jeudi 15 mai 2008

De la propagande au goût de hachis Parmentier


Il y a un travers de la nature humaine qui m’a toujours beaucoup amusé.
Un travers qui est aussi le signe distinctif de notre beau génie français ; nous aimons la resquille, les objets tombés du camion, le « pas vu pas pris du légionnaire »
Nous montrons ainsi, à nos voisins, à nos proches, que nous sommes plus malins qu’eux, en possédant quelque chose qu’ils n’ont pas !
Ainsi prospère depuis toujours, la vanité hexagonale de nos compatriotes.
Une vraie culture, une vraie marque de fabrique, comme le béret basque, la baguette sous le bras, et le canon de rouge au bistrot !
Et ce travers remonte à loin ! Très loin !
Si loin qu’un pharmacien de l’armée royale, sous le bon roi Louis XVI
appelé Antoine-Augustin Parmentier va s’en servir magistralement !
Tout le monde sait qu’il a introduit la culture de la pomme de terre en France !
Mais il dut faire face à une résistance acharnée de la population qui avait peur de ce tubercule du diable !
C’était en quelque sorte les OGM de l’époque.
Alors il fit cultiver un champ.
Et quand les tubercules arrivèrent à maturité, il fit garder le champ par des soldats du Roi, et ceci nuit et jour, à raison d’un soldat tous les dix mètres !
Les gens intrigués se demandèrent ce qu’il y avait de si extraordinaire à garder.
Ils passèrent très vite de la curiosité à l’imagination pleine de rêves cupides !
Ils se mirent donc à voler les patates la nuit !
Les gardiens avaient, bien sûr, reçu la consigne de ne rien voir !
Et c’est ainsi que l’on put faire bientôt du hachis Parmentier dans les chaumières de France et de Navarre !
Que faut-il admirer le plus ?
La rouerie malicieuse d’un apothicaire ou l’espièglerie cupide de nos compatriotes ?
Hum ! Je vous laisse réfléchir !

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