à la place des auteurs du scénario, je ne me déplacerai plus que la nuit, qu’avec un passe-montagne sur la tronche, pour qu’on ne me reconnaisse pas !
Et oui !
Les ratages et fausses prévisions de ces auteurs sont légions et ne choquent personne !
C’est fou comme l’Homme est toujours pressé dans son optimisme béat à imaginer l’avenir !
Ce qui me fait hurler de rire, car je suis un épouvantable pervers, c’est d’imaginer le sort du livre d’un auteur de science-fiction, contemporain du grand « Jules » (Verne pour les intimes) qui aurait osé écrire que la grande « nouveauté », le nec plus ultra du modernisme, en 2008, à Paris serait ?……………….Le vélo !
Oh ! On peut aisément concevoir le flop éditorial qu’il se serait ramassé !
Au lieu de machines volantes individuelles, se retrouver à pédaler dans les rues de Montmartre à « vélocipède », au 21ième siècle, voilà qui aurait poussé au désespoir complet, les plus optimistes de nos imprudents visionnaires !
Comme le disait déjà quelqu’un : « l’avenir n’est écrit nulle part » !
Et encore moins sous la plume ou le clavier, (car il faut être moderne et penser au traitement de texte !) d’un auteur de science-fiction ,que pour ma part, j’aurais une forte envie de rebaptiser : auteur de « science-affliction » !
Adieu les "Azimov, Clarke, Wells" et autres escrocs des "prédictions scientifiques" Allez rejoindre vos consoeurs (toujours en un seul mot!) les chiromanciennes, les tireuses de cartes, les liseuses de marc de café, les astrologues de mes deux choses etc....!
Bon ! Je vais aller-me « téléporter » ailleurs avant que cela ne se gâte pour mon matricule !
Il y a encore des fous furieux pour croire à ces niaiseries !
lundi 21 juillet 2008
Un don familial
Un soir, je regardais un vieux film de George Cukor sorti en France en 1947, année de ma naissance: « Hantise », avec la toute jeune et splendide Ingrid Bergman, entourée de notre compatriote Charles Boyer, et de Joseph Cotten l'inoubliable personnage du film « le troisième homme » de Carol Reed.
Cela se passe dans le Londres du milieu du 19ième siècle où l'on s'éclairait encore au gaz de ville! D'où le titre anglais du film: « Gaslight ».
Les personnages évoluent dans un immeuble bourgeois du cœur de la ville.
Et là, parmi les domestiques, se trouve une jolie soubrette, à l'air un peu revêche, un tantinet « casse-burnes » , dans toutes les acceptions du terme, quand une femme se croit irrésistible!
Je ne vous fais pas un dessin, vous en connaissez tous au moins une dans votre entourage!
Tilt! Que je me fais dans ma caboche!
Non! Ne croyez pas qu'elle contienne un flipper! C'est juste une réflexion!
Ce visage me dit quelque chose! Encore quelques petits mouvements de sa frimousse devant la caméra et....toc!
Bingo! Je reconnais la délicieuse fouille-merde « d'Arabesque! » Angela Lansbury!
Bon! Avec quarante années de cellulite et de lifting en moins, bien sûr!
Mais c'est bien elle!
« Arabesque »! Qui ne connait pas cette série policière où sévit une certaine Jessica Fletcher! Remarquez bien, qu'une bonne femme comme ça débarquerait dans mon voisinage; c'est les valoches faites en quatrième vitesse, et la fuite éperdue en bagnole pour n'importe où!
Car, partout où elle passe, vous êtes sûr qu'il va y avoir de la viande froide dans le secteur, et dans les vingt quatre heures minimum!
Une vraie calamité! Que dis-je une calamité? Un fléau, ouais!
Il n'y a que les pompes funèbres qui se réjouissent, quand elle pose ses valises quelque part! Mais je m'égare! Car vous l'aurez deviné, je suis un physionomiste en diable!
Je ne retiens aucun prénom, ce qui me vaut des inimitiés tenaces, mais un visage, toujours!
Les faux-vieux ou les fausses vieilles du cinoche ou du théâtre m'ont toujours fait hurler de rire! Avec moi, Arsène Lupin n'aurait pas tenu dix secondes!
Il aurait pu se mettre toutes les moumoutes possibles et inimaginables sur la tronche que je l'aurai quand même reconnu!
Les maquillages ridicules du pédant Georges Descrières et du savoureux Robert Lamoureux ont toujours été pour moi, des moments d'intense rigolade, quand ces deux acteurs interprétaient le « gentleman cambrioleur »!
Car il y a une chose que l'on ne peut jamais maquiller, c'est le regard!
Et il est pour moi aussi unique que des empreintes digitales!
Devinez de qui je tiens ça? De ma chère grand-mère paternelle!
Pauvre grand-mère vivant, dans une maison des Ardennes, une petite vie triste, étriquée et sans beaucoup de distractions. Son jardin secret, c'était la lecture d'une revue un peu spéciale et fort décriée par tous les intellectuels et bien pensants de la terre: Détective!
Revue, style « gala » ou « voici » mais spécialisée dans les crimes sordides, passionnels, les affaires de mœurs, etc!
Un jour, mon père qui faisait son service militaire, ramena à la maison, un copain à lui. Jeune garçon charmant, poli, discret. Tout ce passe le mieux du monde.
Mais lors de la Perm suivante, ma grand-mère ne put s'empêcher de dire à mon père:
_Tu sais, ce garçon, ton copain, et bien, j'ai déjà vu son visage quelque part!
_Comment ça? C'est impossible, maman! Ce garçon a toujours vécu dans le midi, et il n'était jamais venu dans les Ardennes! C'était la première fois!
_Pourtant, je t'assure que ce visage me dit quelque chose!
_Tu sais, cela arrive à tout le monde de croire que l'on reconnaît un visage! Mais c'est une simple similitude! Une simple coïncidence!
Bon! La grand-mère ravale son intuition désavouée, mais n'en pense pas moins!
J'ai aussi quelque chose de commun avec mon aïeule, c'est que nous sommes extrêmement tenaces et persévérants quand un mystère ou un problème nous pourrit le « caberlot! ».
Si la grand-mère avait vu ce visage, elle remuerait ciel et terre, mais elle le retrouverait!
C'est pas le « ciel et la terre » qu'elle allait remuer, mais la « tonne » de « Détective » entassés dans le grenier.
Elle y passa des heures, des journées, au grand scandale du grand-père qui n'appréciait pas du tout cette désertion domestique, pour cause d'enquête criminelle.
Car il s'agissait bien de cela. C'est ainsi qu'elle tomba sur une dramatique histoire, dans un exemplaire de la revue datant d'une dizaine d'année!
Il s'agissait d'un parricide! Un jeune garçon de quatorze ans avait tué son père d'un coup de poignard. Et ce père était juge d'instruction! Excusez du peu!
Et bien ce jeune garçon était bien celui que mon père avait ramené à la maison!
Et quand vous pensez qu'elle l'avait reconnu, sur une vieille photo, qui ne devait pas être très bonne, par dessus le marché, dans une revue poussiéreuse, datant de dix ans, vous pouvez apprécier l'exploit!
Bon sang ne saurait mentir!
samedi 5 juillet 2008
Ma femme est une extraterrestre
Comme pour David Vincent, j'ai su que le « cauchemar avait déjà commencé » un vendredi soir.
Alors que j'étais bien peinardement installé dans le canapé du salon, en train de regarder des niaiseries faussement culturelles à la télé, un grand cri de détresse a retenti dans la cuisine.
AAAARRRHHHH!
Mû par le devoir impérieux de porter secours à mon épouse, et surtout parce qu'elle me l'ordonnait furieusement à grands cris désespérés, je me suis porté à son secours!
Pas moyen de regarder une émission de télé tranquille, dans cette baraque!
C'est alors que la scène « gore » m'apparu dans toute son horreur!
Madame s'était plantée un couteau de cuisine dans la main, en voulant ouvrir un bocal de conserves.
Il est vrai que tout le monde ouvre un bocal en verre avec un couteau pointu!
Hein?
Qui doute encore du sens pratique des femmes! Pas moi, bien sûr!
Je n'oserais pas!
Surtout à notre époque!
Bref! La plaie était ouverte et saignait abondamment!
