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mercredi 5 mars 2014

Le « Roméo-Alpha » une Caravelle de rêve



Tout avait commencé de la manière la plus banale qui soit ; un ami, pour se débarrasser d’un splendide objet devenu encombrant et inutile, à cause du déménagement d'un proche à lui, me l’offre !. Il est splendide, il est vraiment merveilleux, cet objet, car il n’a pas idée du cadeau prestigieux qu’il vient de me faire. Il s’agit de la maquette d’un avion. Mais pas de n’importe quel avion ; le « SE2010 Caravelle » ! Belle maquette en bois, d’une reproduction parfaite. Tellement parfaite que son immatriculation me saute toute de suite aux yeux. Il s’agit du « fox, bravo, hôtel, Roméo, alpha » autrement dit, pour les néophytes ne connaissant pas le code international de télécommunication : le F-BHRA
Quel choc émotionnel ! Car il se trouve que cet avion, (et pas un autre !) je l’ai eu sous les yeux, en vrai, en grandeur nature, quelques décennies auparavant, lorsque je travaillais à l’ADP autrement dit  aux « Aéroports de Paris ». Et le voir là, en maquette, ressurgir dans ma mémoire ! Voilà qui était absolument extraordinaire ! C’est alors que me vint le besoin irrépressible de vous raconter l’histoire de cet avion, unique dans l’histoire de l’aviation.

Je ne vais pas vous noyer dans des termes techniques qui n’intéressent que les passionnés d’aéronautique. Non ! Je ne vais m’attacher uniquement qu’à l’anecdotique, aux exploits de cet aéronef remarquable. Il faut quand même que je vous précise que son premier vol eu lieu en mai 1955. Cet avion était, au sens propre du terme, révolutionnaire, car il est un fait que tout le monde a oublié, c’est que pour la première fois, on mettait des réacteurs à l’arrière du fuselage ! Et oui ! Cocorico ! C’est nous, les Français, qui avons inauguré cette disposition originale, qui est un brevet « Sud Aviation ». Je n’aurai pas de peine à vous faire admettre que nous avons été pillés par de nombreux constructeurs par la suite ! Et notamment par les Américains avec le Douglas DC9.  Mais personne au monde ne nous retirera la primauté historique de cette invention. C’était l’époque bénie où la France était encore capable de concevoir, de fabriquer, de mettre au point, ses propres avions sans l’aide de personne, autre que ses propres techniciens et ingénieurs. Mais qu’il était beau, cet avion ! Fin, racé, d’une esthétique et d’un aérodynamisme parfait ! Premier avion commercial français à réaction ! Les anglais nous avaient précédé avec leur « De Haviland  Comet » mais celui-ci avait été victime de plusieurs drames aériens qui en avait retardé l’exploitation.
Stupeur de ma part quand j’apprends, par le plus pur des hasards, que les gens de Sud Aviation ont pris la cabine complète de ce « Comet » pour la mettre sur notre « Caravelle ». Les photos sont imparables ! Pour revenir à « mon » F-BHRA car si le bateau (la caravelle) est féminin, l’avion, lui est masculin, j’ai donc appris avec surprise que le destin de cet appareil a été encore plus singulier que je ne l’imaginais. Il s’est d’abord appelé F-WHRA. Dans la législation aéronautique française  le « W » après le « F » pour (France) signifie que nous avons affaire à un prototype. Donc, ce brave appareil, avant de servir sous les couleurs d’Air France, avait subi de redoutables essais techniques. Il est donc le tout premier de la famille à avoir transporté des passagers sur les lignes régulières.
Ce que je ne vous ai  pas encore précisé, c’est que chaque appareil était « baptisé» du nom d’une province de France ! Le F-BHRA reçoit celui de  l’ « Alsace ». Je vous mettrai en annexe, la liste de ces caravelles et leur immatriculation respective.


Chapitre : Vol plané Paris-Dijon
La vie de ce brave avion est marquée, tout au début de sa brillante carrière, par un exploit dont je me souviens encore personnellement, et dont toute la communauté aéronautique française en a été très fière. Figurez-vous que cet avion  a fait un magnifique vol plané de 256 km entre Paris et Dijon, avec ses moteurs quasiment arrêtés ! Je vous donne un article récupéré sur la «toile » :



A l'initiative de la compagnie Air France, un vol technique et spectaculaire a été réalisé le 15 mars 1959 à bord de la Caravelle de type 1 (F-BHRA). Il consistait à relier Paris à Dijon (265 km à vol d'oiseau) en vol plané et a démontré les qualités de vol de cet avion et plus particulièrement sa finesse. L'équipage était composé des commandants Guibbert et Duguet et de M. Vergines (mécanicien navigant). Voici la chronologie des opérations :

• Décollage à 13 h 42 (Orly) au poids de 37,98 t (arrêt d'un moteur juste au décollage et remise en route à 100 m d'altitude) • Montée sur le triangle Paris-Dreux-Rennes • 14 h 46 : arrivée à la verticale de Paris à 13 200 m d'altitude au poids de 35,0 t, vitesse de 360 Kts, ce qui équivaut à 665 km/h, température - 47° C, le ciel est bleu • Descente à poussée nulle ("gaz plein réduit") • Taux de chute : 250 à 300 m/mn • A la verticale de Bray, couche nuageuse avec pluie et neige • 15 h 32 : passage sur le terrain de Dijon à l'altitude de 1600 m, soit Paris-Dijon en 46 mn (vitesse moyenne de 346 km/h).

