vendredi 7 mars 2008

« Mister Ed » Mon bon samaritain (2)

J’entrais donc, dans ce « monument » aseptisé, cossu, confortable et agréable ! La maîtresse de maison me fit, bien sûr, les « honneurs de la maison », comme on dit dans les romans à deux euros !
Si les maisons américaines sont en bois, aussi fragiles que des boites d’allumettes, par contre, elles sont grandes !
C’est ce que je constatais tout de suite ! Même les plus modestes !
Mais le morceau de « choix », c’était la cuisine !
Véritable « salle d’opération » où tout brillait à vous en faire mal aux yeux !
On n’aurait même pas eu le courage d’ouvrir une boite de sardines, tant on aurait eu peur de salir ce bijou de propreté !

C’est ici, que je retrouvais Cindy ! (Maintenant que je connais le sketch de cet « ignoble » Dany Boon, je ne peux pas écrire le prénom de cette pauvre enfant sans être ridiculement gêné !) L’opération qu’elle était en train d’entreprendre, cadrait parfaitement bien avec le décor de laboratoire qui m’environnait. Figurez-vous qu’elle venait de se servir un verre de lait. Opération banale, me direz-vous ? Attendez la suite !
Elle sortit alors, d’une étagère, un petit présentoir en bois, dans lequel se trouvaient alignés, de minuscules « tubes à essai » remplis chacun d’un liquide d’une couleur différente.
Mais quelles couleurs ! Hou ! Cela allait du bleu turquoise, au rose pâle, en passant par un jaune canari ! Après plusieurs secondes de réflexion, elle opta enfin pour un bleu tendre. Elle le versa dans son verre de lait qui prit ainsi cette belle couleur !
Tout à fait naturel pour du lait !
Car je devais apprendre une grande règle de l’art culinaire amerloque ; c’est que le goût des choses, ils s’en tapent !
Mais ce qu’il faut surtout ; c’est que ce soit « beau » !
Nos « ignobles » tripes à la mode de Caen, nos boudins noirs « monstrueux » leur font peur !
Mais une belle gelée transparente bleu cobalt, ça, cela les ravit !
Le choc des cultures, qu’on vous dit !
La journée se déroula sans problème majeur, à part le passage impromptu d’un agent du FBI ! Ouais ! Car ma charmante cousine avait signalé la disparition d’un dangereux « terroriste » aux autorités compétentes !
Et celui-ci était activement recherché avant qu’il ne puisse commettre ces « ignobles » forfaits ! Mais le fonctionnaire ne devait pas être très « zélé » car il n’a même pas cherché à me voir, ni moi, ni mon passeport ! Il s’est contenté d’une conversation avec ma généreuse hôtesse.
Pas besoin de vous faire un dessin ! Les mœurs policières ont rudement changé depuis !
« Dont worry ! My dear Djirâârde! It’s only the FBI »
Oui! C’est vrai ça! Pas de panique ! C’était juste le FBI !

