Vous trouverez ici, les pensées et réflexions d'un simple quidam qui, sans prétendre rivaliser avec La Bruyère, avec Montaigne, avec Diderot, avec Chamfort ou La Rochefoucauld, tient quand même à faire entendre son chant solitaire et parfois désespéré! Mais toujours avec humour!
Comment pouvais-je deviner que le
simple fait de revoir ce film, « My Fair Lady » allait
être très dangereux pour ma santé sentimentale? Voilà ce que
c'est que de ne pas prendre de précautions suffisantes. J'étais là,
à « zapper » comme un malade sur la télé, à la
recherche de quelque chose d'intéressant à me mettre sous les yeux.
Il y a longtemps déjà que les concours de « brailleurs »
et « brailleuses » se prétendant chanteurs ne
m'intéressent plus. J'ai viré, depuis des années, de mon champ de
vision, par une prophylaxie sanitaire mentale, tout ce qui se
rapporte à une escroquerie morale qui ose s'appeler « télé-réalité »
où il n'y a plus un atome de cette réalité, mais où tout est
fabriqué pour les instincts les plus bas, où la vulgarité et la
bêtise sont justement les seules « réalités ».
Éliminées aussi, toutes les séries policières venues du nouveau
monde, parce que je suis un citoyen français et que je ne vis pas à
New-York, Los Angeles ou Miami. Une de temps en temps, j'aurai
toléré, mais « noyé » dedans, non merci ! C'est
alors que je tombe sur cette vieille « sucrerie », sur ce
vieux film kitsch qui ressemble à une grosse pâtisserie dont on
aurait oublié le goût depuis des années : « My Fair
Lady » ! Par une flemme autant physique qu'intellectuelle,
je me laisse emporter par cette histoire que je suis sensé connaître
par cœur. Mais c'est là que s'opère la magie intrinsèque à tout
chef-d’œuvre ; un renouveau éternel dans le bonheur qu'il
nous donne.
Il n'existe pas d'autre principe pour
les détecter. Donc, je revois aussi, par la même agréable occasion, et avec un grand plaisir, cet immense
acteur que j'ai toujours admiré : « Rex Harrisson »
Joseph L. Mankiewicz, ne peut pas
connaître toute l'étendue de son immense talent de comédien :
Ah, ce merveilleux « professeur
Higgins » dans « My Fair Lady » ! dont
l'humour tout britannique, dont le cynisme bien poli de la Grande
Bretagne, dont la perfidie amusée de cette Albion éternelle,
brillent dans un regard plein de malice, et suintent sur tout son
beau costume de tweed impeccable !
Un plaisir gourmand de chaque instant
du film. Mais le plus beau vient de notre charmante Audrey Hepburn.
Immédiatement, vous êtes prisonnier de son charme envoûtant. Vous
ne comprenez pas ce qui vous arrive, mais vous êtes fasciné par
cette petite brunette qui n'a pas les rondeurs pulpeuses d'une
Marilyn mais qui est infiniment plus attirante. Déjà, vous avez un
premier choc lors de « l'exercice » un tantinet pervers
que lui inflige Higgins en l'amenant à Ascott ! Sa beauté est
rayonnante. Elle est d'une élégance à couper le souffle (merci à
l'ami Hubert de Givenchy qui l'habilla toute sa vie). Alors, je dois aborder
maintenant, l'épisode le plus douloureux, le plus surprenant de
cette histoire. Je prends beaucoup de précaution, car je ne vais pas
être très fier de moi. Ma famille va peut-être me renier en lisant
ces lignes. Je vais abandonner toute fierté, toute pudeur.
Notre charmante héroïne s'apprête
pour le bal des «Ambassadeurs ». Elle est à la maison. La
scène débute par une discussion entre Higgins et son ami, au
rez-de-chaussée. Soudain, « Elle apparaît sur le palier dans
une robe magnifique de soie blanche qui habille son corps à la
perfection, dans un port altier digne d'une reine, avec le regard
profond, sérieux, mystérieux.
C'est alors que je suis saisie par une
émotion irrépressible qui me broie la gorge, et des larmes me
viennent aux yeux ! Je suis interdit, incapable de comprendre ce
qui m'arrive. J'ai honte de moi.Je me giflerais de colère et de
rage, mais je n'y peux rien. L'émotion est trop forte pour être
réprimée ou dominée.
Je vous avais prévenu que ce ne serait
pas beau à raconter ! Quel moment de faiblesse impardonnable !
C'est-y pas malheureux d'en arriver là !
Il paraît,.... je me suis laissé
dire, ...j'ai vu quelque chose dans ce sens dans la presse, comme
quoi, notre charmante Audrey serait redevenue « tendance » !
Et surtout auprès des petites filles ! Je boirai donc la honte
jusqu'à la lie. Moi, aussi émotif qu'une gamine ? Quelle
déchéance !
Malgré mon cynisme de façade
(j'espère que vous l'aurez compris!) je voue une admiration sans
bornes pour cette grande dame qui, non seulement, fût une grande
actrice mais surtout une femme admirable, simple et généreuse. Elle
a pourtant connu, la faim, la misère, la terreur des bombardements,
l'héroïsme de la résistance et la perte de proches pendant la
seconde guerre mondiale. La noblesse de son tempérament le doit-elle
aussi, au fait que sa maman était une authentique baronne
hollandaise ? « Bon sang » ne saurait jamais mentir.
Mais je ne retiendrai qu'une chose :
elle m'a fait pleurer comme une « gamine », et ça, je ne
lui pardonnerai jamais !