Moi, n'écoutant que mon courage, et révisant mes vieilles connaissances de secouriste, non pratiquées depuis au moins une trentaine d'année, je fis une compression de la plaie avec mes petits doigts boudinés, et un pansement d'urgence.
Le sang ne coulant plus, la plaie pansée et stable, je pensais (et non pas pansait: c'était déjà fait!) revenir peinard à ma téloche!
Que nenni! C'était compter sans la paranoïa médicale de ces
« dadames » renforcée par une visite impromptue de la voisine!
(De quoi j'me mêle!)
Hou! La! La! Faut pas plaisanter avec ces choses là!
Et puis, rien que pour « rassurer » votre épouse vous devriez aller aux urgences!
Grrrr! La tête pleine de pensées (non pansées!) et d'images où la voisine était lardée de poignards et de couteaux de cuisine, j'emmène « l'agonisante » aux urgences de l'hôpital de ma région.
Par une chance non sollicitée et surprenante, nous sommes
« traités » tout de suite et sans retard.
Ce qui me vaut le plaisir de retrouver ma « moitié », le visage hilare et joyeux
me racontant que le médecin l'avait rassurée et surtout « charriée ».
Quand celle-ci lui expliqua ce qui lui était arrivé, il retorqua que c'était « bien fait! »
Tel quel!
Que lui, les haricots verts, il les avait acheté tout frais, et sans bocaux, au marché de la ville!
Oui! J'avais oublié de vous préciser qu'il s'agissait de haricots verts!
Ce dont vous vous foutez royalement, et vous avez bien raison!
Donc, l'incident s'était clos heureusement et sans conséquence.
C'est le lendemain que l'épouvante me plongea dessus!
Tel un gerfaut sur un mulot!
Ma femme me dit que son pansement, et ben, elle n'en avait plus besoin!
-Comment ça? Plus besoin!
_Tiens, regarde toi-même!
Me fit-elle, complice!
Et là, mes enfants! Je fis un bond d'un mètre de haut, saisi par la surprise!
La plaie était fermée sans même une croûte!
Moi qui l'avait vu ouverte, la veille! Et qui saignait!
Croyant même qu'il aurait fallu un point de suture!
Je l'examinais, la tâtait longuement!
Il fallut que je me rende à l'évidence!
Comme dans les films de science fiction, quand la méchante créature venue d'un autre monde, se prend une « bastosse » dans le buffet, et qu'elle se verse un liquide à la con sur sa plaie, et que l'on voit celle-ci disparaître à vue d'oeil!
Ma femme est une extraterrestre!
Si jamais, je la vois écarter son petit doigt en buvant son bol de café ou en maniant son fer à repasser, je lui saute dessus, je la ligote fermement, et j'appelle la gendarmerie.
Ils sont parmi nous! J'en ai la preuve!
Et mes deux morpions de gosses?
Ils sont peut-être déjà contaminés?
Alors oui! Le cauchemar a déjà commencé!
lundi 30 juin 2008
Tatanes mortelles contre « cup of tea »
Il me faut un bon soporifique bien gentillet qui m’endorme les cellules grises en douceur.
Depuis des années, je l’avais trouvé dans la vision des coups de lattes et des
« bourre-pifs » efficaces de mon « rouquemoute » préféré ;
« Chuck Norris » dans « Texas Ranger » sur « thé-effe-huns" !
Et c’est alors que survint un malencontreux accident de « zapette » !
Par une distraction que je m’explique difficilement, je passe sur France3, et je tombe sur une enquête de l’inspecteur Barnaby « so british » !
Et là, la transition est tellement brutale, tellement énorme, d’avec mon précédent feuilleton, que dans les premières minutes, je suis au bord de l’éclat de rire !
Il faut dire que lorsqu’on voit un inspecteur de police, se faire proposer une tasse de thé, par un témoin d’une affaire criminelle, là où un regard foudroyant et meurtrier paralyse les consommateurs d’un bar louche aux gueules "pas tibulaires , mais presque", il y a de quoi se marrer, non ?
Et quand un gentleman, officier en retraite, tiré à quatre épingles, dans son beau costard en « touède », promenant son clebs au pedigree aussi long que celui de la reine d’Angleterre, se propose de donner son avis sur la manière de mener l’enquête à un inspecteur patient et poli, on voit un « Texas ranger » étrangler à moitié un affreux récalcitrant qui a eu le malheur de ne pas débiter assez rapidement l’adresse où l’on pouvait trouver la petite amie du concierge qui avait vu passer le bandit recherché !
Sans oublier, que lorsque l’on voit une gentille petite « mummy » proposer ses « cookies » sortant du four, à un jeune inspecteur ravi et gauche, vous avez, de l’autre côté de l’atlantique, un sauvage hirsute, en T-shirt cradingue, qui n’a pas vu une machine à laver depuis trois ans, sur le pas de sa porte, et qui éructe un sempiternel :
_ vous avez un mandat ?
En exhibant une artillerie capable de couler un porte-avions !
Si ça, ce n’est pas un « choc de civilisation » qu’est-ce qu’il vous faut !
Moi, ce sont des petites choses comme ça, qui me ravissent !
Que voulez-vous ! On ne se refait pas !
Et je ne vous parle pas des paysages bucoliques de la verte campagne anglaise, dignes du peintre Gainsborough, et de ses petites chaumières si mignonnes qu’on les croirait sorties d’une aquarelle, à opposer à ces murs de briques d’immeubles sordides, ces hangars, ces entrepôts, ces rues sans âme et sans le moindre intérêt, sans la plus petite valeur esthétique ou architecturale de ces grandes villes amerloques !
D’ailleurs, tous ceux qui auront eu le bonheur de voir un jour, le film
« Un poisson nommé Wanda » comprendront parfaitement le choc culturel qui existe entre ces deux
sociétés !
Et encore ! Ils « causent » la même langue, les « cousins » !
Alors imaginez avec le reste du monde !
Comparez les séries policières de chaque pays vaut toutes les études sociologiques du monde !
« Dis-moi comment tu cours après les criminels, et je te dirai qui tu es » !
_ " Do you want a cup of tea, my dear » ?
_“Yes, but, with a cloud of milk, please”
_“I fuck you, bastard!”
mardi 10 juin 2008
Perfide « school man »
Jugez plutôt !
Un jeune directeur d’une école anglaise de la Grande Bretagne « profonde » narrait à un journaliste français, complaisant et complice, tout son bonheur professionnel depuis que son gouvernement avait décentralisé la gestion des établissements scolaires !
Il pouvait embaucher les gens qu’il voulait ! Juger des bons ou mauvais professeurs immédiatement, sans avoir une grève sur le dos dans les vingt quatre heures.
Embaucher le personnel d’entretien qu’il voulait, en nombre qu’il voulait !
Il disposait librement d’un budget qui lui permettait d’acheter ce qu’il voulait, quand il le voulait, d’entreprendre les travaux d’entretien immédiatement, et sans en référer à personne ! Quel scandale ! Mais quels propos obscènes !
Le culot fut pourtant dépassé quand il osa dire qu’il avait beaucoup moins de paperasses à faire, et qu’il pouvait ainsi consacrer plus de temps à ses élèves ! Quel menteur, je vous jure !
Le comble de l’agacement, la perfidie suprême fut atteinte quand il proclama sur un ton suffisant et plein d’ironie :
« Vous, les Français, vous devriez en faire autant ! Vous seriez infiniment plus heureux ! »
De quoi je me mêle ? Mais c’est un monde çà !
Nous avons le meilleur système scolaire du monde ! Le plus efficace ! Le moins coûteux !
Les profs les plus dévoués, et les plus assidus à leur travail !
Ce ne sont pas des « prétentieux » et des « envieux » de l’autre côté du Channel qui vont nous faire croire le contraire ? Non mais !
Continuez à bouffer votre gigot bouilli avec de la menthe, mais ne nous donnez pas de leçon de gestion scolaire ! Surtout dans la patrie de Jules Ferry ! Ah ! Mais !
Sans oublier que la paperasse inutile, les complications administratives, les démarches ubuesques, les autorisations à la con, nous adorons cela ! Nos politiciens les multiplient à plaisir, comme le Christ multipliait les pains, au sermon sur la montagne !
