mardi 20 novembre 2012

Dans les brumes de Versailles


Il n'est pas courant, et pour tout dire, assez original, de se retrouver dans les immenses allées du parc de Versailles par un après-midi froid, humide et brumeux d'un lundi du mois de novembre. Pour ajouter à l'incongruité de la chose, tout est fermé pour la visite du célèbre château. Le ciel est bas, quasiment menaçant, sombre comme une fin de journée, et pourtant, il est à peine plus de quatorze heures. Il faut vraiment que je n'ai eu rien d'autre à faire pour me retrouver là ! Alors me vient l'idée d'aller me promener à pieds, du côté de Trianon, pour visiter le « petit » et le « grand ».
Je descends une grande avenue bordée de haies et d'arbres qui commencent à se dépouiller sérieusement. C'est alors que je constate cette chose un peu angoissante ; je suis désespérément seul ! Pas une âme qui vive à l'horizon cotonneux et flou. Je longe ensuite quelque chose qui me fascine par sa bizarrerie totale : un immense pâturage où paissent des moutons. Des chevaux dorment sous un bosquet d'arbres. C'est un paysage bucolique et champêtre comme on en voit des centaines dans la campagne française, mais que je ne m'attendais pas à rencontrer en plein parc de Versailles. Au loin, j'aperçois enfin le grand Trianon. Et là, dans ma caboche, il se produit un phénomène angoissant dû à cette atmosphère irréelle et décalée ; je me souviens de l'histoire de ces deux anglaises  et du fantôme de Marie-Antoinette. Ah ! Je sens que je vais en amuser plus d'un !
Pourtant ce récit est authentique même si les conclusions « surnaturelles » sont laissées à la discrétion des opinions de tout un chacun. Comme je suis un peu flemmard, je vous donne en copie le récit qui en a été fait sur wikipédia :

Venue à Paris proposer à Eleanor Jourdain de devenir sa seconde, Anne Moberly profite de son bref séjour pour visiter Versailles avec elle. Nous sommes le 10 août 1901, il fait chaud et orageux. Elles se perdent en cherchant le Petit Trianon et commencent à se sentir oppressées, mais aucune ne fait part de son sentiment à sa compagne. Elles aperçoivent sur le bord du chemin deux hommes portant un long manteau et un tricorne, bêches à la main, qui leur indiquent le chemin ; des jardiniers, pensent-elles. Arrivées près d’un cottage, Eleanor Jourdain remarque à l’intérieur une petite fille d’environ 12 à 13 ans et une femme ; toutes deux portent un costume suranné. Enfin, elles arrivent à un pavillon chinois qu’elles prennent pour le Temple de l’Amour. L’atmosphère devient de plus en plus pénible. Annie, en particulier, se sent prise d’angoisse lorsqu’un homme assis au pied du pavillon tourne vers elle un visage menaçant et vérolé. C’est alors qu’un autre homme, grand et beau, cheveux bouclés sous un chapeau à larges bords, passe en coup de vent enveloppé dans une cape noire ; il s’arrête et leur sert un laïus dont elles ne comprennent qu’une chose : il faut tourner à droite. Les visiteuses arrivent près d’une petite maison aux volets clos. Sur la pelouse, Annie voit une femme en train de dessiner portant une robe de style particulier, un fichu vert et un chapeau blanc ; la femme lève la tête et de nouveau Annie ressent une impression désagréable. Les deux femmes arrivent à la hauteur de la maison suivante. Une porte s'ouvre, en sort un jeune homme qui leur donne l’impression d’être un serviteur. Elles veulent s’excuser, pensant être sur une propriété privée, mais l’homme les mène jusqu’au Trianon proche où elles sont brusquement environnées par une noce.
L’hypothèse paranormale
Quelques jours plus tard, Mlle Moberly, toujours en proie à l’impression d’angoisse et d’irréalité de Versailles, en fait part à Mlle Jourdain en lui demandant si elle n’a pas l’impression que les lieux sont, en quelque sorte, « hantés ». Eleanor confirme son impression de malaise lors de la visite. Elles s’interrogent alors sur la cape portée bizarrement par l’homme aux cheveux bouclés en ce jour de grande chaleur ; son attitude, son air amusé leur semblent maintenant étranges et non-naturels. Mais c’est seulement en novembre, lorsque Eleanor Jourdain se rend à Oxford où Annie a depuis trois mois repris ses fonctions de directrice, qu’elles discutent plus longuement de leur expérience. Le fait que seule Eleanor ait vu la femme et la petite fille et que seule Annie ait vu la dessinatrice les trouble. Mlle Moberly, justement, a vu un portrait de Marie Antoinette par Wertmüller ; la reine lui a paru étrangement ressemblante, pour le visage et les vêtements, à la femme de la pelouse. Elle se renseigne auprès d’une Française qui confirme que des rumeurs courent depuis longtemps sur la présence du fantôme de Marie-Antoinette à Versailles.