Avec une finesse de 22 (distance parcourue/hauteur), la Caravelle se hisse au niveau des planeurs de haute performance d'après-guerre (1939). Ce vol fut très promotionnel et très remarqué dans le milieu aéronautique.

Chapitre : Vilgénis
La suite de la vie de ce brave appareil fut « scolaire » ! Quoi de plus noble destin, que de servir à l’apprentissage de plusieurs générations de mécaniciens en aéronautique. C’est ainsi qu’il fit un grand voyage, par la route en pièce détachées vers le centre de formation d’Air France de Vilgénis, le 5 février 1976. Vous trouvez plus d’information sur ce déménagement spectaculaire sur cette page : Le CIV (Centre d'Instruction de Vilgénis) - Caravelle F-BHRA

Chapitre : fin de carrière
Sachez que cet avion va service de formation aux élèves pendant plus de trente ans et qu’il va être vendu, après la fermeture de Vilgénis en 2011 à un Hollandais.
Voilà bien la France ! Ce pauvre appareil méritait bien de terminer au Musée de l’Air et de l’Espace ? Mais non ! La logique financière a été la plus forte.
Et il n’est pas le seul à avoir subi la férocité impitoyable des « comptables ». Je me souviens, avec les quelques millions de jeunes français venus le visiter, du F-BHHH stationné à Orly. Il avait été pourtant le prototype de « Caravelle ». Il était donc « historique » et précieux. Et bien, il s’est quand même trouvé un cadre de l’ADP pour l’expédier à la ferraille parce cela coûtait trop cher de l’envoyer au Bourget ! Quand on sait les milliards que s’engouffre cet établissement, par an ! C’est d’une mesquinerie et d’un manque de patriotisme navrant !











Chapitre: quelques destins tragiques.


Malheureusement, notre pauvre Caravelle, a dû subir, comme d’autres avions commerciaux, dans le monde, et parce que rien n’est jamais parfait, plusieurs  accidents et catastrophes.
Un site, sur « wikipédia » en donne la liste exhaustive.
 Mais je ne vous relaterai personnellement que les deux qui m’ont le plus frappé :
Le 19 mai 1960 : Collision tragique
Il y eut d’abord cette collision absolument incroyable entre une caravelle d’Air Algérie et un « Stampe » (petit biplan d’école) dont j’avais déjà relaté le drame dans mon article:
 Je ne sais pas si certains ont vu l’accident survenu bien plus tard, le 28 avril 1988 à un Boeing 737 du côté de Hawaï, Il s’agissait du Vol 243 d’Aloha Airlines.


Mais ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que notre caravelle, elle, a reçue sur la « couenne » un avion qui lui a arraché plus de 10 mètres de toit ! Et l’avion s’est, quand même, posé sans encombre ! Il y eu malheureusement deux morts à déplorer, le pilote du Stampe et un passager. Il est vrai que ne recevoir un moteur de Stampe sur les genoux n’est pas spécialement recommandé pour une bonne santé.  

19 mai 1960 : Caravelle IA (no 28) [F-OBNI], Air Algérie - 1/39 et 1/1

    Collision en vol à Orly avec le Stampe SV-4C F-BDEV n° 601 qui volait de Chelles vers l'Aéroport de Toussus-le-Noble à 300 m d'altitude, verticale Noiseau. La Caravelle a une partie du toit arrachée et un réacteur hors service. Le pilote réussit à poser l'avion à Orly mais le Stampe s'écrase en tuant son pilote (R. Fabro). Une victime (M. F. Quévremont) ainsi que plusieurs blessés sont à déplorer dans la Caravelle. Il faut remarquer qu'à ce même instant le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, ayant torpillé la conférence de Paris sous prétexte de l'affaire de l'avion Lockheed U-2 abattu, quittait Orly plus tôt que prévu, entraînant un changement de piste ordonné par le contrôle aérien3. Le 6 juin 1960, le propriétaire du Stampe, Joé Ampoulié, est invité à constater les dégâts subis par la Caravelle à Orly. Air Algérie lui réclame en effet 500 millions de francs de réparation1,4. L'appareil est réparé et remis en service comme Caravelle III en février 1961.
11 septembre 1968 : drame Ajacio-Nice
J’ai lu tout les mensonges convenus du rapport officiel : incendie à bord ! Décidemment, cette date (11 septembre) est maudite pour nos menteurs institutionnels. Il est fort probable que ce fut un missile bien français qui a abattu ce pauvre avion. Des familles de victimes se battent encore pour que l’Etat reconnaisse sa responsabilité. Autant vouloir raser le Mont-Blanc avec une pince à sucre ! Il existe de nombreux sites de références que chacun pourra consulter. 