C’est notre bonheur suprême ! C’est notre petit vice national ! Notre marque de fabrique ! Plus nous bouffons des formulaires inutiles, plus nous sommes heureux, et plus nous avons la sensation enivrante d’être vachement intelligents et sérieux !
Si cela n’était pas le cas, nous serions aussi bêtes
et peu « civilisés » que cet inconscient de prof anglais !
samedi 7 juin 2008
Selon que vous serez chat ou chatte !
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
Moi, j’ai la version féline de cette histoire !
Nous avions un brave matou au poil roux, qui fut nommé, dans un excès de lyrisme et d’originalité : « caramel » !
Ce brave tas de poils, recueilli chaton fragile, dans une ferme, au fin fond d’une province française, eut une vie des plus « spartiates » !
Mon épouse, qui ne prisait pas spécialement ce genre de bestiole, le traitait par-dessus la jambe. Ce que l’animal sentit fort bien dès le début.
C’est ainsi que devenu adulte, « Raminagrobis » vaquait indifféremment entre la maison et sa « résidence secondaire » sous les fondations des bâtiments de l’école d’en face.
A part sa pâtée quotidienne, et un bon coup de pied dans l’arrière train pour lui faire comprendre d’aller dormir dans sa « maison de week-end », c’était tout ce qu’il recevait comme affection et tendresse de la part de la maisonnée.
Il en a passé des nuits d’hiver à la belle étoile, sans que personne ne se soit soucié le moins du monde de son sort ou de son confort.
Etant aussi d’un tempérament un peu « con-con », sans originalité, et d’une discrétion maladive, il ne nous a pas laissés de souvenirs impérissables.
Pauvre bête morte dans mes bras, chez le vétérinaire, parce que personne ne voulu se charger de cette besogne désagréable !
Après une période de deuil raisonnable, nous décidâmes d’adopter une autre bête à fourrure pour remplacer le « défunt ».
Mon fils cadet fut chargé de cette « lourde tâche » !
On lui refila un chaton qu’il prit imprudemment pour un chat.
La visite suivante chez le veto nous amena une cruelle désillusion : c’était une chatte !
Cet abruti de fiston c’était fait refourguer une femelle !
Avec toutes les conséquences découlant de ce triste état de chose !
Il a fallu faire opérer « mademoiselle » nommée d’une manière très « snob » et très « seizième » : Keny !
Et ce n’était que le début !
Car Keny se révèla d’un tempérament de feu ! Une tornade ! Une espiègle ! Une véritable « trompe la mort » !
Si bien qu’elle revint un jour, gravement blessée au flanc, pour une raison restée totalement mystérieuse.
Alors de nouveau opération, bandage, médicaments etc…. !
Mais le pire, c’est qu’elle ne nous lâche pas d’une semelle.
La moindre porte de placard, la porte de four, du lave-vaisselle ouverte, et hop !
Mademoiselle est dedans !
Je me demande encore comment elle n’a pas réussi à se faire shampouiner grave ou que nous n’ayons pas eu du civet de chat pour le dîner !
L’autre jour, je me mets à plat ventre pour voir sous un buffet. Que vois-je avec stupeur ?
Miss Pussycat le visage presque collé au mien, regarder dans la même direction, pour voir ce que je cherchais aussi !
Plus curieuse qu’elle ? Tu meurs !
Je ne peux plus me laver les dents ou me raser sans que la boule de poils se ramène à la vitesse de l’éclair sur le lavabo pour jouer avec l’eau du robinet !
Dans mes combles, j’ai aménagé un bureau où se trouve mon ordinateur.
Un jour, j’entends un drôle de bruit au-dessus de ma tête !
Je lève les yeux, et j’aperçois un petit visage pointu et interrogateur !
Ahhh ! Cette cascadeuse était sur la vitre de ma fenêtre de toit !
Par où était-elle grimpée ?
Maintenant, elle entreprend une croisade personnelle contre nos pauvres pigeons qui vivaient là, peinards depuis des années, pensant à tort, que le toit de la maison était un refuge très sûr.
Elle a aussi, une tendresse toute particulière pour mon imprimante photocopieuse.
Dès que je lance une impression, elle colle son oreille sur l’appareil pour en écouter le bruit mystérieux.
Mais lorsqu’elle commence à mettre sa patte dans le chargeur à papier pour y trouver une hypothétique nourriture, je suis obligé d’intervenir sévèrement !
Si je vous dis que lorsque je vais à la boulangerie, chercher mon pain, Miss Keny m’accompagne comme un vulgaire toutou !
A la stupéfaction du quartier, qui n’ont jamais vu un phénomène aussi étrange!
Autre caprice ; Mademoiselle est une « lève-tôt » !
Si nous ne lui apportons pas son petit déjeuner assez rapidement, elle monte sur la commode de la chambre, examine nos ronflements et la qualité de notre sommeil.
Et quand elle en a marre, délicatement de sa petite patte, elle balance par terre tous les objets traînant sur le meuble ! Montres, lunettes, pièces de monnaie !
Jusqu’à ce qu’enfin, agacés, réveillés par le bruit, et en colère nous nous levions furieux pour la suivre jusque dans la cuisine, obéir à ses injonctions prandiales.
Un vrai fléau !
Mais le comble, c’est le « gâtisme » dans lequel sont tombés quelques membres de ma tribu.
Dès que mademoiselle a un peu de fièvre, un regard torve ou un petit manque de punch, c’est tout de suite le veto !
Le soir, si Keny ne répond pas à l’appel du « clairon » pour venir se coucher, l’angoisse est à son comble.
Personne ne dort si la « miss » n’est pas rentrée !
Quand je pense à mon pauvre « caramel » à côté de tout ce cirque !
Avouez que la vie est plutôt mal faite !
Comme pour les chats, il y a des individus qui resteront transparent, et d’autres qui seront adulés.
Il y en a à qui on pardonnera tout ou beaucoup de choses, et à d’autres, rien du tout !
Pourquoi ? Mystère !
Relisez « les illusions perdues » ! Balzac en parlait déjà !
Alors : Selon que vous serez chat ou chatte, vous serez méprisé ou bichonné.
vendredi 6 juin 2008
Esprit es-tu là?
Suivant l'idéologie triomphante actuelle, nous ne sommes que des organismes chanceux issus du "hasard et de la nécessité !"
Fort de ce postulat, nous n'avons pas plus d'intérêt qu'un chien, qu'un chat, qu'un poisson rouge ou qu'un cancrelat égaré dans une cave sombre!
A entendre certains, il semblerait même, que nous en ayons encore moins!
L'homme est un animal nuisible, un pourri, un prédateur redoutable, un goinfre, un inutile ravageur de cette « merveilleuse » nature qui nous entoure.
On se demande même, s'il ne faut pas nous éliminer radicalement de la surface de cette terre, pour que tout aille mieux, et que cet Eden soit enfin préservé!
La nature est quand même un peu stupide pour avoir engendré ce « virus mortel! » pour elle!
Mais il y a pourtant une chose bien étrange dans l'Homme!
Comment se fait-il que j'ai l'intime conviction de ne pas être que de la chair et du sang?
Pourquoi la nature, dans sa grande sagesse, m'a donné ce sentiment iconoclaste pour elle, que je ne suis pas entièrement possédé par elle, et que je ne lui appartiens pas tout à fait ?
Qu'il y a des domaines où elle ne m'atteint pas, et qu'elle ne m'atteindra jamais ! Etrange non?
Et que faire de l'Amour? Je ne vous parle pas du simulacre de la reproduction, ni de la passion, qui ne sont que des débordements hormonaux et glandulaires, mais de l'authentique Amour! Celui qui est dévouement absolu! Don de soi!
Qui fait que l'Autre passe avant soi!
Et ce sentiment étrange, qui devrait être partagé par tous, celui du mystère total et mystérieux de sa propre existence!
Celui qui fait que quels que soit vos pauvres arguments rationnels et vains, j'ai l'intime conviction de l'existence d'un monde où règne un bonheur éternel!
Je vous défie de me faire croire que cela ne procède que de combinaisons chimiques!
Pour une raison bien simple: écoutez votre propre cœur!
Il ne vous parlera pas de chimie, ni de biologie!
Esprit es-tu là?
Seul du berceau à la tombe
Il est un mystère insondable pour moi ; c’est celui de ma propre existence !