Mlle Jourdain retourne seule à Versailles en 1902. Les lieux lui semblent différent; elle apprend que Marie-Antoinette se trouvait au Petit Trianon le 5 octobre 1789 lorsqu’on lui annonça la marche du peuple vers Versailles. Le 2 janvier, elle a encore des perceptions étranges, dont celle d’une musique qu’elle essaie de se remémorer pour la faire identifier. On lui assure qu’il s’agit d’un style des années 1780. Elles visitent encore une fois la zone du Petit Trianon en 1904. Au cours de leurs recherches, elles pensent se rappeler la présence d’une charrue qui n’existait pas en 1901, de même qu’un pont qu’elles avaient franchi et qui a disparu ; elles découvrent que les « jardiniers » portaient un costume similaire à celui des gardes suisses de la reine et que la porte d’où est sorti le serviteur est condamnée depuis longtemps ; elles identifient l’homme au visage vérolé comme étant le comte de Vaudreuil.

Voilà ! Voilà ! Si vous voulez plus de détails, faites comme moi sur « Google » ! Vous tapez « Versailles deux anglaises » et vous pourrez partir à l'aventure !
Quant à moi, sans le savoir, j'empruntais le chemin des deux anglaises vers le « petit hameaux de la Reine ». Et puis soudain, j'y renonçais. Quoi la trouille ? Pas du tout ! Il faisait de plus en plus sombre et j'avais du chemin à faire pour revenir à la....civilisation.
Remarquez bien qu'elle n'était pas loin ! Vu le bruit de la circulation
« tomobilesque » que j'entendais en fond sonore ! Autre nuisance sonore insupportable ; des coups de feux, de pistolets, de fusils,
de pétoires, etc ! Je ne sais pas quels sont les abrutis qui ont eu l'idée saugrenue de mettre un champs de tirs à côté de notre magnifique monuments national, mais je ne les félicite pas ! S'agirait-il encore de petits calibres, mais non ! Je vous jure bien que les pétarades que l'on entend, c'est du lourd !
A faire fuir tous les fantômes de la terre !
Pour revenir à mes deux anglaises, je crois aussi que Pierre Bellemare en avait fait un récit.
Et on pourrait épiloguer longtemps là-dessus, car si l'on veut pousser un peu plus loin la chose, le grand Albert Einstein lui-même en a parlé.  D'ailleurs on sait, par la théorie de la relativité que l'espace « temps » est la quatrième dimension de notre univers. Et que le temps ne se déroule pas de la même façon pour deux personnes en mouvement l'une par rapport à l'autre ! C'est à dire que l'on pourrait plonger dans le passé, comme dans l'avenir ! A vous donner le tournis !
Mais revenons sur terre ! J'adore le merveilleux monde de Versailles ! Oui, car il est un monde à lui tout seul. Merci mille fois Ô mon grand Roi, Louis le quatorzième, de nous avoir donné ce coin de paradis, ce chef-d’œuvre absolu que le monde entier nous envie. C'est ton fantôme que j'aurais bien aimé rencontrer dans une de ces allées !



samedi 10 novembre 2012

Un déroulement malheureux


L’écoute des informations, le matin, sur notre radioréveil, au sortir des bras de cette bienfaitrice et parfois sensuelle Morphée, est un réservoir inépuisable de stupidités en tous genres, se déversant dans nos esgourdes à peine réveillées.
Est-ce le fait que notre cervelle reposée soit plus apte à décoder les imbécillités dont nous sommes abreuvés quotidiennement ? Allez savoir ?
Donc, ce matin, j’entends le « bavasseux » de service nous sortir cette phrase « impayable » :
« Le commerçant a été tué de plusieurs coups de couteaux lors d’un hold-up qui c’est mal déroulé !