Il est une expression que je n'ose plus
écrire : « tout le monde connaît... » tant notre
culture fond comme une noisette de beurre dans une poêle à frire
mise sur le feu. Si j'ai donné un « millésime » à ce
pauvre Ulysse c'est pour faire référence à un dessin animé
franco-japonais : Ulysse 31 ! En espérant que cet
artifice branché, puisse attirer au moins une génération assez
récente de jeunes pour lesquels ce nom ne soit pas trop « inconnu ».
Donc, ce pauvre Ulysse, du moins celui d'Homère, s'en revenait chez
lui, après s'être occupé d'une sombre histoire de roi cocufié par
une belle gourgandine qui lui préféra un prince étranger déguisé
en berger. Les « feux de l'amour » à la sauce grecque,
en quelque sorte ! Mais il est toujours dangereux de vous mêler
de ce qui ne vous regarde pas ! Et notre pauvre marin allait en
savoir quelque chose, sur le chemin du retour. Bref ! Quasiment
à la fin de son voyage, il doit affronter un terrible danger :
Les Sirènes et leurs chants mélodieux. Il met de la cire dans les
oreilles de ses marins (l'ancêtre des boules Quiès!) et lui
s'attache au mat de son navire pour ne pas tomber dans les bras de
ces redoutables et mortelles « tentatrices » ! Car
on a oublié de vous préciser qu'elles sont un peu « cannibales »
sur les bords. Je sens un peu d'inquiétude chez mes lecteurs qui se
demandent bien où je veux en venir. Oh mais c'est très simple !
Les Sirènes sont de retour. Mais d'une manière très « branchée »,
très moderne, très « geek » comme disent les jeunes.
Elles envahissent nos courriers électroniques, nos « courriels »
pour rester français. C'est ainsi qu'ouvrant ma boite personnelle,
je tombe, tous les jours, sur des « invitations »
étranges du genre : « réponds-moi vite, j'ai quelque
chose pour toi, signé « Sandra ». ou alors « viens
vite découvrir les photos de clarasexy ! Il est bien entendu
que je ne connais aucune « Clara » par plus qu'aucune
« Sandra ». J'ai même reçu cette invitation
phénoménale :
« Pour une aventure sans
lendemain », accompagnée de la photo d'une créature de
« rêve » comme on écrit dans les romans à deux
balles ! Je vous dis qu'elles sont revenues, qu'elle sont
partout !
Bon ! A la place de cordages et de
cire, j'ai une petite flamme générée par mon logiciel
« anti-spam » qui les bouffe sans pitié, au fur et à
mesure de leur arrivée. J'ai à peine le temps de lire, ou plutôt
d'entendre leur « chant pervers » ! Mais quand
même ? Ça fout les jetons des créatures pareilles ! On a
beau dire, ce sacré Homère était quand même un visionnaire de
génie, pour avoir deviner, plus de vingt neuf siècle avant nous,
qu'on subirait encore ce fléau redoutable dans nos machines
prétendument « modernes » !
L'histoire de notre beau pays est
remplie de mystéres, de secrets insondables. Voilà qui
fait le charme éternel des vieilles sociétés occidentales comme la
nôtre. Grenier inépuisable pour des historiens de toutes
nationalités. Et le mystère des écrits de Molière en est un
fameux.
Je suis tombé, l'autre jour, sur une
émission absolument passionnante de Franck Ferrand sur France3 :« L'ombre d'un doute ». J'adore ce jeune historien. Déjà
parce qu'il a tout le talent du conteur. Sa voix est mélodieuse et
sa diction parfaite. Il remplacera un jour, notre « indestructible »
Pierre Bellemare, et surtout parce qu'il possède une immense culture et une passion
de l'histoire qu'il sait parfaitement nous transmettre. Donc le sujet
de cette émission était de savoir qui de Molière ou de Pierre
Corneille était l'auteur réel de ces pièces de théâtre,
monuments de la littérature française que sont « l 'avare »,
« Tartuffe », « l'école des femme" etc... !
Rassurez-vous, je ne vais pas me lancer
dans une longue exégèse et refaire l'émission. Je me contenterai
de vous mettre le lien des sites intéressants. Non ! Je vais
plutôt faire une petite ballade dans mes souvenirs et mes
réflexions. Comme dans tout sujet à polémiques, deux camps
s'affrontent farouchement ; il y a ceux qui croient dur comme
fer que Molière a réellement écrit ses pièces et ceux, plus
récents, qui pensent que Corneille en est le réel auteur.
Personnellement, je n'avais pas d'idées préconçues, ou plutôt...si! Ayant été
instruit depuis toujours dans la vénération scolaire classique, je
ne me posais même plus la question. Comme il y a toujours des
iconoclastes qui remettent toujours tout en question (et c'est très
bien ainsi!) la question est brutalement remontée des profondeurs de
l'histoire dans les années 80. Bref, voilà l'auteur du Cid propulsé
« nègre » de Molière ! Ah pour faire hurler dans
le « Lanterneau » littéraire, rien de tel !
Autant projeter un film porno devant une réunion épiscopale
d'évêques ! Pourtant, après avoir visionné l'émission, ce
qui m'a alors convaincu de la thèse de Corneille, écrivain des pièces, c'est l'analyse
scientifique faite par un logiciel informatique. Et comme je suis un ancien "informaticien", vous pensez bien que ce fut "pain béni" pour moi! Mais, hors du fait
scientifique et rationnel, c'est un argument de Franck Ferrand qui
m'a fait me remémorer un vieux souvenir de mon
adolescence. Nous apprenons donc, que Corneille, contrairement à sa
réputation d'écrivain très sérieux, dû au succès du Cid, avait
une passion non assouvie pour la comédie. Et c'est là que cela fait
« tilt » dans ma mémoire. J'ai eu l'immense privilège
d'assister à une représentation de « l'illusion comique »
de Corneille qui, comme son titre le montre expressément, est une
comédie ! Et où ça ? Dans le théâtre Firmin Gémier,
au palais de Chaillot, en 1965. C'est Georges Wilson (le papa de
Lambert) qui tenait le rôle de « Matamore » et qui en
était aussi le metteur en scène. C'est dans cette même salle que
je vis
« La folle de Chaillot » avec la grande,
l'inoubliable Edwige Feuillère de ce même TNP dirigé par Jean
Vilar (et pas Hervé le chanteur!) quelques années auparavant.
