Un de ses valeureux et talentueux représentant vient de mourir à l’âge respectable de 81 ans.
Il s’agit du journaliste d’investigation Pierre Péan. Je les nomme ainsi parce qu’une grande vérité m’a sauté à la figure lorsque j’ai écouté l’habituelle et convenue nécrologie, et souvent obséquieuse que lui faisait un de ses confrères journalistes, qui le détestait sûrement secrètement de son vivant. Cette grande vérité, c’est toute l’inutilité abyssale de toutes ces enquêtes journalistiques transcrites dans de beaux bouquins, que la poussière recouvrira bientôt, dans l’étagère de la bibliothèque où ils sont rangés. Comme beaucoup de mes concitoyens, tout au long de ma vie, j’ai collectionné tous ces cris de colères livresques et journalistiques. Je suis sûr que vous en avez encore une bonne dizaine chez vous, qui sont prêts à partir à la poubelle, ou sur un étal du vide-grenier dominical.
Ils ont tous une particularité indéniable ; ils n’ont jamais, mais alors là ? Jamais provoqué un scandale, fait destituer un ministre, encore moins un président de la république ! Pourtant, ce n’est pas faute, pour certains d’entre eux, d’avoir dénoncer des horreurs absolues, des crimes de guerre, des assassinats politiques, des arnaques, des trahisons, etc. Et le pire, le plus incroyable, c’est q’ils le firent avec toute l’honnêteté professionnelle du monde, avec force preuves à l’appui, avec un grand professionnalisme, donc à l’abri de toute attaque en diffamation ! J’ai encore à la mémoire un pauvre inconscient voulant dénoncer un « watergate à la française » ! Rien que ça ! La force de son argumentaire était colossale, mais fut inversement proportionnel à l’indifférence qu’il rencontra dans le public ! Un autre journaliste d’investigation dont j’ai même acheté quatre de ses œuvres (dont une dédicacée, s’il vous plaît!) fustigeait les « quarante voleurs » d’une caverne d’Ali Baba du côté du pouvoir. Je vous rassure ; les quarante voleurs se portent toujours à merveille ! Mieux ! Aujourd’hui, ils sont encore plus nombreux et plus prospères que jamais !
Pauvres journalistes d’investigation ! Vous pouvez dénoncer des magouilles par milliards, des trafics d’armes, de drogue, des réseaux de prostitution, d’esclaves, et même d’organes humains, vous n’obtiendrez jamais l’efficacité d’un petit article du « Canard enchainé » ou de « Médiapart » !
Car il faut se rendre à l’évidence ; le peuple, le bon peuple, se fout de tous ces scandales ! Il faut lui pardonner, tout ceci n’est pas son monde ! Il est déjà tellement plus préoccupé, lui, par ses propres petites magouilles, bien terre-à-terre, bien concrètes, par ses propres petits scandales dans sa sphère familiale, professionnelle, et amicale, que les turpitudes des « grands » ne l’intéresse pas du tout. On ne navigue pas dans la même pataugeoire ! Cela me rappelle aussi ce sketch de Coluche ;
« Je me fous de tout » où il disait « je suis con ! Mais putain, que j’aime ça ! » Ce grand philosophe (à l’insu de son plein gré) qu’était Coluche, illustre merveilleusement bien le pourquoi de l’échec total de cette littérature d’investigation. Depuis l’aube de l’humanité, l’homme vit dans un monde de rêves qu’il se fabrique continuellement. Malheur à celles ou à ceux qui tentent de le réveiller de temps en temps. Ils seront souvent haïs ou méprisés.
Mais il n’y a rien à faire, il y aura toujours des individus qui auront envie de sortir de la caverne dans la fameuse allégorie de Platon, pour aller voir le soleil de plus près.
Pierre Péan était de ceux-là et le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre est de le laisser parler sur son métier et sa vocation :
Dans une interview donnée au Figaro en 2014, il expliquait :
« Ce qui m’anime, c’est la curiosité, l’envie d’aller voir ce qui se passe derrière le mur, de plonger dans les coulisses. Essayer de comprendre. (…) J’aime traquer les vérités qu’on me cache, mais je n’ai pas envie de tuer, j’ai envie de comprendre. Je ne cherche pas à traîner les gens sur les bancs de la justice, à les faire condamner. Je ne me vois pas comme le bras armé de la justice. Ce n’est pas ma vocation. »
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/07/26/mort-de-l-ecrivain-et-journaliste-d-investigation-pierre-pean_5493540_3382.html
Vous trouverez ici, les pensées et réflexions d'un simple quidam qui, sans prétendre rivaliser avec La Bruyère, avec Montaigne, avec Diderot, avec Chamfort ou La Rochefoucauld, tient quand même à faire entendre son chant solitaire et parfois désespéré! Mais toujours avec humour!
samedi 27 juillet 2019
LA MORT D’UN CHEVALIER DE L’INUTILE
Libellés :
allégorie de la caverne,
Médiapart,
Pierre Péan,
Platon
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
samedi 20 juillet 2019
PAN ! ...DANS LA LUNE !
C’est ma façon, à moi, de fêter ce cinquantenaire ! Ce titre, à la grivoiserie très légèrement surannée et un peu vulgaire, dévoilera toute sa vraie signification à la fin de mon récit.
Il est un peu plus de trois heures du matin dans la salle à manger de notre appartement HLM de la banlieue parisienne, ce matin du 21 juillet 1969. Nous sommes au rez-de-chaussée d’un grand bâtiment. Il fait chaud et moite. Les deux volets de la fenêtre sont largement ouverts sur la rue déserte et dans le noir. Le vieux poste « Ducretet-Thompson » en noir et blanc est allumé depuis des heures déjà ! Et un abruti, moi, manque de peu l’arrivée de Neil Armstrong sur le sol lunaire, à cause d’un assoupissement intempestif et mal venu. Tout ma jeunesse de passionné d’aviation et d’astronautique a été merveilleusement remplie par tous ces exploits spatiaux qui jalonnaient une lutte féroce entre deux empires qui se disputaient déjà le monde. Je n’ai raté aucune avancée des grands programmes spatiaux américains ; « Mercury » avec Alan Shepard, John Glenn, « Gemini » avec Grissom, et déjà Armstrong, et enfin Apollo ! Il faut dire que les Russes, avec Gagarine avaient filé une forte gifle morale au camp occidental. Et je ne vous parle pas de « Spoutnik », la chienne Laïka, la première sortie d’un cosmonaute russe, hors de son vaisseau ! Je vous parle de tout cela de mémoire ! Sans aucune note ! Tout encore dans la tête. Quelques mois auparavant, j’étais dans une maison d’une famille américaine, un soir de Noël, en décembre 1968, devant un poste de télé en couleurs, lui ! C’est vous dire le retard technologique de notre pauvre pays, à ce moment-là. J’ai entendu cette chose hallucinante, un Frank Bormann, dans son module de service d’Apollo 8, réciter un verset de la Bible, avant que le vaisseau spatial disparaisse derrière l’astre de la nuit. C’était la première fois que des êtres humains, aussi loin de la terre, allaient disparaître sans que l’on sache si on allait les revoir de l’autre côté, et pour lesquels on ne pouvait strictement plus rien ! Moment terriblement émouvant, bien avant celui du 21 juillet 1969. C’était une époque merveilleuse, extraordinaire, pleine d’enthousiasme et de rêves d’avenir. Ah oui ! J’y étais en plein dedans….dans ce fameux rêve américain ! Mais vous savez aussi bien que moi de ce qu’il advient des rêves ? On se réveille !
Et le mien de « réveil » fut très brutal et dramatique ! Il sonna sa fin irrémédiable un certain 11 septembre 2001 ! « Mister Hide » venait de détrôner « Mister Jekill » ! Quel deuil ! Mon Dieu ! En ce jour tragique je venais de perdre toutes mes illusions, toute ma niaiserie pro-amerloque !
Néanmoins, je garde tout mon respect, toute mon admiration, tout mon profond respect pour ces astronautes américains. Comme je garde aussi mon respect pour ces millions de femmes et d’hommes qui œuvrèrent de tout leur talent, de tout leur génie, de tout leur courage, pour réaliser ces exploits extraordinaires que furent les missions « Apollo ».
Une petite exception pour un certain Werner Von Braun que j’admirais sincèrement, avant d’apprendre qu’il fut le complice des tortionnaires nazis dans la sinistre base souterraine de Dora qui fabriquait des fusées V2 qui s’écrasèrent par milliers en Angleterre et firent des milliers de morts. Décidément, il a des choses qu’on ne devrait jamais apprendre ! N’est-ce pas ?
Vous saisissez maintenant la « subtilité » de mon titre ? Quoi qu’à notre époque, cela passe plutôt pour un plaisir tout à fait « sain » et « naturel ».
Il est un peu plus de trois heures du matin dans la salle à manger de notre appartement HLM de la banlieue parisienne, ce matin du 21 juillet 1969. Nous sommes au rez-de-chaussée d’un grand bâtiment. Il fait chaud et moite. Les deux volets de la fenêtre sont largement ouverts sur la rue déserte et dans le noir. Le vieux poste « Ducretet-Thompson » en noir et blanc est allumé depuis des heures déjà ! Et un abruti, moi, manque de peu l’arrivée de Neil Armstrong sur le sol lunaire, à cause d’un assoupissement intempestif et mal venu. Tout ma jeunesse de passionné d’aviation et d’astronautique a été merveilleusement remplie par tous ces exploits spatiaux qui jalonnaient une lutte féroce entre deux empires qui se disputaient déjà le monde. Je n’ai raté aucune avancée des grands programmes spatiaux américains ; « Mercury » avec Alan Shepard, John Glenn, « Gemini » avec Grissom, et déjà Armstrong, et enfin Apollo ! Il faut dire que les Russes, avec Gagarine avaient filé une forte gifle morale au camp occidental. Et je ne vous parle pas de « Spoutnik », la chienne Laïka, la première sortie d’un cosmonaute russe, hors de son vaisseau ! Je vous parle de tout cela de mémoire ! Sans aucune note ! Tout encore dans la tête. Quelques mois auparavant, j’étais dans une maison d’une famille américaine, un soir de Noël, en décembre 1968, devant un poste de télé en couleurs, lui ! C’est vous dire le retard technologique de notre pauvre pays, à ce moment-là. J’ai entendu cette chose hallucinante, un Frank Bormann, dans son module de service d’Apollo 8, réciter un verset de la Bible, avant que le vaisseau spatial disparaisse derrière l’astre de la nuit. C’était la première fois que des êtres humains, aussi loin de la terre, allaient disparaître sans que l’on sache si on allait les revoir de l’autre côté, et pour lesquels on ne pouvait strictement plus rien ! Moment terriblement émouvant, bien avant celui du 21 juillet 1969. C’était une époque merveilleuse, extraordinaire, pleine d’enthousiasme et de rêves d’avenir. Ah oui ! J’y étais en plein dedans….dans ce fameux rêve américain ! Mais vous savez aussi bien que moi de ce qu’il advient des rêves ? On se réveille !