Et je vais faire preuve d’un nombrilisme, d’un égocentrisme absolu !
Car il est une vérité que je ne peux me contester : le monde n’existe que par moi, qu’à travers moi, qu’à travers mes sens, et ma réflexion ! Et vous ne pourrez strictement rien n’y changer !
Même à me menacer de me couper en morceaux ou de me faire boire du Whisky !
Que dis-je le monde ? L’univers entier !
Cet univers est né avec moi, il disparaîtra avec moi ! Pour l’instant, c’est la seule certitude que je possède ! Et ce ne sont pas les milliards d’informations emmagasinés dans ma pauvre cervelle depuis que je suis né, qui me feront changer de sentiment ! On aura beau m’expliquer que l’univers à cinq milliards d’années d’existence, qu’il est né du Big-Bang, que je descends du singe, que mes sentiments dépendent de mes hormones ou de mes neurones !
Je m’en fous ! Je m’en contrefous, parce qu’il y a une vérité au-delà de tous ces faits, une vérité intérieure, une vérité mystérieuse, intraduisible, incommunicable, viscérale et intuitive qui me fait appréhender une réalité encore plus importante que toutes celles dont on m’abreuve depuis ma naissance : j’existe, mais je ne sais pas pourquoi !
Je sais ! Il y a un vieux philosophe poussiéreux, du nom de Descartes, qui a dit :
« Je pense, donc je suis » ! Et je suis frustré de savoir qu’il m’ait piqué cette idée avant moi !
Descartes avait la réponse de son temps ; « Si j’existe, Dieu est » !
Je veux bien concevoir, que s’il y a mystère, il y a forcément quelqu’un qui connaît la réponse à ce mystère ! Et pourquoi nous avoir fabriqué ce décor fabuleux qui nous entoure ? Et dans quel but ?
A l’instar du héros du film « The Truman Show » joué par Jim Carey !
« Quelqu’un » m’a fabriqué un « décor » où s’agitent un tas d’animaux et de bipèdes ayant à peu près ma ressemblance, mais qui me sont totalement étrangers !
J’essaie bien de calquer mon comportement, mes goûts, mes opinions sur ce que je crois être les leurs.
Malgré tout, j’ai l’intime conviction que c’est une sinistre comédie que je me joue à moi-même, depuis mon enfance !
Un jour, j’ai vu le début d’un autre film : « Superman » où des parents affolés d’une planète en perdition, déposaient leur unique gamin chéri, dans une météorite qui atterrissait sur terre !
Ca y est ! Me suis-je écrié ! C’est moi ! C’est tout à fait moi !
Les pouvoirs surnaturels en moins, bien sûr ! On ne peut pas tout avoir !
Et depuis, je crie (mais intérieurement !) « Maison ! Maison » !
Pour vous prouver que je ne suis pas le seul à avoir eu ce sentiment, Lamartine a écrit :
« L’homme est un dieu déchut qui se souvient des cieux » !
Hein ! Et c’était au dix neuvième siècle ! Clark Kent n’était pas encore né !
Plus sérieusement, je n’arrive pas à croire que je sois le seul à avoir ce genre de sentiment.
Car, quand on y réfléchit bien, il est absolument indubitable que notre propre existence est un mystère absolu pour nous-même !
A moins d’avoir le QI d’une huître ou celui de certaines chanteuses actuelles, on ne peut échapper à ce tourment existentiel ;
_Mais qu’est-ce que je fous ici ?
_Mais qui m’a fait venir pour assister à ce spectacle à la con, avec ces mauvais acteurs, dans ce théâtre maudit, parfois véritable cauchemar, sans m’avoir demander mon avis ? Hein !
Celui qui ne s’est pas posé une seule fois cette question, au cours de son existence, peut être considéré comme un débile profond !
Et ceci m’évite le risque d’être pris pour un paranoïaque convulsif et incurable !
Donc, nous sommes bien seul du « berceau à la tombe » !
Dans ma jeunesse, j’ai été plus que fasciné par le chef-d’œuvre de Stanley Kubrik :
« 2001 l’Odyssée de l’espace » !
Mais plus que les décors, les effets spéciaux, l’histoire fabuleuse, c’est la fin du film où l’on voit l’astronaute rescapé attendre dans une pièce froide et sans âme, d’une blancheur aliénante, sa mort et sa résurrection, qui a longtemps hanté mon esprit.
J’ai souvent l’impression tenace d’être ce voyageur qui attend avec patience la fin de tout ce cirque infernal, pour espérer un destin meilleur au-delà du monde !
Certains, pour nous consoler de cette désespérance conceptuelle, nous disent que nous avons une « mission » à remplir ici bas ! Ah ouais ? Laquelle ?
Et mieux, qu’il y a l’Amour comme « médicament » à cette maladie originelle !
C’est bien gentil, tout ça ! Mais ceux qui ne l’ont pas trouvé ce « médicament » ?
Ceux qui ne savent pas soudoyer le « pharmacien » pour se payer ces pilules miraculeuses ?
Qu’est-ce qu’ils font ? Ils leur restent quoi ?
Je crois plutôt que l’amour est comme le bandeau sur les yeux du condamné à mort que l’on fusille devant la troupe !
Ou celui du trapéziste qui marche sur un fil, au-dessus du vide !
D’ailleurs ne dit-on pas que « L’amour rend aveugle » ? Et c’est pas un hasard !
Car pendant ce temps-là, on ne pense plus ! On ne réfléchit plus !
On est comme anesthésié, hypnotisé par le Grand serpent Kââ !
Le fameux « abêtissez-vous « de Pascal !
Non content de sa belle phrase, Blaise pour les intimes, ajouta : « le moi est haïssable » !
Ben voyons ! C'est-à-dire qu’il ne faut plus penser à soi pour être heureux !
Fini ! « a pu » ! Le grand « bonheur » c’est celui de la fourmilière où des millions d’insectes ne pensent pas non plus à eux, mais à la collectivité ! Les termites non plus ne sont pas mal dans ce schéma !
Alors pourquoi nous avoir donné la « conscience de nous même » ? Il suffisait de nous retirer cette faculté stupide et improductive pour que nous soyons tous heureux !
C’était simple non ?
C’est bien là une grande perversité de Celui qui a conçu cette mécanique humaine.
Alors, il paraît, « on » m’a dit que Dieu nous a fait à son image !
Image « spirituelle » bien sûr ! Car pour le physique, j’espère qu’il est plus génial que ça !
Car je ne suis pas du tout satisfait du mien ! Et il s’est bien gardé aussi, de créer un « service après-vente » !
Je suis donc un petit « Dieu » quelque part ? Je m’en doutais un brin !
Il n’y a que ma femme , mes enfants et ma chatte pour ne pas s’en être encore aperçu !
mercredi 4 juin 2008
Je ne peux plus vous sentir!
Quoique parfois, il me vienne bien cette sombre pensée quand je vois certaines choses à la télé ou que l'on me fait une queue de poisson sur la route.
Je n'irais pas jusqu'à dire, comme Michel Simon:
_ Le monde entier est à balancer aux chiottes, à part peut-être, deux ou trois putes!
Mais lui, c'était un vrai misanthrope!
Non, plus prosaïquement et vulgairement, à la suite d'un rhume banal, j'ai perdu l'odorat!
C'est vicelard, ces choses là!
D'abord on croit avoir le nez bouché.
Mais lorsque j'eus cuisiné avec amour, une belle recette de soupe à l'ail qui empesta la maison, au grand scandale de mes proches, et que je ne sentis rien du tout, un soupçon angoissant se fit jour dans ma cervelle.
Lorsque que je hachais un oignon, il me fallu un certain temps pour comprendre qu'il ne me faisait plus chialer comme d'habitude.
Poussant l'expérimentation plus loin encore, j'avalais une cuillérée entière de moutarde, qui me brûla la langue, mais laissa totalement indifférent un blase déjà mort!
Pris d'une panique irrépressible, je me mis à renifler comme un perdu tout ce qui passait sous mes narines! Peine perdue! Plus aucune odeur!
Fini le parfum des fleurs et des eaux de toilette.
Fini les bonnes odeurs de grillades de barbecue, de cuisine, de fruits, de légumes.
Tout un univers a disparu pour moi! Je consultais, bien sûr!