Donc, notre ami Corneille savait écrire, aimait lui aussi les
comédies. Indice très important qu'il faut garder à l'esprit,
comme un autre indice le fait que Molière est mort onze ans avant
Corneille ! Mais alors ? Si l'auteur de Cinna et de
Polyeucte est aussi celui du Bourgeois gentilhomme où a-t-il piqué
ces idées ?
Et c'est alors, en toute beauté que
survient un autre souvenir, mais « cinématographique »
celui-là !
J'espère que beaucoup d'entre-vous
sont allés voir le film de Laurent Tirard « Molière »
en 2007, avec une troupe d'acteurs fabuleux, comme Romain Duris,
Fabrice Lucchini etc... C'est un petit chef-d’œuvre
d'intelligence, de culture, d'esprit, et c'est joué à la
perfection. Et que raconte le film ?
Les aventures fort cocasses d'un jeune
Jean-Baptiste Poquelin qui n'est pas encore « Molière »
mais dont toutes les frasques et les aventures dans une maison
bourgeoise de province lui inspireront tous les sujets de ses pièces
à venir. Et c'est là qu'a germé dans mon « puissant
cerveau » une idée géniale que j'ose soumettre à la
connaissance publique. Et s'il ne s'agissait pas, tout simplement,
d'une « collaboration » étroite, assumée, secrète
entre un écrivain talentueux et un acteur, chef de troupe
charismatique connaissant toutes les ficelles de son métier? Voilà
qui réconcilierait les deux camps ! Molière fournissant la
« matière » guidant la mise en scène et les
personnages, et Corneille écrivant de son génie littéraire tous
les vers en alexandrin et les quelques textes en prose. Moi,
personnellement, j'y vois une synthèse parfaite, la résolution
complète du mystère, et sans que la gloire et la renommée de nos
deux grands génies en soient altérés le moins du monde, car je
continuerai à les aimer et les respecter tous les deux.
Documents annexes: la bande annonce du film "Molière" de Laurent Tirard et la scène du Cheval
Il est toujours dangereux, aventureux,
et mal vu d'être un pionnier dans n'importe quel domaine. Au mieux,
vous êtes regardé comme un joyeux farfelu dont la fréquentation
est à éviter.
Un jour, comme des millions de français
et de parisiens, je m'en vais arpenter les stands de la foire de
Paris, au printemps de l'année 1978. Je tombe en arrêt sur une
nouvelle invention, absolument fascinante ! Un engin qui a la
particularité d'enregistrer des émissions de télévision en direct
et de vous les restituer sur votre propre téléviseur ! Le
vendeur me dit que cela s'appelle un « magnétoscope ».
Oh la ! La ! J'en bave de bonheur et de curiosité.
Comme à l'époque je suis célibataire,
et que je n'ai pas encore de « ministre des finances »
pour me casser les …pieds, avec ce que je fais de mon argent, je
passe commande de cet engin hors de prix et rarissime à l'époque.
Ceci se passe au mois de mai 1978. Je suis obligé d'attendre le mois
de septembre suivant pour recevoir mon engin. C'est vous dire si
l'objet et précieux et déjà très convoité. Pour moi, c'est une
aubaine fantastique vu que je travaille la nuit et les week-end dans
un grand service informatique qui fonctionne 24h sur 24. C'est sans
compter sur la jalousie endémique de mes collègues qui, apprenant
la nouvelle, ont tous cette réflexion sublime et instinctive :
« Ah ben maintenant, tu vas pouvoir te passer des films
de cul » !
Authentique ! Moi, qui suis
toujours resté d'une niaiserie à faire peur, je n'y avait même pas
pensé une seconde ! Mais EUX, si ! Décidément, je dois
être un « martien » ! Ou on ne sort pas du même
moule ! Je n'ai pas écrit de la même « moule » !
Il faut faire attention quand on lit ! Ou on a décidément pas
les mêmes valeurs ! Bref ! Tout se passe bien jusqu'au
jour où je reçois un coup de fil d'un journaliste de VSD. Sur le
coup, je crois à une blague. Mais pas du tout !
Un beau jour, deux journalistes
débarquent dans mon petit studio d'Antony, dont un photographe, pour
m'interviewer. Moi qui suis d'un naturel bavard et disert, je ne me
fais pas prier pour leur vanter mon expérience télévisuelle. Je
crois, avec la naïveté du néophyte, que mes propos vont être
largement rapportés et exploités.Le photographe mitraille mon studio et les plumitifs se barrent au bout d'une bonne heure. J'attends donc, avec l'impatience que vous devinez, le numéro hebdomadaire
qui va exposer mon expérience. Ah je ne suis pas déçu ! Je
suis vert de rage ! Je ne reconnais aucun de mes propos, et pas une seule photo de moi!
Et au passage, je me fais traiter « d'intoxiqué » d'une
manière très « sournoise » sous forme d'une question
qui ne trompe personne ! Quoi faire ? Protester ?
Porter plainte ? Ils sont bien trop malins et protégés. Et
puis, au fond, je me fais la réflexion que tout ceci est bien
dérisoire et sans importance ! J'enterre ce pauvre journal au
fond d'une malle dans un grenier, et je l'oublie.
Ah les femmes et leur obsession du
rangement ! Voilà-t-y pas qu'elle m'exhume cette « relique »
en me demandant si je ne peux pas la mettre à la poubelle !
