Hier, c'était la journée du
« patrimoine ». Le mien, il est essentiellement
aéronautique. Comme le dit si joliment cette expression : « je
suis tombé dedans tout petit » ! Eurêka ! Je me
suis souvenu qu'il y avait un musée très intéressant à côté de
chez moi. Il s'agit de celui de SAFRAN. Mais, moi, le « safran »,
à part un épice merveilleux, je ne vois pas ce que cela à voir
avec l'aviation ! Par contre ces six lettres me parlent plus :
SNECMA. Que voulez-vous, on ne peut rien contre les atteintes de
l'âge ! On n'a du mal à s'adapter. Bref ! Par un temps
magnifique j'arrive aux abords de cette grande usine où se trouve le
musée. Nous sommes accueillis par un « vautour » tout
bariolé. Je parle du bombardier de ma jeunesse que j'ai connu de
couleur métallique brillante et non peinturluré de blanc et de bleu
comme un « clown triste » ! Je ne sais pas qui a eu
cette « merveilleuse » idée, mais je ne le félicite
pas ! Pauvre avion ! Il devrait être au musée de l'air du
Bourget. A ce sujet, je ne peux que vous rappeler mon autre souvenir,
écrit ici même : « La petite porte du hanger ».
http://capharnaumpensees.blogspot.fr/2009/06/la-petite-porte-du-hangar.html
Mais revenons à notre « épice » !
Une fois garée ma voiture, je traverse le parking et qu'aperçois-je,
trônant en plein « cagna » sans précaution, isolé
comme un pauvre orphelin ? Un drôle d'engin tout droit sorti
d'une série de science fiction : le premier prototype de
l'aérotrain de Jean Bertin. On ne peut pas dire que ce soit, à franchement parler, un « avion » ! Vu qu'il n'a jamais volé qu'à quelques centimètres au-dessus d'un rail en béton ! A l'entrée du musée, on nous distribue gratuitement et très aimablement des cartes postales où figurent des moteurs d'avion. Ce n'est pas d'un « romantisme » débridé mais cela rompt définitivement avec les paysages bucoliques et les personnages dénudés des vacances à la mer. A l'intérieur, je suis accueilli par de drôles de bruits ! Je pense qu'un avion à réaction va s'écraser sur le bâtiment ! Que nenni ! Il s'agit de haut-parleurs « d'ambiance » ! Il y a là des portraits des grands dirigeants de la SNECMA que j'ai toujours beaucoup de mal à appeler « SAFRAN ». Ensuite, on entre dans le « saint des saints» !
La galerie des vieux moteurs rotatifs et à pistons ! Que c'est émouvant de voir ces merveilles de mécanique et de précision. Quelles sommes d'intelligence, de passion, de travail, parfois de découragement provisoire, de joie d'enfants déployés par tous ces ingénieurs qui ont façonné ces petits chefs-d’œuvre ! Et pour moi, encore des souvenirs d'enfance, quand je savais reconnaître au seul bruit de ses ou de son moteur l'avion qui se posait à Villacoublay, la base où travaillait mon père. Je ne confondais jamais un C47, avec un SO 30P « Bretagne » ni avec un vieux « toucan » version francisé du fameux « Junker JU 52 » allemand. Pas plus qu'un vieux SIPA, ni un « ramier » ! Maintenant, je suis perdu dans l'anonymat des réacteurs sans âme ! Bah ! Il faut bien vivre avec son temps. Surtout que les réacteurs ne le cèdent en rien en complexité et en précision d'usage d'avec nos ancêtres à piston.
Un merveilleux « Mirage IIIC » est suspendu au-dessus de nos têtes ! Moi qui ne l'avait jamais vu d'aussi près. Il faut dire qu'un maquette « Heller » en plastique ne donne pas autant de détail ! Et sans oublier mes « potes d'enfance » Tanguy et Laverdure qui m'ont fait beaucoup rêvé sur cet extraordinaire avion de chasse ! A côté un moteur « Hercules » de mon bon « nordatlas » des « familles » avec lequel je suis parti faire mon service en Algérie ! Mon Dieu qu'il était bruyant ! Et ses « toilettes » situées juste dans les deux portières coquilles qui s'ouvraient pour laisser tomber nos parachutistes ne m'inspiraient pas du tout confiance, si vous voyez ce que je veux dire ! Car moi, je n'avais pas de parachutiste prévu dans mon paquetage ! Et les deux pilotes militaires qui lisaient leur journal généreusement déployé sur leur tableau de bord, non plus ! Je poursuis ma visite et tombe sur les deux énormes réacteurs « Olympus » du Concorde ! Ah ! Il devait en «bouffer » du kérosène !
l'aérotrain de Jean Bertin. On ne peut pas dire que ce soit, à franchement parler, un « avion » ! Vu qu'il n'a jamais volé qu'à quelques centimètres au-dessus d'un rail en béton ! A l'entrée du musée, on nous distribue gratuitement et très aimablement des cartes postales où figurent des moteurs d'avion. Ce n'est pas d'un « romantisme » débridé mais cela rompt définitivement avec les paysages bucoliques et les personnages dénudés des vacances à la mer. A l'intérieur, je suis accueilli par de drôles de bruits ! Je pense qu'un avion à réaction va s'écraser sur le bâtiment ! Que nenni ! Il s'agit de haut-parleurs « d'ambiance » ! Il y a là des portraits des grands dirigeants de la SNECMA que j'ai toujours beaucoup de mal à appeler « SAFRAN ». Ensuite, on entre dans le « saint des saints» !