A la nuit tombée, je fis enfin la connaissance du mystérieux « Mister Ed »!
Car toute la journée, ma porteuse de choucroute blonde n’arrêtait pas de mentionner ce curieux personnage !
Elle m’aurait parlé de son « husband », et malgré mes six longues années d’anglais scolaire totalement inutiles, j’aurais fini par comprendre !
Mais un certain « Mister Ed » ?
C’est alors qu’il apparut dans l’encadrement de la porte !
Il me fixa de sa bouille ronde et de ses grands yeux « bleu profond », et avec un sourire charmant et joyeux, en me pointant le ventre de son indexe, me sortit cette phrase rituelle que je devais entendre tous les jours :
« One day more, one dollar more » !
Comme première prise de contact, c’était plutôt saugrenu ! Surtout qu’il passa à côté de moi, indifférent pour aller s’asseoir dans le canapé du salon. Là, il se servit aussitôt un verre de whisky, et se planta devant la tété.
Miss « choucroute » le rejoignit pour tenter de lui expliquer ma présence sous son toit !
Pendant la conversation, Mister Ed me tendait son verre en signe de salut, puis continuait de regarder sa télé en écoutant distraitement sa femme !
Il me faisait l’impression d’un homme habitué à ce que son épouse lui rapporte souvent des chiens errants, des chats égarés, des ratons laveurs en goguette, des clochards occasionnels, des épouses en rupture de ménage, enfin bref, toute une faune que son grand cœur se devait de secourir, et parce que son devoir de « Jéovâ ouitessesise » lui recommandait impérativement de faire !
Ah oui ! Parce que j’allais apprendre ce petit détail sans importance ; Misses Gluth faisait partie de l’Eglise des « témoins de Gévéor » du quartier !
Mais heureusement pour moi, son prosélytisme fut toujours très léger et discret !
J’eux quand même droit, à me farcir toutes les cérémonies religieuses, le dimanche matin, au temple, pendant tout mon séjour, alors que ce « mécréant » de Mister Ed faisait sa partie de golf avec ses copains. Vous constaterez, par la même occasion, ce schéma universel qui veut que les femmes soient infiniment plus bigotes que ces « incrédules » indécrottables de maris ! Schéma que l’on a retrouvé pendant des siècles en Europe occidentale, où pendant que ces dames assistaient à la messe, ces messieurs étaient à la taverne, puis au bistrot !
Même les « Témoins de Gévéor » amerloques n’y coupent pas !
C’était quand même le moins que je pouvais faire pour honorer et respecter ma généreuse hôtesse !
Le tableau ne serait pas complet, si je ne vous parlais pas d’un petit tas de poil qui se voulait être un chien et que mon hôtesse me présenta comme se prénommant :
« moûnéééé » !
« Mouné » ? Ça sort d’où ?
Voyant mon regard plus qu’interrogatif, elle vint à mon secours par une explication encore plus absconse : « It’s a french painter ! You know ? »
Le temps que je « décode », ce qui me prit au moins un bon quart d’heure, je compris qu’il s’agissait de « Monet » !
Quel honneur pour notre grand peintre !
Car Miss « Choucroute » adorait son « moûnéééé » !
Quant à sa race précise, je serais totalement incapable de vous la préciser ! Je dirais seulement qu’il avait quatre pattes, un poil noir et blanc, et sûrement des yeux planqués dedans !

A suivre !

vendredi 29 février 2008

« Mister Ed » Mon bon samaritain (1)

Il est des injustices que vous commettez involontairement, et que le temps n’efface jamais de votre mémoire.
Le remord vous taraude soudain, au détour d’un souvenir, comme une vieille crampe à l’estomac.
La mienne s’appelle : « Mister Ed » !
Expression empruntée à une très vieille série américaine, qui faisait parler un cheval dans son box !
Un cheval philosophe ! Je n’irai pas jusqu’à dire, que dans ce grand pays, les chevaux sont parfois plus intelligents que les autochtones, mais on n’en est pas loin !
Pourquoi la famille avait-elle baptisé ce pauvre Monsieur Gluth ainsi ?
Pour la très originale raison qu’il se prénommait « Edward » !
Ma faute, c’est d’avoir enfoui dans ma cervelle, pendant des décennies, cet homme merveilleusement bon, un des être les plus généreux, les plus adorables, les plus discrets, les plus effacés, les plus humains, que je n’ai jamais rencontré au cours de ma vie.
Mais pour arriver jusqu’à lui, il me faut raconter une longue histoire !