Sacrilège infâme ! Non mais ? Et quoi encore ? Car
même « insulté » c'est un « monument » de
ma vie journalistique ! Ah mais ! C'est ainsi que tous mes
souvenirs, avec ce pauvre magnétoscope me remontent à la mémoire.
Car ce que vous ignorez, c'est TOUT ce que j'ai fait par la suite,
avec cet engin révolutionnaire pour l'époque. Je me suis acheté
une caméra noir et blanc, avec une grosse alimentation. J'ai fait
avec des « reportages » sur la famille, les amis. Ce
pauvre engin a voyagé sur des centaines de kilomètres dans le
coffre de ma « 4L » sans broncher, sans une seule
défaillance, dans une valise métallique achetée à cet effet et
où il y DORT toujours! Et aventure suprême, ce pauvre magnétoscope
a fonctionné, en pleine rue, avec un groupe électrogène, pour
faire un reportage sur des secouristes de la Croix Rouge dont je
faisais partie. On est très loin des gadgets actuels qui sont grands
comme des cartes de visites et qui vous filment en « HD » !
Mais pour la postérité, et les petits enfants (si j'en ai un jour)
il est toujours bon de savoir par quelles étapes du progrès
technique nous sommes passés.
Pour vous prouver que tout ceci est
bien authentique et que je n'affabule pas, je vous mets à la suite
de mon récit les preuves photographiques ainsi que l'extrait de
l'article de VSD.
Au passage, je vous écrirais encore
que je me fous du chanteur « Beranger » dont j'ignore
encore toutes les « chansons » mais que je connais bien
Marcel L'Herbier ; un monsieur infiniment sympathique qui me fit
comprendre que le cinéma était un art merveilleux.
Mais les magnétoscopes ont disparu à
leur tour, comme les dinosaures. On ne lancera plus ce cri si cher à
Jean-Christophe Averty : « A vos cassettes » !
Bien que plusieurs centaines encombrent encore inutilement une partie
de mes placards !
Il est de bon ton de se lamenter de la
disparition d'espèces animales. Personne ne pleure sur la
disparition de machines qui nous ont pourtant rendu bien des services
et donner beaucoup de joies.
La
possession d'un magnétoscope conduit très vite à constituer des
collections de programmes enregistrés. Chez Gérard Gilbert,
célibataire, opérateur sur ordinateur à Orly-Ouest, le
magnétoscope trône sur un guéridon, tout près du fauteuil, à
porté de la main.
«
Vendredi dernier, dit-il, j'ai pu regarder dans la soirée quatre
émissions diffusées par les trois chaînes. J'ai vu, en
direct, la pièce de théâtre, Les
Amours noirs d'un homme blanc, J'ai
regardé ensuite, toujours en direct, à 23 heures, le reportage sur
le chanteur Béranger jusqu'à 23H55. Dans le même temps, j'avais
enregistré l'émission de FR3, Le
Nouveau Vendredi, de
20H30 à 21H30, puis l'émission d'Antenne 2, Apostrophes.
J'ai
regardé ces deux programmes après Béranger. J'aurais
très bien pu mettre aussi sur cassette Le
Ciné-Club mais
le film de Marcel L'Herbier, L'Inhumaine,
ne
m'intéressait pas. De toute façon il était déjà trois heures du
matin quand j'ai pu me coucher, ma « soirée images » terminée. »
\
Gérard Gilbert est-il un dingue
de télévision, un
intoxiqué?
Il proteste. « Je ne passe pas ma vie collé à mon petit écran.
Seulement mon emploi à Orly ne me permet pas des horaires réguliers.
Il en est de même pour mes camarades de travail. Alors, nous nous
organisons pour enregistrer ce qui nous intéresse, en particulier
les feuilletons dont nous ne ratons pas un épisode. »
Hier, j'ai eu le privilège, avec quelques
amis choristes de Moissy, d'assister à la représentation de
«ATTENTION, MAÎTRES CHANTEURS » au théâtre La Bruyère à Paris. Un pur moment de bonheur et de plaisir. Déjà, notre joie a
explosé à la vue d'un Jérôme en « gamin » bien sage,
avec son petit short, ses socquettes blanches et un « galurin »
que l'on ne porte plus depuis le début du vingtième siècle !
On ne le connaissait pas sous cet angle là ! Nous, ce serait
plutôt : « C'est moi le chef ! Et le chef à
toujours raison ! » quand il dirige notre chorale de
« brailleurs » et « brailleuses »
indisciplinés. Je ne sais pas si son autorité future va s'en
remettre ! Mais après tout ; c'est lui qui nous a invité !
En tous les cas, nous avons passé un moment d'une « grâce »
et d'une joie que l'on ne connaît que très rarement dans
l'existence ! Bravo les artistes ! Deux couples merveilleux
nous ont enchantés pendant tout le spectacle, sans un seul temps
mort, sans une fausse note, sans un relâchement de notre attention.
Et puis, nous faire participer à une sorte de « karaoké »
passionnant sur des airs que nous connaissons tous, quelle idée
géniale ! Mais je n'oublie surtout pas tout ce que cela
représente comme travail, comme labeur, comme répétition, comme
concentration, et tout ceci effacé par une facilité apparente, un
bonheur de jouer communicatif. Et quelles belles voix ! Car
j'allais oublié le talent, la grâce de nos chanteuses et de nos
chanteurs. Lorsque une belle soprano nous « balance »
l'air de « la reine de la nuit » de la « flûte
enchantée » de Mozart, on ne se rend pas assez compte du
cadeau merveilleux qu'elle nous fait ! Et que dire du « duo
des fleurs » de Delibes ? La liste serait trop longue de
tous les chefs-d’œuvre de notre répertoire nationale que nous avons
entendus. Je pense, pour ma part, en « pseudo » directeur
artistique que je ne suis pas, que ce spectacle se prête
parfaitement bien à des évolutions et à des transformations à
l'infini.