Chapitre: Spotter et studio mannequin!



Quand je me retourne sur mon passé, au sein de ce grand aéroport, je ne peux qu’être saisi par un grand vertige de bonheur au vue de l’immense liberté de circulation dont je jouissais à l’époque. Je vous laisse « juge » : J’avais un permis de déplacement « toutes zones » grâce à ma profession. Je vous prie de croire que j’en ai usé et abusé ! La preuve ? Et toujours concernant la « Caravelle ». Un jour, une amie, jolie hôtesse de l’air d’Air France, ayant appris que je faisais de la photo en amateur, a voulu jouer au « mannequin » avec moi comme « photographe de mode ». Pour cela, nous avons parcouru un grand nombre de postes de stationnement d’avion. Nous sommes montés à bord de tous les avions que nous avons voulu visiter ! Tous seuls, comme des grands, sans personne pour nous contrôler et nous surveiller ! Vous le croyez ça ? Et ben ouais ! C’étaient les merveilleuses années 70 ! Ah ! Ça n’allait pas durer ! Mais en attendant, qu’est-ce que j’en ai profité !Le drame, c'est que je ne connais même plus le nom et le prénom de cette jeune femme! Pourvu qu'elle ne se reconnaisse pas! Je vais avoir du soucis avec son "droit à l'image"! Mais comme elle est charmante et à son avantage, je pense qu'elle ne m'en voudra pas trop! 



Le poste de pilotage de ce merveilleux aéronef! Et pas encore équipé d'écrans à plasma et de "joystick"!



  
 Ah! Il n'y a pas la largeur de la cabine d'un 747, pour sûr!








Même accès que chez le Boeing 727! Encore un copié-collé des Américains






Je tiens à préciser que toutes ces photos sont bien de moi! Prises des photos, tirage du négatif, et tirage papier, plus scanner pour numérisation! Donc, le "copyright" c'est pour "bibi"!




Annexes

F-BHRA- « Alsace »

F-BHRB- « Lorraine »

F-FHRC- « Anjou »

F-BHRD- « Guyenne »

F-BHRE- « Artois »

F-BHRF, " Auvergne

F-BHRG- « Berry »

F-BHRH- « Bourgogne »

F-BHRI- « Bretagne »

F-BHRJ- « Champagne »

F-BHRK- « Corse »

F-BHRL, " Dauphiné

F-BHRM- « Quercy »

F-BHRN-« Gascogne »

F-BHRO- « Ile-de-France »

F-BHRP- « Languedoc »

F-BHRQ- « Limousin »

F-BHRR, " Lyonnais

F-BHRS- « Normandie »

F-BHRT- « Picardie »

F-BHRU- « Poitou »

F-BHRV- « Provence »

F-BHRX, " Savoie 
 
 F-BHRY- « Touraine »

F-BHRZ- « Flandre »

F-BJTA – « Comté de Nice »

F-BJTB – « Béarn » Crash le 12 septembre 1961 à Rabat

F-BJTC- « Comté de Foix »
 
F-BJTD- pas de nom

F-BJTE, « Grenoble ».

F-BJTF- « Orléanais »

F-BJTG- « Roussillon »

F-BJTH- « Franche-Comté »

F-BJTI-  « Navarre »

F-BJTJ- « Bourbonnais »

F-BJTK- « Principauté de Monaco »

F-BJTL –« Aunis et Saintonge » photos hôtesse de l’air

F-BJTM- « Maine »

F-BJTN- « Comminges »

F-BJTO- « Pays Basque ex-Touraine»

F-BJTP- « Comtat Venaissin »

F-BJTQ- « Martinique ex-Champagne »

F-BJTR- « Principauté de Monaco (1)

F-BJTS-  « Vercors »

F-BLCZ-

F-BLKF- « Angoumois »

F-BNGE- « Président Jean-Bedel Bokassa » (si ! si ! elle a existée !)

F-BOHA- « Comté de Nice ex-Guyane »

F-BOHB- « Béarn »  F-BJTB (crash Ajaccio-Nice)

F-BOHC- « Guadeloupe ex-Aquitaine »  F-BSGZ



Sites web de référence :
Vilgénis
Drame de Casablanca
Site de Caravelle et Boeing 707 AF
Sud Aviation Caravelle III SE 210
Musée Delta : La caravelle
Accidents :




vendredi 19 octobre 2012

Lâchez-moi ! Mais lâchez-moi !


