Affichage des articles dont le libellé est Freud. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Freud. Afficher tous les articles

mardi 17 juillet 2007

Plaisir impromptu

Un soir, devant ma lucarne magique, je commis une « folie » ;
Je regardais « l’impromptu de Versailles », pièce de Molière, jouée par les Comédiens du Français.
Je dois avouer, à ma grande honte, que je ne connaissais pas cette pièce de notre génial fils de tapissier.
Quelle ne fut pas ma stupeur, et ma surprise, de voir ainsi jouer une pièce d’une modernité étonnante !



« Quoi de neuf au théâtre en ce moment, Maître ?

Molière, mon ami ! Toujours Molière ! »

(Sacha Guitry)

Il ne suffit pas de le dire, il faut le démontrer !
Avoir le « culot » de jouer son propre personnage, avec ses propres acteurs, pour deviser et philosopher sur le théâtre, son métier, le rôle social qu’il doit avoir, et tout ceci en faisant semblant de répéter une pièce pour le Roi ?
Il n’y a rien à ajouter. On voit la marque absolue d’un grand génie !
Il lui fallait non seulement du génie, mais aussi un certain courage, et un certain culot, car les « grands » n’étaient absolument pas épargnés par la peinture féroce qu’il en faisait dans ses pièces !
S’il était un sujet respectueux pour son Roi, il n’était en aucune manière, un courtisan !
Imaginez un peu la révolution extraordinaire que devait représenter le texte de cette pièce, pour ces gens de cour, et même ce public populaire,
habitués aux règles d’un spectacle plus explicite !
Et que de jaillissement d’esprit, de lucidité, de férocité, de subtilité dans la psychologie humaine ! Tout ceci des siècles avant Freud et son « touche-pipi » clinique et réducteur !
Devant tant de profondeur, d’humanité, on est pris comme dans un vertige en songeant à l’éternité de l’Homme prisonnier de ses angoisses et de sa recherche d’absolu.
La matière, la technique, la science du réel, le matérialisme effréné, nous ont abîmé l’âme depuis l’époque de Molière !
C’est en voyant le chemin parcouru que l’on comprend mieux notre régression spirituelle évidente.
Ils n’avaient pas d’ordinateurs, ni de voitures, ni d’avions !
Mais comme ils voyageaient loin dans les arcanes de l’esprit humain, et comme leurs rêves et leurs espoirs étaient beaux et profonds !