Mon oto-rhino, très sympa, et joyeux, me signala que cela risquait d'être définitif!
Paraît que certains virus du choriza ont la « gentille » particularité de bousiller les cellules nerveuses de l'odorat.
Et fièrement, il m'annonça qu'il rencontrait deux ou trois cas comme le mien, tous les ans!
J'en suis très heureux pour lui, et pour ses statistiques!
Je ne gagne jamais au Loto pour l'excellente raison que je n'y joue jamais, mais là, j'ai décroché le gros lot.
Mais comme je rétorquais au praticien:
_Au moins, l'avantage de cette situation, c'est que si je ne sens plus les bonnes odeurs, je ne sens plus les mauvaises, non plus!
Il me répondit guilleret:
_Ah! Je vois que vous positivez votre situation!
Tu parles Max! Faut bien!
Oui! Car aussi fini les odeurs pestilentielles du « gros cul » qui vous précèdent, et qui n'a pas fait régler son carburateur. C'est comme pour certaines odeurs corporelles; quand je côtoyais certaines copines, dont je tairais pudiquement le nom, certaines effluves passées cinq heures du soir, m'incommodaient fortement.
Par galanterie et pudeur, j'étais obligé de me taire.
Maintenant, je peux me coller à elles, avec délices et délectation sans aucune gêne olfactive! C'est-y pas intéressant?
Bon! D'accord! Je ne me sens plus non plus!
Il va me falloir faire attention à l'attitude de mes compagnons.
Si je les vois s'éloigner discrètement, avec une tronche légèrement dégoûtée, c'est qu'il est passé « cinq heures » aussi pour moi!
Ah! Il y a aussi, les « perles », les bonnes « grenades à gaz » d'hydrogène sulfuré, H2S pour les chimistes!
Je peux maintenant relâcher mes sphincters dans ma bagnole!
Je ne suis plus incommodé du tout!
C'est pour le voisinage que cela peut encore être délicat!
Mais que voulez-vous, je ne vais quand même pas me mettre un détecteur lumineux ou sonore dans le falzar?
Si tant est que cela existe!
Autre chose encore!
J'avais toujours eu une répulsion colossale pour toutes les odeurs de poissons frais ou de marée. Cela m'en faisait parfois suffoquer de dégoût! A tel point, que même dans les supermarchés, je faisais toujours un crochet pour éviter systématiquement le rayon poissonnerie. Maintenant, je peux mettre mon tarin à dix centimètres de la gueule d'une anguille, d'un bar ou d'une roussette, sans avoir une irrépressible envie de me barrer en courant!
Vous voyez que tout n'est pas désespérer dans mon état!
On peut même y survivre, et très bien! L'autre jour, en passant devant un cirque en tournée dans notre commune, j'ai brusquement senti une odeur de fauves. Ce dont je fis part à l'oto-rhino! Et celui-ci, pour me refroidir définitivement le moral m'annonça qu'il s'agissait d'un « mirage olfactif »!
C'était bien la première fois que j'en entendais parler!
« Un mirage olfactif »! V'là aut'chose!
Le seul ennui collatéral, c'est que l'absence d'odorat, se conjugue avec une absence de goût!
Et là, c'est beaucoup moins drôle.
Mais excellent pour débuter un régime.
Alors pour me consoler de mes sombres pensées sur ma poésie olfactive perdue à jamais, je me suis mis dans mon canapé, j'ai allumé la télé, et je suis tombé sur le film:
« Le Parfum » d'après le roman de Süskind! Il y a des guignes, comme celle-là, à laquelle on n'échappe jamais tout à fait!
vendredi 23 mai 2008
A quoi penses-tu ? A Rien !
Monument éternel à la gloire du mensonge, comme marque de fabrique de l’Homo sapiens!
Si Rabelais a pu écrire que le « rire était le propre de l’Homme », il a oublié le mensonge !
Il n’y a pas un seul autre être vivant dans la nature, végétal ou animal, qui soit doté de cette faculté étrange.
On se dissimule, on se planque, on imite parfois, mais jamais un mensonge ne sera proféré par une mouette rieuse, par une vache dans son pré, par un chat réclamant sa pâtée ou même par un perroquet bavard !
Donc, s’il est une certitude, c’est que la personne ainsi interpellée pensait forcément à quelque chose.
J’irais même plus loin, c’est son attitude extatique, preuve d’une intense activité cérébrale qui a poussé le vilain « interrogateur » à cette indiscrétion !
Le moindre mal serait de répondre :
« C’est sans importance pour toi »
Ou, moins prévenant : « cela ne te regarde pas » !
Encore plus élaboré : « Je ne te permets pas d’entrer dans le domaine de mon intimité intellectuelle et affective »
Ou franchement pédant : « Maud, j’aurais une extrême difficulté à traduire la profondeur de ma réflexion afin de l’amener à un niveau moins abscons pour tes pauvres neurones » !
Moi, j’adopte la position la plus vicelarde et parfois la plus dangereuse
je sors « tout à trac » ce qui me passait à l’instant précis, dans la caboche !
Effet garanti !
Oui, mais comme tous les faux culs, je m’arrange pour le faire quand mes pensées ne sont pas trop « compromettantes » Si vous voyez ce que je veux dire…. !
_A quoi penses-tu ? _Hum !
Et bien je pensais à la position de Kissenger face aux Nord-vietnamiens, lors de la conférence de la paix, à Paris en ….. !
Ma femme, qui venait de me servir en soupe, me fera donc brutalement la gueule pour toute la soirée, comme quoi elle a épousé un « crétin », un égoïste, qui ne pense qu’à lui, au lieu de penser à sa famille, à des sujets sérieux, comme la feuille d’impôt toujours pas remplie, et que si elle l’avait su, elle serait restée chez sa mère !
Vous voyez comme c’est risqué !
Et pourtant, moi, je disais la vérité !
Quand on vous le dit, que la sincérité ne paie pas !
La vie est un immense théâtre, et malheur à celui qui est un mauvais comédien dans la pièce qu’on lui a imposé de jouer, et qu’il n’a pas choisi en venant au monde !
Alors la prochaine fois qu’un être cher, qu’un ami, qu’une épouse, qu’un frère, qu’un collègue vous interpellera en vous demandant :
« A quoi penses-tu » ?
Répondez par un « franc » et « sincère » ; A RIEN !
C’est la façon la plus simple d’avoir la paix !
Il n’y a que moi qui ne suis pas simple !
Mais vous le saviez déjà !
dimanche 18 mai 2008
Trop intelligent pour être heureux
Oh je sais ! Il y en a encore qui vont me courir sur la prostate pour me faire comprendre que j’ai pété les plombs, que je ne mouche pas du coude, que je me crois né dans « la cuisine à Jupiter » etc… ! Que je deviens vachement prétentieux, que ceci, cela ; nana ni, nana-nère !
Attendez ma plaidoirie, avant de me lancer vos pommes pourries à travers la tronche !
C’est pas moi ! C’est ma femme ! Non pas qu’elle soit trop intelligente, faut pas exagérer !
Mais c’est elle qui croit que je le suis ! Nuance !
Depuis notre mariage, cette pauvre épouse souffre de la présence à ses côtés d’un individu qui lui a toujours paru étrange, et pour tout dire; « bizarre » !
Ses goûts « spéciaux » pour la solitude, son attitude totalement réfractaire à tout repas de famille un peu longuet, ses « absences » rêveuses, son intérêt totalement incompréhensible pour des sujets où le ménage, l’entretien de la maison, les comptes bancaires, les courses au supermarché sont complètement absents, tout ça lui portait franchement sur le système nerveux !
Jusqu’à la progéniture qui semblait souffrir de cet état de chose.
Un jour, mon fils de huit ans à peine, à table, en face de moi, lança à mon endroit, avec ses petites mains en porte-voix pour faire plus « réaliste », cette phrase qui aurait semblé incongrue dans un autre foyer :
« Allo, allo, base lunaire, ici la terre, me recevez-vous » ?
Je sais qu’il venait de lire l’album de Tintin : « On a marché sur la lune » Mais quand même !
Ça vexe !
Dans les nombreux moments de dispute provoqués par mon indécrottable distraction, je lui balançais souvent cette phrase qui ne semblait pas du tout la dérider ;
« A l’ombre d’un génie, il y a toujours une femme qui souffre » !