Autre passage émouvant qui m'a
particulièrement ému, c'est celui du chœur des « esclaves
de Nabucco » de Verdi. Je l'ai entendu, sur « youtube »
en italien, dans des circonstances plus dramatiques, à Rome, lors du
150 ième anniversaire de la création de l'oeuvre.
et suivi par notre hymne national, cela
donnait soudain un air de gravité, nullement déplacé en ces
temps « d'incertitudes ». Un grand « Merci »
encore pour l'intelligence et la sensibilité des créateurs de ce
spectacle.
Mais je ne veux pas vous quitter sur
cette note sérieuse car je veux montrer, moi aussi, que j'ai eu
droit aux « feux de la rampe » et que je connais les
coulisses du spectacle. C'est pourquoi, ayant retrouvé, avec
bonheur, une prestation musicale que je fis en 2007, en direct à la
télévision, (s'il vous plaît ), je vous livre mes
impressions de l'époque, avec quelques surprises « médiatiques » !
Texte écris en février 2007 à la suite de notre prestation lors de l'émission de TF1 consacrée à la sortie du film: "La môme" avec Marion Cotillard.
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La foule des cloches de TF1
Ah ! Ce qu’on « s’avait
bien marré » ! Une vraie folie ! D’ailleurs, je ne
sais toujours pas si je l’ai rêvé ou vécu !
Cela a commencé comme une blague !
Notre ténor de chef nous invitant à grossir les rangs des choristes
de TF1 pour une émission sur Edith Piaf !
Moi, qui déjà ne regarde plus jamais
TF1 ! Qui zappe immédiatement au son, ou à la moindre image de
« star académie », qui fuis comme la peste des émissions
« pipaules » du marchand de béton Bouygues, voilà-t-y
pas qu’on m’embauche comme « mercenaire vocal » chez
ceux qui veulent formater les cervelles, pour les faire bouffer chez
« Mac do » !
Totalement incongru, n’est-il pas ?
Voilà une parfaite démonstration de
la contradiction de l’âme humaine! Et dans toute sa splendeur !
Faut dire aussi qu'une copine du chœur, m’avait fortement soudoyé, « torturé
mentalement », et surtout culpabilisé, vu que si je ne venais
pas, il n’y aurait aucun représentant mâles de la chorale, et que
par conséquent, tous ceux-ci n’étaient que des sales
« dégonflés » ! Elle me l’a pas dit dans ces
termes, mais je sais entendre entre les phrases !
Bon ! Que faire ? Sinon
s’exécuter la « mort dans l’âme » et mettre ses
scrupules au fond de sa culotte !
Et puis, comme je suis un p’tit gars
toujours curieux de tout, je me suis dit que cela pouvait être une
expérience riche et pleines d’émotions !
Ben ! J’allais pas être déçu !
Ma Doué !
L’arrivée dans les studios de la
Plaine Saint Denis fût du gâteau !
Là, on nous file des bracelets en
plastique pour se les mettre autour des poignets. Comme les bébés
dans les maternités ! Si ! Si ! Je me souviens de
l’accouchement de mes deux « bambins », ils avaient le
même petit bracelet pour qu’on ne les perde pas !
malheureusement, on ne les a pas perdus ! Ils sont toujours là,
plus de vingt ans après!
Nous non plus, on ne nous a pas
perdu !
Après les vestiaires situés à
l’extérieur, et à cinquante de là (on se demande pourquoi ?)
on est arrivé dans le Saint des Saint ! LE
STUDIO ! « The big one ! »
Je vous dis pas le bordel de câbles et
de poutrelles d’acier, style échafaudage de chantier qu’il nous
a fallu côtoyer pour arriver enfin sur les lieux!
Par un tunnel de tissu d'un blanc
lumineux on atterrit enfin dans un immense hall, avec une débauche
de projecteurs et de lumière.
Et sur la scène, une petite bonne
femme, en pantalon gris, le regard triste et humide, répète sa
chanson; Marion Cotillard! Ouais! La vraie! Celle du film!
Même en faisant la tronche,
concentrée, elle arrive à être belle! C'est vous dire!
Ah! ça fait quand même un choc!
Surtout que sur ma droite apparaît, toujours en jeans et polo, un
homme à la peau très mate, au visage boursouflé que je reconnais à
peine pour être Jean-Pierre Foucault!
Après nous être installés sur les
gradins blancs, on a assisté à une partie des répétions!
C'est ainsi que l'on a vu arriver
Florent Pagny, avec sa barbichette, dans une tenue bizarre qui tenait à
la fois de la combinaison de motard, de celle du cosmonaute
endimanché, ou du pilote de chasse tombé de son avion! Gouailleur
et vanneur comme le bon titi parisien qu'il est resté:
A un moment, un des techniciens du
plateau, lui parle de « pluie de pétales »!
_Et tu voudrais pas plutôt une « pluie
de pétards » lui lance notre « rescapé du fisc »
décidément très en verve!
Vous voyez! C'était plutôt marrant!
Ensuite Michel Jonasz, (que l'on ne
présente plus!) est entré en « piste », et avec lequel
on a chanté « la foule »!
C'est alors qu'ont commencé les choses
sérieuses! On a répété avec « les grands »!
Je ne vous dis pas le nombre de
chorégraphies que l'on nous a fait essayer! Et le plus cocasse,
c'est que c'est encore une dernière qui a été mise en place pour le
direct!
Enfin, Flavie Flament est apparue en
compagnie de Jean-Pierre Foucault! Là aussi, le nombre de fois, où
ils se sont déplacés, est incroyable!
