Il est une expression que je n'ose plus
écrire : « tout le monde connaît... » tant notre
culture fond comme une noisette de beurre dans une poêle à frire
mise sur le feu. Si j'ai donné un « millésime » à ce
pauvre Ulysse c'est pour faire référence à un dessin animé
franco-japonais : Ulysse 31 ! En espérant que cet
artifice branché, puisse attirer au moins une génération assez
récente de jeunes pour lesquels ce nom ne soit pas trop « inconnu ».
Donc, ce pauvre Ulysse, du moins celui d'Homère, s'en revenait chez
lui, après s'être occupé d'une sombre histoire de roi cocufié par
une belle gourgandine qui lui préféra un prince étranger déguisé
en berger. Les « feux de l'amour » à la sauce grecque,
en quelque sorte ! Mais il est toujours dangereux de vous mêler
de ce qui ne vous regarde pas ! Et notre pauvre marin allait en
savoir quelque chose, sur le chemin du retour. Bref ! Quasiment
à la fin de son voyage, il doit affronter un terrible danger :
Les Sirènes et leurs chants mélodieux. Il met de la cire dans les
oreilles de ses marins (l'ancêtre des boules Quiès!) et lui
s'attache au mat de son navire pour ne pas tomber dans les bras de
ces redoutables et mortelles « tentatrices » ! Car
on a oublié de vous préciser qu'elles sont un peu « cannibales »
sur les bords. Je sens un peu d'inquiétude chez mes lecteurs qui se
demandent bien où je veux en venir. Oh mais c'est très simple !
Les Sirènes sont de retour. Mais d'une manière très « branchée »,
très moderne, très « geek » comme disent les jeunes.
Elles envahissent nos courriers électroniques, nos « courriels »
pour rester français. C'est ainsi qu'ouvrant ma boite personnelle,
je tombe, tous les jours, sur des « invitations »
étranges du genre : « réponds-moi vite, j'ai quelque
chose pour toi, signé « Sandra ». ou alors « viens
vite découvrir les photos de clarasexy ! Il est bien entendu
que je ne connais aucune « Clara » par plus qu'aucune
« Sandra ». J'ai même reçu cette invitation
phénoménale :
« Pour une aventure sans
lendemain », accompagnée de la photo d'une créature de
« rêve » comme on écrit dans les romans à deux
balles ! Je vous dis qu'elles sont revenues, qu'elle sont
partout !
Bon ! A la place de cordages et de
cire, j'ai une petite flamme générée par mon logiciel
« anti-spam » qui les bouffe sans pitié, au fur et à
mesure de leur arrivée. J'ai à peine le temps de lire, ou plutôt
d'entendre leur « chant pervers » ! Mais quand
même ? Ça fout les jetons des créatures pareilles ! On a
beau dire, ce sacré Homère était quand même un visionnaire de
génie, pour avoir deviner, plus de vingt neuf siècle avant nous,
qu'on subirait encore ce fléau redoutable dans nos machines
prétendument « modernes » !