jeudi 6 octobre 2011

Un « père Goriot » iranien

Hallucinant ! Renversant ! Scandaleux ! Même après une nuit de sommeil mon indignation n’est pas retombée. Figurez-vous que, comme des millions de téléspectateurs, j’ai vu à la télé, hier soir, le « Père Goriot » de Balzac interprété d’une manière émouvante et poignante par Charles Aznavour. Le téléfilm terminé, je « zappe » nonchalamment pour faire retomber les émotions, et me calmer l’âme. C’est alors que je tombe, par le plus grand des hasards, au milieu d’un reportage sur ARTE, dont je ne comprends pas tout de suite le sujet. Je vois un vieil homme, au visage rond, les yeux humides de tristesse derrière de grosses lunettes. J’apprends avec curiosité que cet homme est le Docteur Mahmoody, le père et le mari des « héroïnes » du livre et du film « Jamais sans ma fille » ! Et ce que j’apprends me glace le sang ! C'est-à-dire le long « chemin de croix » de ce « monstrueux » père qui aurait battu sa femme et sa fille comme le « fanatique » iranien qu’il est ! Des millions d’hommes et de femmes ont lu et vu cette histoire « poignante » à travers le monde. Nul doute ! La cause est entendue ! Ces « pauvres » femmes ont échappé à « l’horreur » de la vie iranienne. Moi-même, ayant lu le livre, j’en étais resté sur cette impression. Sauf que… ! Sauf que ! Ce n’est pas elle qui a écrit le livre, comme chacun s’en doute un peu, mais un certain William Hoffer déjà auteur du célèbre « Midnight express » ! Alors ? Comment un jeune docteur iranien, occidentalisé, cultivé, doux et pacifique, a-t-il pu se transformer en un « monstre fanatique » et intolérant pour revenir à la « barbarie bornée » de plusieurs siècle en arrière ? C’est un mystère que des millions de personnes, à travers le monde, se sont certainement aussi demandé ! Ben ! C’est très simple ! D’une simplicité « biblique » ! Tout simplement parce que c’était FAUX ! Le Docteur Mahmoody n’a jamais changé, LUI ! Par contre, sa « charmante » et « victime » d’épouse s’est ENORMEMENT enrichie grâce à un FAUX récit. Mais là où le scandale devient proprement sordide et ignoble, c’est lorsque l’on append les conditions du divorce ! A « l’Américaine » bien sûr ! C'est-à-dire que ce « père indigne » n’a su qu’il était « divorcé » que six mois après le jugement ! Olé ! Et par une simple lettre ordinaire où il était mentionné : « adresse inconnue » mais qui a très bien su le trouver ! Petit complément insignifiant ; tous ces biens, y compris la « belle baraque » de quelques milliers de dollars sont revenus à « Madame » ! Même ses cahiers d’étudiants et ses affaires personnelles ! On a interrogé un américain, collègue de Mahmoody à l’hôpital, et c’est là que le récit prend un tour politique et « sociologique » passionnant. Ce collègue a reconnu que son ami était un brave homme mais que le « contexte politique » de l’époque lui était très défavorable ! Tu parles ! Nous étions en plein dans la prise d’otages de l’Ambassade américaine à Téhéran ! Et là, il a eu cette réflexion qui vaut son pesant de caramel : Il a dit que les Américains en général avaient besoin « de haïr » un ennemi ! Que pour eux, les choses étaient « blanches ou noires » ! Pas de nuances ! Les Iraniens étaient les méchants, donc tous les Iraniens étaient des méchants ! Sans exception ! Si cette démonstration ne suffisait pas, il fallait entendre le juge qui avait prononcé le jugement de divorce. Quand il parlait de la loi, son discours semblait juste et de bon sens. Mais « en civil », il fallait l’entendre parler de
 « patriotisme » où il aurait « bousiller » tous ces « méchants » fanatiques islamistes. Sans se rendre compte une seconde, que son fanatisme à lui, était tout aussi effrayant ! Et l’on comprend mieux maintenant, l’imposture de : « Jamais sans ma fille » ! Mais qu’un père puisse être pris pour un « monstre » par la terre entière, et qu’il soit à jamais privé de sa fille, ça, c’est tout à fait « normal » ! Par une expérience privée personnelle, je sais à quel point certaines « mères » peuvent être des montagnes de monstruosités, et de manipulation. Je le sais cruellement dans ma chair, et dans mon âme ! Je connais maintenant le degré de fourberie et de mensonge dont les hommes (et surtout les femmes) sont capables par avidité, cupidité, fanatisme idéologique ou religieux ! C’est vraiment, et proprement, à désespérer parfois, de la race humaine ! Et il n’y a bien que Dieu pour protéger les innocents et ceux qui souffrent ! Comme un certain père Goriot-Mahmoody !

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