Affichage des articles dont le libellé est Champollion. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Champollion. Afficher tous les articles

samedi 28 avril 2012

Défense……d’en parler !


Qui ne connaît pas « Numerobis », le petit architecte égyptien de l’album « Astérix et Cléopâtre » ? Il est sympa, mais extrêmement incompétent et…. nul ! C’est pour cette raison qu’il fait appel à « Panoramix »  le druide, pour lui filer un coup de main, afin de construire un beau palais pour sa reine. Nous avons tous rigoler en voyant ses œuvres architecturales bancales, tenant comme par miracle, avec des fenêtres au parallélépipède pas « rectangle » du tout ! Vous pensez sûrement que des « Numerobis », à notre époque, cela n’existe plus que dans l’imagination débridée de deux « gamins » Uderzo et Goscinny qui ont commis cette petite œuvrette pour enfants? Grave erreur ! L’histoire que je vais vous raconter est authentique ! Forcément, puisque c’est moi qui l’ai vécue !
Des millions de touristes venus du monde entier admirent notre magnifique « Arc de triomphe » en plein Paris ! Tous les « kodakeux » de la terre ont photographié cette admirable enfilade des  « Champs Elysées » qui va jusqu’à cet objet phallique, vieux de plus de 3000 ans, notre obélisque ! Pas celui qui est « légèrement enveloppé » et compagnon d’Astérix, mais celui choisi par Champollion et offert, par le roi d’Egypte, à la France.
Quand nos « kodakeux » font un tour à cent quatre vingt degrés sur eux-mêmes, ils se retrouvent dans l’axe de l’avenue de la « Grande Armée » ! Et que peuvent-ils voir (je n’ose pas dire « admirer », et vous comprendrez pourquoi par la suite !) un gros machin cubique, blanc, improbable, que l’on nomme « la grande arche de la Défense ». Splendide hymne à la gloire de l’architecture moderne française ! Enfin….presque !
Revenons à ma modeste personne. Du temps où je sévissais dans le service informatique d’une grande entreprise de chez nous, je devais m’occuper de la sauvegarde des données d’un bureau d’architectes de notre belle maison. Bien que son secteur d’activités principales soit l’aviation, elle envoyait ses ingénieurs et ses techniciens dans le monde entier, réaliser des chantiers d’aéroports et des projets très divers dont, chose extraordinaire mais vrai, celui de la grande arche ! Étonnant, non ?
C’est donc à cette occasion que je fais la connaissance d’un cadre, dessinateur de son état, qui m’invite dans son bureau pour que je puisse remplir ma mission de « sauvegarde ». On cause, on papote, on discute boutique et forcément on en vient au projet sur lequel travaillait mon cadre, il y a quelques mois de cela. C’est ainsi qu’il me parle de son ancien travail sur la grande arche. Et, moi, avec mon grand talent, toujours en alerte, toujours sur la brèche, pour mettre les pieds dans le plat, et raviver des sujets qui fâchent, je lui parle d’une petite chose qui m’a tracassée, en  admirant ce grand « machin », bijou du centre d’affaire de la défense !
_Dis donc ! Elle ne serait pas un peu de "traviole" ta « caisse à savon » par rapport à l’axe des avenues ?
Oui ! Je le confesse ! Il m’arrive d’être un peu.... taquin, et brute de fonderie dans mes propos.
C’est alors que je le vois rougir et sourire un peu niaisement.
_Je vais te faire une confidence ; c’est moi qui ai fait cette belle « connerie » !
????? fais-je très étonné ! Oui ! Je sais ! C’est très dur de traduire « ???? » !
_Tu me charries ?
_Non !Non ! Pas du tout ! Figure-toi qu’on devait quand même la désaxer de quelques degrés pour une histoire d’emplacement de ligne de métro. Mais en principe cela n’aurait pas dû se voir. Mais sur les plans, j’ai doublé par erreur l’angle de déviation. Quand je m’en suis aperçu, il était trop tard, les plans étaient déjà partis. !
_Non ?
_Si !
_Oh ! Et les architectes ? Cela a dû « ramoner » ferme dans les chaumières ?
_Ah ! Pour sûr ! Ils se sont traités de tous les noms d’oiseaux possibles !
_Mais et toi ? Tu ne t’es pas fait incendier ?
_Bof ! Je suis passé entre les goutes en faisant le mort !
C’est pourquoi, chers amis lecteurs, à chaque fois que je vois ce bâtiment de travers, je pense à mon collègue et à son « académicien » d’architecte, s’il vous plaît !
Si vous allez sur wikipédia, vous pourrez lire ceci :

