vendredi 6 juin 2008

Seul du berceau à la tombe

Aujourd’hui, on dépose les langues de belle-mère, les confettis, les chapeaux de clown pour parler de choses, sinon « sérieuses », du moins, intéressantes !
Il est un mystère insondable pour moi ; c’est celui de ma propre existence !
Et je vais faire preuve d’un nombrilisme, d’un égocentrisme absolu !
Car il est une vérité que je ne peux me contester : le monde n’existe que par moi, qu’à travers moi, qu’à travers mes sens, et ma réflexion ! Et vous ne pourrez strictement rien n’y changer !
Même à me menacer de me couper en morceaux ou de me faire boire du Whisky !
Que dis-je le monde ? L’univers entier !
Cet univers est né avec moi, il disparaîtra avec moi ! Pour l’instant, c’est la seule certitude que je possède ! Et ce ne sont pas les milliards d’informations emmagasinés dans ma pauvre cervelle depuis que je suis né, qui me feront changer de sentiment ! On aura beau m’expliquer que l’univers à cinq milliards d’années d’existence, qu’il est né du Big-Bang, que je descends du singe, que mes sentiments dépendent de mes hormones ou de mes neurones !
Je m’en fous ! Je m’en contrefous, parce qu’il y a une vérité au-delà de tous ces faits, une vérité intérieure, une vérité mystérieuse, intraduisible, incommunicable, viscérale et intuitive qui me fait appréhender une réalité encore plus importante que toutes celles dont on m’abreuve depuis ma naissance : j’existe, mais je ne sais pas pourquoi !
Je sais ! Il y a un vieux philosophe poussiéreux, du nom de Descartes, qui a dit :
« Je pense, donc je suis » ! Et je suis frustré de savoir qu’il m’ait piqué cette idée avant moi !
Descartes avait la réponse de son temps ; « Si j’existe, Dieu est » !
Je veux bien concevoir, que s’il y a mystère, il y a forcément quelqu’un qui connaît la réponse à ce mystère ! Et pourquoi nous avoir fabriqué ce décor fabuleux qui nous entoure ? Et dans quel but ?

A l’instar du héros du film « The Truman Show » joué par Jim Carey !
« Quelqu’un » m’a fabriqué un « décor » où s’agitent un tas d’animaux et de bipèdes ayant à peu près ma ressemblance, mais qui me sont totalement étrangers !
J’essaie bien de calquer mon comportement, mes goûts, mes opinions sur ce que je crois être les leurs.
Malgré tout, j’ai l’intime conviction que c’est une sinistre comédie que je me joue à moi-même, depuis mon enfance !
Un jour, j’ai vu le début d’un autre film : « Superman » où des parents affolés d’une planète en perdition, déposaient leur unique gamin chéri, dans une météorite qui atterrissait sur terre !
Ca y est ! Me suis-je écrié ! C’est moi ! C’est tout à fait moi !
Les pouvoirs surnaturels en moins, bien sûr ! On ne peut pas tout avoir !
Et depuis, je crie (mais intérieurement !) « Maison ! Maison » !

Pour vous prouver que je ne suis pas le seul à avoir eu ce sentiment, Lamartine a écrit :
« L’homme est un dieu déchut qui se souvient des cieux » !
Hein ! Et c’était au dix neuvième siècle ! Clark Kent n’était pas encore né !
Plus sérieusement, je n’arrive pas à croire que je sois le seul à avoir ce genre de sentiment.
Car, quand on y réfléchit bien, il est absolument indubitable que notre propre existence est un mystère absolu pour nous-même !
A moins d’avoir le QI d’une huître ou celui de certaines chanteuses actuelles, on ne peut échapper à ce tourment existentiel ;

_Mais qu’est-ce que je fous ici ?
_Mais qui m’a fait venir pour assister à ce spectacle à la con, avec ces mauvais acteurs, dans ce théâtre maudit, parfois véritable cauchemar, sans m’avoir demander mon avis ? Hein !

Celui qui ne s’est pas posé une seule fois cette question, au cours de son existence, peut être considéré comme un débile profond !
Et ceci m’évite le risque d’être pris pour un paranoïaque convulsif et incurable !
Donc, nous sommes bien seul du « berceau à la tombe » !
Dans ma jeunesse, j’ai été plus que fasciné par le chef-d’œuvre de Stanley Kubrik :
« 2001 l’Odyssée de l’espace » !
Mais plus que les décors, les effets spéciaux, l’histoire fabuleuse, c’est la fin du film où l’on voit l’astronaute rescapé attendre dans une pièce froide et sans âme, d’une blancheur aliénante, sa mort et sa résurrection, qui a longtemps hanté mon esprit.
J’ai souvent l’impression tenace d’être ce voyageur qui attend avec patience la fin de tout ce cirque infernal, pour espérer un destin meilleur au-delà du monde !
Certains, pour nous consoler de cette désespérance conceptuelle, nous disent que nous avons une « mission » à remplir ici bas ! Ah ouais ? Laquelle ?
Et mieux, qu’il y a l’Amour comme « médicament » à cette maladie originelle !
C’est bien gentil, tout ça ! Mais ceux qui ne l’ont pas trouvé ce « médicament » ?
Ceux qui ne savent pas soudoyer le « pharmacien » pour se payer ces pilules miraculeuses ?
Qu’est-ce qu’ils font ? Ils leur restent quoi ?
Je crois plutôt que l’amour est comme le bandeau sur les yeux du condamné à mort que l’on fusille devant la troupe !
Ou celui du trapéziste qui marche sur un fil, au-dessus du vide !
D’ailleurs ne dit-on pas que « L’amour rend aveugle » ? Et c’est pas un hasard !
Car pendant ce temps-là, on ne pense plus ! On ne réfléchit plus !
On est comme anesthésié, hypnotisé par le Grand serpent Kââ !
Le fameux « abêtissez-vous « de Pascal !
Non content de sa belle phrase, Blaise pour les intimes, ajouta : « le moi est haïssable » !
Ben voyons ! C'est-à-dire qu’il ne faut plus penser à soi pour être heureux !
Fini ! « a pu » ! Le grand « bonheur » c’est celui de la fourmilière où des millions d’insectes ne pensent pas non plus à eux, mais à la collectivité ! Les termites non plus ne sont pas mal dans ce schéma !
Alors pourquoi nous avoir donné la « conscience de nous même » ? Il suffisait de nous retirer cette faculté stupide et improductive pour que nous soyons tous heureux !
C’était simple non ?
C’est bien là une grande perversité de Celui qui a conçu cette mécanique humaine.

Alors, il paraît, « on » m’a dit que Dieu nous a fait à son image !
Image « spirituelle » bien sûr ! Car pour le physique, j’espère qu’il est plus génial que ça !
Car je ne suis pas du tout satisfait du mien ! Et il s’est bien gardé aussi, de créer un « service après-vente » !
Je suis donc un petit « Dieu » quelque part ? Je m’en doutais un brin !
Il n’y a que ma femme , mes enfants et ma chatte pour ne pas s’en être encore aperçu !

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