Voilà ! Pour sûr, qu’il s’est « mal déroulé » ce hold-up ! Parce qu’il faut préciser maintenant qu’il y a des « hold-up » qui se passent « très bien » ! Si ! Si !
Le malfrat entre dans le commerce, salue respectueusement la clientèle, se présente gentiment à la caisse, et exige, toujours en termes polis qu’on lui refile la monnaie, les talbins ! Une fois son sac rempli de biffetons, il remercie le commerçant de son amabilité, et sort sans se presser, sans oublier de remercier son
 « bienfaiteur » de ses largesses.
Il y a aussi, le hold-up qui se passe « un peu moins bien », c'est-à-dire que le malfrat est  vulgaire et mal élevé. Il entre sans frapper et sans se présenter. Il sort des grossièretés inracontables pour de chastes oreilles. Il est d’une impolitesse scandaleuse ! Il sort précipitamment, sans même dire « au revoir » ! On peut dire que ce hold-up se passe « encore à peu près bien » mais c’est limite.
Donc, nous en arrivons à cette conclusion imparable : Il n’y a que lorsque qu’un commerçant se fait tuer par un malfrat que l’on peut dire qu’un hold-up s’est mal déroulé !  
On ne remerciera jamais assez nos valeureux et très subtiles journalistes de nous apprendre, tous les jours, des choses « formidables » ! 

vendredi 19 octobre 2012

Lâchez-moi ! Mais lâchez-moi !


La plus grande frustration de mon existence est de ne pas avoir fait le métier pour lequel j'ai toujours eu une passion de gosse. Je voulais être pilote de ligne. Ayant baigné depuis mon plus jeune âge dans le monde passionnant de l'aéronautique, je ne pouvais pas envisager une autre carrière. Malheureusement, vous savez comme moi, que les rêves de gamins ne se réalisent que très rarement. Un léger daltonisme m'écarta à jamais de celui-ci. J'appris mon infortune, à dix-huit ans, à la suite d'une visite médicale passée au Ministère de l'Air, à la porte de Versailles. J'avais réussi mon concours pour entrer dans l'armée de l'Air.
_Tiens ? Celui-là est daltonien !
Fit une grosse « truie » malveillante, à sa collègue, sans même m'adresser
un regard ! Exactement comme on examine un animal de laboratoire !
Pas la moindre compassion pour un défaut qui allait bouleverser ma vie. Quand vous saurez que le daltonisme est essentiellement masculin mais transmis exclusivement par les femmes, vous comprendrez sûrement le fond de misogynie tenace qui m'a accompagné tout au long de ma vie.
La seule petite consolation de cette visite catastrophique fut paradoxalement aussi féminine. Je suis assis dans une salle d'attente à côté d'une femme d'un âge « très mûr ». Elle a le visage buriné d'un vieux loup de mer. Pourtant ses yeux sont d'un bleu rayonnant de vivacité et de jeunesse. Il s'agit de Jacqueline Auriol. Son visage « ravagé », elle le doit à un terrible accident d'avion, aux Mureaux.
C'est la belle-fille de l'ancien président de la république Vincent Auriol. Elle a à son actif plusieurs records du monde féminin réalisés sur « Mirage III ». Sa grande rivale américaine se nommait Jacqueline Cochran.
Cet échec médical fut le plus grand chagrin de ma vie. Mon plus grand regret. J'ai mis beaucoup de temps à m'en remettre. Aucune déception « sentimentale » n'atteindra le degré de désespoir qui fut le mien, ce jour-là, quand je rentrais à la maison. J'en ai chialé pendant tout le parcours. Des décennies plus tard, il me brûle encore.
Heureusement, on se remet de tout. Pratiquant la « résilience » cher à Cyrulnik, je me consolais en entrant dans cette magnifique société nommée ADP. Tout ceci pour être au plus près de mes chers avions et de continuer mon rêve par procuration. Ce choix judicieux me permit, en autre chose, de bénéficier d'un  avantage extraordinaire. Cette belle maison possède tous les aérodromes de la région parisienne. Petits ou grands, dont celui de Lognes où se trouve le club privé de la société.
Par le CE de l'entreprise nous bénéficions de tarifs préférentiels très bas ; Quand on sait ce que coûte l'heure de vol actuellement, c'était donc une véritable aubaine pour de jeune impécunieux comme moi. Vous pensez si je m'y inscrivis le plus rapidement possible après mon embauche !