Je dirais même, que c’était le contraire, vu que les prestations « géniales » de ce mari (et je n'ai pas écrit « génitales »! attention!) ne lui rapportait pas bézef, et n’augmentait pas le compte courant du ménage !
Quant à sa carrière professionnelle, vaut mieux jeter un voile pudique dessus !
Mais vous savez comment sont les femmes ! ça papote, ça cause, ça se renseigne, ça veut toujours avoir le fin mot de l’histoire !
Voilà-t-y pas qu’elle tombe sur la pub télévisée d’un bouquin de psy, comme quoi, des adultes « surdoués » sont trop intelligents pour être heureux !
Eh ! Eh ! Eh! A votre avis? Bingo ! Ben oui !
Eureka! Cela ne pouvait être que moi!
Elle m'a acheté le livre! Et tout y était! Je me suis reconnu! Tous les symptômes étaient là!
J'avais attrapé la “maladie”! Et depuis tout petit, sans le savoir!
Mais je me demande franchement si ce n'est pas la parano du type qui lit une encyclopédie médicale et qui croit avoir tous les cancers, toutes les maladies vénériennes, toutes les phtisie, etc...!
Il est pourtant une expression qui n'est jamais rarement galvaudée: “Imbécile heureux”!
C'est tout à fait normal et de bon sens!
Comment voulez-vous être heureux et lucide à la fois?
C'est totalement impossible!
Je me souviens, dans une de mes très vieilles lectures, qu'un psy nommé Pierre Daco écrivait déjà, que pour être heureux et équilibré, il fallait vivre avec des oeillières, comme les chevaux!
Ouais! Moi, je n'ai jamais eu franchement de respect “intellectuel” pour ces bestioles, dont j'adore parfois un bon steak! Mais cela ne va pas plus loin!
Donc, les “oeillières” je n'ai jamais été franchement pour! Qu'elles soient réelles ou virtuelles!
Et quel est le corollaire de la lucidité? La curiosité!
C'est normal! Si vous voyez un tas de choses qui vous semblent étranges, vous voulez savoir le pourquoi de cette “étrangeté”, non?
Et c'est là que survient un autre principe pervers: “la curiosité est un vilain défaut”!
C'est à dire que d'un côté, on vous “allèche”, on vous titille l'intellect, et de l'autre, on vous dit “pas touche, y a rien à voir”, petit prétentieux, ça ne te regarde pas! Frustrant, non?
Comment voulez-vous rester équilibré dans des conditions pareilles?
Quand la religion n'intervient pas pour y mêler son “grain de sel” théologique!
Je me souviens de cette phrase mémorable (la preuve! Je m'en souviens encore!) d'un de nos plus grands génies, de nos plus grands physiciens, mathématiciens, philosophes, etc...Pascal!
“Blaise” pour les intimes!
Que nous a dit cet immense génie?
“Abêtissez-vous devant Dieu”!
Poum! Avouez que c'est complètement “dérourant!
Si notre Créateur nous a conçu avec une cervelle en bon état de marche, c'est pour que nous nous en servions à bon escient! Oui ou non?
Sinon une simple moelle épinière suffirait, comme le pensait Einstein en voyant défiler des soldats!
Voulait-il exprimer par là, que trop de réflexion intellectuelle tue le sentiment?
Ah! Voilà le “noeud du problème”!
La guerre fondamentale, éternelle que se livrent depuis toujours la raison et le sentiment!
Frères ennemis depuis toujours! Irréconciliables!
Participant toujours d'une haine féroce, l'un pour l'autre!
Et quand ce combat redoutable se déroule sous une même caboche, vous comprenez tout le drame, toute la souffrance de celui qui y assiste totalement impuissant sans pouvoir intervenir, sans pouvoir les départager!
Mais ça, c'est pour “l'intelligent”! Car chez “l'imbécile heureux” la raison peu combative, et très “chétive” se ramasse toujours une branlée par “monsieur sentiment”!
Qui tel un macho dominateur, est toujours très content et fier de lui!
Aucune question, aucun remord, aucun doute ne l'assaillent!
C'est pourquoi Michel Audiard a pu faire dire à un personnage, dans "Les tontons flingueurs":
“Les cons ça osent tout! C'est même à ça qu'on les reconnaît”
Le poète a écrit: “Il n'y a pas d'amour heureux”!
Il aurait pu ajouter: “Il n'y a pas d'intelligence heureuse”!
Tel Prométhée se faisant bouffer le foie par une sale bestiole, le mec intelligent se fait bouffer la cervelle toute sa vie.
C'est pourquoi, chers amis, si vous pouviez (continuer?) à me prendre pour un imbécile, à me traiter de “con” (mais gentiment!), à me considérer comme le dernier des idiots, des tarés, des “mal pensants”, des débiles profonds, non seulement je ne vous en voudrai pas, mais quelque part, je serai rassuré sur ma capacité à pouvoir être heureux comme tout le monde!
PS “Trop intelligent pour être heureux? Adulte surdoué par Jeanne Siaud-Facchin editions Odile jacob (publicité gratuite)
Et “trop heureux pour être intelligent”, ça donne quoi?
Depuis, je suis tombé sur un homme qui m'a apporté beaucoup de réponses, et gloire lui soit donnée:
Henri Guillemin
jeudi 15 mai 2008
De la propagande au goût de hachis Parmentier
Il y a un travers de la nature humaine qui m’a toujours beaucoup amusé.
Un travers qui est aussi le signe distinctif de notre beau génie français ; nous aimons la resquille, les objets tombés du camion, le « pas vu pas pris du légionnaire »
Nous montrons ainsi, à nos voisins, à nos proches, que nous sommes plus malins qu’eux, en possédant quelque chose qu’ils n’ont pas !
Ainsi prospère depuis toujours, la vanité hexagonale de nos compatriotes.
Une vraie culture, une vraie marque de fabrique, comme le béret basque, la baguette sous le bras, et le canon de rouge au bistrot !
Et ce travers remonte à loin ! Très loin !
Si loin qu’un pharmacien de l’armée royale, sous le bon roi Louis XVI
appelé Antoine-Augustin Parmentier va s’en servir magistralement !
Tout le monde sait qu’il a introduit la culture de la pomme de terre en France !
Mais il dut faire face à une résistance acharnée de la population qui avait peur de ce tubercule du diable !
C’était en quelque sorte les OGM de l’époque.
Alors il fit cultiver un champ.
Et quand les tubercules arrivèrent à maturité, il fit garder le champ par des soldats du Roi, et ceci nuit et jour, à raison d’un soldat tous les dix mètres !
Les gens intrigués se demandèrent ce qu’il y avait de si extraordinaire à garder.
Ils passèrent très vite de la curiosité à l’imagination pleine de rêves cupides !
Ils se mirent donc à voler les patates la nuit !
Les gardiens avaient, bien sûr, reçu la consigne de ne rien voir !
Et c’est ainsi que l’on put faire bientôt du hachis Parmentier dans les chaumières de France et de Navarre !
Que faut-il admirer le plus ?
La rouerie malicieuse d’un apothicaire ou l’espièglerie cupide de nos compatriotes ?
Hum ! Je vous laisse réfléchir !
dimanche 11 mai 2008
La traque mafieuse
A coups de flingue, de crimes, de 11,43, il a réussi à faire le vide autour de lui. Le chef, c’est lui, à présent!
Oui mais voilà ! La cupidité est une soif inextinguible !
Surtout chez les truands !
Quelques petits malfrats sans envergure continuent à régner dans leur quartier respectif, en vivant grassement de leurs petits trafics et de l’exploitation d’un cheptel de «gagneuses » bien sages et bien tenues en laisse.
Ils sont discrets dans leurs commerces coupables.
Ils ne dérangent personne. Pas même la police qui en a besoin pour sa moisson quotidienne d’informations.
C’est alors que l’infâme Georgio, et son clan d’abominables, concoctent un plan diabolique pour faire main basse sur le commerce de tous ces petits indépendants. Pour cela Georgi convoque le vague neveu d'un pote à lui avec lequel il est en affaires, "Ben le basané", un incapable fini, un oisif fortuné, d’une nullité crasse qu’il décide d’embaucher pour une tâche sordide, autant que mystérieuse.