La plus grande frustration de mon existence est de ne pas avoir fait le métier pour lequel j'ai toujours eu une passion de gosse. Je voulais être pilote de ligne. Ayant baigné depuis mon plus jeune âge dans le monde passionnant de l'aéronautique, je ne pouvais pas envisager une autre carrière. Malheureusement, vous savez comme moi, que les rêves de gamins ne se réalisent que très rarement. Un léger daltonisme m'écarta à jamais de celui-ci. J'appris mon infortune, à dix-huit ans, à la suite d'une visite médicale passée au Ministère de l'Air, à la porte de Versailles. J'avais réussi mon concours pour entrer dans l'armée de l'Air.
_Tiens ? Celui-là est daltonien !
Fit une grosse « truie » malveillante, à sa collègue, sans même m'adresser
un regard ! Exactement comme on examine un animal de laboratoire !
Pas la moindre compassion pour un défaut qui allait bouleverser ma vie. Quand vous saurez que le daltonisme est essentiellement masculin mais transmis exclusivement par les femmes, vous comprendrez sûrement le fond de misogynie tenace qui m'a accompagné tout au long de ma vie.
La seule petite consolation de cette visite catastrophique fut paradoxalement aussi féminine. Je suis assis dans une salle d'attente à côté d'une femme d'un âge « très mûr ». Elle a le visage buriné d'un vieux loup de mer. Pourtant ses yeux sont d'un bleu rayonnant de vivacité et de jeunesse. Il s'agit de Jacqueline Auriol. Son visage « ravagé », elle le doit à un terrible accident d'avion, aux Mureaux.
C'est la belle-fille de l'ancien président de la république Vincent Auriol. Elle a à son actif plusieurs records du monde féminin réalisés sur « Mirage III ». Sa grande rivale américaine se nommait Jacqueline Cochran.
Cet échec médical fut le plus grand chagrin de ma vie. Mon plus grand regret. J'ai mis beaucoup de temps à m'en remettre. Aucune déception « sentimentale » n'atteindra le degré de désespoir qui fut le mien, ce jour-là, quand je rentrais à la maison. J'en ai chialé pendant tout le parcours. Des décennies plus tard, il me brûle encore.
Heureusement, on se remet de tout. Pratiquant la « résilience » cher à Cyrulnik, je me consolais en entrant dans cette magnifique société nommée ADP. Tout ceci pour être au plus près de mes chers avions et de continuer mon rêve par procuration. Ce choix judicieux me permit, en autre chose, de bénéficier d'un  avantage extraordinaire. Cette belle maison possède tous les aérodromes de la région parisienne. Petits ou grands, dont celui de Lognes où se trouve le club privé de la société.
Par le CE de l'entreprise nous bénéficions de tarifs préférentiels très bas ; Quand on sait ce que coûte l'heure de vol actuellement, c'était donc une véritable aubaine pour de jeune impécunieux comme moi. Vous pensez si je m'y inscrivis le plus rapidement possible après mon embauche !
Là aussi, je dus subir un examen médical, mais plus « léger » celui-ci ! C'est alors que j'appris que je n'étais plus daltonien ! Arrrrgh ! Plus exactement, je le suis encore, mais à un degré très léger qui ne m'empêche nullement de piloter des avions de tourisme. Comme je travaillais par vacations qui me laissaient de longues journées de repos, je partais rejoindre, dans ma vieille « deux pattes » des familles, l'herbage aventureux du terrain de Lognes.
A cette époque bénie, le terrain se trouvait vraiment en pleine « cambrousse », bucolique à souhait, au milieu de champs et de forêts. Quand je le revois aujourd'hui, en passant par la francilienne avant de rejoindre la A4, j'ai du mal à retrouver mon « Lognes » tant il est envahi par le béton et la ferraille de hangars de « logistiques » ! On arrivait alors sur un petit parking qui jouxtait un « club house » pour faire « snobinard » à l'image du ramassis de pédants et de prétentieux que je fus obligé de fréquenter pendant cette période. Je dois faire une petite parenthèse pour vous expliquer ma vindicte. Au lieu de bénéficier d'une ambiance sympathique et chaleureuse, rassemblant des personnes partageant la même passion, je me retrouvais au milieu de « Mermoz » ou de « Saint-Ex » aux petits pieds  et qui vous toisaient d'un mépris à peine dissimulé. Pour revenir à ce « Kleube Aousse », c'était un petit chalet sympathique et modeste, en planches de bois peintes en blanc où je vis arriver, un jour, un homme à la tignasse blanche, en short et en tongs, le sourire ravageur aux lèvres, et qui me demanda où se trouvait les toilettes!Il s'agissait du chanteur Marcel Amont, pilote émérite, comme les plus de cinquante ans ne l'ignorent pas.
