Hier, j'ai eu le privilège, avec quelques
amis choristes de Moissy, d'assister à la représentation de
«ATTENTION, MAÎTRES CHANTEURS » au théâtre La Bruyère à Paris. Un pur moment de bonheur et de plaisir. Déjà, notre joie a
explosé à la vue d'un Jérôme en « gamin » bien sage,
avec son petit short, ses socquettes blanches et un « galurin »
que l'on ne porte plus depuis le début du vingtième siècle !
On ne le connaissait pas sous cet angle là ! Nous, ce serait
plutôt : « C'est moi le chef ! Et le chef à
toujours raison ! » quand il dirige notre chorale de
« brailleurs » et « brailleuses »
indisciplinés. Je ne sais pas si son autorité future va s'en
remettre ! Mais après tout ; c'est lui qui nous a invité !
En tous les cas, nous avons passé un moment d'une « grâce »
et d'une joie que l'on ne connaît que très rarement dans
l'existence ! Bravo les artistes ! Deux couples merveilleux
nous ont enchantés pendant tout le spectacle, sans un seul temps
mort, sans une fausse note, sans un relâchement de notre attention.
Et puis, nous faire participer à une sorte de « karaoké »
passionnant sur des airs que nous connaissons tous, quelle idée
géniale ! Mais je n'oublie surtout pas tout ce que cela
représente comme travail, comme labeur, comme répétition, comme
concentration, et tout ceci effacé par une facilité apparente, un
bonheur de jouer communicatif. Et quelles belles voix ! Car
j'allais oublié le talent, la grâce de nos chanteuses et de nos
chanteurs. Lorsque une belle soprano nous « balance »
l'air de « la reine de la nuit » de la « flûte
enchantée » de Mozart, on ne se rend pas assez compte du
cadeau merveilleux qu'elle nous fait ! Et que dire du « duo
des fleurs » de Delibes ? La liste serait trop longue de
tous les chefs-d’œuvre de notre répertoire nationale que nous avons
entendus. Je pense, pour ma part, en « pseudo » directeur
artistique que je ne suis pas, que ce spectacle se prête
parfaitement bien à des évolutions et à des transformations à
l'infini.
Autre passage émouvant qui m'a
particulièrement ému, c'est celui du chœur des « esclaves
de Nabucco » de Verdi. Je l'ai entendu, sur « youtube »
en italien, dans des circonstances plus dramatiques, à Rome, lors du
150 ième anniversaire de la création de l'oeuvre.
et suivi par notre hymne national, cela
donnait soudain un air de gravité, nullement déplacé en ces
temps « d'incertitudes ». Un grand « Merci »
encore pour l'intelligence et la sensibilité des créateurs de ce
spectacle.
Mais je ne veux pas vous quitter sur
cette note sérieuse car je veux montrer, moi aussi, que j'ai eu
droit aux « feux de la rampe » et que je connais les
coulisses du spectacle. C'est pourquoi, ayant retrouvé, avec
bonheur, une prestation musicale que je fis en 2007, en direct à la
télévision, (s'il vous plaît ), je vous livre mes
impressions de l'époque, avec quelques surprises « médiatiques » !
Extrait sur TF1 du spectacle
Texte écris en février 2007 à la suite de notre prestation lors de l'émission de TF1 consacrée à la sortie du film: "La môme" avec Marion Cotillard.
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La foule des cloches de TF1
Ah ! Ce qu’on « s’avait
bien marré » ! Une vraie folie ! D’ailleurs, je ne
sais toujours pas si je l’ai rêvé ou vécu !
Cela a commencé comme une blague !
Notre ténor de chef nous invitant à grossir les rangs des choristes
de TF1 pour une émission sur Edith Piaf !
Moi, qui déjà ne regarde plus jamais
TF1 ! Qui zappe immédiatement au son, ou à la moindre image de
« star académie », qui fuis comme la peste des émissions
« pipaules » du marchand de béton Bouygues, voilà-t-y
pas qu’on m’embauche comme « mercenaire vocal » chez
ceux qui veulent formater les cervelles, pour les faire bouffer chez
« Mac do » !
Totalement incongru, n’est-il pas ?
Voilà une parfaite démonstration de
la contradiction de l’âme humaine! Et dans toute sa splendeur !
Faut dire aussi qu'une copine du chœur, m’avait fortement soudoyé, « torturé
mentalement », et surtout culpabilisé, vu que si je ne venais
pas, il n’y aurait aucun représentant mâles de la chorale, et que
par conséquent, tous ceux-ci n’étaient que des sales
« dégonflés » ! Elle me l’a pas dit dans ces
termes, mais je sais entendre entre les phrases !
Bon ! Que faire ? Sinon
s’exécuter la « mort dans l’âme » et mettre ses
scrupules au fond de sa culotte !
Et puis, comme je suis un p’tit gars
toujours curieux de tout, je me suis dit que cela pouvait être une
expérience riche et pleines d’émotions !