Et le mien de « réveil » fut très brutal et dramatique ! Il sonna sa fin irrémédiable un certain 11 septembre 2001 ! « Mister Hide » venait de détrôner « Mister Jekill » ! Quel deuil ! Mon Dieu ! En ce jour tragique je venais de perdre toutes mes illusions, toute ma niaiserie pro-amerloque !
Néanmoins, je garde tout mon respect, toute mon admiration, tout mon profond respect pour ces astronautes américains. Comme je garde aussi mon respect pour ces millions de femmes et d’hommes qui œuvrèrent de tout leur talent, de tout leur génie, de tout leur courage, pour réaliser ces exploits extraordinaires que furent les missions « Apollo ».
Une petite exception pour un certain Werner Von Braun que j’admirais sincèrement, avant d’apprendre qu’il fut le complice des tortionnaires nazis dans la sinistre base souterraine de Dora qui fabriquait des fusées V2 qui s’écrasèrent par milliers en Angleterre et firent des milliers de morts. Décidément, il a des choses qu’on ne devrait jamais apprendre ! N’est-ce pas ?
Vous saisissez maintenant la « subtilité » de mon titre ? Quoi qu’à notre époque, cela passe plutôt pour un plaisir tout à fait « sain » et « naturel ».
Libellés :
Apollo,
chienne laïka,
Gagarine,
Gemini,
Grissom,
John Glenn,
Mercury,
Neil Armstrong
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
UN ADOLESCENT...ATTARDÉ
On célèbre tous ce prodigieux exploit de l’arrivée de l’homme sur la lune. A cette occasion, on ne manque pas d’interviewer des acteurs ou des gens célèbres pour savoir ce qu’ils faisaient ce jour-là, à cette heure précise, au moment du premier pas de Neil Armstrong sur le sol lunaire.
J’écoute donc, ce matin, le témoignage d’André Dussolier, grand acteur que j’aime beaucoup, comme des millions de mes compatriotes. Mais il a une qualité supplémentaire, à mes yeux ; il est de ma génération. Mieux que ça ! Il est né juste pile poil un an avant moi, en février 1946. Et c’est là où les choses deviennent cocasses quand je l’entends dire à peu près ceci, sans garantie d’une exactitude parfaite : «Je me souviens, j’étais ADOLESCENT dans un collège….. ». Eh ! Eh ! Eh !
Cher André ! Je vous aime bien. Je vous admire. Mais là, vous avez très légèrement déraillé dans vos souvenirs. 1969 ?…..Vous aviez exactement 23 ans ! Moi-même, j’en avais 22 ! Non seulement je venais de finir mon service militaire, mais je revenais des États-Unis où j’avais assisté à la mission d’Apollo 8 qui fit le tour de la lune sans se poser ! Adolescent ? Fichtre ! La vôtre, d’adolescence, a dû être très compliquée. D’autant plus que la majorité, en 1969, était encore à 21 ans ! Un « ado-majeur » ?
Et le pauvre, de s’enfoncer, en précisant qu’il n’a pu voir les images que quelque temps plus tard, après sa ...scolarité.
Comme quoi...les souvenirs ! Mais je ne me fais aucune illusion ; très peu de monde l’aura remarqué. Un demi-siècle ! C’est loin ! Mais la prochaine fois, mon cher André, apprenez mieux votre texte...en toute amitié.
J’écoute donc, ce matin, le témoignage d’André Dussolier, grand acteur que j’aime beaucoup, comme des millions de mes compatriotes. Mais il a une qualité supplémentaire, à mes yeux ; il est de ma génération. Mieux que ça ! Il est né juste pile poil un an avant moi, en février 1946. Et c’est là où les choses deviennent cocasses quand je l’entends dire à peu près ceci, sans garantie d’une exactitude parfaite : «Je me souviens, j’étais ADOLESCENT dans un collège….. ». Eh ! Eh ! Eh !
Cher André ! Je vous aime bien. Je vous admire. Mais là, vous avez très légèrement déraillé dans vos souvenirs. 1969 ?…..Vous aviez exactement 23 ans ! Moi-même, j’en avais 22 ! Non seulement je venais de finir mon service militaire, mais je revenais des États-Unis où j’avais assisté à la mission d’Apollo 8 qui fit le tour de la lune sans se poser ! Adolescent ? Fichtre ! La vôtre, d’adolescence, a dû être très compliquée. D’autant plus que la majorité, en 1969, était encore à 21 ans ! Un « ado-majeur » ?
Et le pauvre, de s’enfoncer, en précisant qu’il n’a pu voir les images que quelque temps plus tard, après sa ...scolarité.
Comme quoi...les souvenirs ! Mais je ne me fais aucune illusion ; très peu de monde l’aura remarqué. Un demi-siècle ! C’est loin ! Mais la prochaine fois, mon cher André, apprenez mieux votre texte...en toute amitié.
Libellés :
André Dussolier,
Neil Armstrong
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
vendredi 4 janvier 2019
HAL9000 CONTRE TERMINATOR
« Quand j’étais petit garçon…. »...Non, je ne révisais pas mes leçons en chansons, mais j’écoutais, fasciné, sur notre vieille télé en noir et blanc, un vieillard aux cheveux longs et blancs, qui se nommait Gaston Bachelard. Comme ces vieilles bigotes du sud-ouest qui ne comprenaient pas un traître mot du prêche que leur évêque faisait du haut de la chaire de leur petite église paroissiale, mais qui n’en proclamaient pas moins, « que Monseigneur causait bien », j’étais simplement fasciné par la musique de ses paroles. Pourtant, je retins quand même une pensée très intéressante de ce grand philosophe, quand le journaliste, un peu trop zélé qui l’interviewait, s’avisa de lui demander d’où il tenait ses idées philosophiques.
« J’écoute tous les jours les faits divers et les informations sortant de mon poste de radio » répondit ce sage personnage. Donc, ce matin, dans ma salle de bain, en me rasant, dans les deux sens de cette jolie expression, j’écoutais un discours sur «l’ IA ». Non ! Ce n’est pas le cri d’un cowboy chevauchant un mustang sauvage dans un rodéo au Texas, mais il s’agit de « l’intelligence artificielle ».Et j’apprends ainsi, avec stupeur et inquiétude, que des programmes informatiques de l’IA seraient tellement intelligents et tellement complexes que les hommes n’arriveraient même plus à comprendre les décisions ou les actions que ces programmes nous « pondraient ». Ce qui est effrayant c’est que cette même « IA » va envahir tous les domaines de la vie sociale, de la santé jusqu’à la répression policière. Pourtant, la science-fiction, via la grosse artillerie hollywoodienne nous avait bien mis en garde de ce qui pouvait nous arriver. Certains esprits « forts » vont encore se pincer le nez en mettant l’accent sur le fait que tout ceci n’est qu’imagination de scénaristes sous l’emprise de produits illicites. C’est ainsi que l’on vit naître toute une série de films sur le thème de la destruction de l’humanité par les outils informatiques qu’elle avait crée. Le plus effrayant fut « Terminator » qui mit en valeur les beaux muscles de
Schwarzenegger. Le plus « intello » fut « Matrix » et son histoire de pillule bleue ou rouge. Mais moi, celui que je préfère c’est « 2001 l’odysée de l’espace ». Ah ! La perfidie criminelle d’un HAL9000 ! Voilà qui est génial. Pas de violence inutile ! Tout dans la douceur des mots « sucrés » et amicaux. La belle voix suave susurrant des conseils supposés judicieux, pour mieux vous assassiner dans le vide spatial. Ce super cerveau, ce cerveau aux connaissances colossales comprenant que la race humaine est malfaisante et doit disparaître car elle ne saurait être supérieure à ELLE, la machine. Voilà aussi ce qui risque de nous arriver à cause de l’inconscience et de la vanité qui caractérisent nos docteurs « Folamour » du silicium.
Qui nous dit que ces « brillantes » machines, par un effet pervers et totalement incongrus de leurs neurones artificiels, n’arrivent pas à la conclusion que la race humaine est LE cancer de la planète et qu’il est donc urgent de l’éliminer ? Totalement farfelu ? Vous êtes prêt à parier dessus ?
Ah je sais ! On va m’envoyer dans les dents les lois de la robotique d’Asimov, dont la première stipule qu’un robot ne peut porter atteinte à un être humain. Oui mais ? Ceci est une loi morale. Et les robots ne connaissent pas la morale ! Et dans leurs vastes connaissances encyclopédiques, ils sauront que les hommes ont toujours violé les lois qu’ils ont édictées. Alors, il n’y a pas de raison pour qu’ils n’en fassent pas autant.
Je crois que nous sommes engagés sur une voie infernale ! A moins qu’une puissance divine, et non informatique, vienne nous délivrer au dernier moment. Car il manquera toujours un élément essentiel à toutes ces machines informatiques ; la foi religieuse. Elle déplace non seulement les montagnes, mais tue aussi les vilains robots.
Libellés :
HAL9000,
IA,
Schwarzenegger.,
Terminator;Matrix
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
lundi 19 février 2018
QUAND JOHNNY DEPOUILLE JEAN-PHILIPPE
Après ma « lettre à Jean-philippe » qui n’était qu’un cri
d’humeur, de chagrin et de colère, je me suis mis à réfléchir sur toute
l’épopée, non seulement de Johnny, mais de toute cette génération (la mienne)
plongée dans le rêve américain d’après-guerre. Quand la vague « yéyé » a
explosé à la fin des années cinquante, tous les chanteurs ne juraient que par
tout ce qui venait des Etats-Unis. Ils prenaient tous des prénoms sonnant bien
« cow-boys », bien « Yankee ». Outre les « Johnny » on a eu droit à des « Eddy
», des « Dick » etc…Toutes les chansons étaient des succès US remis au goût du
jour et traduits en Français. Mais au moins, c’était traduit dans notre langue
! Aujourd’hui, nos jeunes brailleuses et brailleurs ne font même plus cet
effort ! Ils chantent carrément et directement en anglais ! Sans complexe !