« L’Amérique ! L’Amérique ! Je la veux, et je l’aurai ! » Chantait Joe Dassin dans les années soixante-dix !
Et le brave « couillon » que j’étais alors, la voulait aussi !
Revenu du service militaire, je glandouillais dans une période de chômage qui s’étirait dangereusement au fil des mois !
Nous étions en 1968 !
Ah ! La belle année de toutes les aventures !
Il s’en est passé des choses ! Et surtout pour ma pomme !
L’année la plus extraordinaire, la plus dense, la plus mouvementée que je n’ai jamais vécu ! Commencée dans les sables de l’Algérie, sur les bords de la méditerranée, pour se terminer sur les bords du lac Michigan, en étant passé par les barricades de mai 68 !
Un vrai festival à donner le tournis ! Bref !
Le malheur voulu (et c’est un vrai malheur !) que nous eussions une vague cousine éloignée vivant aux Etats-Unis !
Ah ! La belle aubaine ! Formidable !
Nous allions pouvoir réaliser notre « rêve américain » !
Car je n’étais pas seul sur les rangs !
Ma jeune sœur de 17 ans à l’époque, partageait le même espoir : vivre aux « stâââtes » !
Les Etats-Unis bénéficiaient à l’époque, d’une aura extraordinaire !
Encore plus qu’aujourd’hui !
Le rock, les « yéyés », la musique, la fabuleuse épopée lunaire, le train de vie, tout fascinait les jeunes gamins que nous étions !
Un magnifique « miroir aux alouettes » !
C’est alors que la « charmante » cousine proposa d’emmener ma frangine comme « baby-sitter » de ses enfants, chez elle, là-bas, à Northbrook, petite ville de la Banlieue de Chicago.
Le rêve se réalisait !
Ma frangine nous expédiait régulièrement des lettres enthousiastes !
Tout se passait merveilleusement bien !
Tellement bien, que je piaffais d’impatience de la rejoindre !
Mais je n’arrivais pas à obtenir le fameux visa d’immigrant !
« Bah ! Qu’à cela ne tienne ! Tu viens avec un visa « touriste »
et on le fera changer une fois sur place ».
Et moi, comme le crétin que j’étais, et que je reste encore un peu, je l’ai cru !
Un beau matin, je me retrouvais à la gare des Invalides, puis au Bourget, ensuite Londres, et Enfin Chicago !
L’arrivée fut prodigieuse ! Un rêve éveillé !
J’étais saoulé par tout ce que je voyais !
Ma pauvre petite cervelle n’arrivait plus a emmagasiné toutes les sensations nouvelles que je ressentais alors !
Je débarquais littéralement sur une autre planète !
Les couleurs, les odeurs, les arbres, les maisons, les voitures, tout semblait sortir d’un film !
Mais ce coup-ci, j’étais dedans !
J’arrivais dans une maison pimpante, en bois, comme des centaines d’autres dans ce quartier calme de Northbrook.
Endroit typique et mille fois vu dans toutes les séries amerloques à la con, que l’on peut voir de nos jours !
Bob, le nouveau conjoint de la cousine était venu me chercher à l’aéroport !
C’était un petit brun, taciturne, peu bavard et avocat de son état.

Je retrouvais la frangine ! Suivirent les embrassades, les pots de bienvenue etc… !
Je fis alors la connaissance des deux charmantes gamines
dont ma sœur étaient censée s’occuper !
Elles étaient allongées à même le sol moquetté de leur chambre.
L’aînée ne devait pas avoir plus de huit ans !
Quant à la cadette, elle avoisinait ses quatre ans bien sonnés !
Et j’étais littéralement émerveillé parce qu’elles regardaient !
Une télévision en couleurs !
Chose rarissime encore en France, où le seul poste couleurs, que je n’avais jamais vu alors, se trouvait au palais de la découverte à Paris !
Que regardaient-elles, ces charmantes petites filles ?
Pas une émission pour la jeunesse, mais une troupe de « girls » en train d’agiter les guiboles en cadence. L’aînée, voyant mes yeux écarquillés, et se trompant sur les raisons de mon étonnement, me lança du coin de l’œil, avec un sourire entendu :
« Hein ! Tu les voudrais bien dans ton lit celles-là ? »
L’incongruité du propos, sortant de cette bouche enfantine
me cloua sur place par la stupeur et la gêne ainsi engendrée !

Sur cette nouvelle « planète » où je venais de débarquer
je n'en étais qu’à mon premier étonnement !

Les premiers jours furent idylliques ! Bob m’initiait aux joies du Gin-fizz ! Je finis bientôt par comprendre pourquoi il s’en imbibait joyeusement de si grandes quantités, tous les soirs, quand il rentrait !

C’est que la cousine « éloignée » s’éloignait de plus en plus de mon estime, et de ma reconnaissance !