Dans cet environnement champêtre, seule la tour de contrôle faisait un peu « sérieux ». Le ballet ininterrompu de petits coucous, décollant et atterrissant était fascinant à voir. La particularité du club ADP de Lognes était de posséder des instructeurs-pilotes qui étaient tous des bénévoles et en même temps, pour la plus part, des employés d'ADP exerçant un métier parfois très différents. Ils avaient leurs élèves attitrés. Mon instructeur à moi, était sympathique et calme. J'étais en confiance et rassuré. Car je dois faire mon « coming out » aéronautique ; le fait de monter dans un avion m'a toujours noué l'estomac. Je me suis rendu compte, à cet occasion, que je possède la peur de l'avion. Seule une incommensurable fierté me l'a fait surmonter pendant toute cette aventure. Malgré ma terreur secrète et mes angoisses,  pourquoi me suis-je entêté dans cette activité ? Mystère complet de l'âme humaine ! Ou alors, une longue psychanalyse qui n'est pas l'objet de cette histoire. Mais il arrivât que je « tombasse » pour mon plus grand malheur, sur un autre instructeur. Aïe ! Aïe ! Aïe !
C'était comme une sorte de « roulette russe » ! Tantôt je tombais sur un « sympa » tantôt je tombais sur une « brute » ! Il y avait aussi les « je-m’en-foutistes » blasés, et les « pervers joyeux » Parmi les « sympas » se trouvait même un producteur de films « pornos » ! C'est vous dire ! Hélas ! Mille fois hélas ! Il y avait l'autre « brute » ! Ah ! Celui là, je ne suis pas près de l'oublier ! C'était une « grande gueule », braillard, sanguin, rabelaisien à souhait, bref, le modèle parfait du gaulois type d'autrefois ! Une armoire à glace de plus d'un quintal et demi. Comme pompier d'ADP, il avait eu son heure de gloire en sauvant l'équipage d'un 707 qui s'était écrasé à deux kilomètres des pistes d'Orly. Tout ça pour vous dire que notre « Obélix » n'avait peur de rien et le faisait savoir ! Quand je savais que j'allais l'avoir comme instructeur, mes jambes flageolaient un brin, et une furieuse envie de détaller comme un lièvre devant le fusil du chasseur, me prenait d'une manière irrépressible !
Son mépris pour moi augmentait proportionnellement avec la trouille que je tentais de dissimuler vainement.  L'installation à bord de notre minuscule Cessna 150 était déjà un premier supplice.
Comme la « masse » de monsieur prenait les deux tiers du volume de l'habitacle, le tiers restant restreignait considérablement mon champ de manœuvre et me procurait une sensation d'étouffement très pénible. Mais le pire, c'était l'attitude de mépris fièrement affiché de mon « cornac » aérien. Souvent, nos séances d'entraînement avaient lieu en début d'après-midi. Notre gaulois ripailleur s'était bien restauré dans un petit « boui-boui » du coin. C'est vous dire si son attention était déjà très émoussé par un assoupissement post-prendial d'anaconda du Brésil ! Les bras croisés, les yeux fermés « Obélix » se foutait royalement de ma « check-list » et de ma séance de roulage. Ce ne sont pas les soubresauts chaotiques de l'avion sur la piste en herbe qui réveillait mon pachyderme. Après le décollage et l'arrivée sur notre aire de manœuvre, à une altitude de sécurité convenable, mon génie gargantuesque sortait de sa « bouteille » par un bâillement qui ressemblait plus à un rugissement de fauve en chasse qu'à celui, très discret, d'une épouse qui vous fait comprendre qu'il est temps d'aller au lit. Son gros poing de dix kilos me passait sous le nez, me bouchant la vue par la même occasion ! Je comprenais alors, que mon « martyr » allait commencer. Tout apprenti pilote sait ce que signifie les séances d'apprentissage du « décrochage ». Rude épreuve indispensable et obligatoire. On commence par « réduire les gaz » ! Autrement dit, on réduit la vitesse de l'avion. Dans le même mouvement, on cabre celui-ci, de plus en plus vers le ciel. Ce qui fait que la portance de l'appareil  tombe à zéro. L'avion bascule alors brusquement en avant et plonge comme une pierre vers le sol à une vitesse hallucinante. Très impressionnant pour ceux qui subissent cela pour la première fois de leur vie. L'instinct primaire du pilote novice est de tirer le manche à balai vers lui. Or, c'est exactement l'inverse qu'il faut faire ! On dit qu'il faut « rendre le manche » et le pousser vers le tableau de bord.