Mais revenons à notre « Johnny ». Le paradoxe le plus incroyable, le plus
risible, presque, c’est que lui, a toujours chanté EN FRANÇAIS ! C’est
tellement vrai, tellement incontournable, tellement indéniable que personne,
que ce soit aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne ne le connaît. Peut-être de
quelques milieux musicaux spécialisés, mais certainement pas du grand public
anglo-américain. Pour tout dire et bien résumer les choses, notre « crooner et
rocker » national est bien français ! Typiquement français ! Tous ces albums
sont en français, tous ses immenses succès sont en français. Excusez-moi si
j’insiste, c’est pour bien vous faire comprendre la suite. Les millions de ses
fans français, ont chanté et repris en français tous ses tubes. Notre pauvre «
Johnny » a même été enterré à la Madeleine, haut lieu de l’histoire de la
culture française. Alors, vous allez maintenant remarquer une chose assez
surprenante, un détail qui pourrait être cocasse s’il n’était pas aussi
douloureux. Laura et David sont, eux aussi Français ! Vous ne devinez pas un
peu où je veux en venir ? Mais oui ! Le testament américain qui favorise
Leaticia et déshérite Laura et David. Le paradoxe du paradoxe, si le testament
est bien exécuté, c’est que toute la fortune et toutes les « royalties » qui
seront engrangées dans le futur, iront engraisser le fisc américain, iront dans
le trésor public d’un pays qui n’aura rien à faire d’un chanteur français et de
ses millions de fans français et qui s’en fout comme de son premier « cent » !
Ah ! Il se termine bien le « rêve » américain de toute une
génération !
Mais ce qui m’amuse encore un peu dans tout ce désastre
musical, c’est que le clivage entre les deux camps désormais « ennemis »
reflète exactement le même clivage de notre société entre la haute bourgeoisie
politico-médiatique arrogante et triomphante d'aujourd’hui et le peuple des
petites gens, toujours grugé, toujours couillonné par les éternels « plus
malins ».
Je n’en écrirai pas plus. Je vous laisse le soin de ranger
les protagonistes dans le « bon » camp.
Eh oui ! Johnny a fini par dépouiller Jean-Philippe.
N’est-ce pas aussi la logique implacable de notre époque qui veut qu’un vieux
pays génial et fatigué, comme le nôtre, se fasse enfin bouffer par un empire
plein de morgue et de vanité qu’un pauvre Jean-Philippe a cru pouvoir admirer
sans danger, sans savoir qu’un jour un « Johnny » en jupon finirait par le
dépouiller comme un tricheur de poker au fond d’un saloon du Far West.
Libellés :
Jean-Philippe Smet,
Johnny Halliday
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
mercredi 14 février 2018
LETTRE A JEAN-PHILIPPE
Là où tu reposes désormais, toutes les vanités du monde ont
disparues. Voilà pourquoi je me permets de t’écrire cette lettre, avec ton vrai
prénom, pas celui du saltimbanque et de l’artiste sous lequel tout le monde te
connait. Il y a aussi une raison plus profonde et plus douloureuse. C’est celle
qui s’adresse à l’homme et non pas au chanteur, non pas à l’homme public.
Dernière raison, et non pas la moindre ;
ta fille Laura a choisi, avant moi, de
t’écrire publiquement. Elle a bien fait. Elle a très bien fait. Et tu vas
comprendre pourquoi maintenant.
Cher Jean-Philippe, tu as accompagné toute ma vie, comme des
millions de Français, même malgré moi. Je t’ai connu dès tes dix sept ans, tout
timide, quand ta marraine, Line Renaud te présentait, pour la première fois à
la télévision. Je t’ai vu en direct, moi ! Pas dans une émission de
souvenirs ! Car je suis de ta génération. Celle qui cassait les fauteuils
de l’Olympia au grand plaisir dissimulé de Bruno Coquatrix. Pourtant, je n’ai jamais
été un de tes fans. Je ne me suis jamais roulé par terre d’hystérie dans tes
premiers concerts, et pour tout dire, je ne t’ai jamais idolâtré comme certains.
Pire ! Je n’ai jamais assisté à un seul de tes concerts en public.
Pourtant, comme des millions de mes compatriotes tu as été un élément très
important du décor de ma vie. Tu en as fait partie intégrante de cette vie. Tu
l’as rythmée de toutes tes chansons, de tous tes albums, et même de toutes tes
frasques sentimentales. Nous savions tout de toi. Tu étais devenu presque un
membre de la famille, un « cousin » turbulent dont on suivait la
carrière de loin. Et puis tu nous a fait le chagrin de disparaître, car nous
avions oublié que tu était aussi mortel.
On a écrit et dit beaucoup méchancetés et de bêtises au
sujet de tes obsèques quasiment nationales, souvent par la jalousie stupide
d’une certaine intelligentsia qui se croit au-dessus de ces manifestations
vulgaires et « populistes ». Mais il est un fait indéniable, que
personne ne pourra nous voler ; nous avons été des millions à pleurer ta
disparition. Une grande émotion, sincère, nationale, une grande douleur de
toute une génération qui voyait disparaître ainsi tout un pan de leur vie et de
leur jeunesse. La vie a repris son cours. On pensait faire notre deuil
tranquillement. D’autres soucis plus graves nous accaparaient tous.
Et puis soudain ? BOUM ! Le drame ! Le
choc ! Le scandale !
Ta fille Laura nous apprend avec stupeur et étonnement que
tu l’as déshéritée, ainsi que son frère David. Elle le fait publiquement, au
grand jour ! Alors là ? Je dois dire que les bras m’en sont tombés de
dégoût et de colère ! Mais il faut bien que tu comprennes POURQUOI !
Il ne s’agit pas là d’une nouvelle « pipolerie »
de stars friquées qui se plaignent qu’un producteur véreux les aurait
grugés ! Non ! C’est un VRAI DRAME FAMILIALE ! Et contrairement
à ce que pensent certains, ce drame nous touche tous ! Et ce drame est en
train de salir ta mémoire mais aussi notre vie, l’admiration que nous te
portions, et même le respect pour l’homme qui s’était battu toute sa vie contre
un sort tragique que lui avait fait l’existence, au début de sa vie. Nous
connaissions tous le sombre destin qui avait été le tien, dans tes premières
années. Nous savions la souffrance de l’orphelin trimbalé dans une troupe
d’artistes vagabonds. De plus, lors de ta disparition, des centaines de
témoignages d’anonymes, de gens du spectacle, d’amis nous ont prouvé d’une
manière formelle et indéniable que tu étais un homme bon, généreux, simple et modeste
dans le privé. Nous avons tous vu, constaté l’amour d’un père pour son fils,
pour sa fille. Ce n’était pas du cinéma ou de la comédie mise en place pour des
revues poubelles qui se repaissent de sentiments fabriqués.
Alors ce que tu as fait à Laura et David est impardonnable
et même inimaginable !
CE N’EST PAS TOI ! Personne ne peut croire à cette
abjection des derniers jours !
Par contre, on peut parfaitement bien imaginer qu’une petite
caste de rapaces et de vautours (comme il en existe toujours autour de la
fortune des artistes) ont mûrement réfléchis, pendant des années sur la manière
de spolier une bonne partie de ta famille au profit exclusif d’une autre.
Mais je reviens tout simplement à Laura et à David. Au delà de toutes considérations financières et
matérielles, il y a la vraie douleur de deux êtres qui ont été trahis par celui
auquel ils croyaient le plus, en qui ils avaient le plus confiance dans l’amour
qu’il était sensé leur porter. Cette douleur est tellement intense qu’on ne
peut pas la garder pour soi. Les grandes douleurs sont muettes ? C’est
faux ! Elles peuvent être cataclysmiques ! Voilà pourquoi j’approuve
totalement ce qu’a fait Laura. Je le sais personnellement, dans mon âme et dans
mon coeur, car je sais, comme Laura et David ce que l’on ressent dans ces
moments là. Tous ceux qui sont passés par cette épreuve douloureuse nous
comprendrons aussi.
Alors, mon cher Jean-Philippe, je ne peux pas croire une
seule seconde, que sachant la peine épouvantable que tu allais infliger à tes
deux enfants, tu aies persisté dans cette mauvaise action, dans cette trahison,
encore une fois, IMPARDONNABLE ! Et je mets en garde aussi tous ceux, tous
les « ras la casquette » qui auraient l’audace de penser, qu’il ne
s’agit là que de FRIC ! Mais pas de
sentiment de trahison. Quand quelqu’un déshérite ses enfants, c’est que, non
seulement il les prive de biens matériels, mais c’est qu’il renie AUSSI sa
paternité ou sa maternité. Il, ou elle, les gomme de sa vie ! Ce qui est
intolérable et incompréhensible dans ton cas !
Ton épouse a eu le culot impudique d’écrire à la presse
qu’elle était « écoeurée » par la révolte de tes enfants. Pourtant,
c’est nous qui sommes écoeurés par tant de cynisme, tant de cupidité. Je crois
que cette femme, et son clan de vautours, ne voient pas, ne comprennent pas la haine colossale qui est en train de
naître contre eux. On ne peut pas gagner dans tous les domaines. Il y a encore
des sentiments qu’une montagne de fric ne pourra jamais acheter.
Enfin, mon cher Jean-Philippe (ex Johnny Halliday) toi qui
as toujours aimé la « rock-and-roll attitude » j’espère qu’elle est
aussi un signe de justice ? Cette justice qu’il faut rendre impérativement
à tes enfants si tu veux vraiment reposer en paix dans ton petit cimetière de
Saint-Bart.
PS Je sais que d’autres ont exprimés mieux que moi tous ces
sentiments de colère au sujet de cette affaire, mais outre le fait que cela me
soulage, cela me permet d’être ainsi le porte-parole de ceux qui pensent comme
moi, mais qui n’ont pas pu l’exprimer.
Libellés :
Bruno Coquatrix,
Jean-Philippe Smet,
Jonny Halliday,
Line Renaud
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
samedi 3 février 2018
L’AMERIQUE : UNE INVENTION FRANCAISE !
Voilà une information stupéfiante qui va rabattre le caquet (comme on le disait joliment autrefois) de certains vaniteux d’outre-atlantique. Mais oui ! Mais oui ! Vous lisez bien ! Ce n’est pas un délire de ma part. Cette information est absolument authentique et historique !