La galerie des vieux moteurs rotatifs et à pistons ! Que c'est émouvant de voir ces merveilles de mécanique et de précision. Quelles sommes d'intelligence, de passion, de travail, parfois de découragement provisoire, de joie d'enfants déployés par tous ces ingénieurs qui ont façonné ces petits chefs-d’œuvre ! Et pour moi, encore des souvenirs d'enfance, quand je savais reconnaître au seul bruit de ses ou de son moteur l'avion qui se posait à Villacoublay, la base où travaillait mon père. Je ne confondais jamais un C47, avec un SO 30P « Bretagne » ni avec un vieux « toucan » version francisé du fameux « Junker JU 52 » allemand. Pas plus qu'un vieux SIPA, ni un « ramier » ! Maintenant, je suis perdu dans l'anonymat des réacteurs sans âme ! Bah ! Il faut bien vivre avec son temps. Surtout que les réacteurs ne le cèdent en rien en complexité et en précision d'usage d'avec nos ancêtres à piston.
Un merveilleux « Mirage IIIC » est suspendu au-dessus de nos têtes ! Moi qui ne l'avait jamais vu d'aussi près. Il faut dire qu'un maquette « Heller » en plastique ne donne pas autant de détail ! Et sans oublier mes « potes d'enfance » Tanguy et Laverdure qui m'ont fait beaucoup rêvé sur cet extraordinaire avion de chasse ! A côté un moteur « Hercules » de mon bon « nordatlas » des « familles » avec lequel je suis parti faire mon service en Algérie ! Mon Dieu qu'il était bruyant ! Et ses « toilettes » situées juste dans les deux portières coquilles qui s'ouvraient pour laisser tomber nos parachutistes ne m'inspiraient pas du tout confiance, si vous voyez ce que je veux dire ! Car moi, je n'avais pas de parachutiste prévu dans mon paquetage ! Et les deux pilotes militaires qui lisaient leur journal généreusement déployé sur leur tableau de bord, non plus ! Je poursuis ma visite et tombe sur les deux énormes réacteurs « Olympus » du Concorde ! Ah ! Il devait en «bouffer » du kérosène !
Quand je pense que mon parrain a été
le premier pilote de Concorde pour Air France, que mon propre frère
a fait les premiers documents de vols pour le tout premier trajet
« Paris-New-york » !
Quand je vous disais que je suis tombé
dedans tout petit ! Et cela a duré toute ma vie. D'ailleurs la
maquette du Concorde trône en bonne place dans ma vitrine, dans mon
bureau ! Comme l'Alouette II de Sud-Aviation, tout pareille à
celle du musée ! Pour les fusées, j'ai commis une « trahison »
je n'ai que la « Saturn V » des Américains ! Une
faiblesse,mais elle est tellement belle !
Une petite pensée pour Jean Bertin, un
génial ingénieur français qui n'a pas pu lutter contre le TGV!Mais
la sortie me réserve une dernière surprise avec un drôle d'avion
que peu de gens connaissent, et dont j'ai AUSSI fait la maquette :
le fameux « coléoptère » avec son aile annulaire !
Une vraie curiosité aéronautique. Je pourrais encore vous écrire
un « dictionnaire » complet sur ma passion aéronautique,
mais je sens que je vais lasser !
Je ne voudrais pas vous quitter sans
avoir une petite pensée pour le C.E.V. De Melun-Villaroche qui a vu
tant de nos brillants chasseurs et avions faire leur premier vol !
Et à tous ces pilotes d'essai qui se sont tués pour expérimenter
toutes ces belles machines.
Une dernière petite chose amusante :
Voir tous ces jeunes lancer leur fusée fabriquée par eux-mêmes !
J'ai le souvenir d'avoir fait mes propres fusées, avec un carburant
« secret » dont je ne dévoilerai pas la formule, vu que
c'est aussi un puissant explosif. Carburant que je mettais dans un
tube d'aspirine et dont l'allumage était très perfectionné :
Je casse une ampoule de 4,5V dont je plongeais le filament dans le
carburant solide : Ensuite, avec un très long fil électrique
et une pile alcaline je faisais la mise à feu. A une époque
« bénie » où l'on nous foutais une paix royale, et où
ne sévissait pas encore une paranoïa maladive ! On faisait
même voler des boites d'allumettes ! C'est vous dire !
Mais le vrai patrimoine est aussi au
fond de nos souvenirs, nous les anciens !