Mais le plus cocasse, le plus
incroyable, c'est le fameux prompteur! Un grand écran plasma placé
au fond du studio!
Et vous ne savez pas quoi, mes chers
amis! PAS UN SEUL de leur mot n'est spontané!
Même le « bonjour cher amis,
heureux de vous accueillir....gnagnagna.. » et ben c'est DÉJÀ ÉCRIT!
Alors là, je suis scié! Que même
pour des choses aussi banales et communes, ces messieurs dames aient
besoin d'un prompteur voilà qui me dépasse totalement!
J'imagine un amoureux transis en train
de faire une déclaration à sa Dulcinée, et planqué dans un coin,
un copain à lui déroulant un rouleau de papier où il serait
inscrit tous les mots tendres à dire à l'objet de sa passion!
Edmond Rostand l'avait déjà imaginé dans « Cyrano de
Bergerac »!
Malheureusement, à notre époque, nous
n'avons plus beaucoup de gens d'esprit, mais que des « Christian »
auxquels il faut souffler ou écrire le texte!
Oh! Je sens qu'il y en a qui vont avoir
mal à la tête!
Donc, je reviens à ma soirée!
Après nos répétions, nous sommes
allés nous restaurer dans une petite salle mise à notre disposition
où un buffet chaud et froid nous attendait!
Ensuite, peu de temps avant le début
de l'émission, aux vestiaires, on nous a distribué vite fait, nos
« gapettes » et nos gilets!
Alors vint le moment tant attendu! LE
DIRECT! Ah gla gla! Ça, c'était plutôt dans les cervelles, car côté
température c'était plus le Cameroun que la Sibérie!
On s'est installé sur le plateau avant
le début de l'émission! Et là, autre surprise! Déjà la foule
hurlante impressionne! Ça fait peur!
Il y en a partout! Je me demande
comment ils ont tous pu les caser! Il y en a même qui sont accoudés
sur la piste, au risque de se faire écraser les doigts! Ce que je
fais gentiment remarquer à une jeune donzelle à peine pubère!
Sûrement une fan de Chimène Badi! Ah je l'avais oubliée, celle-là!
Et puis il y a les « chauffeurs »!
Pas de bus, ni de taxi! Non, de foule! Et tout est bon pour faire
hurler le bon peuple! Grosses blagues en dessous de la ceinture,
provocations, ordres impératifs hurlés! Enfin bref, toute la
panoplie de la manip de foule! Ce ne sont plus des individus pensant
et raisonnables, mais qu'une seule et unique bête fauve que l'on
dompte à coups de « fouets sonores »!
Effrayant, vous dis-je!
Soudain, le compte à rebours se met en
place! On rigole plus, on regarde le chef de choeur et sa casquette!
Poum! Ça démarre! « Emportés
par la foule.... »! Les « vagues » ont du mal à se
mettre en place,! La houle fait bien quelques clapotis discordants,
mais cela vient tout doucement! Michel Jonasz et Chimène Badi sont à la manœuvre! Hélas! J'ai perdu la vidéo de "la foule"! Mais si je la retrouve, je vous la remettrai!
Notre chef nous rythme bien nos « Ah!
Ah! » Tout se passe bien! Mais j'ai quand même un affreux
doute, car je suis un tantinet parano! Je me demande si les
ingénieurs du son ne retravaillent pas à notre insu, notre belle
prestation, pour faire croire que nous chantons bien!
A notre époque de simulation, de
technique d'effets spéciaux, qui permettent toutes les
« tricheries », et tous tours de passe-passe dans tous
les domaines, plus rien, mais alors là, plus rien ne peut me
surprendre!
C'est pas grave, même si on est là
pour le décor et l'image, on se marre bien!
La chanson terminée, on s'éclipse
vite fait, on refait, en se « recaillant les meules » le
parcours jusqu'au vestiaires!Au passage, j'entends Jean-Pierre Foucault féliciter Chimène qui est venue malgré une entorse et m'apercevoir, en entendant l'animateur, que Jean-Pierre, Michel et moi nous sommes nés la même année! Je ne vous dirais pas laquelle; cela ne vous regarde pas! Mais c'était un très bon cru pour le vin, parait-il!
C'est alors que ces dames revêtent
leur belle aube de satin blanc! Nous, les mecs, à part quelques
piégés en aube, nous avons droit à la robe de bure des moines!
Paraît que je faisais plus vrai que
nature! Et ne me dîtes pas pourquoi, sinon, je vais me fâcher!
Nous sommes revenus pour notre deuxième
et dernière prestation!
« Les trois cloches »! Ce
soir, on peut même dire, qu'il y en avait tout un troupeau!
C'est avec notre très gentille Tina
Arena que nous les avons chanter!
Mais alors là, les enfants! Le choc!
THE choc!
Car l'après-midi, lors des répétition,
nous avions vu, une petite jeune femme, toute mince, en jean bien sûr
(c'est l'uniforme des VIP au boulot!) pas maquillée, les cheveux
courts!
Et là! Hou! Une belle jeune femme
brune, belle comme un coeur!
A part le fait qu'elle chante
divinement bien, qu'elle est australienne (c'est pas de sa faute!),
elle a été adorable et sympa avec nous! Souriante et pas bégueule!
Ça repose!
Une autre petite charmante et
simplissime nous est apparue soudainement, en descendant les
escaliers; Clotilde Coureau! La femme du Prince! Et ben! Pas du tout
« princesse »!
Ou plutôt si! Elle nous a fait un
charmant sourire, et prodigué des encouragements sympathiques, comme
quoi, cela allait bien se passer! C'était adorable comme tout! Et
elle n'était même pas payée pour nous le dire! Etonnant, non?
Donc, on s'est installé vite fait sur
la scène, en se croisant dans un ballet bien ordonné. On s'est mis
en place, et on a chanté! Nous aussi, on avait notre prompteur! Ah
mais!