Donc, s’ils sont « Américains » c’est grâce à l’espièglerie innocente de deux cartographes de la petite ville de Saint-Dié dans les Vosges, département de la Lorraine. Même si le premier est d’origine allemande (Martin Waldseemüller). et le second alsacien (Mathias Ringmann) Ils sont quand même sous l’autorité du duc de Lorraine, et Saint-Dié est indubitablement une ville française. Il est incroyable, que cette petite ville quasiment oubliée de tous (sauf de ses habitants, bien sûr !) soit à l’origine du nom universellement connu d’un continent : L’Amérique ! Et pourtant ! Si vous voulez en savoir plus, reportez-vous à vos outils de recherche préférés. Mais il est encore cocasse de noter que ce nom provient du « prénom » d’un explorateur florentin, (Amerigo Vespucci) donc italien !
Autre performance extraordinaire, et un peu oubliée, et que résume très bien wikipédia :
Intitulée Universalis cosmographia secundum Phtolomaei traditionem et Americi Vespucii aliorumque lustrationes, la mappemonde établie par le Gymnase Vosgien (Gymnasium Vosagense) de Saint-Dié sous la direction de Martin Waldseemüller et imprimée en 1507 est la première carte sur laquelle apparaît le mot « America ». C’est en outre la première carte murale du monde réalisée par la technique de l’imprimerie.
Donc, on vous rappelle que deux moines cartographes d’une petite ville française sont les géniteurs réels du nom de l’Amérique.
Sources:
Planisphère de Waldseemüller
Saint-Dié-les-Vosges
Donc, s’ils sont « Américains » c’est grâce à l’espièglerie innocente de deux cartographes de la petite ville de Saint-Dié dans les Vosges, département de la Lorraine. Même si le premier est d’origine allemande (Martin Waldseemüller). et le second alsacien (Mathias Ringmann) Ils sont quand même sous l’autorité du duc de Lorraine, et Saint-Dié est indubitablement une ville française. Il est incroyable, que cette petite ville quasiment oubliée de tous (sauf de ses habitants, bien sûr !) soit à l’origine du nom universellement connu d’un continent : L’Amérique ! Et pourtant ! Si vous voulez en savoir plus, reportez-vous à vos outils de recherche préférés. Mais il est encore cocasse de noter que ce nom provient du « prénom » d’un explorateur florentin, (Amerigo Vespucci) donc italien !
Autre performance extraordinaire, et un peu oubliée, et que résume très bien wikipédia :
Intitulée Universalis cosmographia secundum Phtolomaei traditionem et Americi Vespucii aliorumque lustrationes, la mappemonde établie par le Gymnase Vosgien (Gymnasium Vosagense) de Saint-Dié sous la direction de Martin Waldseemüller et imprimée en 1507 est la première carte sur laquelle apparaît le mot « America ». C’est en outre la première carte murale du monde réalisée par la technique de l’imprimerie.
Donc, on vous rappelle que deux moines cartographes d’une petite ville française sont les géniteurs réels du nom de l’Amérique.
Sources:
Planisphère de Waldseemüller
Saint-Dié-les-Vosges
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
samedi 28 octobre 2017
LES « RÔLEURS QUOUADES »
Vous ne connaissez pas encore cette merveilleuse « nouveauté ». ? Ce matin, sur une chaîne de la télévision d’Etat, France 2, j’écoute un jeune « blaireau » nous faire la démonstration d’un nouveau sport à la mode. Après une démonstration avec ses anciens « rôleurs » il nous montre son nouvel article sportif. Il nous en fait une description qui me laisse pantois, et finit par me produire un irrépressible fou rire. Jugez plutôt !
« Ben ! C’est comme des « rôleurs » sauf que maintenant, il y a deux roues à l’avant et deux roues à l’arrière sur chaque patin ». Et comment s’appellent ces nouveaux engins de compétition sportive ? DES « RÔLEURS QUOUADES » !!
Moi, j’ai légèrement francisé les termes parce que l’anglais, maintenant, me sort par les yeux !
Alors ? Pour les anciens ? Vous n’avez toujours pas deviné ? Mais si ! Réfléchissez bien !
Il s’agit de nos bons vieux PATINS A ROULETTES avec lesquels nous avons tous joué dans notre jeunesse !
C’est-y pas merveilleux la « modernité » ? Vous rebaptisez en sabir anglais de bons vieux « patins à roulettes » et hop ! Comme par miracle, vous devenez un jeune de notre époque. Vous rajeunissez de plusieurs décennies sans même vous en rendre compte !
Jean-Baptiste ! Je t’en supplie ! Reviens ! Quelle belle pièce de théâtre géniale tu nous « pondrais » avec ces nouveaux « précieux ridicules » de la langue de Shakespeare !
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
mercredi 31 mai 2017
LE SEXISME DES COULEURS
En cette période de recherche de parité absolue dans tous
les domaines de l’existence, il en existe encore un, peu connu, où celui-ci fait une résistance
absolument scandaleuse. N’ayons pas peur des mots ! Pour vous le décrire,
je dois vous faire le récit d’une conversation entendue en randonnée, dans une
belle forêt du sud de Paris. Ceux qui pratiquent cette activité bucolique et
sportive savent que celle-ci est souvent émaillée, tout au long de son parcours, de
conversations plus ou moins passionnantes. Les sujets ne manquent pas. Cela va
de la première dent du petit-fils, à la problématique des trous noirs dans le
cosmos. Or, dans l’une de ces pérégrinations champêtres et forestières, j’entends
cette chose ahurissante de la part d’une randonneuse, amie de longue date, comme
quoi, hommes et femmes ne percevraient pas les couleurs de la même façon !
Diantre ? Ventre-saint-gris ?
Cornegidouille ?
Oui ! J’emploie des jurons que les moins de soixante
ans ne peuvent pas connaître ! Il faut bien avouer, avec beaucoup de pudeur, et
de respect, que le « cheptel de nos randonnées » ne fait pas dans la
catégorie des « perdreaux de l’année », comme le disent très
vulgairement, les plus de quarante ans !
Je m’apprêtais à protester courageusement contre cette grave
atteinte à la parité que la "Doxa" moderne nous impose, quand brusquement, me
revint en mémoire un incident domestique tout à fait singulier.
Comme des millions de gens à travers le monde, je possède
une machine à café à capsules. Fonctionnement très simple ; il suffit d’en
mettre une dans l’engin domestique, de s’assurer que le réservoir d’eau n’est
pas vide, et vous appuyez sur un petit bouton électrique encastré qui clignote
en rouge, et passe au vert quand la température de l’eau, suffisamment chaude,
est atteinte pour pénétrer dans la dite capsule. Vous basculez alors un petit
levier, et la préparation d’un merveilleux « jus de chaussette » peut
commencer.
Vous suivez ? Ce n’est pas trop compliqué ?
Mais un
jour…..horreur ! Le petit bouton électrique passe du rouge au…JAUNE
VIF !
Quésaco ? Car j’ai des ancêtres dans le Sud-ouest !
J’appelle mon épouse à la rescousse, car, dans ces cas-là un homme
perturbé dans ses habitudes domestiques, appelle toujours son épouse!
_Regarde chérie ! Enfin, le « chérie » est là
pour ne choquer personne et surtout pas la gente féminine.
_Le bouton de la cafetière est passé au jaune !
_Mais non ? Moi je le vois toujours vert !
POUM ! Là, mon cœur rate un battement !
POUM ! Là, mon cœur rate un battement !
_Quoi ? Tu te fous de moi ? Mais il est
jaune ? Tu ne vois pas qu’il est jaune ?
_Mais non ! Moi je le vois vert ! Dit-elle avec un
aplomb qui finit ne me dérouter. A ce stade du récit j’opte pour deux
hypothèses possibles: ou bien j’ai droit à un « foutage de gueule » en règle, ou ce sont les séquelles mal refroidies
d’une engueulade de la veille. Pour mon bonheur (très provisoire) la copine de
ma femme fait son entrée dans notre foyer. Ouf ! Me fais-je dans mon for
intérieur, car mon « fort »
aurait plutôt des lézardes dans sa muraille ! Me voilà sauvé par l’arrivée
d’un témoin providentiel.
Afin de nous départager dans ce conflit d’une importance
capitale pour la sauvegarde de notre couple, on demande à ce « juge de
paix improvisé » d’examiner l’objet du litige.
Et là, j’entends cette phrase qui me cloue d’effroi sur
place !
-Oui ! Moi aussi, je le vois vert !
A la garce! Elle me crucifie ! Ce n’est pas une
« garce » je vous rassure, mais on dit souvent de ces choses affreuses
sous le coup de l’émotion.
Arrrghh ! ????
Oui ! Parce que là, je ne peux pas traduire mes sentiments en simples
mots !
_Mais enfin ? S. fait un effort ?
Je mets le S. pour préserver un anonymat tout à fait de
circonstances et par pure galanterie.
_Tu ne peux pas le voir vert ? Toi aussi ? C’est
impossible ?
_Vous vous foutez de moi, toutes les deux ? IL EST
JAUNE, ce bouton ! Jaune vif !
Je suis au bord de l’esclandre, de la fureur incontrôlable,
du désespoir angoissant.
Comme je suis un imaginatif foudroyant, ce qui peut être une
merveilleuse qualité dans certaines circonstances, là, se transforme en outil de
torture mentale.
Ça y est ! J’ai un problème grave de vue. Pire, j’ai
peut-être une tumeur au cerveau qui démarre. Mon Dieu, sauvez-moi !
Pourtant, le café passe bien ….dans la cafetière, à défaut
de mon estomac.
J’abandonne mes deux traîtresses pour me réfugier dans mes
«appartements privés », c'est-à-dire mon bureau. Je rumine cette
déconvenue pendant plusieurs jours. A chaque fois ce bouton
« vert-jaune » ou « jaune-vert » me nargue insolemment. Il
est comme une insulte grotesque à mon bons sens, à tous mes sens, puisque ma
vue me trahit sournoisement.
Et soudain, Alléluia ! Et la lumière fut !
Il faut d’abord que je vous dise que j’ai remarqué un
travers très particulier chez mes contemporains, et surtout chez les jeunes.
Alors que nous
utilisons quantité de matériels complexes nous négligeons souvent, pour ne pas
dire toujours, des documents d’une extraordinaire importance : LE MODE
D’EMPLOI !
Je sais ! Ils sont souvent rédigés dans un français
très approximatif, par un étudiant ouzbek ayant travaillé trois mois comme
serveur dans un Mac Do de la banlieue lilloise. Mais enfin ! Il faut quand
même les lire !
Je sais où sont conservés TOUS mes modes d’emploi. Car moi,
je les conserve tous pieusement. Même les plus sommaires, même les plus
modestes. Ça peut parfois sauver la vie. Je pousse même le vice jusqu’à les
scanner sur mon imprimante, et à les sauvegarder sur mon PC. Et il se trouve que
celui de ma machine à café s’y trouve déjà.