Elle se révélait chaque jour un peu plus comme l’hystérique et la virago qu’elle avait dû toujours être! Ce n’était que cris et vociférations où le mot « square » revenait le plus souvent !
Il paraît qu’en argot de là-bas, cela veut dire « conne » ! Quand elle se l’infligeait, cela ne me dérangeait pas trop ! Mais bientôt, ma pauvre frangine en était l’exclusive destinatrice !

Les choses empirèrent au point qu’un rapatriement catastrophique autant que rapide eu lieu sans ménagement vers la mère patrie de la « fautive incapable » !
Et je restais seul, comme un pauvre oisillon tombé du nid, dans un milieu franchement hostile !
Je ne sais pas si vous pouvez imaginer une seconde ma situation !J’étais dans un pays étranger, perdu, sans argent, sans autre relation et connaissance que cette folle à lier, et son poivrot de mari, qui venait de mettre à la porte le seul être humain auquel je puisse me rattacher:
ma sœur !
Dire que j’étais dans une situation désespérée et désespérante, l’expression est faible !
Heureusement pour moi, entre deux orages verbaux de
« Vampirella », et comme les espions qui s’échangent un secret à l’oreille, ma sœur m’avait soufflé ce conseil, d’aller voir la maison d’en face, si j’avais des ennuis!
Ah ! Pour sûr que j’avais des « ennuis » !
C’est ainsi, qu’un beau matin, je me retrouvais sur le palier de la maison de « Psychose » que je venais de quitter, avec ma valoche à mes pieds ! Vous pensez bien que j’étais sorti en catimini en ne réveillant personne !
Et j’examinais alors avec angoisse la maison d’en face qui devait être ma seule et unique planche de salut !
Je ne sais pas si vous vous êtes déjà retrouvé sur un plongeoir de dix mètres, dans une piscine, et que vous n’ayez plus que la solution de sauter pour vous échapper malgré une trouille à vomir !
Voilà ou j’en étais lamentablement !
Comme un automate, comme un zombi, je sonnais à la porte de cette belle maison à la couleur claire et accueillante.
La porte s’ouvrit sur une personne charmante, mince, entre deux âges, avec une « choucroute » blonde et improbable sur le crâne, des lunettes d’écailles du style : « Ciné-monde » des années cinquante, et un râtelier de castors à vous déboiser un bosquet d’arbres en dix minutes !

ÂÂÂhhhôôô ! You are Djirââârde! You know?

Hein? .....? Fis-je dans ma tête! Comment connaît-elle mon prénom, alors que je ne l’ai même jamais vu ? Ça alors ?

Et je compris vite que la frangine avait dû avoir quelques conversations avec cette aimable personne !

(Ne rêvez pas mes Dames! Je ne suis plus comme ça depuis longtemps!)
C’est ainsi que je fis une entrée, sinon « triomphale », du moins salvatrice, dans la maison de « Mister Ed » !
Mais tout d’abord, comme le maître de maison était déjà parti au travail, je tombai sur une petite fille charmante, d’une beauté renversante, à des années lumières, par sa timidité et sa discrétion, des deux futures nymphomanes que je venais de quitter!
Cyndi Lou, qu’elle se prénommait !
Et c’est pas un sketch de « Dany Boon » ! Avec son « marque ta page » !
Elle se prénommait réellement Cindy !
Je n’y peux rien, si la vérité l’exige !
Mais alors ! Quelle maison ! Et surtout quelle propreté !

J’allais comprendre très rapidement que la grande terreur de Misses Gluth, bien avant les Martiens, et peut-être même avant les
« communistes » c’était les « germs » !
Oui ! Les microbes, en français !

A suivre !

vendredi 22 février 2008

« J’aime les femmes » !

L’autre jour, un « interviouveur » d’une très grande « originalité », et d’une très grande « indépendance d’esprit », se crut obligé de demander, à celui qu’il torturait ainsi, pour les besoins de son métier, s’il aimait les femmes !

La réponse claqua comme un coup de pistolet !

_Non !

_ ??!!!??? Pensa le « journaleux ! » désarçonné par cette réponse insolente !