Ben ! J’allais pas être déçu !
Ma Doué !
L’arrivée dans les studios de la
Plaine Saint Denis fût du gâteau !
Là, on nous file des bracelets en
plastique pour se les mettre autour des poignets. Comme les bébés
dans les maternités ! Si ! Si ! Je me souviens de
l’accouchement de mes deux « bambins », ils avaient le
même petit bracelet pour qu’on ne les perde pas !
malheureusement, on ne les a pas perdus ! Ils sont toujours là,
plus de vingt ans après!
Nous non plus, on ne nous a pas
perdu !
Après les vestiaires situés à
l’extérieur, et à cinquante de là (on se demande pourquoi ?)
on est arrivé dans le Saint des Saint ! LE
STUDIO ! « The big one ! »
Je vous dis pas le bordel de câbles et
de poutrelles d’acier, style échafaudage de chantier qu’il nous
a fallu côtoyer pour arriver enfin sur les lieux!
Par un tunnel de tissu d'un blanc
lumineux on atterrit enfin dans un immense hall, avec une débauche
de projecteurs et de lumière.
Et sur la scène, une petite bonne
femme, en pantalon gris, le regard triste et humide, répète sa
chanson; Marion Cotillard! Ouais! La vraie! Celle du film!
Même en faisant la tronche,
concentrée, elle arrive à être belle! C'est vous dire!
Ah! ça fait quand même un choc!
Surtout que sur ma droite apparaît, toujours en jeans et polo, un
homme à la peau très mate, au visage boursouflé que je reconnais à
peine pour être Jean-Pierre Foucault!
Après nous être installés sur les
gradins blancs, on a assisté à une partie des répétions!
C'est ainsi que l'on a vu arriver
Florent Pagny, avec sa barbichette, dans une tenue bizarre qui tenait à
la fois de la combinaison de motard, de celle du cosmonaute
endimanché, ou du pilote de chasse tombé de son avion! Gouailleur
et vanneur comme le bon titi parisien qu'il est resté:
A un moment, un des techniciens du
plateau, lui parle de « pluie de pétales »!
_Et tu voudrais pas plutôt une « pluie
de pétards » lui lance notre « rescapé du fisc »
décidément très en verve!
Vous voyez! C'était plutôt marrant!
Ensuite Michel Jonasz, (que l'on ne
présente plus!) est entré en « piste », et avec lequel
on a chanté « la foule »!
C'est alors qu'ont commencé les choses
sérieuses! On a répété avec « les grands »!
Je ne vous dis pas le nombre de
chorégraphies que l'on nous a fait essayer! Et le plus cocasse,
c'est que c'est encore une dernière qui a été mise en place pour le
direct!
Enfin, Flavie Flament est apparue en
compagnie de Jean-Pierre Foucault! Là aussi, le nombre de fois, où
ils se sont déplacés, est incroyable!
Mais le plus cocasse, le plus
incroyable, c'est le fameux prompteur! Un grand écran plasma placé
au fond du studio!
Et vous ne savez pas quoi, mes chers
amis! PAS UN SEUL de leur mot n'est spontané!
Même le « bonjour cher amis,
heureux de vous accueillir....gnagnagna.. » et ben c'est DÉJÀ ÉCRIT!
Alors là, je suis scié! Que même
pour des choses aussi banales et communes, ces messieurs dames aient
besoin d'un prompteur voilà qui me dépasse totalement!
J'imagine un amoureux transis en train
de faire une déclaration à sa Dulcinée, et planqué dans un coin,
un copain à lui déroulant un rouleau de papier où il serait
inscrit tous les mots tendres à dire à l'objet de sa passion!
Edmond Rostand l'avait déjà imaginé dans « Cyrano de
Bergerac »!
Malheureusement, à notre époque, nous
n'avons plus beaucoup de gens d'esprit, mais que des « Christian »
auxquels il faut souffler ou écrire le texte!
Oh! Je sens qu'il y en a qui vont avoir
mal à la tête!
Donc, je reviens à ma soirée!
Après nos répétions, nous sommes
allés nous restaurer dans une petite salle mise à notre disposition
où un buffet chaud et froid nous attendait!
Ensuite, peu de temps avant le début
de l'émission, aux vestiaires, on nous a distribué vite fait, nos
« gapettes » et nos gilets!
Alors vint le moment tant attendu! LE
DIRECT! Ah gla gla! Ça, c'était plutôt dans les cervelles, car côté
température c'était plus le Cameroun que la Sibérie!
On s'est installé sur le plateau avant
le début de l'émission! Et là, autre surprise! Déjà la foule
hurlante impressionne! Ça fait peur!
Il y en a partout! Je me demande
comment ils ont tous pu les caser! Il y en a même qui sont accoudés
sur la piste, au risque de se faire écraser les doigts! Ce que je
fais gentiment remarquer à une jeune donzelle à peine pubère!