Hop ! Quelques clics de souris et je tombe sur cette
« merveille », cette pierre de Rosette, sur ce parchemin précieux, ce
Graal salvateur, ce verset quasiment « biblique » :
« …si le bouton marche/arrêt émet une lumière ORANGE continue, DETARTREZ la machine ».
Jawohl Mein Herr !!
C’est moi qui mets « vicieusement » les mots en
lettres capitales ! Bon ! Je sens déjà venir les critiques plus ou
moins fumeuses. La lumière est supposée être orange, même si moi, je la voyais
jaune ! Mais avouez qu’il est difficile de confondre de l’orange et du
vert ! D’ailleurs, si le constructeur a choisi cette couleur, c’était quand
même pour être bien sûr que l’on ferait la différence ! Oui ou non ?
Mmmmm ! Wouah ! Hé ! Hé ! Hé ! Oh !
Oh ! Oh ! Oh ! Grrrrr !
Ça c’est l’expression approximative de mes sentiments à la
vue de cette belle tranche de poésie didactique !
Le pervers, le sadique, le Belzébuth, le tortionnaire qui
dort en moi (d’un sommeil très profond, je vous rassure tout de suite !) aurait bien eu la furieuse envie d’imprimer deux pages de ce
mode d’emploi et les faire bouffer à mes deux « sorcières »
insolentes !
Mais je ne suis qu’un homme pacifique, doux comme un agneau,
et docile comme gros chat castré.
Je me suis donc contenté de « détartrez » mon
appareil, et Ô joies incommensurables ! Ô bontés séraphiques ! Ô
jouissances éternelles ! Le bouton est redevenu VERT !
Étonnant non ? A la « non surprise » de ma
femme qui, bien sûr, l’avait toujours vu ainsi !
N’est-ce pas ?
Alors revenons un peu à la genèse de cette histoire pour
conclure que le sexisme se cache aussi dans les couleurs. La preuve est bien là
que les femmes ne voient pas les couleurs de la même manière que nous. Il ne
s’agit même pas de daltonisme, ce défaut majoritairement masculin qui altère la
vision des couleurs. Non ! Il s’agit bien de différences, comme certains
insectes perçoivent un spectre de couleurs ultraviolettes que nous ne voyons
pas, nous les humains.
Ou alors, cette cafetière a été faite exclusivement par des
hommes ! Et là, il faut que je vous parle d’un fait totalement hilarant et
incongru, tellement incongru que peu d’entre vous vont me croire. Les
Américains, qui sont toujours des gens très pragmatiques en matière de vente et
de commerce, ont inventé cette « merveille », le W.A.F. ! Autrement
dit :
Women Acceptation Factor.
Je vous mets en annexe un article que j’avais écrit à ce
sujet, il y a des années déjà.
Je vous laisse le bonheur ineffable de la traduction.
Pour revenir à mon épouse et à sa copine, certains ne vont
pas manquer de me dire : « oh mais elles vous ont fait une farce.
Elles vous ont pris pour un idiot, elles vous ont fait marcher comme le gros
naïf que vous êtes sûrement ».
Non seulement je m’inscris en faux, mais je l’affirme ;
elles étaient sincères. Elles ne sont pas du genre « blagueuses » hélas ! Ce qui n’aurait pas été pour me
déplaire, et elles se seraient fait un plaisir de l’avouer quelques temps
après ! Mais non ! Mais non ! Elles étaient sincères !
Allez ! Je vais me faire un petit café pour me détendre
et oublier tout ça !
Tiens ? Ouf !
Le voyant est.....VERT !
Annexe
W.A.F.! W.A.F.!
Un ignoble personnage, le mot n'est pas trop fort, et qui se
prétend journaliste sur une chaîne de radio, a osé l'impensable, a osé
commettre le crime de lèse majesté féminine le plus incroyablement provocateur;
il a parlé du W.A.F.!
Qu'est-ce que le W.A.F.?
Une "amerloquerie" supplémentaire signifiant;
"Women Acceptation Factor"
Autrement dit, la capacité pour une femme d'accepter ou de
comprendre le fonctionnement d'un objet manufacturé.
Non? Sans blague?
Nos charmantes compagnes seraient-elles si différentes de
nous, que des commerçants cyniques et sans scrupules en mesureraient même
l'écart?
Si une femme arrive à utiliser un engin, un produit sans
trop de difficulté, cela signifie donc que cela sera aussi simple…… pour le
reste de l'humanité!
Ah! Qu'en termes galants, ces choses-là sont dites!
Fichtre! Plus sexiste que çà ? Tu meurs!
Et cela vient d'où? Du pays étant censé être à la pointe de
l'égalité, de la parité sexuelle !
Les Etats-Unis! On croit rêver!
On peut lutter contre des "machos" bornés, contre
des mâles primaires qui refusent de se plier devant l’évidence de votre
brillante intelligence, mesdames !
Mais que faire devant des experts financiers rapaces,
cupides, qui ne pensent qu'au rendement et aux parts de marché?
La lutte est inégale! Je dirais même désespérée!
Décidément, la parité n'est pas un long fleuve tranquille!
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
samedi 20 mai 2017
DE DRÔLES DE PISTOLETS
-Bon ! Les enfants ! Vous prenez vos équerres en
bois, et pendant un quart d’heure je veux vous voir jouer aux cow-boys et aux
indiens !
L’enseignant, reliant son geste à ses paroles, se saisit de
la sienne et nous fait une démonstration bruyante de ce qu’il attend de nous.
Le ridicule de la situation ne nous échappe pas.
Quand un prof vous donne ce genre d’ordre, pour le
moins incongru, il y a comme un
moment de flottement dans nos caboches enfantines.
On se regarde tous, avec des airs interrogatifs, ou la
stupeur le dispute à l’étonnement.
Mais il est dingue le prof ? Qu’est-ce qu’il lui
prend ?
Devant notre inertie réticente, il s’exaspère :
-Mais allez-y ! N’ayez pas peur ! Je vous
l’autorise ! Je vous l’ordonne même !
Alors, timidement, les premiers s’élancent, se décident.
Poum ! Poum ! T’es mort ! Bientôt le petit
atelier retentit des bruits d’une dizaine de duels acharnés. Le naturel
enfantin reprenant vite le dessus sur la discipline scolaire, on en oublierait
presque l’enseignant qui nous observe d’un air neutre et détaché, comme un
entomologiste examinerait une fourmilière.
-STOP ! Le cri impératif nous cloue sur place. Le quart
d’heure étant passé, le prof se lance alors dans un discours disciplinaire qui
nous fait froid dans le dos et qui va tuer dans l’œuf toutes nos velléités
futures de nous prendre pour la réincarnation de « Billy the Kid ».
-Bon ! Maintenant que vous avez bien fait joujou avec
vos équerres, le premier que je vois en faire autant, pendant mon cours, va se
prendre, tout d’abord un grand coup de pompe dans l’arrière train, et ensuite
une punition carabinée (sans jeu de mot) qui lui ôtera définitivement l’envie
de recommencer ! C’est bien clair pour tout le monde ?
-Oui m’sieur !
-J’ai pas entendu ? Plus fort !
-OUI M’SIEUR !
-Bien !
Je vous prie de croire que nos équerres sont toujours restées
couchées sagement sur nos plans de travail.
Il y avait deux classes distinctes ; une pour le fer et
une pour le bois.
Chaque année on prépare un projet qui consistait à fabriquer
un objet usuel. Pour ma part, je me souviens d’un presse-papier métallique en
forme de cocotte stylisée, d’un bleu cobalt. Le privilège que nous avions,
c’était de conserver l’objet, en fin d’année, si celui-ci était réussi, bien évidemment.
C’était une époque bénie où les profs avaient encore de
l’autorité et de la poigne. Et bien malgré tout ça, nous étions quand même
heureux. Etonnant, non ?
Ils
avaient l’amour de leur métier, des enfants et pas mal de psychologie, même
s’ils n’avaient pas tous lu Françoise Dolto.
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
mardi 4 août 2015
Quand pousse une église sous vos yeux
Il est très rare,
et même exceptionnel, d'assister à la naissance d'une église. L'immense majorité
de celles que l'on peut voir, dans notre beau pays de France, ont un âge très avancé qui se compte en nombre respectable de siècles. Il en va de même pour toute
l’Europe. Leurs vieilles pierres sont patinées et moussues par le temps, et
bien souvent, un écriteau du syndicat d’initiative local se fait un devoir de
vous en relater la très longue, et parfois chaotique destinée. Alors, en voir pousser une, sous votre nez,
sous la fenêtre de la chambre de vos parents, sur votre ancienne aire de jeux,
tient à la fois du miracle et du sacrilège ! Miracle pour la foi
religieuse, sacrilège pour vos récents souvenirs d’enfance. Je l’aimais bien
cette surface de parking à voitures où nous avions tant chahuté, tant fait de
parties de foot, sur des places désertes, car les Français étaient encore loin
d’avoir tous leur voiture. Et puis, il y avait « mon » endroit
secret, ma caverne d’Ali Baba ; le local à poubelles. C’était un vulgaire bloc
cubique, en béton, possédant une petite rampe d’escalier d’un côté, et sur l’opposé,
une porte en acier pour le vider régulièrement de ses immondices. Mais moi, j’y
trouvais des « trésors » ! C’est ainsi que je tombais, un jour, sur
l’épave d’un B36, bombardier américain à six moteurs inversés ! Une rareté pour l’époque. Bon ! Il n’était pas
en très bon état ! Mais qu’importe ! Je l’aimais
« amoureusement » avec mes yeux de huit ans !
Un autre jour, je tombais, Ô miracle, sur la dépouille, en fer s’il vous plait, d’un Junker 88, bombardier en piqué autrement appelé
« Stuka ». Comment vouliez-vous que je ne sois pas amoureux de cet endroit, parfois un peu nauséabond, certes. Mais quand on aime tout sent très bon ! C’est bien connu. Tout ce petit préambule pour vous faire comprendre quel ne fut pas mon désarroi, et ma surprise, quand quelques années plus tard, je vis des engins de terrassement envahir ce pré carré enfantin, et surtout de voir démolir mon « coffre à bijoux » !
Personne ne m’avait prévenu,
et d’ailleurs, j’étais plus préoccupé par la préparation de mon bac que par ce
chantier. J’étais bien intrigué par le grand trou que l’on creusait, en me
demandant ce que l’on pouvait bien construire. Vous ne me croyez pas ?
