Mon tuteur d’un jour sortit de sa poche une grosse clé rouillée et se mit en devoir d’ouvrir l’huis de cette antre inconnue.
Ô mon Dieu ! Le choc que je ressentis alors, est encore présent, des décennies plus tard, au moment précis où je vous narre cette aventure. D’abord un silence sépulcral. Une lumière solaire tombant de grandes baies vitrées du toit. Une odeur de vieilles huiles, de poussières, et de cuirs. Et là, devant mes yeux éblouis d’enfant, toute l’histoire aéronautique de mon pays sous la forme de vénérables fantômes d’aluminium, de bois, de toiles, de verre et d’acier! Des nacelles en osier de dirigeables, grandes comme des autobus, pendaient du plafond ! Et je reconnus là, des trésors que j’avais déjà examinés dans mes précieuses revues d’aviation ! Des moteurs en étoiles, des vieux réacteurs ! Un énorme tuyau vertical : « l’ATAR volant » !
Un petit avion à moteur-fusée allemand, tout ramassé sur lui-même ! Le Messerschmitt 163, « Komet » Une rareté ! Les avions Leduc et leur poste de pilotage où le pilote était couché !
Et tout ça, pour moi TOUT SEUL ! Pas un chat ! Pas même une souris ! J’avais pour moi tout seul tous ces immenses trésors ! Ah ! J’étais le roi d’un jour ! Je courrais dans les allées ! La tête me tournait un peu ! C’était trop pour ma petite cervelle de gamin. Soudain, dans un coin, je remarquais un simple train d’atterrissage. Lorsque je lus la petite plaque explicative, placée entre les roues, mon émotion fut à son paroxysme. Il s’agissait du train d’atterrissage que Nungesser et Coli avaient largué, juste après leur décollage du Bourget, pour s’alléger, lors de leur tentative de traversée de l’Atlantique est-ouest en 1927 ! Ils disparurent en mer, le 9 mai de cette année-là. Et c’est tout ce qui restait ce drame. Leur bel avion s’appelait « l’oiseau blanc ». Et j’étais devant ses pattes, si j’ose dire ! Vous imaginez un peu ?
Tous ces trésors dormants comme la « belle » du même bois ? Bien sûr les années ont passé. Un magnifique et grand musée est né au Bourget que j’ai eu aussi le plaisir de visiter. Son directeur actuel Gérard Feldzer est un homme charmant et passionné, que j’admire et que je respecte beaucoup. Ancien pilote lui-même. Mais mon cher Gérard qui avez la chance (ou la malchance) de porter le même prénom que moi, qui dirigez un immense complexe plein d’avions et de fusées, vous n’aurez jamais le bonheur que j’ai eu, un jour, en franchissant la petite porte d’un hangar.
Tous ces trésors dormants comme la « belle » du même bois ? Bien sûr les années ont passé. Un magnifique et grand musée est né au Bourget que j’ai eu aussi le plaisir de visiter. Son directeur actuel Gérard Feldzer est un homme charmant et passionné, que j’admire et que je respecte beaucoup. Ancien pilote lui-même. Mais mon cher Gérard qui avez la chance (ou la malchance) de porter le même prénom que moi, qui dirigez un immense complexe plein d’avions et de fusées, vous n’aurez jamais le bonheur que j’ai eu, un jour, en franchissant la petite porte d’un hangar.
PS. Grace au web, j’ai retrouvé « mon » hangar » ! Il est situé à Chalais-Meudon. Et j’y apprends avec bonheur qu’il est en rénovation car c’est lui-même un monument historique trop longtemps méprisé. (Voir le lien)
-----> Photo prise au Parc de Sceaux le 20/09/2012!
-----> Photo prise au Parc de Sceaux le 20/09/2012!
2 commentaires:
Voyez comme le hasard est malicieux! Au cours d'une randonnée au Parc de Sceaux, je tombe sur une photographie émouvante: MON FAMEUX HANGAR tout "neuf" et révové:
Il est là, dans une allée, sur un poteau, à côté d'autres photos artistiques de l'Ile de France!
Le pendant belge de ma propre histoire: http://www.youtube.com/watch?v=bGmZVF8Xmmw&feature=youtu.be
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