Tout d’abord, rien ne se passe. Puis un jour, c’est le drame !
Un hôtel contrôlé par la bande à Georgio est victime d’un incendie criminel !
On déplore de nombreuses victimes dont des « potes » du caïd !
Qui a osé commettre ce crime de « lèse-majesté ? »
La fureur (feinte) de Georgio est à son comble !
Il convoque tous ces lieutenants !
L’enquête ne traîne pas !
Pas moins de 24 heures plus tard, il a la « preuve formelle » que c’est ce renégat, ce pourri, ce cloporte de "Ben le basané" qui a fait le coup !
C’est l’hallali !
Un contrat implacable pour tueurs à gage est lancé contre le malfaisant !
Les représailles sont impitoyables !
Les frères Mustapha, soupçonnés d’avoir accueilli l’incendiaire sont froidement abattus, un soir d’automne, dans le restaurant turc où ils dînaient depuis toujours. Pendant des mois Georgio rumine sa rage, et soigne son image de Chef mafieux impitoyable qui cherche sa vengeance !
Les imprécations interminables pleuvent sur le maudit Ben et ses complices !
Mais celui-ci en bon gars obéissant aux ordres secrets de son patron, voilà-t-y pas que le prurit journalistique lui prend soudain.
Il envoie au « Chicago Tribune » un tas d’articles où il reconnaît que c’est lui le coupable, et qu’il est bien content d’avoir fait çà, na !
Et que tous les pourris du genre de Georgio seraient mieux à six pieds sous terre, au lieu de faire chier le monde!
Fureur décuplée « mais fausse » de Georgio qui fait semblant de s’étrangler de rage quand ses lieutenants lui lisent ces articles !
Car sa cible secrète, il faut bien le savoir maintenant, c’est Sam le Hâbleur ; Un truand ombrageux, à la moustache noire et au caractère aussi imprévisible que dangereux ! Sam le Hâbleur possède lui aussi un beau troupeau d’hétaïres et un réseau de trafic de drogue très important que notre Georgio convoite depuis longtemps en secret.
Mais l’homme est retors et rusé !
Il a déjà eu maille à partir avec lui. Une guerre sanglante avait eu lieu entre les deux clans, du temps du père de Georgio !
Sam le Hâbleur avait eu le dessous. Ses principaux lieutenants avaient été tués. On en était arrivé, après des semaines de combats sanglants, à une sorte de statu quo, sans paix ni guerre.
Des hommes à Georgio continuaient de le surveiller, nuit et jour, dans son quartier, qui était devenu, par la force des choses, une sorte de camp retranché.
Alors Georgio commence sournoisement son travail de sape. Il fait courir le bruit partout, que "Sam le Hâbleur" veut étendre son commerce, en terrorisant ses voisins. Il le fait passer pour un fou dangereux.
Il dit même, pour preuve de ce qu’il avance, que Sam possède un stock de gros calibres dans les caves de son repaire, pour éliminer ses adversaires. Sam écoute ses ragots en haussant légèrement les sourcils !
Alors les vieux chefs de clan, que ce conflit gène dans leur tranquillité, envoient des émissaires neutres fouiller le repaire de Sam. Ceux-ci font choux-blanc, au grand agacement de Georgio qui n’arrête pas ses imprécations et ses calomnies pour autant !
_Et puis, si c’est comme çà ! Je vais y aller tout seul, moi, pour fermer la gueule de ce petit mac à la mie de pain !
Mais la « famille » mafieuse renâcle ! Des voix discordantes se font entendre devant les appétits mal cachés de ce trublion irascible !
Dom Giacomo, et Dom Villepeno sont des vieux de la vieille. Ils ne doivent leur survie qu’à beaucoup de sagesse et de prudence. Ils connaissent le prix du sang.
C’est ainsi que Don Villepeno l’interpelle un jour, de sa voix rauque et mourante :
_Dis petit ! Tu commences à nous les briser, avec ton Sam le Hâbleur ! Nous, on veut pas avoir des histoires à cause de toi, et de ton appétit de carnassier insatiable !
Si tu n’as pas la preuve de ce que tu avances, il n’est pas question que nos hommes aillent se faire trouer la peau pour toi !
T’as compris, jeune morveux ?
C’est alors que Georgio sort son « joker », il commence à faire courir le bruit que "Sam le Hâbleur" serait en cheville avec Ben le basané !
Les ricanements insolents qui se font entendre dans le milieu mafieux, provoquent des spasmes nerveux sur la figure de Georgio !
_Les salauds ! Ils me paieront ces insultes ! Je leur ferai rentrer leur insolence dans leurs sales petites faces de rats ! Puis il se mit à téléphoner à un mystérieux correspondant.
Le lendemain, toujours dans le « Chicago Tribune », on pouvait lire ce bel article de "Ben le basané" :
_Oui, Sam le Hâbleur est mon copain ! Et alors ? J’en ai pas honte ! Même que nous sommes ensemble pour combattre des ordures du genre de Georgi et toute sa clique de faisans !
A l’autre bout de la ville Sam, qui vient de lire l’article, sent ses cheveux se dresser sur sa tête ! Une sueur glaciale et malsaine se met à perler sur son front !
Le claquement sec d’un pistolet automatique que l’on arme résonne dans le couloir de l’hôtel que Georgio et sa bande viennent de quitter !
_A nous deux, maintenant, espèce de cloporte de mes deux ! Sam le Hâbleur fut abattu après une longue chasse à l’homme, dans un quartier mal famé de Chicago !
C'est ainsi que Georgio triompha de "Sam le Hâbleur". Mais d'autres se mirent à trembler dans la ville d'Al Capone! Ainsi va le monde des truands et des mafieux! Heureusement que nous n'y vivons pas nous-mêmes!
Vous vous rendez compte de l'enfer que ce serait?
Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ou ayant existés, ne serait que le pur fruit du hasard ou que celui de mon imagination fertile.
Petit lapin gambadant
Prisonnier de nos tas de ferraille puants et bruyants, écoutant à longueur de temps des inepties journalistiques qui nous décomposent l'âme et la cervelle, nous oublions de profiter des beautés de Dame nature. Je ne suis pas du tout un "écolo" (quelle horreur!), mais je n'en apprécie pas moins, comme aujourd'hui, la vue d'un lac engoncé de verdure, dont l'eau d'un vert émeraude bouillonne de vapeurs glacées.
Petit lapin qui bondit du plaisir de vivre dans la luzerne généreuse, comme j'envie ta liberté!
lundi 28 avril 2008
Les timides à la caserne
Je sais bien qu’il faut savoir ménager les nerfs du « tomobiliste »,
mais quand même !
Vous avez sûrement reconnu cette chaîne de radio, dont la regrettée Sophie Daumier en avait fait un sketch savoureux !
Et là ! Oh stupeur, j’entends le titre de la pièce qui me plonge plusieurs décennies en arrière, au temps « glorieux » de mon passage sur la base aérienne d’Orange.
Il s’agit du « Timide au palais » !
C’est une pièce de Tirso de Molina, auteur espagnol célèbre du 16ième siècle.
Déjà, je sens que vous vous en foutez royalement, et que vous ne saisissez pas très bien le rapport qu’il peut y avoir entre une base aérienne, et une pièce de théâtre d’un vieux « kroum » dont les 9/10 d’entres-vous n’ont même jamais entendu parler!
Alors, je vous explique.
Heureusement pour moi, j’avais fait la connaissance d’un camarade vachement sympa, gentil, réservé, qui partageait mes goûts, mes passions, et surtout savait écouter mes longs bavardages.
Nous étions tellement amis, que nous en étions devenus totalement
inséparables.
« Montaigne et La Boétie », « Castor et Pollux », « Voltaire et Frédéric II », « Roux et Combaluzier », mais quand même pas « Bouvard et Pécuchet » !
Sinon, je me fâche !
Donc, pour toutes « distraction » nous avions le « cinoche » sous un hangar en tôles ondulées, aussi confortable qu’un sauna finlandais, sans la possibilité de se foutre à poil, et une minuscule salle de télévision, dans le « foyer du soldat » !
Les films, dans cette salle « art et d’essais » pour bidasses désoeuvrés,passant tous les dimanches valaient largement ceux que Monsieur le Curé de Saint-Locdu-sur-Charentaise donnait les jeudis après-midi, à sa troupe de louveteaux et de scouts !