Mais personne n’en parlait à la maison ! J’ai assisté à l’émergence de la
flèche. Je la voyais grandir jour après jour. Je me disais bien que pour une
antenne de télé, c’était un peu haut. Mais de là à imaginer un futur
clocher ? Même avec beaucoup d’imagination, c’était difficile. Puis
vint la grande dalle de béton, ensuite les contreforts. Ah mais le
« clou » fut la pose de la grande poutre principale ! Ensuite
les « arrêtes » pour ce gros poisson étrange. Enfin, la toiture et
ses fines ardoises dévoilèrent une étrange composition géométrique. Du jamais
vu ! Un autre jour, je tombais, Ô miracle, sur la dépouille, en fer s’il vous plait, d’un Junker 88, bombardier en piqué autrement appelé
« Stuka ». Comment vouliez-vous que je ne sois pas amoureux de cet endroit, parfois un peu nauséabond, certes. Mais quand on aime tout sent très bon ! C’est bien connu. Tout ce petit préambule pour vous faire comprendre quel ne fut pas mon désarroi, et ma surprise, quand quelques années plus tard, je vis des engins de terrassement envahir ce pré carré enfantin, et surtout de voir démolir mon « coffre à bijoux » !
Et l’église Sainte Monique
fut enfin consacrée en grandes pompes comme il se doit pour un tel monument
religieux.
Beaucoup de souvenirs me
sont attachés à cette église. Je me souviens du curé avec son éternelle aube
blanche et sa « deux pattes » qui sillonnait Châtenay-Malabry. Il s'agissait du père Millet. J'espère que beaucoup d'entre vous se souviennent encore de lui, et pas comme moi qui ai failli oublier son nom! Comme quoi les souvenirs sont étranges ! Par
contre, je me souviens d’avoir failli lui rentrer dedans, à un croisement de rues, derrière la "demie-lune", avec
l’une de mes premières voitures. Je revois encore son visage grimaçant de
colère à travers le pare-brise de sa « deudeuche » alors qu’il ne
m’avait pas reconnu ! Ouf !
Je me souviens aussi que le
sous-sol de cette église comportait une grande salle de réunion avec même une
scène de spectacle. Je me souviens de la terreur panique qui me prenait pour ne
pas vouloir monter sur cette scène à l’occasion de représentations pourtant,
tout ce qu’il y avait de plus pur et de plus sage, morale religieuse oblige.
Nous étions, malgré cela, une bande d’adolescents rieurs et espiègles.
Mais j’allais oublier le
sommet de la gloire pour cette brave église. Tous les Français, tous les
téléspectateurs connaissent, et surtout à cette époque, connaissaient
l’émission du dimanche
« Le jour du Seigneur ». La messe était retransmise dans toute la France, à partir d’une église différente chaque semaine. Alors vous avez deviné ce qui arriva un jour. De gros camions techniques, où l’on pouvait voir inscrit sur leur flanc « ORTF », apparurent soudain dans ma rue.
Vous dire que ce jour-là, ce dimanche-là l’église était pleine à craquer, ne vous surprendra pas le moins du monde. Ah ! La curiosité maladive des gens ! J’ai retrouvé miraculeusement quelques photos de ce glorieux événement. Elles ne sont vraiment pas belles, mais elles sont la preuve indubitable de ce que je vous raconte.
« Le jour du Seigneur ». La messe était retransmise dans toute la France, à partir d’une église différente chaque semaine. Alors vous avez deviné ce qui arriva un jour. De gros camions techniques, où l’on pouvait voir inscrit sur leur flanc « ORTF », apparurent soudain dans ma rue.
Vous dire que ce jour-là, ce dimanche-là l’église était pleine à craquer, ne vous surprendra pas le moins du monde. Ah ! La curiosité maladive des gens ! J’ai retrouvé miraculeusement quelques photos de ce glorieux événement. Elles ne sont vraiment pas belles, mais elles sont la preuve indubitable de ce que je vous raconte.
Ensuite la vie a suivi son
cours, nous nous somme tous dispersés et Sainte Monique s’est éloignée, s’est
endormie dans ma vie et dans mes souvenirs, et a même changer de …paroisse !
Mais la providence veillait.
C’est ainsi qu’en 1976 est sorti le film « L’année sainte »
Au fait ? Pourquoi
« année sainte » ? En gros fainéant que je suis, je vous renvoie
à la définition de Wikipédia : "année sainte"
C’est surtout le dernier
film de Jean Gabin qui devait mourir en 1976. Et c’est là que notre votre
église refait un dernier « tour de piste » médiatique. La dernière
scène est sensée se dérouler dans la banlieue de Rome où notre malfrat Gabin déguisé en "Monseigneur", c'est à dire en Cardinal, accompagné de son "'évêque" Jean-Claude Brialy, doit retrouver un magot planqué. Et ben non ! Au lieu du magot, il y a
notre belle église ! Et pas à Rome, à Châtenay-Malabry.
Je vais faire une chose
insensée, pour une fois. Je vais me servir sans vergogne des témoignages glaner
sur la page « facebook » consacrée à « Qui A grandi A
Châtenay-Malabry »
Guy G. L'année sainte, ce
jour là j’ai vu jean Gabin et J.C Brialy
en curé et après je l'ai revu au bar le Jean Nicot. Ils était super sympas.
Sylvie C. Oui, l’année
sainte, [on a] mis des plaques
immatriculation italiennes car on devait penser être en Italie très sympas tous
bon souvenir.
Josse P. J'étais présent Gabin nous a envoyé promener
car on suivait les voitures du tournage en vélo, qui allaient vers la demie
lune et il faisait très chaud (sécheresse 1976).
Qu’ils me pardonnent cette
indiscrétion, mais cela rend encore plus vivant ce témoignage lointain, hommage ultime à notre
grand acteur et à cette église de
quartier qui continue sa vie.
Me voilà arrivé au bout de
ce petit récit qui, je l’espère, vous aura plu. Il ne vous est pas interdit de
continuer à y apporter votre petite « pierre » si jamais des
souvenirs vous revenaient.
En "apothéose" je vous donne deux photos séparées par 65 ans d'âge sur mon quartier:
En "apothéose" je vous donne deux photos séparées par 65 ans d'âge sur mon quartier:
Libellés :
B36,
Châtenay-malabry,
Jean Gabin,
Jean-Claude Brialy,
Le jour du Seigneur,
ORTF,
Saint Monique,
Stuka
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
mercredi 16 juillet 2014
Paris a aussi des ailes
Pendant le meeting du centenaire du Bourget, en ce 13
juillet 2014, musardant devant les différentes machines présentées, et sous un
ciel maussade et pluvieux, je tombe en arrêt devant un merveilleux petit
appareil, biréacteurs, quadriplace; le Morane-Saulnier MS760
« Paris ».
Encore une fois, je ne vais pas vous assommer avec ses caractéristiques
techniques et de son histoire. Vous trouvez cela partout dans le
« ouèbe » ! Mais ce que vous n’y trouverez pas, ce sont toutes les
histoires et anecdotes s’y rattachant et qui encombrent ma mémoire.
Vous allez voir ! C’est beaucoup plus excitant, et
cela humanise beaucoup plus, ce qui ne reste,
avant tout, qu’un tas de ferrailles et d’aluminium !
Chapitre I : Le temps de l’enfance
Alors qu’il m’était encore totalement inconnu et
indifférent, je l’avais aperçu des dizaines de fois, se posant sur la base
aérienne de Villacoublay, quand il survolait mon HLM de la banlieue rouge de
Paris. Comme il était en « courte finale » il n’était pas à plus de
50m d’altitude. Je le voyais passer, de la fenêtre de ma chambre, au rez-de-chaussée de mon immeuble. On pouvait même apercevoir les pilotes et les passagers
occasionnels. Mais à l’époque, je n’y avais pas prêté attention. C’était un
type d’appareil parmi des dizaines d’autres. Un peu plus tard, (et un peu plus
vieux !) je me lançais, avec délectation, comme des millions d’ados, dans
la lecture des albums de « Tanguy et Laverdure ». Les fameux
« chevaliers du ciel ». Et là, Ô stupeur, au détour des pages 36 et
37 de l’album « l’escadrille des cigognes », je retrouvais qui ?
Devinez ? Mais oui ! Mon « Paris » mais avec aux commandes,
le propre papa de Michel ! Pourtant, cela ne se terminait pas trop
bien ! Et ce n’est pas la dernière fois que ce pauvre avion sera impliqué
dans un crash, même sur papier ! Mais n’anticipons pas !
Chapitre II : La fonction prime le grade !
Et le service militaire survint ! Dans l’Armée de
l’Air, comme il se doit ! C’est ainsi que je le terminais sur la base
aérienne d’Orange-Caritat, et dans la tour de contrôle, s’il vous plaît !
Pour un passionné d’aviation comme moi, j’ai atteint là, le
« nirvana » des aficionados de l’aéronautique ! J’allais ainsi le
retrouver, mon cher « Paris », dans une drôle de circonstance.
Un beau matin, j’étais à mon poste de téléphoniste dans la
tour, admirant le décor des pistes et le mont Ventoux dans le lointain, quand
les haut-parleurs grésillèrent pour nous annoncer qu’un "Paris" en provenance de
Villacoublay était en approche et qu’il y avait à bord quatre généraux de
l’état-major en tournée d’inspection. Pas
besoin de vous préciser qu’un des généraux était le pilote !
L’atterrissage se passe normalement. Le tout petit appareil roule sur la piste
et nous passe sous le nez. A ce moment du récit, je dois vous préciser un
détail très important. Le contrôleur militaire de service est un tout jeune
caporal-chef. Tellement « jeune » qu’avec sa petite taille, ses joues roses et ses lèvres d’un rouge
carmin on lui donnerait à peine 15 ans !
Et encore ! Malgré tout, je sais
que c’est un teigneux, et un « taiseux » comme disent certains !
Est-ce pour compenser cet aspect physique qu’il connaît trop et qui le complexe?
Allez savoir ! La voix d’un haut-parleur crache soudain : _Alpha-Lima autorisation de prendre la bretelle droite..!
Vous aurez compris que le pilote du « Paris » ne veut pas se « farcir » toute la longueur de cette piste interminable faite pour les bombardiers « Mirage IV » de trois kilomètres de long. C’est alors que mon caporal-liliputien prend son micro, et de sa grosse voix, pour un si petit corps, foudroie le pilote d’un :
Vous aurez compris que le pilote du « Paris » ne veut pas se « farcir » toute la longueur de cette piste interminable faite pour les bombardiers « Mirage IV » de trois kilomètres de long. C’est alors que mon caporal-liliputien prend son micro, et de sa grosse voix, pour un si petit corps, foudroie le pilote d’un :
- négatif ! Vous continuez jusqu’au seuil de
piste !