 Le problème, chez moi, c'est que je supporte très bien les « G positifs », c'est à dire l'écrasement  dû à la force  centrifuge. Pas de problème ! Je peux peser quinze tonnes, je ne bronche pas. Par contre, les « G négatifs» , c'est à dire la chute libre, vulgairement nommée « trou d'air » !  là, je ne supporte pas ! Toutes les « stupidités » de manèges à la con de fêtes foraines, pour se  faire des «sensations », j'abomine. J'ai toujours eu une « sainte  horreur » de ces engins de tortures faussement attractifs que sont les montagnes russes. Je ne comprendrai jamais le masochisme de la race humaine qui cherche à se faire plaisir en se faisant peur ! Pour moi, c'est totalement incompréhensible.
_Bon ! C'est pas tout ça, mais on n'est pas là pour rigoler ! Fait mon gros « pervers » de moniteur, et dans la foulée, tire comme une brute sur le manche faisant cabrer l'avion à la verticale, instantanément,  en coupant les gaz immédiatement.
Celui-ci bascule en avant, en une fraction de seconde,  vers le sol.
Ahhhhhh ! Fais-je..... mentalement! Car il me reste quand même un atome de fierté. La terreur même, m'empêche de pousser des hurlements salvateurs.  Ne me laissant aucun répit, après une « ressource » qui m'écrase sur le siège (mais là, je m'en fous, vu que je supporte très bien), rebelote pour une nouvelle séance de torture. Au bout d'une demie-heure de ce traitement inhumain nous atterrissons enfin. Quand je descends de l'avion, c'est tout juste si mes jambes arrivent à me porter. Ah le salaud ! Je l'étranglerais bien ou lui mettrais bien mon poing dans la figure, mais il est franchement plus costaud que moi. Le seul petit point positif, c'est que je ne suis jamais malade. Mort de trouille, certes! Malade ? jamais ! Heureusement pour moi, tous les moniteurs ne sont pas comme ce tortionnaire sadique. Le mien est sympa et d'un calme « olympien ». Pourtant, il nous est arrivé de vivre des moments d'émotions non prévues. Un jour où nous faisions gentiment notre tour de piste, nous arrivons en « vent arrière », c'est alors que surgissant de nulle
 part, un  Nord 262 « Frégate » nous coupe la route, à la perpendiculaire de la nôtre, à la même altitude que nous, à peine à 100 m de notre  pare-brise. Il passe devant nous à la vitesse de l'éclair. Nous n'avons même pas le temps de réaliser ce qui nous arrive qu'il a déjà disparu. Certes, le 262 « Frégate » n'est pas un Airbus A380 mais c'est quand même un bi-turbopropulseur au moins cinq fois plus gros que nous. On ne sait pas si cet avion avait reçu l'autorisation de la tour de contrôle mais cette manœuvre est rigoureusement interdite et surtout sans même avertir les avions dans le circuit. On apprendra plus tard qu'il s'agissait d'un appareil participant au défilé aérien du 14 juillet à Paris et qui faisait sa petite « reconnaissance » ! Ah ces militaires ! Mais je ne vous ai pas encore signaler ce qui allait suivre. Imaginez un paisible pêcheur, dans sa barque sur un grand fleuve immobile et calme. Il surveille avec attention son petit bouchon sentinelle. Soudain, un de ses affreux engins motorisés, un de ces « jouets pour adultes » nommés « hors-bord » passe au large. Que va-t-il se passer ? Il le sait à l'avance, et vous aussi ! L'eau et l'air étant des « fluides » ce que tout le monde sait, à part ceux qui viennent de sortir récemment de notre école publique en état de décomposition avancée, vous allez comprendre ce qui est arrivé à notre pauvre petit Cessna 150 ! Un chalutier, dans une mer du Nord déchaînée par force 10 n'aurait pas été plus secoué que nous. C'est ce qu'on appelle, dans le  jargon aéronautique, une « turbulence de sillage » ! Et comme « turbulence », elle était plutôt « gratinée »  celle-là ! Mais nous y avons survécu, bien heureusement. Je vous épargne la bordée d'injures et de propos vulgaires que nous avons débités à ce moment là, qui était plutôt dû à une trouille rétrospective qu'à une mauvaise éducation.
Comme il est écrit dans la Bible : « tu ne connaîtras ni l'heure, ni le jour » Pour le « lâché » d'un pilote novice, il ne s'agit pas de sa disparition funèbre, mais de son premier vol en solo. Quoique les deux choses puissent se confondre si cela se passe mal ! Pour ne pas augmenter le stress de son élève, le moniteur ne lui révèle jamais le jour où il lui laissera faire le grand « saut ». Il le prend toujours par surprise. A la fin d'un énième tour de piste, l'avion se pose, roule sur l'herbe. Votre moniteur l'immobilise, et vous le voyez sauter de l'appareil. A peine remis de votre surprise, il se retourne pour vous dire : « Bon ! Maintenant, à toi de jouer ! Et il vous claque la portière au nez !