Là aussi, je dus subir un examen médical, mais plus « léger » celui-ci ! C'est alors que j'appris que je n'étais plus daltonien ! Arrrrgh ! Plus exactement, je le suis encore, mais à un degré très léger qui ne m'empêche nullement de piloter des avions de tourisme. Comme je travaillais par vacations qui me laissaient de longues journées de repos, je partais rejoindre, dans ma vieille « deux pattes » des familles, l'herbage aventureux du terrain de Lognes.
A cette époque bénie, le terrain se trouvait vraiment en pleine « cambrousse », bucolique à souhait, au milieu de champs et de forêts. Quand je le revois aujourd'hui, en passant par la francilienne avant de rejoindre la A4, j'ai du mal à retrouver mon « Lognes » tant il est envahi par le béton et la ferraille de hangars de « logistiques » ! On arrivait alors sur un petit parking qui jouxtait un « club house » pour faire « snobinard » à l'image du ramassis de pédants et de prétentieux que je fus obligé de fréquenter pendant cette période. Je dois faire une petite parenthèse pour vous expliquer ma vindicte. Au lieu de bénéficier d'une ambiance sympathique et chaleureuse, rassemblant des personnes partageant la même passion, je me retrouvais au milieu de « Mermoz » ou de « Saint-Ex » aux petits pieds  et qui vous toisaient d'un mépris à peine dissimulé. Pour revenir à ce « Kleube Aousse », c'était un petit chalet sympathique et modeste, en planches de bois peintes en blanc où je vis arriver, un jour, un homme à la tignasse blanche, en short et en tongs, le sourire ravageur aux lèvres, et qui me demanda où se trouvait les toilettes!Il s'agissait du chanteur Marcel Amont, pilote émérite, comme les plus de cinquante ans ne l'ignorent pas.
Dans cet environnement champêtre, seule la tour de contrôle faisait un peu « sérieux ». Le ballet ininterrompu de petits coucous, décollant et atterrissant était fascinant à voir. La particularité du club ADP de Lognes était de posséder des instructeurs-pilotes qui étaient tous des bénévoles et en même temps, pour la plus part, des employés d'ADP exerçant un métier parfois très différents. Ils avaient leurs élèves attitrés. Mon instructeur à moi, était sympathique et calme. J'étais en confiance et rassuré. Car je dois faire mon « coming out » aéronautique ; le fait de monter dans un avion m'a toujours noué l'estomac. Je me suis rendu compte, à cet occasion, que je possède la peur de l'avion. Seule une incommensurable fierté me l'a fait surmonter pendant toute cette aventure. Malgré ma terreur secrète et mes angoisses,  pourquoi me suis-je entêté dans cette activité ? Mystère complet de l'âme humaine ! Ou alors, une longue psychanalyse qui n'est pas l'objet de cette histoire. Mais il arrivât que je « tombasse » pour mon plus grand malheur, sur un autre instructeur. Aïe ! Aïe ! Aïe !
C'était comme une sorte de « roulette russe » ! Tantôt je tombais sur un « sympa » tantôt je tombais sur une « brute » ! Il y avait aussi les « je-m’en-foutistes » blasés, et les « pervers joyeux » Parmi les « sympas » se trouvait même un producteur de films « pornos » ! C'est vous dire ! Hélas ! Mille fois hélas ! Il y avait l'autre « brute » ! Ah ! Celui là, je ne suis pas près de l'oublier ! C'était une « grande gueule », braillard, sanguin, rabelaisien à souhait, bref, le modèle parfait du gaulois type d'autrefois ! Une armoire à glace de plus d'un quintal et demi. Comme pompier d'ADP, il avait eu son heure de gloire en sauvant l'équipage d'un 707 qui s'était écrasé à deux kilomètres des pistes d'Orly. Tout ça pour vous dire que notre « Obélix » n'avait peur de rien et le faisait savoir ! Quand je savais que j'allais l'avoir comme instructeur, mes jambes flageolaient un brin, et une furieuse envie de détaller comme un lièvre devant le fusil du chasseur, me prenait d'une manière irrépressible !
Son mépris pour moi augmentait proportionnellement avec la trouille que je tentais de dissimuler vainement.  L'installation à bord de notre minuscule Cessna 150 était déjà un premier supplice.
