Vous trouverez ici, les pensées et réflexions d'un simple quidam qui, sans prétendre rivaliser avec La Bruyère, avec Montaigne, avec Diderot, avec Chamfort ou La Rochefoucauld, tient quand même à faire entendre son chant solitaire et parfois désespéré! Mais toujours avec humour!
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mercredi 26 septembre 2007
Les fous du Puy
Deux jeunes gens, cousins germains de leur état, entreprirent un voyage en Auvergne sur le dos d’une vielle rossinante métallique, de l’écurie Renault 4L.
Ils étaient partis heureux et joyeux à la conquête du peuple Arverne. L’un par ennui, l’autre pour goûter quelques jours de liberté avant un service militaire qui s’annonçait franchement liberticide.Que l’Auvergne est jolie ! Verdoyante, vallonnée, ballonnée, volcanisée à souhait !
Qui ne connaît pas les faubourgs de la ville du Puy, par un beau matin d’été ensoleillé, avec sa cuvette de brume, et son neck qui dépasse, surmonté de sa petite chapelle, ne connaît rien de la beauté des villes de province françaises !
La Bourboule, Salers, Saint-Flour, Bort les orgues, etc.. !
Autant de perles magnifiques sur des coussins de velours vert !
Mais c’est aussi sa chaîne des Puys ou anciens volcans éteints.
Donc, un dimanche matin, nos deux compères décident de faire l’ascension du Puy Mary, vénérable sommet connu de nombreux touristes experts.
Ils partent donc dans leur carrosse poussif, aux quatre chevaux fatigués. Le temps est gris et menaçant. Mais quand on est jeune et enthousiaste, il fait toujours beau !
La montée s’avère simple et sans problème.
« Titine » râle bien un peu, mais malgré ses ronflements de réprobation, elle continue vaillamment sa montée vers le sommet. Tout le monde arrive là-haut sans incident majeur!
Mais cruelle déception !
La montagne est entourée d’un cordon de brume tenace qui empêche toute vision à plus de 50 m !
La guigne ! La baraque de souvenirs, au bord de la route, fait plutôt figure de refuge montagnard. Ils sont juste sur le plat du relief lorsque que quelques soubresauts de leur monture leur indiquent que celle-ci est à l’agonie. Puis c’est l’arrêt définitif !
Horreur ! L’aiguille du réservoir d’essence est en dessous de la limite de réserve !
Après les inévitables vociférations, imprécations, insultes, noms d’oiseaux, prières, lamentations, crises de désespoir habituelles dans ces cas là, il faut bien entrevoir une solution ! C’est que trouver une station d’essence ouverte, un dimanche après-midi, au sommet d’un mont d’Auvergne réputé pour son côté sauvage et désertique, relève de l’exploit à la MacGyver !
Et pourtant ! Qui dit « sommet », dit « descente » ? Non ?
Alors, dans l’ivresse de la solution salvatrice enfin trouvée, ils s’élancent courageusement, embrayage au point mort, dans ce qui va se révéler une aventure au suspens terrifiant !
Il faut déjà préciser aux futurs et jeunes conducteurs que cette manœuvre est rigoureusement interdite par le code de la route !
Mais « nécessité fait loi » comme on dit !
La brume dissipée, le paysage redevient grandiose et flamboyante, comme le moral des deux « sauvages » de la route !
La vitesse s’accélère ! Heureusement, ils sont absolument seuls et sans concurrence !
La première bosse se présente. Youpi !
Elle est franchie sans difficulté. Suis une autre descente !
Même accélération, même bosse « effacée ». Mais le relief se lasse petit à petit !
Les descentes deviennent de plus en plus courtes, et les bosses plus longues !
L’angoisse monte ! Surtout qu’aucune station n’apparaît à l’horizon !
Inexorablement, ils sentent la fin approcher.
Qui n’a pas vu le film mythique de Stephen Spielberg « Duel » ne peut comprendre la terreur qui envahit la cervelle des deux « damnés », quand ils abordèrent la dernière pente.
« Arrivera ? Arrivera pas ?
Les derniers décimètres furent extrêmement douloureux pour les nerfs
Le véhicule franchit la crête à la vitesse démentielle d’au moins 5 cm à l’heure !
Quand on dit que les miracles existent, personne ne veut le croire !
Mais si ! Il existe même un bon Dieu pour les imbéciles et les imprévoyants !
La preuve ?
Devant leurs yeux gonflés par les larmes d’une reconnaissance éternelle envers leur bonne fortune, ils aperçoivent, au bas de la côte, la terre promise d’une station flambant neuve et … OUVERTE !!
Devinez un peu combien ils venaient de franchir ainsi ?
Foi de leur compteur kilométrique ! 16 km !
Hein ? Seize kilomètres !
Qui dit mieux ! Non ! Non ! Ce n’est pas à Marseille que cela s’est déroulé ! Mais bien en Auvergne ! Fouchtra !
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Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
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