Oups ! J’avale ma salive de stupeur et aussi de
crainte ! Qu’est-ce qu’il lui prend à ce jeune « asticot » de
caporal ? Il n’a pas vu à qui il avait affaire ?Le "seuil de piste", pour ceux qui l'ignoreraient, est l'extrémité de cette piste .
Les quelques minutes de silence qui suivent me paraissent
des siècles. Puis soudain, une voix un peu plus rogne :
_Alpha-Lima autorisation de prendre la bretelle
droite ?
La petite pointe d’agacement ne m’échappe pas du
tout ! Mais elle échappe totalement à
« Liliput-contrôleur » qui re-balance sur le même ton neutre et froid :
« Liliput-contrôleur » qui re-balance sur le même ton neutre et froid :
_négatif ! Vous
continuez jusqu’au seuil de piste » ! Le « OK Alpha-Lima »
prononcé comme un type à qui on vient de faire une « vacherie et qui ne
peut pas réagir, ne présage rien de bon. Un bon quart d’heure se passe dans le
calme le plus complet. Puis j’entends le bruit caractéristique du moteur de
l’ascenseur qui se met en marche. Mon sang se glace, comme on écrit dans les
romans à deux balles ! Pas besoin d’avoir fait « les tarots » ou
examiné une boule de cristal, pour comprendre qui va nous rendre visite !
Effectivement, j’aperçois d’abord une casquette à feuilles de chêne, puis
la haute stature d’un général en grand uniforme avec ses belles étoiles sur le
revers de ses manches.
_Qui est de service ici ? Tonne la voix de l’officier
supérieur !
_C’est moi mon général ! Fait le petit caporal,
pas du tout, mais alors là, pas du tout ému ni impressionné !
J’assiste alors à une scène très curieuse : un général
qui examine de haut en bas un caporal immobile au regard neutre et indifférent,
comme si son tailleur lui prenait ses mesures pour un nouveau costard. La passe
d’arme silencieuse dure encore quelques secondes, puis le général laisse tomber
un lugubre et impuissant: « C’est bon ! » et tourne les talons sans autre
commentaire !
Quand on vous dit que la fonction prime le grade !
Chapitre III l’Affaire Mattei
Pour les cinéphiles, c’est avant tout un film italien de
Francesco Rosi de 1972. « Il caso Mattei » dans la belle langue de
Dante, avec Gian Maria Volonte.
Ce film retrace la carrière et la mort suspecte, très
suspecte, du magna italien du pétrole : Enrico Mattei. Pour plus de
renseignement, reportez-vous aux informations sur le film ou sur les ouvrages parlant de cette sombre affaire.
Mais vous savez que la seule chose qui m’intéresse ici, dans cette histoire,
c’est son avion. Mattei pilotait lui-même son MS 760 Paris. C’est bien avec cet
appareil qu’il va trouver une mort tragique. L’avion a-t-il été saboté ou
pas ? Comme celui du père de Michel Tanguy ? Aux fins « limiers-historiens »
de répondre.
Chapitre IV les feux d’Hollywood
Je suis sûr que beaucoup d’entre vous ont, une fois dans
leur vie, visionné ce « chef d’œuvre » impérissable qui a pour titre :
« Allo Maman, ici bébé » ! Un film de 1990 qui avait pour
vedette principale John Travolta. Plus personne n’ignore que Travolta est lui-même
un passionné d’aviation. Donc, un beau jour, je regarde ce film à la télé. Je
vous passe les péripéties sentimentales pour arriver à ce passage intéressant
où le « plan drague » de ce chauffeur de taxi consiste à faire faire
un baptême de l’air à la jeune maman. Et c’est là devant « mes yeux
hagards » comme le chantait Henri Salvador que j’aperçois le magnifique
MS760 « Paris » ! Aussi incongru qu'un chameau sur la piste de Longchamp. Mais c’est pas tout ! J’apprendrais plus
tard que John Travolta a possédé réellement cet appareil dont il était un fan !
Chapitre V Conclusion
provisoire ?
Il y a, bien évidemment, des centaines d’autres anecdotes et
faits passionnant concernant ce petit appareil. Mais je ne vous ai raconté que
celles qui me concernaient.
C’est pourquoi, de le voir ainsi, sur ce parking du Bourget
je me suis dit que je ne pouvais pas manquer de lui rendre un petit hommage
personnel.
J’ai appris cette chose hallucinante et qui semble
authentique ; une société américaine, en Floride, a racheté les plans et
les brevets pour en fabriquer chez eux, à nouveau !
Le 2 novembre 2009, la société américaine JetSet, basée en Floride, a acquis le certificat de type qui appartenait à Daher-Socata. Outre cet achat, la société a acheté l'outillage, qui a été rapatrié en Floride. Cette société a acheté environ 40 cellules réformées des armées de l'air du Brésil, de l'Argentine et de la France, afin de proposer un very light jet aux particuliers, pour un prix d'environ 500 000 $. Si ce renouveau trouve son marché, la société envisage de construire de nouvelles cellules avec une nouvelle motorisation2,3.
Source wikipédia
Le 2 novembre 2009, la société américaine JetSet, basée en Floride, a acquis le certificat de type qui appartenait à Daher-Socata. Outre cet achat, la société a acheté l'outillage, qui a été rapatrié en Floride. Cette société a acheté environ 40 cellules réformées des armées de l'air du Brésil, de l'Argentine et de la France, afin de proposer un very light jet aux particuliers, pour un prix d'environ 500 000 $. Si ce renouveau trouve son marché, la société envisage de construire de nouvelles cellules avec une nouvelle motorisation2,3.
Source wikipédia
Elle n’est pas belle la vie ?
Libellés :
Enrico Mattei,
John Travolta,
Les chevaliers du ciel,
Morane-Saulnier,
MS 760 Paris,
Orange Caritat,
Paris,
Tanguy et Laverdure
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
dimanche 29 juin 2014
LE BOURGET : un trésor familial
En prenant la grande enveloppe blanche que me tendait ma factrice,
je ne me doutais pas, en l’ouvrant précautionneusement, qu’un flot de souvenirs
familiaux allait me sauter à la figure concernant un aéroport légendaire et
historique de la région parisienne ; Le Bourget !
Mon ancien employeur, ADP pour ne pas le nommer, par une
délicate attention, m’invite à fêter le centième anniversaire de cette
plate-forme aéroportuaire mythique.
Mais alors là…je vous arrête tout de suite ! Je ne vais
pas faire l’histoire « scolaire » de cet aérodrome. Vous avez assez
de documentations sur Internet pour trouvez tout ce qu’il vous faut à son sujet.
Non ! Moi, j’ai quelque chose de plus précieux et de
plus intime à vous raconter ; ce sont tous les évènements familiaux,
personnels, vécus dans cet endroit magique baigné par la passion aéronautique
la plus pure. Vous allez voir ; cela ne manque pas d’intérêts non
plus !
Chapitre I : le tonton « flingueur »
Tout a commencé bien avant la seconde guerre mondiale.
J’avais un grand oncle paternel, donc le frère de mon grand-père, qui était
tourneur fraiseur de son état, Comme lui, il était ardennais et teigneux. On raconte même dans
la famille, qu’il balançait sa « boite à outils » à travers la figure
des patrons qui ne lui plaisaient pas ! Je ne pense pas que cette forme de
« rupture de contrat de travail » serait encore valable
aujourd’hui ! Mais ce qui le « sauvait » c’est qu’il était un
spécialiste hors pair dans son métier, et qu’il finissait toujours par
retrouver un employeur. Un jour, quittant ses Ardennes natales, il est embauché
(après la perte d’une énième boite à outils) par un industriel aéronautique au
nom prestigieux : René Couzinet.
Je sens que beaucoup de mes lecteurs ne
vont pas connaître le nom de ce grand ingénieur auquel la renommée des ailes
françaises doit beaucoup ! C’est lui qui conçut les premiers appareils de
transports de passagers dont le célèbre « arc-en-ciel » et dont Jean
Mermoz en sera le pilote d’essai. Mon grand-oncle participa modestement, mais
sûrement, à la mise au point de ces premières machines, et qui volèrent où
ça ? Au Bourget ! Je garde, comme une relique à la valeur inestimable
(pour moi) une photo dédicacée de René Couzinet où l’on voit le premier prototype
de « l’arc-en-ciel ». Photo émouvante à plus d’un titre, car cet
avion s’écrasa, lors d’une séance d’essai, mais à Orly ! C’était le
« Couzinet 10 » déjà baptisé « arc-en-ciel » !
J’ai retrouvé une page relatant ce drame qui eut lieu le 8
août 1927 et qui tua tout son équipage.
Mais si cette photo a été prise au Bourget, les avions, eux,
étaient construits à Meudon où habitait mon parent. Je vous donne en
mille, ce que construisait Couzinet au moment de son suicide, le 16 décembre
1956 ?
UNE SOUCOUPE VOLANTE ! Authentique !
UNE SOUCOUPE VOLANTE ! Authentique !
Voilà pour la première anecdote me rattachant à cette
prestigieuse plate-forme aéronautique.
Chapitre II Comme Charles Lindbergh
Très prétentieuse comparaison, vont penser certains !
Mais pas du tout ! Comme Lindbergh, se posant le 21 mai 1927, je venais,
moi aussi, d’un autre continent où je suis né. Si un jeune américain fringant de 27 ans
venait du continent américain, moi, je venait d’une grande île près du
continent africain, du haut de mes deux ans. Il y a une plaque, sur le tarmac de l’aéroport, qui marque
l’endroit exact où les roues du « Spirit of St Louis » touchèrent le
sol de France. Il n’y a malheureusement pas de plaque là où l’ancien bombardier
anglais « Halifax » qui m’emmenait de Madagascar où je suis né, s’est posé dans le début des années
cinquante. J’ai d’ailleurs relaté cette épopée dans un autre article : Adieu Madagascar
Oui ! Le béton
des pistes de cet aéroport fut le premier sol que je foulais de ma
« mère patrie » ! Vous comprendrez donc aisément que j’y
sois attaché à cet endroit ? Et ce n’est pas fini !
Chapitre III Les grands « métinges » !