Comme la « masse » de monsieur prenait les deux tiers du volume de l'habitacle, le tiers restant restreignait considérablement mon champ de manœuvre et me procurait une sensation d'étouffement très pénible. Mais le pire, c'était l'attitude de mépris fièrement affiché de mon « cornac » aérien. Souvent, nos séances d'entraînement avaient lieu en début d'après-midi. Notre gaulois ripailleur s'était bien restauré dans un petit « boui-boui » du coin. C'est vous dire si son attention était déjà très émoussé par un assoupissement post-prendial d'anaconda du Brésil ! Les bras croisés, les yeux fermés « Obélix » se foutait royalement de ma « check-list » et de ma séance de roulage. Ce ne sont pas les soubresauts chaotiques de l'avion sur la piste en herbe qui réveillait mon pachyderme. Après le décollage et l'arrivée sur notre aire de manœuvre, à une altitude de sécurité convenable, mon génie gargantuesque sortait de sa « bouteille » par un bâillement qui ressemblait plus à un rugissement de fauve en chasse qu'à celui, très discret, d'une épouse qui vous fait comprendre qu'il est temps d'aller au lit. Son gros poing de dix kilos me passait sous le nez, me bouchant la vue par la même occasion ! Je comprenais alors, que mon « martyr » allait commencer. Tout apprenti pilote sait ce que signifie les séances d'apprentissage du « décrochage ». Rude épreuve indispensable et obligatoire. On commence par « réduire les gaz » ! Autrement dit, on réduit la vitesse de l'avion. Dans le même mouvement, on cabre celui-ci, de plus en plus vers le ciel. Ce qui fait que la portance de l'appareil  tombe à zéro. L'avion bascule alors brusquement en avant et plonge comme une pierre vers le sol à une vitesse hallucinante. Très impressionnant pour ceux qui subissent cela pour la première fois de leur vie. L'instinct primaire du pilote novice est de tirer le manche à balai vers lui. Or, c'est exactement l'inverse qu'il faut faire ! On dit qu'il faut « rendre le manche » et le pousser vers le tableau de bord.
 Le problème, chez moi, c'est que je supporte très bien les « G positifs », c'est à dire l'écrasement  dû à la force  centrifuge. Pas de problème ! Je peux peser quinze tonnes, je ne bronche pas. Par contre, les « G négatifs» , c'est à dire la chute libre, vulgairement nommée « trou d'air » !  là, je ne supporte pas ! Toutes les « stupidités » de manèges à la con de fêtes foraines, pour se  faire des «sensations », j'abomine. J'ai toujours eu une « sainte  horreur » de ces engins de tortures faussement attractifs que sont les montagnes russes. Je ne comprendrai jamais le masochisme de la race humaine qui cherche à se faire plaisir en se faisant peur ! Pour moi, c'est totalement incompréhensible.
_Bon ! C'est pas tout ça, mais on n'est pas là pour rigoler ! Fait mon gros « pervers » de moniteur, et dans la foulée, tire comme une brute sur le manche faisant cabrer l'avion à la verticale, instantanément,  en coupant les gaz immédiatement.
Celui-ci bascule en avant, en une fraction de seconde,  vers le sol.
Ahhhhhh ! Fais-je..... mentalement! Car il me reste quand même un atome de fierté. La terreur même, m'empêche de pousser des hurlements salvateurs.  Ne me laissant aucun répit, après une « ressource » qui m'écrase sur le siège (mais là, je m'en fous, vu que je supporte très bien), rebelote pour une nouvelle séance de torture. Au bout d'une demie-heure de ce traitement inhumain nous atterrissons enfin. Quand je descends de l'avion, c'est tout juste si mes jambes arrivent à me porter. Ah le salaud ! Je l'étranglerais bien ou lui mettrais bien mon poing dans la figure, mais il est franchement plus costaud que moi. Le seul petit point positif, c'est que je ne suis jamais malade. Mort de trouille, certes! Malade ? jamais ! Heureusement pour moi, tous les moniteurs ne sont pas comme ce tortionnaire sadique. Le mien est sympa et d'un calme « olympien ». Pourtant, il nous est arrivé de vivre des moments d'émotions non prévues. Un jour où nous faisions gentiment notre tour de piste, nous arrivons en « vent arrière », c'est alors que surgissant de nulle