Voilà ! Voilà ! Voilà ! Quand faut y aller, faut y aller ! Un dur moment de solitude ! C'est moi qui vous le dit ! Ce n'est pas comme avec une voiture ; un coup de blues, une angoisse, on freine, on se range sur le côté de la route, et on respire un grand coup ! Là-haut, il n'en est pas question ! Le « pouce, je descends, j'en ai marre » est formellement interdit. Alors je pars à bord de mon petit avion cahotant sur les touffes irrégulières de la piste en herbe, le cœur dans la bouche.
Au seuil de piste j'appelle la tour : « Fox, Bravo,Roméo, Xray, Kilo, au seuil de piste, prêt à décoller ! » Prêt ? C'est vite dit ! Je vérifie encore mes volets, mon compensateur. La tour me donne l'autorisation de décollage. J'enfonce la manette des gaz à fond et tente de maîtriser
ma « monture fougueuse » car il y a une petite chose dont on ne nous prévient jamais assez ; c'est que dans ces tout petits avions, la « perte » d'un passager joue considérablement sur les réactions ordinaires de l'appareil. Hop!Mon avion quitte le sol en me surprenant un peu à cause de la distance plus courte de roulement.
Je « rends » du manche (non ! Je ne vomis pas!) Je me mets légèrement à l'horizontal pour augmenter la vitesse. Dès que mon « badin » (avec lequel il n'est pas question de badiner!) m'indique une vitesse suffisante, je tire sur mon manche (qui n'est pas du tout ce que vous croyez ! Vilaines!) et je commence l'ascension. Vous dire que je suis inquiet et que je stresse un brin serait un doux euphémisme comme
nos « journaleux frileux» en pondent quinze par jour ! J'entame mon premier virage à gauche, et lorsque je me retrouve en « vent arrière » je me mets en palier. Le « vent arrière » qui n'est pas non plus un « pet foireux » indique que nous sommes à contre QFU. Je pourrais vous parler longuement du « code Q » mais ce n'est pas l'objet de mon propos. Je sais que beaucoup de gens l'emploie pour des occupations ludiques et « sportives » mais dans ce cas là, cela n'a strictement rien à voir avec l'aviation ! Donc je suis en « vent arrière ». Et c'est là, mes enfants que le drame survint ! Par le haut-parleur de la cabine, j'entends soudain un autre avion demander à la tour de contrôle son intégration dans le circuit par la procédure en PTU, soit aussi en vent arrière et sur MON circuit ! Horreur ! Malheur ! Heureusement, la tour, en toute logique lui répond :
-Négatif ! Vous avez un « lâché » en cours !
Le « lâché » c'est moi, bien sûr ! Hou ! La ! La ! Que je « balise » encore d'avantage ! Car s'il y a bien aussi une chose que je craint en l'air, ce sont les collisions. Et que croyez-vous que fit cet abruti définitif ? Banco ! Tout d'abord, je ne vois rien. Je me défonce les cervicales pour examiner tout autour de moi. Puis soudain, j'aperçois un « Wassmer » sur ma droite. C'est un petit monomoteur à ailes basses. Il est à ma hauteur ! Même pas à quelques mètres !
_Mais il va me percuter, ce con ?  Mais non. Il vire à mon côté, en restant sur la droite.  On forme une belle « patrouille ». Patrouille que je n'ai absolument pas voulu ni souhaitée, comme vous pouvez l'imaginer, naturellement! Je suis à la fois fasciné et terrorisé. La tour de contrôle a beau engueuler cet imbécile ; peine perdue ! On fait notre
 « étape de base » (trajectoire perpendiculaire à la piste) toujours ensemble. C'est au cours du dernier virage (en priant que ce ne soit pas le tout dernier pour moi) que je me pose « la » question ! Qui va atterrir en premier ? Oh mais pas de problème ! On descend tous les deux rigoureusement sur le même plan. Je me concentre sur ma descente en « zappant » totalement le « gredin » qui m'accompagne. Moi, j'ai toujours adoré les atterrissages. Bien que ce soit la phase la plus délicate, c'est celle du vol que je préfère. Elle me rapproche de mon "doux" plancher des vaches.
Ce qu'il y a d'intéressant sur ce beau terrain de Lognes, c'est que la piste était assez large pour deux. Mon atterrissage est parfait. Je fait  mon « arrondi » juste comme il faut. Ah !Comme il est bon  et doux de sentir les roues vibrer à nouveau sur les touffes d'herbe de cette brave piste qui est devenue en vulgaire béton actuellement! Je regagne le parking fier et soulagé.
Je ne me suis pas du tout intéressé au sort de mon "tourmenteur". Je ne sais même pas ce qui lui est arrivé. Je souhaite simplement qu'il ait eu de bonnes raisons pour faire en sorte que je vive un « lâché exceptionnel » sinon, il a dû souffrir pour le renouvellement de sa licence.
Je ne suis jamais devenu pilote. Ce fut un beau rêve qui m'est resté à jamais inaccessible. Par contre ma passion, mon amour pour ce monde merveilleux de l'aéronautique est resté intact, et le restera jusqu'à mon dernier souffle.