_Non ! C’est comme si vous me demandiez si j’aime les frites, les moules ou les oiseaux !

Ce citoyen agacé signifiait par là, que loin d’être misogyne, il aimait sa femme, en respectait, et admirait certainement beaucoup d’autres, mais il ne se croyait pas obligé, pour autant, d’aimer TOUTES les femmes.

Alors, vous qui me connaissez déjà depuis un certain, vous savez donc, que je partage tout à fait cette opinion.

Moi non plus, je n’aime pas « les femmes » !

Et je vais vous surprendre un brin; beaucoup d’hommes pensent exactement comme moi, sans bien sûr l’avouer, les faux-culs !

Cela ne m’empêche nullement d’aimer ma femme, d’être très sensible à la beauté féminine, d’admirer et de respecter beaucoup de femmes, d’être poli et galant.

Mais l’admiration obligatoire et sans faille devant la gente féminine en général : NON !

Et ce n’est pas cette guerre imbécile des sexes, voulue et entretenue par nos furies féministes qui me fera changer d’avis !

D’ailleurs, la dévotion avouée et proclamée pour la toute la gente féminine est infiniment suspecte dans la bouche d’un homme qui s’en vante !

La seule catégorie d’hommes qui les aime toutes et qui en est admirée d’elles, avec une complicité touchante, est celle des homosexuels !

Ce qui prouvent bien, d’ailleurs, que ceux qui les aiment

en « général », ne les « pratiquent » pas en particulier !

C.Q.F.D. !

Les chefs-d’œuvre de la colère

Tout le monde sait que ce qui fait la marque véritable d’un authentique chef d’œuvre, c’est la pérennité de sa beauté, de sa valeur intrinsèque.
Il passe le temps et les modes, inoxydable, inaltérable, comme l’astre lunaire passe au-dessus de nous depuis des millénaires, sans que la beauté de sa clarté mystérieuse ne soit en rien altérée. C’est ainsi qu’hier soir, à la suite d’un dérapage bienheureux de ma
« zappette », je suis tombé pile poil sur la fin du film de Charlie Chaplin :
« Le Dictateur » !
Le moment précis où il se révèle, où il tombe le masque, et fait un discours d’une vérité glacée, d’une grandeur humaine absolue.
Pas un mot, pas une virgule qui ne se soit à changer ou que le temps aurait rendu désuet !
Non ! Discours d’une actualité terrifiante d’humanité douloureuse !
Tout est encore vrai ! Dramatiquement vrai !
Malheureusement, seuls les acteurs ont changé !
Même si la version française ne correspond pas tout à fait à l’anglaise, le traducteur a su en donner la « substantifique moelle » !
Je ne sais pas s’il en existe une version écrite ! C’est bien dommage !
Car cela vaudrait le coup de s’y attarder !
Il est de grandes colères théâtrales qui gardent intactes leur vertu de révolte au cours des ans et des siècles ! Je songe au monologue de Figaro de Beaumarchais !
On dirait que l’homme n’est jamais autant génial et lucide que lorsqu’il se met en colère contre le comportement imbécile des siens !
Je me souviens d’un pamphlet de Michel de Saint-Pierre, auteur quasiment oublié, et qui s’intitulait ;
« Sainte Colère » !
Pourtant la colère est un péché, en principe!
Cela n’a pas empêché le Christ lui-même de s’y adonner, quand il a chassé les marchands du temple !
Alors n’ayons aucun complexe de nous mettre en colère, quand on en sent la nécessité impérieuse !
Avec sa petite sœur, la révolte, c’est peut-être elle qui nous sauvera de la tyrannie vicelarde qui est en train de croître silencieusement dans notre dos.