La Grande Arche n'est pas exactement dans l'Axe historique de Paris, avec lequel elle fait un angle de 6,33°. La raison est double :
d'un point de vue technique d'abord : Erik Reitzel a pu installer les fondations de la structure de l'Arche afin de respecter l'autoroute et les lignes ferroviaires existantes, ainsi que le projet de prolongement de la ligne 1 du métro de Paris,
d'autre part d'un point de vue symbolique : Johann Otto von Spreckelsen a en effet souhaité décaler la Grande Arche de 6° 33″ afin de mettre en valeur le volume du cube et recréer le décalage existant déjà entre la Cour Carrée du Louvre et la place de la Concorde.
Qu'en belles paroles élégantes ces choses là sont dites ! Ah ! Sans la diplomatie des termes bien choisis et sans leurs beaux « habillages »  que serait l’existence ! Je vous le demande !
Donc, rien à voir avec ce que je viens de vous raconter !
Et c’est tant mieux ! Car je ne tiens pas à être traîné en justice pour diffamation ou pour dénigrement d’un monument français, atteinte à l’honneur d’un glorieux architecte etc…!
J’ai tout « inventé » ! Ce n’était que pour me rendre intéressant ! D’ailleurs, je suis à demi rassuré ; personne ne va croire à cette histoire idiote ! Elle est tellement invraisemblable !
Pour terminer sur une note légère, savez-vous comment se nomme réellement  l’arche de la défense ? L’arche de la Fraternité ! Réellement de travers ! Tout un symbole !


mercredi 25 avril 2007

Mon "Titanic" à moi.


Ah ! Ah ! Je sens que je commence à en faire baver plus d’un (et d’une) de curiosité. Qu’est-ce que c’est que ce « Titanic » ? Notre narrateur aurait-il échappé à un naufrage catastrophique, lui aussi ? La dernière fois, je vous avait raconté mon départ de cette île lointaine qui m’avait vu naître, Madagascar. Mais ce que vous ignorez sûrement, c’est qu’une petite graine mâle avait été mise dans le ventre de ma maman, un beau jour d’été, par un père viril et amoureux, dans ces Ardennes aux collines sombres, boisées et mélancoliques, que Rimbaud avait fuit un siècle plus tôt ! Donc, en tout logique, et si vous avez bien tout suivi, il a bien fallu que ce bourgeon ardennais fasse un long périple pour éclore dans la savane tropicale ! Après ça, étonnez-vous que je ne sois pas un peu braque et « bizarre » ! Et ce périple aventureux, plein d’embûche et de souffrance, c’est ma mère qui se l’est payé ! D’une manière toute conventionnel pour l’époque ; en bateau ! Ce navire portait le nom d’une de nos plus grandes gloires scientifiques et archéologiques ; Le Champollion ! Je pourrais, avec le talent que vous me connaissez, en faire moi-même le récit. Mais il se trouve que j’ai retrouvé un vieux cahier écrit de la main de ma propre mère, racontant cet « Odyssée ». Même avec toutes les imperfections de style qu’il contient, sa spontanéité mérite que son récit soit rapporté tel quel :


« Le Champollion était un vieux rafiot qui avait dû faire plusieurs guerres. Il était haut. Trop haut, nous disaient les marins ! Plus tard, quand il y avait un peu trop de vent ou que sa charge était mal équilibrée, il gîtait dangereusement ! Il avait trois cheminées qui nous crachaient dessus des petits brins de suie. Nous avions beaucoup de mal à nous laver à l’eau de mer. Le savon ne moussait pas. Nous avons fini par être très sales. Même pour laver notre linge, c’était tout un problème. Nous n’avions pas de cabines personnelles, bien sûr ! C’était de grands dortoirs. Nous avons embarqué début novembre. Nous ramenions chez eux, des Syriens, des Libanais qui étaient venus, eux aussi, faire la guerre, les pauvres ! Car ces pays étaient sous protectorat français. Nous les avons débarqués à Port-Saïd. Nous n’avons fait que deux escales : Port-Saïd et Djibouti. Quand nous sommes arrivés à Port-Saïd nous avons eu droit à un spectacle pas ordinaire ! On lançait des pièces dans l’eau, et des enfants plongeaient pour les attraper ! Il y avait beaucoup d’animation autour du bateau. Des marchands de tapis, et d’un tas d’autres choses, et ça criait de tous les côtés. Ceux qui avaient l’habitude marchandaient. Nous n’avions pas le droit de descendre (à terre). Inutile de dire que je ne m’y serais pas risquée. Nous avons longé le canal de Suez qui me semblait très étroit. On voyait les bédouins sur leur chameau qui longeaient le canal. Puis le golfe de Suez et la mer Rouge. Nous sommes arrivés le soir à Djibouti.La vue du port la nuit, avec l’arrivée des navires, et aussi les cornes (de brume) qui résonnaient dans la nuit ; c’était vraiment féerique, et le bateau qui coule (sic) tout doucement pour arriver à quai. Là nous avons pu descendre avec mes amies. Nous avons pris un taxi et nous avons fait le tour de la ville. Je devrais dire du village ! Car c’était un bled tout petit au milieu du sable, sans un arbre. Le seul arbre était un palmier en zinc qui se trouvait au bar de l’escale. (Ce qui est extraordinaire dans le récit de ma mère, c’est que ce « palmier en zinc » deviendra un bar célébrissime pour des milliers de militaires et de marins français passant par Djibouti pendant près d’un demi-siècle !) . A Djibouti il fait une chaleur torride. Je trouvais les noirs de ce pays, vraiment très noirs ! De l’ébène ! Très maigres, avec des yeux brillants. Ils sont brûlés par le soleil. Je me demande de quoi ils vivent. Ce qu’ils peuvent manger dans ce pays aussi sec. Et nous repartons ! Nous longeons le Golfe d’Aden. On me dit que sur cette pointe des Somalies, il n’y a pas très longtemps, il y avait des anthropophages ! Nous arrivons dans l’océan indien, et j’ai l’impression que nous ne reviendrons jamais ! Je me sens comme un marin de Christophe Colomb ! Pensez que le voyage a duré un mois ! Le bateau gîte de plus en plus.