Ps: Les photos en noir et blanc sont de mon entière production!

lundi 9 juillet 2007

La voix d’Orly

« Arrivée en provenance de Malaga, vol Ibéria 520, porte numéro trente…… »
« Embarquement immédiat, vol AF030, à destination de Chicago,
porte numéro cinquante-deux »

Eh oui ! J’ai eu la joie, le bonheur, le privilège, l'insigne honneur, de côtoyer, de travailler pour ce qu’on appelait autrefois
« la voix d’Orly » !
Ceux qui ont connu l’aérogare sud, dans les années 70, se souviennent peut-être de ce local vitré, à gauche des escaliers monumentaux qui mènent au premier étage.
Il y avait là aussi, une autre grande baie vitrée qui donnait sur le PIT ou Permanence des Installations terminales !
Maintenant, il ne subsiste plus qu’une « trouée », qu’une galerie menant à la livraison bagages. Dans ce petit « bocal à poisson, on pouvait apercevoir une charmante sirène, tout de rouge vêtue, avec un petit « bibi » de la même couleur, penchée sur un micro. Une balustrade en bois permettait de protéger cette petite vitrine particulière de tous les « voyeurs » occasionnels. Derrière, dans un local attenant, se trouvait le PCA (Poste de Coordination Aérogare) Termes ronflants pour indiquer, que dans ce lieu très professionnel
« sévissait » une troupe de jeunes mâles excités, en bel uniforme bleu marine, à galons dorés, censée attribuer des salles d’embarquement et de débarquement pour les passagers en partance ou arrivant de l’étranger.
Nous avions aussi la charge de communiquer au « rossignol » féminin d’à côté, les annonces publics.
Et pour ce faire, nous avions à notre disposition un magnifique
engin « ultramoderne » pour l’époque et qu’on désignait sous le terme de :
« Télautographe ».
Il consistait en un beau stylo, prisonnier entre deux tiges métalliques, écrivant sur un rouleau de papier en continue.
Le « miracle » de la technique électromagnétique faisait que ses mouvements étaient traduits en impulsions électriques qui se transmettaient par fil à un récepteur muni d’un même stylo et reproduisait exactement l’écriture ou le dessin de l’expéditeur ! Donc, à chaque arrivée, ou annonce d’embarquement demandée par la compagnie aérienne
nous envoyions un petit « billet doux » à notre charmante copine
« encagée » !
Mais vous savez ce que c’est que la jeunesse !
Toujours insolente et « poétesse » en diable !
Alors, il arrivait parfois, que « Miss micro » reçoive une petite pâquerette, un petit cœur percé d’une flèche !
Parfois même, un objet oblongue terminé par deux petits cerises, qui faisait jaillir une hôtesse furibarde dans notre local :
_Quel est l’abruti qui m’a envoyé cette cochonnerie !
Le plus souvent, car les hormones travaillant les jeunes corps, on ne pouvait s’empêcher d’aller faire un brin de causette à notre jolie collègue.
Ce qui parfois frôlait l’incident « diplomatique » grave !
Je me souviens d’un pote débarquant sans prévenir dans le local sono.
Il aperçoit la foule compacte et curieuse des badauds qui les observait.
_Regarde-moi ces guignols ! Ils nous prennent pour des singes au zoo de Vincennes ?
_Dis Bernard, t’aurais pu attendre que je ferme le micro au moins !
Apparemment les « guignols » n’ont pas dû comprendre qui leur parlait de cette manière aussi cavalière. Les annales de l’époque n’ont pas retenu le lynchage par une foule en colère d’un employé de l’aéroport !
Il faut dire que les 6000 haut-parleurs qui répercutent les annonces de nos « speakerines » nous poursuivent, même dans des endroits les plus incongrus !
C’est aussi, qu’occupé à une opération très intime de vidange de liquide dans les toilettes du sous-sol, vous entendiez des sons assez étranges :
« Wouah ! Hi ! Hi! Arrête idiot! Faut que je fasse mon annonce ! »
Vous reconnaissiez soudain Sylvie ou Josiane qui avaient encore oublié de fermer leur micro !

Plus tard, quand Orly Ouest fut ouvert, nous eûmes aussi un PCA et un local sono.
Mais beaucoup moins « mis en scène » !
Planqués dans des bureaux anonymes du troisième étage !
Tous les documents photographiques que vous pouvez admirer proviennent de cet endroit.

Notamment, document rarissime et unique,
les fameux « Télautographes » !
Ces documents sont d’autant plus rares et précieux qu’ils sont entièrement de ma fabrication ! Prises de vue, développement du négatif, tirage, etc… !
A l’époque, j’étais déjà un fondu de photos ! Je ne peux résister au plaisir de vous montrer un cliché assez « croquignolet » !
Le jeune type que vous voyez assis à côté de l’hôtesse sono qui se prénommait Annie et qui nous abandonna lâchement pour devenir hôtesse de l’air à Air France, n’est pas déguisé ! C’est un vrai écossais !
C’était le cousin « authentique » de notre charmante collègue qui venait ainsi lui rendre une petite visite !
« It was funny ? Is’nt it?