Mais la plupart du temps cela
consistait à faire la bouche en cul de poule et faire des « hou!
Hou! »
Vachement duraille! Même que pendant
la répète, concentré sur le...jeans de Tina, j'avais oublié mon
« texte », ce qui me valu des « gros yeux »
de la part de Jean-Marie Leau, notre chef de choeur! Je suis d'une
distraction!
Enfin, on s'en est bien tiré tout de
même!
Je vous dis pas comment cela a dû
papoter ferme, autour des machines à café, ce matin!
Ah! La! La! J'aurai bien voulu être
une petite souris pour entendre toutes ces confidences!
Quelle belle aventure tout de même!
Une seule petite restriction; la
production de TF1 sont bien des « rats »! Pas un seul
petit cadeau, une marque d'intérêt, une place de cinoche, un petit
gadget souvenir! Rien!
Ont-ils peut-être considéré que
l'immense honneur qu'ils nous faisaient de participer à cette
émission valait largement le travail bénévole offert?
C'est bien fait pour notre pomme! Comme
toujours, on nous a eu par la vanité!
Mais je m'en fous allègrement! Je me
suis bien amusé avec mes petites copines de la chorale, j'ai passé
un très bon moment! Je suis très heureux! Et ça vaut bien toutes
les rétributions du monde!
Il n'est pas courant, et pour tout
dire, assez original, de se retrouver dans les immenses allées du
parc de Versailles par un après-midi froid, humide et brumeux d'un
lundi du mois de novembre. Pour ajouter à l'incongruité de la
chose, tout est fermé pour la visite du célèbre château. Le ciel
est bas, quasiment menaçant, sombre comme une fin de journée, et
pourtant, il est à peine plus de quatorze heures. Il faut vraiment
que je n'ai eu rien d'autre à faire pour me retrouver là !
Alors me vient l'idée d'aller me promener à pieds, du côté de
Trianon, pour visiter le « petit » et le « grand ».
Je descends une grande avenue bordée
de haies et d'arbres qui commencent à se dépouiller sérieusement.
C'est alors que je constate cette chose un peu angoissante ; je
suis désespérément seul ! Pas une âme qui vive à l'horizon
cotonneux et flou. Je longe ensuite quelque chose qui me fascine par
sa bizarrerie totale : un immense pâturage où paissent des
moutons. Des chevaux dorment sous un bosquet d'arbres. C'est un
paysage bucolique et champêtre comme on en voit des centaines dans
la campagne française, mais que je ne m'attendais pas à rencontrer
en plein parc de Versailles. Au loin, j'aperçois enfin le grand
Trianon. Et là, dans ma caboche, il se produit un phénomène
angoissant dû à cette atmosphère irréelle et décalée ; je
me souviens de l'histoire de ces deux anglaises et du fantôme
de Marie-Antoinette. Ah ! Je sens que je vais en amuser plus
d'un !
Pourtant ce récit est authentique même
si les conclusions « surnaturelles » sont laissées à la
discrétion des opinions de tout un chacun. Comme je suis un peu
flemmard, je vous donne en copie le récit qui en a été fait
sur wikipédia :
Venue à Paris proposer à Eleanor
Jourdain de devenir sa seconde, Anne Moberly profite de son bref
séjour pour visiter Versailles avec elle. Nous sommes le 10 août
1901, il fait chaud et orageux. Elles se perdent en cherchant le
Petit Trianon et commencent à se sentir oppressées, mais aucune ne
fait part de son sentiment à sa compagne. Elles aperçoivent sur le
bord du chemin deux hommes portant un long manteau et un tricorne,
bêches à la main, qui leur indiquent le chemin ; des jardiniers,
pensent-elles. Arrivées près d’un cottage, Eleanor Jourdain
remarque à l’intérieur une petite fille d’environ 12 à 13 ans
et une femme ; toutes deux portent un costume suranné. Enfin, elles
arrivent à un pavillon chinois qu’elles prennent pour le Temple de
l’Amour. L’atmosphère devient de plus en plus pénible. Annie,
en particulier, se sent prise d’angoisse lorsqu’un homme assis au
pied du pavillon tourne vers elle un visage menaçant et vérolé.
C’est alors qu’un autre homme, grand et beau, cheveux bouclés
sous un chapeau à larges bords, passe en coup de vent enveloppé
dans une cape noire ; il s’arrête et leur sert un laïus dont
elles ne comprennent qu’une chose : il faut tourner à droite. Les
visiteuses arrivent près d’une petite maison aux volets clos. Sur
la pelouse, Annie voit une femme en train de dessiner portant une
robe de style particulier, un fichu vert et un chapeau blanc ; la
femme lève la tête et de nouveau Annie ressent une impression
désagréable. Les deux femmes arrivent à la hauteur de la maison
suivante. Une porte s'ouvre, en sort un jeune homme qui leur donne
l’impression d’être un serviteur. Elles veulent s’excuser,
pensant être sur une propriété privée, mais l’homme les mène
jusqu’au Trianon proche où elles sont brusquement environnées par
une noce.
L’hypothèse paranormale
Quelques jours plus tard, Mlle
Moberly, toujours en proie à l’impression d’angoisse et
d’irréalité de Versailles, en fait part à Mlle Jourdain en lui
demandant si elle n’a pas l’impression que les lieux sont, en
quelque sorte, « hantés ». Eleanor confirme son impression de
malaise lors de la visite. Elles s’interrogent alors sur la cape
portée bizarrement par l’homme aux cheveux bouclés en ce jour de
grande chaleur ; son attitude, son air amusé leur semblent
maintenant étranges et non-naturels. Mais c’est seulement en
novembre, lorsque Eleanor Jourdain se rend à Oxford où Annie a
depuis trois mois repris ses fonctions de directrice, qu’elles
discutent plus longuement de leur expérience. Le fait que seule
Eleanor ait vu la femme et la petite fille et que seule Annie ait vu
la dessinatrice les trouble. Mlle Moberly, justement, a vu un
portrait de Marie Antoinette par Wertmüller ; la reine lui a paru
étrangement ressemblante, pour le visage et les vêtements, à la
femme de la pelouse. Elle se renseigne auprès d’une Française qui
confirme que des rumeurs courent depuis longtemps sur la présence du
fantôme de Marie-Antoinette à Versailles.