Toute mon enfance fut bercée du doux « ronrons » des
moteurs à piston de mes chers oiseaux métalliques. Entre Villacoublay à l’ouest
et Orly à l’est, le ballet des « constellation », des
« dakota », des « DC4 », des « Toucans » (ex
junker ju52) des « Noratlas 2501» hantèrent longtemps le ciel de mes nuits
et de mes journées. Complètement « intoxiqué » par cette drogue
aéronautique, adolescent, je fonçait comme un malade en manque, tous les deux
ans, vers cette messe incontournable : Le salon international du
Bourget. Depuis les années 60, j’en ai peu raté ! Mais celui qui m’a le
plus marqué c’est celui de l’année 1961. Déjà, parce que ce fut
l’unique fois où mon père m’y emmena, dans notre « glorieuse » et
inoubliable 403 familiale noire. Il se passa un évènement extraordinaire
ce jour-là qui reste gravé dans ma mémoire. Alors que nous traversions
Issy-les-Moulineaux, mon père me fit cette remarque étonnée :
_Tiens ? C’est bizarre ? Je passe tous les jours
par ici, et je n’avais pas remarqué à quel point cette rue était en
pente ? Et puis cette décharge publique ? Comment se fait-il que je
ne l’aie jamais vue ?
Bref ! On poursuit notre chemin jusqu’au Bourget. Émerveillés, mon père et moi, nous assistons à un grand nombre de
démonstrations aériennes. Notamment à celle du bombardier B58
« Hustler » qui venait de battre le record de vitesse de traversée de
l’atlantique nord.
On rentre pénard à Châtenay-Malabry, et là on est accueilli
par une mère affolée, au bord de la syncope, qui nous demande si nous n’avons
pas écouté la radio. Je n’ai pas besoin de vous préciser qu’en 1961, les
téléphones portables faisaient encore partie de la « science
fiction » lointaine, et que les autoradios étaient encore réservés aux
voitures de producteurs hollywoodiens.
Nous apprenons alors, avec une frousse rétrospective, que la
rue « en pente » était dû au fait que d’anciennes carrières de gypse
avaient eu la très mauvaise idée de s’effondrer quelques minutes avant notre
passage, et que l’effondrement s’était poursuivi après. Vingt trois maisons
furent détruites et quarante et une personnes périrent. Pour plus de détails,
je vous renvoie à ce lien : La catastrophe minière de Clamart
Mais ce n’est pas fini. Le B58 que nous admirions, deux
jours plus tôt, s’est écrasé le dernier jour du meeting !
Il me faudrait encore tout un livre de souvenirs pour que je
vous parle de ce salon du Bourget.
Chapitre IV Le Bourget militaire
Ce n’est pas sans une certaine tristesse, teintée de
nostalgie que j’ai appris la fermeture de la base de Dugny. Bien que ne faisant
pas partie du Bourget à proprement parler, elle en est tellement proche que c’est
bien là que j’embarquais pour faire mon « service » en Algérie, sur
la base de Bou-Sfer. Ce dont je me souviens le mieux, c’est qu’il faisait un
froid sibérien, et même canadien, pour ne pas faire de jaloux. C’était un
sombre matin d’hiver, baigné par les éclairages blafards des lampadaires
léchant des bâtiments vieillots en meulières. Nous sommes montés à
bord, avec mes compagnons d’infortune, dans cette antiquité indestructible que
fut le « noratlas 2501 ».
Ma première surprise, mon premier choc émotionnel, survint quand l’équipage lança, les deux moteurs « Hercules » datant des années 30. Mon Dieu ! Mes oreilles n’avaient jamais supporté un tel boucan ! Je ne croyais pas cela imaginable ! Je ne vous parle pas non plus des vibrations de l’appareil qui donnaient la nette impression que l’avion allait se disloquait sur la piste en mille morceaux ! Une climatisation et un chauffage totalement inexistants, bien évidemment. Je vous ai parlé du bruit des moteurs, mais ce que je n’avais pas encore saisi, c’est qu’une fois aligné sur la piste, l’équipage lâcha les freins. L’ouragan sonore qui se déclencha alors, avec une puissance démoniaque, faillit me tuer sur place de.... trouille! Je n’étais, moi-même, plus que « son et vibration » ! J’avais l’impression d’avoir fondu littéralement dans les entrailles de cette machine du diable ! Heureusement, après le décollage, les choses s’améliorèrent un peu, mais pas la température. Autre chose cocasse à signaler sur cet appareil militaire au confort très …spartiate ; les toilettes ! Juste posées derrière un minuscule rideau et placées où ? C’est là que l’on voit toute l’ingéniosité de nos techniciens aéronautiques. Elles se trouvaient dans une des « portes coquilles ». Vous savez ? Celles qui s’ouvrent pour laisser passer les marchandises et le fret ! Pour ceux qui en ont déjà soulevé une, elles sont d’une légèreté et d’une fragilité étonnante. Voilà pourquoi, malgré un besoin physiologique tenace, je résistais à l’envie de m’y asseoir. La vision de cette porte se détachant dans le vide, et m’entraînant dehors sans parachute, me porta à retenir jusqu’à l’atterrissage un besoin de miction absolument torturant !
Ma première surprise, mon premier choc émotionnel, survint quand l’équipage lança, les deux moteurs « Hercules » datant des années 30. Mon Dieu ! Mes oreilles n’avaient jamais supporté un tel boucan ! Je ne croyais pas cela imaginable ! Je ne vous parle pas non plus des vibrations de l’appareil qui donnaient la nette impression que l’avion allait se disloquait sur la piste en mille morceaux ! Une climatisation et un chauffage totalement inexistants, bien évidemment. Je vous ai parlé du bruit des moteurs, mais ce que je n’avais pas encore saisi, c’est qu’une fois aligné sur la piste, l’équipage lâcha les freins. L’ouragan sonore qui se déclencha alors, avec une puissance démoniaque, faillit me tuer sur place de.... trouille! Je n’étais, moi-même, plus que « son et vibration » ! J’avais l’impression d’avoir fondu littéralement dans les entrailles de cette machine du diable ! Heureusement, après le décollage, les choses s’améliorèrent un peu, mais pas la température. Autre chose cocasse à signaler sur cet appareil militaire au confort très …spartiate ; les toilettes ! Juste posées derrière un minuscule rideau et placées où ? C’est là que l’on voit toute l’ingéniosité de nos techniciens aéronautiques. Elles se trouvaient dans une des « portes coquilles ». Vous savez ? Celles qui s’ouvrent pour laisser passer les marchandises et le fret ! Pour ceux qui en ont déjà soulevé une, elles sont d’une légèreté et d’une fragilité étonnante. Voilà pourquoi, malgré un besoin physiologique tenace, je résistais à l’envie de m’y asseoir. La vision de cette porte se détachant dans le vide, et m’entraînant dehors sans parachute, me porta à retenir jusqu’à l’atterrissage un besoin de miction absolument torturant !
Cet aéroport allait encore m’accueillir pour le retour lors
de mes deux séjours de « perm » en provenance de ma caserne
algérienne. Mais cette fois-là, sur un autre appareil, lui aussi absolument
extraordinaire, le Bréguet 760 « Provence » dit « deux
ponts »!
Eh oui ! Jeune lecteur qui me lisez (peut-être) la France avait déjà construit un avion de transport de passagers à deux ponts, bien avant le glorieux et impressionnant « A380 » ! Ces deux voyages me permirent de tester tour à tour, les deux ponts. Le supérieur, aménagé en cabine normale, avec fauteuils confortables, et l’inférieur, en « soute à fret et bagages ».
Eh oui ! Jeune lecteur qui me lisez (peut-être) la France avait déjà construit un avion de transport de passagers à deux ponts, bien avant le glorieux et impressionnant « A380 » ! Ces deux voyages me permirent de tester tour à tour, les deux ponts. Le supérieur, aménagé en cabine normale, avec fauteuils confortables, et l’inférieur, en « soute à fret et bagages ».
C’est ainsi que par une volonté délibérée et une passion
jamais en berne, je fis toute ma carrière professionnelle au sein d’Aéroports
de Paris (ADP), mais à Orly, ce qui me permit quand même, et en autres
avantages, de bénéficier de la gratuité des entrées à tous les salons
aéronautiques qui suivirent, et jusqu à aujourd’hui.
Chapitre V Le musée
Le Bourget accueille depuis des années le musée de
l’aéronautique. Voilà encore un point qui me rapproche de lui car j’ai déjà
relaté, dans un autre article, (la petite porte du hangar)
comment j’ai connu l’ancien
lieu où il se tenait, c'est-à-dire dans un vieux hangar de Meudon, tout
poussiéreux, dont les trésors dormaient
dans leur linceul de toiles d’araignées, et baignant dans l’odeur rance et fade
des huiles de moteur. Je vous avais raconté, comment j'errais seul, du haut de
mes douze ans, au milieu de tous ces trésors abandonnés, dans un silence de
tombeau. Imaginez mon « amusement » quand il m’arrive de parcourir
les nouvelles salles pimpantes où mes glorieux oiseaux pendent désormais dans
des halls où bruisse une foule d’enfants émerveillés.
Que de chemin parcouru ! J’ai revu ce train
d’atterrissage de l’avion légendaire de Nungesser et Coli
« l’oiseau blanc » ! La seule relique qu’il nous reste d’eux après leur disparition dans l’atlantique. J’étais le premier à l’avoir contemplée, dans mon vieil hangar de Meudon.
« l’oiseau blanc » ! La seule relique qu’il nous reste d’eux après leur disparition dans l’atlantique. J’étais le premier à l’avoir contemplée, dans mon vieil hangar de Meudon.
Ce Meudon qui accueillit, lui aussi, tant de talents
aéronautiques. Outre mon grand oncle, les ateliers de René Couzinet, mais aussi
la célèbre soufflerie qui permit tant de progrès dans l’aérodynamisme.
Voilà pourquoi cet aéroport mythique est bien ancré dans ma
vie, dans mes souvenirs. Je ne dois pas être le seul à partager cette passion
pour cet endroit magique où travaillait un de mes plus chers copains, fauché à
la fleur de l’âge, comme on dit d’une manière trop conventionnelle. Cet ami,
qui m’avait accueilli dans son petit studio, en face de l’aérogare fut fauché
par une voiture alors qu’il portait secours à une personne en panne sur
l’autoroute A1.
Le fameux train d'atterrissage de "l'oiseau blanc" de Nungesser et Coli
Libellés :
B58 Hustler,
Coli,
couzinet 10,
Issy-les-Moulineaux,
Le Bourget,
Mermoz,
Meudon,
Nungesser,
Oiseau blanc,
René Couzinet
Un retraité actif qui s'intéresse à beaucoup de choses et notamment à l'écriture.
Inscription à :
Articles (Atom)