Non-mesdames ! Il ne s’agit pas d’un jeu sexuel sur la
personne d’un comptable de magasin ! Je vous parle de cet outil indispensable et très utile qui
sert à éplucher les légumes.
L’autre jour, un dimanche matin pour être précis, il me
vient le brusque désir de faire la cuisine, en préparant un bon petit plat des
familles pour midi. Comme beaucoup d’hommes j’adore jouer les chefs cuistots
amateurs ! Quand il s’agit seulement
d’un passe-temps ! Faut pas pousser la « plaisanterie » trop loin.
Sans oublier que la cuisine que nous
préparons a toujours meilleure saveur,
c’est bien connu. Pour se faire, je prépare dans la «joie et
l’allégresse » tous mes ingrédients sur la planche de travail. Moi, il
faut que tout soit bien répertorié, présent,
et à portée de main. Je ne suis pas comme « certaine » qui
commence une recette sans savoir s’il y a toujours de l’ail ou des échalotes,
qu’il faut aller chercher « ventre à terre » chez « l’Arabe »
du coin, parce que « Madame » n’y a pas pensé. Bref ! Ce
jour-là, tout était présent et en quantité adéquate. Je sors les patates, je
les étale sur le journal pour ne pas salir la table. Je pars à la recherche de
mon épluche-légume. Et c’est là que le drame survint. Au bout du troisième
tiroir exploré, je pousse le cri « primal », le hurlement de la
« bête aux abois », le rugissement du « fauve en
colère », « le feulement du tigre à qui on vient de marcher sur la
queue », le « ricanement de l’hyène en colère » !
_Putain de bordel de merde ! Où est encore passé
cette saloperie d’économe ?
Conséquence immédiate de ces cris de détresse hurlés dans
toute la maison : la famille rapplique au grand complet ! Et
qu’est-ce que je me prends pas dans la tronche, comme quoi, il faut être
« cinglé », « malade mental », « malade des
nerfs » pour se mettre en colère pour un motif aussi
« futile » ! C’est tout juste si je ne suis pas au bord du
divorce, et mes fils prêts à appeler les secours pour qu’on me passe la
camisole de force.
Après cet incident sonore, l’épluchage des pommes de terre,
avec un vulgaire couteau « normal » dans le silence réprobateur d’une famille toujours en colère, me
plonge dans un état dépressif déplorable ou je rumine une sombre
vengeance et où je m’imagine entrain d’éplucher mon épouse avec un
épluche-légume tout neuf !
Maintenant, il faut que je songe à plaider ma cause, avant
que vous me preniez pour le dernier des tarés et des atrabilaires
irrécupérables !
Parce que ces « vacheries » d’économes j’en ai
acheté des dizaines ! J’en ai acheté de toutes les sortes ! Des
« en bois », des « en plastique », même un beau en acier
chromé. Vu la célérité de leur « disparition » j’en ai même acheté,
un jour, trois d’un seul coup, en me disant que je pourrais au moins compter
sur un « rescapé » ? Peine perdue !
Bon ! Ce n’est pas moi, avec ma galanterie habituelle
où pas une once de misogynie ne pointe à l’horizon, qui pourrais imaginer une
seconde que ma femme les balance systématiquement avec les épluchures !
Oh ! Non ! C’est mal me connaître ! Et surtout, je n’oserais
même pas proférer cette vilaine accusation sans rougir de honte devant cette
mauvaise foi évidente et indigne de moi !
Alors je suis allé encore acheter pour la DERNIERE FOIS cet
instrument « volatile » à la
propension mystérieuse à disparaître au moment où j’en ai besoin. J’ai
acheté le plus modeste et le moins cher, bien sûr ! Puis soudain, une idée
géniale et lumineuse a germé dans mon esprit (comme on écrit dans les romans à
deux balles). Je suis rentré chez moi. J’ai foncé dans mon bureau, et là j’ai
mis cet objet infiniment précieux DANS MON COFFRE FORT ! Et ne me dîtes
pas que je n’ai pas une petite chance de le récupérer la prochaine fois que je
serai obligé d’éplucher mes patates? Non, je ne suis pas fou ? Qui a dit
ça ?
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