Mlle Jourdain retourne seule à
Versailles en 1902. Les lieux lui semblent différent; elle apprend
que Marie-Antoinette se trouvait au Petit Trianon le 5 octobre 1789
lorsqu’on lui annonça la marche du peuple vers Versailles. Le 2
janvier, elle a encore des perceptions étranges, dont celle d’une
musique qu’elle essaie de se remémorer pour la faire identifier.
On lui assure qu’il s’agit d’un style des années 1780. Elles
visitent encore une fois la zone du Petit Trianon en 1904. Au cours
de leurs recherches, elles pensent se rappeler la présence d’une
charrue qui n’existait pas en 1901, de même qu’un pont qu’elles
avaient franchi et qui a disparu ; elles découvrent que les «
jardiniers » portaient un costume similaire à celui des gardes
suisses de la reine et que la porte d’où est sorti le serviteur
est condamnée depuis longtemps ; elles identifient l’homme au
visage vérolé comme étant le comte de Vaudreuil.
Voilà ! Voilà ! Si vous
voulez plus de détails, faites comme moi sur « Google » !
Vous tapez « Versailles deux anglaises » et vous pourrez
partir à l'aventure !
Quant à moi, sans le savoir,
j'empruntais le chemin des deux anglaises vers le « petit
hameaux de la Reine ». Et puis soudain, j'y renonçais. Quoi la
trouille ? Pas du tout ! Il faisait de plus en plus sombre
et j'avais du chemin à faire pour revenir à la....civilisation.
Remarquez bien qu'elle n'était pas
loin ! Vu le bruit de la circulation
« tomobilesque »
que j'entendais en fond sonore ! Autre nuisance sonore
insupportable ; des coups de feux, de pistolets, de fusils,
de
pétoires, etc ! Je ne sais pas quels sont les abrutis qui ont
eu l'idée saugrenue de mettre un champs de tirs à côté de notre
magnifique monuments national, mais je ne les félicite pas !
S'agirait-il encore de petits calibres, mais non ! Je vous jure
bien que les pétarades que l'on entend, c'est du lourd !
A faire fuir tous les fantômes de la
terre !
Pour revenir à mes deux anglaises, je
crois aussi que Pierre Bellemare en avait fait un récit.
Et on pourrait épiloguer longtemps
là-dessus, car si l'on veut pousser un peu plus loin la chose, le
grand Albert Einstein lui-même en a parlé. D'ailleurs on
sait, par la théorie de la relativité que l'espace « temps »
est la quatrième dimension de notre univers. Et que le temps ne se
déroule pas de la même façon pour deux personnes en mouvement
l'une par rapport à l'autre ! C'est à dire que l'on pourrait
plonger dans le passé, comme dans l'avenir ! A vous donner le
tournis !
Mais revenons sur terre ! J'adore
le merveilleux monde de Versailles ! Oui, car il est un monde à
lui tout seul. Merci mille fois Ô mon grand Roi, Louis le
quatorzième, de nous avoir donné ce coin de paradis, ce
chef-d’œuvre absolu que le monde entier nous envie. C'est ton
fantôme que j'aurais bien aimé rencontrer dans une de ces allées !
L’écoute des informations, le matin, sur notre radioréveil,
au sortir des bras de cette bienfaitrice et parfois sensuelle Morphée, est un
réservoir inépuisable de stupidités en tous genres, se déversant dans nos
esgourdes à peine réveillées.
Est-ce le fait que notre cervelle reposée soit plus apte à
décoder les imbécillités dont nous sommes abreuvés quotidiennement ? Allez
savoir ?
Donc, ce matin, j’entends le « bavasseux » de
service nous sortir cette phrase « impayable » :
« Le commerçant a été tué de plusieurs coups de
couteaux lors d’un hold-upqui c’est mal déroulé !
Voilà ! Pour sûr, qu’il s’est « mal déroulé »
ce hold-up ! Parce qu’il faut préciser maintenant qu’il y a des « hold-up » qui se passent « très bien » ! Si !
Si !
Le malfrat entre dans le commerce, salue respectueusement la
clientèle, se présente gentiment à la caisse, et exige, toujours en termes
polis qu’on lui refile la monnaie, les talbins ! Une fois son sac rempli
de biffetons, il remercie le commerçant de son amabilité, et sort sans se
presser, sans oublier de remercier son
« bienfaiteur » de ses
largesses.
Il y a aussi, le hold-up qui se passe « un peu moins
bien », c'est-à-dire que le malfrat est vulgaire et mal élevé. Il entre
sans frapper et sans se présenter. Il sort des grossièretés inracontables pour
de chastes oreilles. Il est d’une impolitesse scandaleuse ! Il sort
précipitamment, sans même dire « au revoir » ! On peut dire que
ce hold-up se passe « encore à peu près bien » mais c’est limite.
Donc, nous en arrivons à cette conclusion imparable :
Il n’y a que lorsque qu’un commerçant se fait tuer par un malfrat que l’on peut
dire qu’un hold-up s’est mal déroulé !
On ne remerciera jamais assez nos valeureux et très subtiles
journalistes de nous apprendre, tous les jours, des choses
« formidables » !