dimanche 11 mai 2008

La traque mafieuse

Georgio est un chef mafieux à l’ancienne. Il règne sur toute la ville de Chicago.
A coups de flingue, de crimes, de 11,43, il a réussi à faire le vide autour de lui. Le chef, c’est lui, à présent!
Oui mais voilà ! La cupidité est une soif inextinguible !
Surtout chez les truands !
Quelques petits malfrats sans envergure continuent à régner dans leur quartier respectif, en vivant grassement de leurs petits trafics et de l’exploitation d’un cheptel de «gagneuses » bien sages et bien tenues en laisse.
Ils sont discrets dans leurs commerces coupables.
Ils ne dérangent personne. Pas même la police qui en a besoin pour sa moisson quotidienne d’informations.
C’est alors que l’infâme Georgio, et son clan d’abominables, concoctent un plan diabolique pour faire main basse sur le commerce de tous ces petits indépendants.  Pour cela Georgi convoque le vague neveu d'un pote à lui avec lequel il est en affaires, "Ben le basané", un incapable fini, un oisif fortuné, d’une nullité crasse qu’il décide d’embaucher pour une tâche sordide, autant que mystérieuse.
Tout d’abord, rien ne se passe. Puis un jour, c’est le drame !
Un hôtel contrôlé par la bande à Georgio est victime d’un incendie criminel !
On déplore de nombreuses victimes dont des « potes » du caïd !
Qui a osé commettre ce crime de « lèse-majesté ? »
La fureur (feinte) de Georgio est à son comble !
Il convoque tous ces lieutenants !
L’enquête ne traîne pas !
Pas moins de 24 heures plus tard, il a la « preuve formelle » que c’est ce renégat, ce pourri, ce cloporte de "Ben le basané" qui a fait le coup !
C’est l’hallali !
Un contrat implacable pour tueurs à gage est lancé contre le malfaisant !
Les représailles sont impitoyables !
Les frères Mustapha, soupçonnés d’avoir accueilli l’incendiaire sont froidement abattus, un soir d’automne, dans le restaurant turc où ils dînaient depuis toujours. Pendant des mois Georgio rumine sa rage, et soigne son image de Chef mafieux impitoyable qui cherche sa vengeance !
Les imprécations interminables pleuvent sur le maudit Ben et ses complices !
Mais celui-ci en bon gars obéissant aux ordres secrets de son patron, voilà-t-y pas que le prurit journalistique lui prend soudain.
Il envoie au « Chicago Tribune » un tas d’articles où il reconnaît que c’est lui le coupable, et qu’il est bien content d’avoir fait çà, na !
Et que tous les pourris du genre de Georgio seraient mieux à six pieds sous terre, au lieu de faire chier le monde!
Fureur décuplée « mais fausse » de Georgio qui fait semblant de s’étrangler de rage quand ses lieutenants lui lisent ces articles !
Car sa cible secrète, il faut bien le savoir maintenant, c’est Sam le Hâbleur ; Un truand ombrageux, à la moustache noire et au caractère aussi imprévisible que dangereux ! Sam le Hâbleur possède lui aussi un beau troupeau d’hétaïres et un réseau de trafic de drogue très important que notre Georgio convoite depuis longtemps en secret.
Mais l’homme est retors et rusé !
Il a déjà eu maille à partir avec lui. Une guerre sanglante avait eu lieu entre les deux clans, du temps du père de Georgio !
Sam le Hâbleur avait eu le dessous. Ses principaux lieutenants avaient été tués. On en était arrivé, après des semaines de combats sanglants, à une sorte de statu quo, sans paix ni guerre.
Des hommes à Georgio continuaient de le surveiller, nuit et jour, dans son quartier, qui était devenu, par la force des choses, une sorte de camp retranché.
Alors Georgio commence sournoisement son travail de sape. Il fait courir le bruit partout, que "Sam le Hâbleur" veut étendre son commerce, en terrorisant ses voisins. Il le fait passer pour un fou dangereux.
Il dit même, pour preuve de ce qu’il avance, que Sam possède un stock de gros calibres dans les caves de son repaire, pour éliminer ses adversaires. Sam écoute ses ragots en haussant légèrement les sourcils !
 Alors les vieux chefs de clan, que ce conflit gène dans leur tranquillité, envoient des émissaires neutres fouiller le repaire de Sam. Ceux-ci font choux-blanc, au grand agacement de Georgio qui n’arrête pas ses imprécations et ses calomnies pour autant !

_Et puis, si c’est comme çà ! Je vais y aller tout seul, moi, pour fermer la gueule de ce petit mac à la mie de pain !

Mais la « famille » mafieuse renâcle ! Des voix discordantes se font entendre devant les appétits mal cachés de ce trublion irascible !
Dom Giacomo, et Dom Villepeno sont des vieux de la vieille. Ils ne doivent leur survie qu’à beaucoup de sagesse et de prudence. Ils connaissent le prix du sang.
C’est ainsi que Don Villepeno l’interpelle un jour, de sa voix rauque et mourante :

_Dis petit ! Tu commences à nous les briser, avec ton Sam le Hâbleur ! Nous, on veut pas avoir des histoires à cause de toi, et de ton appétit de carnassier insatiable !
Si tu n’as pas la preuve de ce que tu avances, il n’est pas question que nos hommes aillent se faire trouer la peau pour toi !

T’as compris, jeune morveux ?


C’est alors que Georgio sort son « joker », il commence à faire courir le bruit que "Sam le Hâbleur" serait en cheville avec Ben le basané !
Les ricanements insolents qui se font entendre dans le milieu mafieux, provoquent des spasmes nerveux sur la figure de Georgio !

_Les salauds ! Ils me paieront ces insultes ! Je leur ferai rentrer leur insolence dans leurs sales petites faces de rats ! Puis il se mit à téléphoner à un mystérieux correspondant.
Le lendemain, toujours dans le « Chicago Tribune », on pouvait lire ce bel article de "Ben le basané" :

_Oui, Sam le Hâbleur est mon copain ! Et alors ? J’en ai pas honte ! Même que nous sommes ensemble pour combattre des ordures du genre de Georgi et toute sa clique de faisans ! 

A l’autre bout de la ville Sam, qui vient de lire l’article, sent ses cheveux se dresser sur sa tête ! Une sueur glaciale et malsaine se met à perler sur son front !
Le claquement sec d’un pistolet automatique que l’on arme résonne dans le couloir de l’hôtel que Georgio et sa bande viennent de quitter !

_A nous deux, maintenant, espèce de cloporte de mes deux ! Sam le Hâbleur fut abattu après une longue chasse à l’homme, dans un quartier mal famé de Chicago !
C'est ainsi que Georgio triompha de "Sam le Hâbleur". Mais d'autres se mirent à trembler dans la ville d'Al Capone! Ainsi va le monde des truands et des mafieux! Heureusement que nous n'y vivons pas nous-mêmes!
Vous vous rendez compte de l'enfer que ce serait?

Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ou ayant existés, ne serait que le pur fruit du hasard ou que celui de mon imagination fertile.

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