samedi 4 juillet 2009

Piège à c..s !

Non ! Je n’ai pas osé l’écrire par le souci, légitime, et qui m’anime constamment, de ne pas être vulgaire auprès de mes lecteurs. Pourtant, dans un film très célèbre, que tout le monde a vu :
« Le grand blond avec une chaussure noire » pour ne pas le citer, notre pauvre Bernard Blier le reçoit en pleine tronche, en guise « d’extrême onction »
Et pourtant ! Des pièges à…. C’est pas ce qui manque ! Nous en avons tous subi les effets désastreux, ou fabriqué un jour ou l’autre, au cours de notre chienne de vie.
L’histoire que je vais vous raconter se déroule au deuxième sous-sol de l’aérogare d’Orly.
« En ce temps-là »… Pour faire très
« biblique », je travaillais dans une grande salle pleine de grosses machines appelées « ordinateurs », dans le courant des années soixante dix.
Nous étions une petite équipe de cinq opérateurs qui devaient entretenir, faire fonctionner ces jolis monstres de ferraille, de circuits électroniques, qui ne tenaient pas encore dans les mimines délicates de nos chères compagnes ! Dans un bruit continuel de soufflerie asthmatique et sifflante, nous travaillions vingt quatre heures sur vingt quatre, dimanches et jours fériés compris. Mais les nuits étaient longues et parfois très ennuyeuses. De drôles de fantômes y rôdaient, cependant !
Mais des fantômes malveillants ! Car, plusieurs de nos camarades se plaignaient de petits larcins, de vols de documents, de papiers, de pièces de monnaie, etc... Et ils avaient même l’impression qu’on fouillait dans leurs placards. Placards situés dans notre salle de repos attenante à la salle des machines. Ce ne pouvait pas être nos femmes de ménage qui étaient la probité et l’honnêteté personnifiée. Car ces pauvres femmes savaient que c’était elles que l’on soupçonnerait en premier. C’est vous dire, si elles se tenaient à carreau ! Leur seul petit péché mignon, c’était de téléphoner, là-bas, au pays ! Et pendant des heures ! Le jour où notre chef de service a vu la note de téléphone, on a failli l’emmener aux
urgences ! On ne lutte pas contre certaines caractéristiques génétiques d’une bonne moitié de la population mondiale. C’est impossible.
Bref ! Il fallut se rendre à l’évidence. Ce ne pouvait être qu’un opérateur. Chose d’autant plus scandaleuse, parce que nous avions de bonne paye (en ce temps là !) et la valeur des larcins était vraiment mesquine par rapport à nos trains de vie. Mais le plus parano d’entre nous, et aussi la victime privilégiée du « malfaisant » était un certain
« C », dont je protègerai l’anonymat eu égard à sa progéniture qui risque un jour de tomber sur ce récit. Petit gros toujours volubile et en mouvement, une tête ronde déjà chauve, et des yeux constamment clignotant sous des verres de lunettes aussi rondes que sa bouille, il nous déclara un jour, d’un ton mystérieux, qu’il avait trouvé LA solution pour se débarrasser de cette « pie voleuse ». Je le revois encore, dans sa blouse blanche (réglementaire) aller et venir, passant constamment de la salle machine, à la salle de repli, le front perlé de gouttes de sueur formées par le stress du chasseur à l’affût de son gibier. La journée se passa tranquillement, sans incidents notoires. De temps en temps, par espièglerie amicale, on demandait bien quelques infos sur ce « mystérieux » piège.
Mais les petits yeux redoublaient leurs clignotements et le sourire de « C » se faisait plus énigmatique. C’est presque à la fin de notre vacation, vers dix sept heures, que se produisit le drame ! Un hurlement inhumain se fit entendre du côté de la salle de repli !
Ça y était ! L’ignoble voleur avait reçu sa juste et légitime punition ! Nous nous sommes rués pour prendre le malfaiteur la main dans le sac. Et là, Oh horreur ! La vision était insoutenable !
Notre pauvre « C », debout devant son placard, était entièrement recouvert d’une substance noire, huileuse, nauséabonde, parsemée de confettis et de morceaux de papier divers !
Deux yeux d’une blancheur inhabituelle, perçaient une face sombre, et nous regardaient d’un air triste et malheureux où se lisait toute la stupeur du monde.
Ce pauvre « C » ! Il l’avait bien fabriqué son piège. Une merveille d’astuce et de précision.
Il en était fier ! Ah ! C’est qu’il était malin notre « C » ! Plus bricoleur et astucieux que lui, c’est bien simple ; il n’y avait pas ! Un bac rempli de gasoil, d’encre de chine, de confettis, tenant en équilibre, dans le haut de son placard, il fallait y penser !
Mais voyez comme la vie peut parfois être cruelle ; Se souvenant d'avoir oublié quelque chose dans son placard, juste avant de partir, il s’y rua, en oubliant…….son piège !
Pour compléter ce récit malheureux, je dois vous faire part d’un phénomène physique assez étrange que nous avons subi pendant plusieurs jours. Des douleurs bizarres dans les abdominaux, et au niveau des côtes.
Mais je vous rassure, notre mystérieux voleur a continué sa coupable industrie. Ce n’est pas un joli piège à c..s qui allait lui faire peur.

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