Voici le texte du discours du film transposé à ma manière:

 Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible. Juifs, Chrétiens, païens et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions. Les êtres humains sont ainsi faits. Nous voulons donner le bonheur, à notre prochain, pas le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Dans ce monde, chacun a sa place, et la terre est bien assez riche. Elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre. Mais nous l’avons oublié. L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombré dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques, nous sommes inhumains à force d’intelligence. Nous ne sentons pas assez, et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres. Ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes. En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, et des millions  d’hommes de femmes et d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne les innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent, ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’avidité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit  l’humanité. Mais la haine va disparaître. Les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris au peuple va retourner au peuple. Et tant que les hommes mourront la Liberté ne pourra pas périr.  Citoyens du monde! Ne vous donnez pas à ces BRUTES,  à une minorité qui vous méprisent, qui fait de vous des ESCLAVES, enrégimentent toute votre vie, et vous disent ce qu’il faut faire, ce qu’il faut penser, qui vous dirigent, qui vous manœuvrent, se servent de vous comme chair à canons, et qui vous traitent comme du bétail  ! Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, à ces hommes-machines, ces hommes avec une machine dans la tête, une machine à la place du cœur. VOUS N’ETES PAS DES MACHINES, VOUS N’ETES PAS DES ESCLAVES ! VOUS ÊTES DES HOMMES ! Des Hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur. Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est INHUMAIN, ce qui n’est pas fait d’amour !
Soldats ! Ne vous battez pas  pour l’esclavage, mais pour la LIBERTE !
Il est écrit dans l’Evangile selon saint Luc : « Le royaume de Dieu est dans l’être humain,, pas dans un seul  humain, ni  dans un groupe d’humains, mais dans tous les humains en vous! »
Vous le PEUPLE qui avez le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur, Vous le peuple, vous avez le pouvoir de rendre la vie belle et libre ! Le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure ! Alors, au nom même de la démocratie utilisons ce pouvoir ! Il faut tous nous unir pour nous battre pour un monde nouveau, décent et humain qui donnera à chacun de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse, et la sécurité à la vieillesse. Ces BRUTES vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir. ILS MENTAIENT !  Ils n’ont pas tenu leur merveilleuse promesse ! JAMAIS ils ne le feront. Les politiciens félons s’affranchissent en prenant le pouvoir, mais ils font un esclave du peuple. Alors il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur.
Citoyens du monde ! Au nom de la démocratie, UNISSONS-NOUS TOUS ! 

vendredi 1 février 2008

Saines colères


Je ne dis pas que c'est pas injuste, je dis que ça soulage !
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard

Oui ! Il y a de « saines colères » ! Et même de « sainte colère » comme le titre d’un roman lu dans ma jeunesse
écrit par un vieil « aristo » du nom de Michel de Saint-Pierre !
Tout ça pourquoi? C’est simple !
Hier, j’entends un jeune « crâne d’œuf » de chercheur nous sortir une étude scientifique de derrière les fagots, comme seuls ces nouveaux rats de laboratoire savent nous en pondre pour notre plus grande joie :
« Les risques d’infarctus du myocarde sont considérablement diminués chez les hommes de plus de cinquante ans qui se mettent souvent en colère ! »
Ah ! Voilà une chose qui me plaît « vachement bien » !
Moi, des trucs comme ça, je demande à en entendre tous les jours !
C’est du miel pour mes trompes d’eustache ! Et non pas de la cire, car je me les lave tous les jours ! Bande de médisants !
Il est vrai, qu’il a été souvent constaté que les timides, les introvertis, les coincés du bulbe, les pusillanimes, les angoissés perpétuels, les saints et les saintes, comme Sainte Thérèse de Lisieux, Sainte Bernadette, ne font pas de « vieux os » !
La gentillesse, la bonté et la sainteté sont extrêmement dangereux pour la santé !
Par contre, les teigneux, les atrabilaire, les casse-couilles congénitaux
les « Tatie Danielle », les méchants viscéraux, les vieux satyres libidineux, les « chaisières » desséchées, ont une durée de vie généralement assez longue !
La biologie et la morale ne font pas toujours bon ménage !
Tout ceci repose sur un secret de bonne santé que je vais m’empresser de vous dévoiler, parce que je suis sympa :
Ce secret tient en un seul mot, et je préciserai même, un seul verbe : Evacuer !
Il ne vous a pas échappé que le corps humain évacue quotidiennement du liquide et du solide !
Et même chez nos compagnes, ce serait plus du « liquide »
que du « solide » ce qui occasionne une constipation endémique perçue sur la plupart des visages féminins que nous croisons dans la rue !
Pour nous, les hommes, nous avons une réserve supplémentaire dont nous devons impérativement « évacuer » régulièrement le trop plein, au risque d’un engorgement préjudiciable à notre égale et constante bonne humeur !
Regardez aussi les bataillons d’enrhumés que nous croisons tous les jours !
Ils « évacuent » les milliards de bacilles et de bactéries qui encombrent leurs poumons en nous expectorant dans la tronche tous leurs miasmes !
Si les rognons de la belle-mère ne passent pas l’examen rigoureux de votre estomac ; une seule solution : l’évacuation d’urgence dans un lieu d’aisance accueillant !
Vous voyez ? Toujours évacuer !
Ce qui est valable pour la sphère physique l’est tout autant pour la sphère psychologique. Revenons à la colère. C’est comme une grenade que vous venez de dégoupiller !
Si vous ne vous en débarrasser rapidement, vous allez avoir droit à un ravalement de façade Très douloureux !
Par contre, si vous la balancer immédiatement sur la face de rat qui vous agace sévèrement, qui vous les « broute » menue, et que vous voyez celle-ci exploser en mille morceaux, avouez que ça soulage, et donc, que cela vous fait du bien !
Cela vaut, bien sûr, pour la vie domestique !

