L’écoute des informations, le matin, sur notre radioréveil,
au sortir des bras de cette bienfaitrice et parfois sensuelle Morphée, est un
réservoir inépuisable de stupidités en tous genres, se déversant dans nos
esgourdes à peine réveillées.
Est-ce le fait que notre cervelle reposée soit plus apte à
décoder les imbécillités dont nous sommes abreuvés quotidiennement ? Allez
savoir ?
Donc, ce matin, j’entends le « bavasseux » de
service nous sortir cette phrase « impayable » :
« Le commerçant a été tué de plusieurs coups de
couteaux lors d’un hold-up qui c’est mal déroulé !
Voilà ! Pour sûr, qu’il s’est « mal déroulé »
ce hold-up ! Parce qu’il faut préciser maintenant qu’il y a des « hold-up » qui se passent « très bien » ! Si !
Si !
Le malfrat entre dans le commerce, salue respectueusement la
clientèle, se présente gentiment à la caisse, et exige, toujours en termes
polis qu’on lui refile la monnaie, les talbins ! Une fois son sac rempli
de biffetons, il remercie le commerçant de son amabilité, et sort sans se
presser, sans oublier de remercier son
« bienfaiteur » de ses
largesses.
Il y a aussi, le hold-up qui se passe « un peu moins
bien », c'est-à-dire que le malfrat est vulgaire et mal élevé. Il entre
sans frapper et sans se présenter. Il sort des grossièretés inracontables pour
de chastes oreilles. Il est d’une impolitesse scandaleuse ! Il sort
précipitamment, sans même dire « au revoir » ! On peut dire que
ce hold-up se passe « encore à peu près bien » mais c’est limite.
Donc, nous en arrivons à cette conclusion imparable :
Il n’y a que lorsque qu’un commerçant se fait tuer par un malfrat que l’on peut
dire qu’un hold-up s’est mal déroulé !
On ne remerciera jamais assez nos valeureux et très subtiles
journalistes de nous apprendre, tous les jours, des choses
« formidables » !