Oh oui ! C’est
un merveilleux miracle qu’il m’a été permis de vivre, tout
récemment.
Comme tous les
abrutis gavés par cette société de « con..sommation »
nous sommes partis de chez nous pour les sempiternelles courses aux
achats, dans un de ces cirques commerciaux chargés de la tonte des
troupeaux de clients habituels. Je gare mon vieux chariot métallique
fatigué par de nombreuses escapades routières et citadines. Je
descends « d’icelle » Oui ! Parce je suis snobe,
je n’emploie pas l’expression « de celle-ci » !
Vieille expression française surannée, et j’écris ce qu’il me
plaît ! D’accord ? C’est alors que se produit le
véritable miracle ! Que je vous explique un brin !
D’habitude, mes
oreilles perçoivent, en cette période de fêtes de fin d’année,
dans nos parkings de magasins, des « tonnes » de
guimauves sonores amerloques !
Les éternelles
« Djinne gueux Bêle Djinne gueux Bêle » du crooner
fatigué d’outre-atlantique ! Ah pour « bêler » ,
ça bêle ! Et nous sommes tellement habitués à ces bêlements
annuels qu’on n’y prête plus attention ! Alors, imaginez
mon choc, mon émotion, ma joie quand j’ai entendu ce vieux cantique
de Noël de mon enfance, et en FRANÇAIS s’il vous plaît !
Oui ! Vous lisez bien ! Je n’affabule pas ! EN
FRANÇAIS ! « Douce nuit ! Sainte nuit ! »
En français, je vous dis ! C’est bien simple, j’ai failli
en chialer d’émotion ! Enfin, je revenais dans mon pays !
J’avais quitter provisoirement, et pour quelques secondes
seulement, ce nouvel État américain ; la France ! Je
revenais chez MOI ! Que c’était beau ! Bon ! Ne
nous payons pas d’illusion ! Comme tous les miracles, il n’a
pas duré longtemps ! Mais c’est justement ce qui en a fait
toute sa saveur, toute sa beauté.