« Bordel de merde ! Où sont passés mes slips? Je vais me mettre quoi, sur le cul ? Jamais, tu fais des lessives ? »
Ou encore :

« Espèce de gourde ! T’as encore balancé le «Tele 7 jours » de la semaine dans la poubelle ? »
« Et qui va encore la fouiller, pour faire rigoler une fois de plus le voisin ? »
« A ton age, t’es toujours pas foutu de lire une date sur un canard ? »

Je ne vous donne là que des exemples très simples et très courants !
Si l’épouse révoltée vous demande pourquoi vous vous mettez ainsi en colère, la réponse est toute trouvée :

« Je pratique des exercices nécessaires au bon entretien de mes coronaires, pour vivre plus longtemps, afin de continuer à entretenir une famille de parasites ! Ça te va comme réponse ? »


Bon ! Il est certain qu’une pratique quotidienne et régulière de cette
« discipline » risque de faire rapidement le vide autour de vous !
Oui mais ! Au moins vous resterez vivant ! Et c’est bien l’essentiel !
Avons-nous besoin d’une étude scientifique pour savoir ce que nos pères et nos aïeux nous ont répété pendant des siècles ?
« Ce sont les meilleurs qui partent les premiers »
et son corollaire :
« Les mauvaises herbes ont la vie dure » !