Nous les grandes personnes, nous avons le mal de mer. Mais les enfants, les plus grands vont nous chercher à boire. Quant aux plus petits, les mères les attachent sur le pont à l’arrivée du bateau. Seul moyen pour ne pas qu’ils tombent à la mer. Elles ne pouvaient pas les garder tout le temps dans les dortoirs ! Pour ces mamans, quel voyage pénible ! Quand je pense à toutes nos mijaurées de maintenant (sic) ! Il y a de quoi être écoeuré ! Seule distraction ; les poissons volants qui suivaient le bateau ou des bancs de dauphins. J’étais enceinte de six mois. Mon ventre grossissait, mais moi, j’étais maigre comme un clou. Car je vomissais tout ce que j’avalais ! Je ne descendais plus au réfectoire. Les seules choses que je pouvais supporter c’était ce que m’apportais les matelots ; un verre de lait, une poire, une orange ! Je ne me souviens pas de l’escale de Diego Suarez. Je devais être trop malade. Quand nous sommes arrivés à Tamatave, un message a été envoyé à Ivato pour dire qu’il y avait une jeune femme qui était trop faible pour prendre le train de Tananarive. Alors il ont envoyé un avion. Un petit avion d’une dizaine de place. Ça a été mon baptême de l’air!
Voilà le récit de ma maman. Au passage, je vous signale que Tamatave est la ville où est né notre chanteur Antoine ! Lui est un voyageur infatigable, moi un sédentaire forcené. Vous pensez naïvement que tout s’arrête ici ? Vous avez tort ! Car si dans le titre de mon message, je parle de « Titanic » ce n’est pas un « hasard » ! Mes parents m’avaient vaguement expliqué que ce pauvre « Champollion » avait fini sa carrière tristement par un naufrage dramatique. Et dans la légende familiale, il s’agit d’un drame au large de Zanzibar. Des naufragés avaient même été dévorés par des cannibales ! N’importe quoi ! Un jour, la réalité historique me sauta à la figure d’une manière totalement incongrue et inattendue. Je musardais dans un vide grenier brocante, comme il en fleurit des dizaines, dans la région parisienne. Et soudain, mon cœur fit un raté. Sur une pile de vieux « Paris-match » s’étalait un titre :




« Le naufrage du Champollion » En une fraction de seconde la relique journalistique fut mienne, et je parcourus, encore dans les allées du marché, tant ma curiosité était immense, l’article relatant le drame. Ce pauvre navire a raté l’entrée du port de Beyrouth, le 22 décembre 1952. Il s’est coupé en deux.

Le 22 décembre 1952, le Champollion à la suite d'une erreur de navigation due à la mise en service du nouveau phare de l'aéroport de Beyrouth, vient s'échouer sur les brisants à 200 mètres de la plage de la capitale du Liban.


Il me reste de cette histoire un amour, une passion irrépressible pour les grands navires, les grands paquebots. Est-ce le bruit lancinant des chaudières à charbon qui m’a bercé le temps de ma gestation ? Allez savoir ? Un jour, je vous parlerai du vrai Titanic auquel je me suis intéressé bien avant James Cameron ! Titanic que je connais par cœur ! Oui, par cœur ! De la quille au sommet des cheminées. De la poupe à la proue. C’est bien simple ; j’ai l’impression de l’avoir toujours connu, d’avoir participé au voyage funeste. Mais ceci est une autre histoire comme le disait un vieux british de ma connaissance.



PS. Vous trouverez toutes les informations sur drame par le lien que je vous fournis.