Sûrement une fan de Chimène Badi! Ah je l'avais oubliée, celle-là!
Et puis il y a les « chauffeurs »!
Pas de bus, ni de taxi! Non, de foule! Et tout est bon pour faire
hurler le bon peuple! Grosses blagues en dessous de la ceinture,
provocations, ordres impératifs hurlés! Enfin bref, toute la
panoplie de la manip de foule! Ce ne sont plus des individus pensant
et raisonnables, mais qu'une seule et unique bête fauve que l'on
dompte à coups de « fouets sonores »!
Effrayant, vous dis-je!
Soudain, le compte à rebours se met en
place! On rigole plus, on regarde le chef de choeur et sa casquette!
Poum! Ça démarre! « Emportés
par la foule.... »! Les « vagues » ont du mal à se
mettre en place,! La houle fait bien quelques clapotis discordants,
mais cela vient tout doucement! Michel Jonasz et Chimène Badi sont à la manœuvre! Hélas! J'ai perdu la vidéo de "la foule"! Mais si je la retrouve, je vous la remettrai!
Notre chef nous rythme bien nos « Ah!
Ah! » Tout se passe bien! Mais j'ai quand même un affreux
doute, car je suis un tantinet parano! Je me demande si les
ingénieurs du son ne retravaillent pas à notre insu, notre belle
prestation, pour faire croire que nous chantons bien!
A notre époque de simulation, de
technique d'effets spéciaux, qui permettent toutes les
« tricheries », et tous tours de passe-passe dans tous
les domaines, plus rien, mais alors là, plus rien ne peut me
surprendre!
C'est pas grave, même si on est là
pour le décor et l'image, on se marre bien!
La chanson terminée, on s'éclipse
vite fait, on refait, en se « recaillant les meules » le
parcours jusqu'au vestiaires!Au passage, j'entends Jean-Pierre Foucault féliciter Chimène qui est venue malgré une entorse et m'apercevoir, en entendant l'animateur, que Jean-Pierre, Michel et moi nous sommes nés la même année! Je ne vous dirais pas laquelle; cela ne vous regarde pas! Mais c'était un très bon cru pour le vin, parait-il!
C'est alors que ces dames revêtent
leur belle aube de satin blanc! Nous, les mecs, à part quelques
piégés en aube, nous avons droit à la robe de bure des moines!
Paraît que je faisais plus vrai que
nature! Et ne me dîtes pas pourquoi, sinon, je vais me fâcher!
Nous sommes revenus pour notre deuxième
et dernière prestation!
« Les trois cloches »! Ce
soir, on peut même dire, qu'il y en avait tout un troupeau!
C'est avec notre très gentille Tina
Arena que nous les avons chanter!
Mais alors là, les enfants! Le choc!
THE choc!
Car l'après-midi, lors des répétition,
nous avions vu, une petite jeune femme, toute mince, en jean bien sûr
(c'est l'uniforme des VIP au boulot!) pas maquillée, les cheveux
courts!
Et là! Hou! Une belle jeune femme
brune, belle comme un coeur!
Une autre petite charmante et
simplissime nous est apparue soudainement, en descendant les
escaliers; Clotilde Coureau! La femme du Prince! Et ben! Pas du tout
« princesse »!
Ou plutôt si! Elle nous a fait un
charmant sourire, et prodigué des encouragements sympathiques, comme
quoi, cela allait bien se passer! C'était adorable comme tout! Et
elle n'était même pas payée pour nous le dire! Etonnant, non?
Donc, on s'est installé vite fait sur
la scène, en se croisant dans un ballet bien ordonné. On s'est mis
en place, et on a chanté! Nous aussi, on avait notre prompteur! Ah
mais!
Mais la plupart du temps cela
consistait à faire la bouche en cul de poule et faire des « hou!
Hou! »
Vachement duraille! Même que pendant
la répète, concentré sur le...jeans de Tina, j'avais oublié mon
« texte », ce qui me valu des « gros yeux »
de la part de Jean-Marie Leau, notre chef de choeur! Je suis d'une
distraction!
Enfin, on s'en est bien tiré tout de
même!
Je vous dis pas comment cela a dû
papoter ferme, autour des machines à café, ce matin!
Ah! La! La! J'aurai bien voulu être
une petite souris pour entendre toutes ces confidences!
Quelle belle aventure tout de même!
Une seule petite restriction; la
production de TF1 sont bien des « rats »! Pas un seul
petit cadeau, une marque d'intérêt, une place de cinoche, un petit
gadget souvenir! Rien!
Ont-ils peut-être considéré que
l'immense honneur qu'ils nous faisaient de participer à cette
émission valait largement le travail bénévole offert?
C'est bien fait pour notre pomme! Comme
toujours, on nous a eu par la vanité!
Mais je m'en fous allègrement! Je me
suis bien amusé avec mes petites copines de la chorale, j'ai passé
un très bon moment! Je suis très heureux! Et ça vaut bien toutes
les rétributions du monde!
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