dimanche 27 janvier 2008

Catastrophe machiste

Selon une étude récente faite par des chercheurs dans le domaine de la santé, Il se trouverait 15% des hommes pour ne plus éprouver aucuns désirs sexuels !
Il a toujours été de bon ton d’affirmer, que seules les femmes n’éprouvaient parfois aucun désir, ni aucun plaisir aux galipettes amoureuses.
La faute des hommes ! Bien sûr !
Ces grands balourds maladroits et indélicats !
Et Dieu sait s’il y en a !
Même les plus malins qui se prennent pour des « experts » sont bien souvent victimes du talent de simulatrices de nos chères moitiés !
Jusqu’à présent, une personne de la gente masculine qui n’arrivait pas à faire fonctionner correctement sa trousse à outils intimes, était considérée comme impuissante !
Erreur !
D’après nos médecins chercheurs, il ne faut pas confondre
« impuissance » et « inappétence sexuelle » !
Il est même des hommes qui n’éprouvent aucun désir mais qui sont parfaitement « en ordre de marche » !
Alors ?
D’où viendrait ce terrible fléau qui est en train de croître dangereusement, et selon les recherches, toujours fructueuses, de nos savants ?
Peut-être n’éprouvent-ils plus de désirs pour des femmes qui n’arrêtent pas de vouloir se prendre pour des hommes ?
La parité, c’est bien joli ! Mais si l’on n’éprouve aucun goût pour l’unisexualité ? Hein ?
La « chauffeuse routière », la « CRS callipyge »
(cherchez un peu dans le dico, cela vous fera du bien !), la
« Rambelle au pétard meurtrier » c’est formidable !
Mais cela peut recroqueviller définitivement des instruments naturels plutôt fait pour s’agrandir sous la pression d’une belle émotion libidineuse !
Et ça Mesdames, cela ne se commande pas !
Cette nouvelle forme de défaillance virile est tellement incongrue que la langue française, pourtant si riche en ce domaine, est pour une fois, totalement désarmée !
Elle n’a pas de mot pour exprimer ce drame épouvantable de la virilité en berne, faute de désirs ! Et puis avouez que c’est non seulement vexant pour nos charmantes et adorables compagnes, mais c’est surtout très inquiétant pour la perpétuation de l’espèce, si un tel phénomène devait prendre de l’ampleur !
Mesdames, je vous lance ce cri d’alarme pathétique, mais ferme :
Vous avez l’avenir de la race humaine entre vos mains (si j’ose dire !) !
Restez désirables ! Restez de vraies femmes !
C'est-à-dire toujours, et très légèrement « casse-couilles » sur les bords !
Ce qui vu les circonstances, peut paraître paradoxal, mais quand même nécessaire pour exciter une libido défaillante dans le rang de certains mâles dégoûtés par les jeux de la « bête à deux dos » ! !

PS « Rambelle » féminin de « Rambo » Ouais Adrienne ! ça existe !

jeudi 3 janvier 2008

Affaire de « style »

Vous allez voir comment je pousse l’éclectisme littéraire à son maximum !
Ceci fera sûrement plaisir aux rabelaisiens ayant la patience de lire mes délires épistolaires !
Il m’arrive parfois de vouloir me replonger dans la lecture de bons vieux polards classiques.
C’est ainsi que je mets la main sur le tout premier roman d’Agatha Christie : « La mystérieuse affaire de Styles »
« Styles » étant une petite ville anglaise !



Mais, soupçonnant le trop grand sérieux de sa lecture
je m’adjoins « prudemment » un bon vieux « San A » de Frédéric Dard ;
« Béru contre San Antonio »
que j’embarque aussi dans ma chambre.






Je commence d’abord le roman de la vieille british un peu rance.
Au bout de trois pages, la tentation est la plus forte !
Le « fog » de la Tamise ayant fait ses ravages dans mon cerveau, j’attaque l’infâme Béru contre son pote
« San A » !


L’abnégation littéraire a ses limites !
Et je ne suis pas un saint dans ce domaine.
Le remord venant, j’abandonne lâchement les « french poulets » pour les « keufs of tea » british !

C’est alors que je perçois soudain un bonheur hilarant et tout à fait nouveau pour moi ;
le choc des cultures, à travers le choc des polars !

_Mère sera enchantée de vous revoir après tant d’années, ajouta-t-il.
_Comment se porte-t-elle ? Demandais-je ?
_A merveille ! Vous savez sans doute qu’elle s’est remariée ?
Je ne parvins pas à cacher mon étonnement.

(English polar)

Sa majesté rafistole sa cigarette éventée avec le contour blanc d’un carnet de timbres, et grommelle :
_Je te demande un peu, une mobylette à son âge !
_Déjà, quand il passe entre deux mecs qui bâillent, il est obligé de se calorifuger l’horloge à la ouate Thermogène pour éviter les complications pulmonaires !
Tu imagines la veillasse sur deux roues, à jouer les Fend la Bise ?
(French polar)

Les romans de San Antonio ne sont déjà pas tristes, mais si vous les entrecoupez d’une tranche de pain de mie couverte de
« marmelade » avec une « cup of tea » et un « cloud of milk » dessus, c’est le nirvana humoristique assuré !
D’ailleurs, c’est facile à comprendre !
Rien de tel que de se cailler les meules par –15° pour apprécier un « home sweet home» douillet et chaud !
Je vous le conseille ! L’essayer, c’est l’adopter !