Il n’y avait pas de quoi émoustiller la libido d’une bande de gamins de vingt ans ! C’est moi qui vous le dit !
Or, il advint cette chose extraordinaire, qu’un jour le programmateur de la base, dans un moment de pure « folie », décida de nous faire visionner :
« Angélique, Marquise des Anges ! »
La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre !
Comme on écrit dans les romans de « Monsieur Arlequin » !
Car, à notre belle époque pré-soixantehuitarde, la série des « Angélique » passait pour des œuvres quasiment licencieuses !
Et la plastique de Michèle Mercier provoquait des sécrétions nocturnes chez tous les bidasses en manque de tendresse et de sensualité !
Bref ! Ce fût presque l’émeute devant le cinoche !
Deux mille excités se pressèrent devant les portes de l’étuve cinématographique.
De mémoire de projectionniste de la base, on n’avait jamais vu ça !
C’est tout juste, s’il ne fallut pas faire appel à la police militaire pour rétablir la discipline.
Et pendant ce temps-là ? Hum ?
Devinez un peu ? Si ! Si !
Je crois que vous avez compris !
Deux « timides » bien peinards, en regardait un troisième, à la télévision, sous les traits de Dominique Paturel, se débattre dans les affres de l’amour.
Ah ! On n’a pas été dérangé !
Et nous avons passé une excellente soirée !
Le seul et très léger inconvénient, c’est que nous sommes passés pour des « pédés » par nos copains de chambrée, totalement hermétique à notre goût pour le théâtre espagnol du 16ième siècle.
Ah les préjugés, je vous jure !
Après bien des années, et bien de mûres réflexions, en pensant à mon charmant camarade, dont j’ai même oublié jusqu ‘au nom et au prénom, je me demande sincèrement si……. !
Bof ! Et puis quelle importance, hein ?
mercredi 23 avril 2008
Solidarité féminine
Hier je regardais pour la nième fois le chef-d'œuvre impérissable de l'éternel John Ford: "L'homme tranquille"! Revoir la flamboyante "crinière" de Maureen O'Hara est toujours d'une sensualité renouvelée!
Qui ne se souvient pas de l'homérique bagarre de la fin du film!
Mais il y a sûrement un détail cocasse et savoureux qui vous a échappé!
Une petite scène de rien du tout, mais qui, dans le contexte matriarcal et féministe de notre début de siècle, vaut son pesant de décalage insolent!
Alors que ce « macho » de John Wayne traîne sa "pauvre victime" comme un barda encombrant, sous les regards salaces et pervers de la foule villageoise en délire, une femme d'un certain âge s'approche du couple infernal en pleine crise conjugal.
Elle tient un bâton noueux, sorte de branche d'arbre mal dégrossi à la main.
_Tenez mon brave Monsieur, c'est pour battre votre femme quand elle ne sera pas sage!
Je suis absolument interloqué par le fait de ne pas comprendre comment une telle scène, d'une obscénité et d'une violence aussi grande, n'ait pas été censurée à notre époque par les responsables de la chaîne qui diffusait ce film!
Vous imaginez ce scandale?
J'espère que nos féministes acharnées, n'ont pas assisté à ce spectacle infamant! Vous imaginez le choc émotionnel qui a dû ravager leurs petites âmes sensibles et délicates, à ces pauvres chéries?
Il faudrait au plus vite établir un comité de surveillance et de censure pour supprimer toutes ces "horreurs" des productions cinématographiques, littéraires et musicales!
Cela devient urgent!
On ne devrait plus entendre cette chanson de Boris Vian chantée par une écervelée:
"Johnny, Johnny…fais-moi mal"
ou encore, plus récemment une jeune péronnelle susurrer ;
"Bouscule-moi un peu !"
Non mais! Et quoi encore ?
Le "machisme" ne triompherait plus si des traîtresses irresponsables ne lui prêtaient plus assistance, d’une manière aussi irresponsable!
mardi 15 avril 2008
L'avion de l'ambassadeur
C'est que les « mauvais garçons » punis pour « mauvaise conduite » y étaient très nombreux.
Normal! Que vouliez-vous faire pour vous distraire, à 2500 kms de chez vous, dans un endroit désertique où la seule « réjouissance » était de cramer au chalumeau les punaises qui envahissaient votre plumard!
Nous n'étions pas réellement en prison. Nous faisions ce que le règlement militaire appelait pudiquement de la « salle de police »!
C'est à dire que dans la journée, nous travaillions tout à fait normalement, mais que le soir, au lieu de rejoindre nos camarades dans nos chambrées, nous allions au poste de police, dormir dans de belles cellules réservées spécialement pour nous!
Au risque de passer pour un farfelu, et pire, pour un malade mental, je vous dirais que j'étais ravi de rejoindre ma cellule, tous les soirs!
Pour plusieurs raisons; la première, c'est qu'elle n'était pas envahie de punaises qui vous bouffait le corps toutes les nuits, et la deuxième, c'est qu'il y régnait un calme, une paix seulement brisée par les hurlements de quelques coyotes et quelques fennecs, dans la nuit algérienne!
Sons mille fois plus mélodieux et harmonieux que les braillements d'ivrognes et de fêtards qui se prolongeaient parfois jusqu'à une heure du matin, dans des chambrées enfumées de mauvais tabac!
Et puis j'étais entouré, dans la salle commune, avant l'extinction des feux, par une troupe de joyeux drilles, dont un « guitariste » futur instit.
Celui-ci, dans un épanchement de confidence, nous narra l'aventure qui lui valait ce séjour « trois étoiles » parmi nous.
Il travaillait à l'escale, c'est à dire en bord de piste de l'aérodrome, dans de grands hangars, à des tâches administratives plus ou moins obscures.
Un jour, il reçoit la nouvelle stupéfiante de la venue de l'Ambassadeur de France en Algérie qui doit passer par Bou-Sfer!
Cet apprenti fayot de l'Education nationale téléphone immédiatement et directement à notre colonel commandant la base pour l'avertir de la « bonne » nouvelle.
Celui-ci, un sanguin apoplectique, et surtout très imbibé d'alcool, est tétanisé par l'évènement!
En moins de temps qu'il ne faut à un légionnaire moyen pour écluser sa « botte » de bibine et notre officier supérieur rapplique dare-dare avec la clique de la Légion sur le tarmac de la base.
Pour les quelques ignards qui ne le sauraient toujours pas, une « clique » n'est pas un rassemblement de « malfaisants » ou de « voyous vindicatifs » mais un orchestre militaire!
Le tapis rouge est déployé. Les soldats sont impeccablement bien alignés. Notre colon, les gants blancs (beurre frais) , et l'uniforme irréprochable fond comme un glaçon sur une plaque chauffante, au soleil impitoyable du désert tout proche!
Enfin l'avion fait son approche. C'est un vieux DC3 fatigué qui a fait toutes les guerres coloniales de la France.
Il se pose. Il vient se garer très sagement devant cette garde d'honneur, et coupe ses moteurs.
La porte s'ouvre. La musique retentit. Et sortent ......deux sous-off en tenue de vol cradingue, visiblement ahuris de l'accueil qu'on leur réserve!
Le colonel se précipite, angoissé.
_Où est l'ambassadeur, messieurs?
_Quel ambassadeur, mon colonel?
_Mais il ne devait pas venir?
_Non, mon colonel! C'est juste son avion que nous amenons pour une visite technique!
Hou! La! La! Dans le regard au bord de l'apoplexie, d'un colonel ainsi ridiculisé devant sa troupe, la vision d'un soldat se faisant fusiller de douze balles dans la peau a dû passer dans le crâne du colonel.
Il l'aurait bien étranglé lui-même, mais se contenta de lui infliger trente jours d'arrêt de rigueur!
Voilà pourquoi je me suis farci pendant dix jours, tous les soirs, le massacre de « jeux interdits » à la guitare, par un futur « tortionnaire » d'élèves!
Heureusement, « mai 68 » n'était pas loin.
Sans être devin, ça m'étonnerait qu'il leur ait raconté son exploit, à ses futurs cancres!
Il est des « actes de bravoure » qu'il vaut mieux garder pour soi!