 part, un  Nord 262 « Frégate » nous coupe la route, à la perpendiculaire de la nôtre, à la même altitude que nous, à peine à 100 m de notre  pare-brise. Il passe devant nous à la vitesse de l'éclair. Nous n'avons même pas le temps de réaliser ce qui nous arrive qu'il a déjà disparu. Certes, le 262 « Frégate » n'est pas un Airbus A380 mais c'est quand même un bi-turbopropulseur au moins cinq fois plus gros que nous. On ne sait pas si cet avion avait reçu l'autorisation de la tour de contrôle mais cette manœuvre est rigoureusement interdite et surtout sans même avertir les avions dans le circuit. On apprendra plus tard qu'il s'agissait d'un appareil participant au défilé aérien du 14 juillet à Paris et qui faisait sa petite « reconnaissance » ! Ah ces militaires ! Mais je ne vous ai pas encore signaler ce qui allait suivre. Imaginez un paisible pêcheur, dans sa barque sur un grand fleuve immobile et calme. Il surveille avec attention son petit bouchon sentinelle. Soudain, un de ses affreux engins motorisés, un de ces « jouets pour adultes » nommés « hors-bord » passe au large. Que va-t-il se passer ? Il le sait à l'avance, et vous aussi ! L'eau et l'air étant des « fluides » ce que tout le monde sait, à part ceux qui viennent de sortir récemment de notre école publique en état de décomposition avancée, vous allez comprendre ce qui est arrivé à notre pauvre petit Cessna 150 ! Un chalutier, dans une mer du Nord déchaînée par force 10 n'aurait pas été plus secoué que nous. C'est ce qu'on appelle, dans le  jargon aéronautique, une « turbulence de sillage » ! Et comme « turbulence », elle était plutôt « gratinée »  celle-là ! Mais nous y avons survécu, bien heureusement. Je vous épargne la bordée d'injures et de propos vulgaires que nous avons débités à ce moment là, qui était plutôt dû à une trouille rétrospective qu'à une mauvaise éducation.
Comme il est écrit dans la Bible : « tu ne connaîtras ni l'heure, ni le jour » Pour le « lâché » d'un pilote novice, il ne s'agit pas de sa disparition funèbre, mais de son premier vol en solo. Quoique les deux choses puissent se confondre si cela se passe mal ! Pour ne pas augmenter le stress de son élève, le moniteur ne lui révèle jamais le jour où il lui laissera faire le grand « saut ». Il le prend toujours par surprise. A la fin d'un énième tour de piste, l'avion se pose, roule sur l'herbe. Votre moniteur l'immobilise, et vous le voyez sauter de l'appareil. A peine remis de votre surprise, il se retourne pour vous dire : « Bon ! Maintenant, à toi de jouer ! Et il vous claque la portière au nez !
Voilà ! Voilà ! Voilà ! Quand faut y aller, faut y aller ! Un dur moment de solitude ! C'est moi qui vous le dit ! Ce n'est pas comme avec une voiture ; un coup de blues, une angoisse, on freine, on se range sur le côté de la route, et on respire un grand coup ! Là-haut, il n'en est pas question ! Le « pouce, je descends, j'en ai marre » est formellement interdit. Alors je pars à bord de mon petit avion cahotant sur les touffes irrégulières de la piste en herbe, le cœur dans la bouche.
Au seuil de piste j'appelle la tour : « Fox, Bravo,Roméo, Xray, Kilo, au seuil de piste, prêt à décoller ! » Prêt ? C'est vite dit ! Je vérifie encore mes volets, mon compensateur. La tour me donne l'autorisation de décollage. J'enfonce la manette des gaz à fond et tente de maîtriser
ma « monture fougueuse » car il y a une petite chose dont on ne nous prévient jamais assez ; c'est que dans ces tout petits avions, la « perte » d'un passager joue considérablement sur les réactions ordinaires de l'appareil. Hop!Mon avion quitte le sol en me surprenant un peu à cause de la distance plus courte de roulement.
Je « rends » du manche (non ! Je ne vomis pas!) Je me mets légèrement à l'horizontal pour augmenter la vitesse. Dès que mon « badin » (avec lequel il n'est pas question de badiner!) m'indique une vitesse suffisante, je tire sur mon manche (qui n'est pas du tout ce que vous croyez ! Vilaines!) et je commence l'ascension. Vous dire que je suis inquiet et que je stresse un brin serait un doux euphémisme comme
nos « journaleux frileux» en pondent quinze par jour ! J'entame mon premier virage à gauche, et lorsque je me retrouve en « vent arrière » je me mets en palier. Le « vent arrière » qui n'est pas non plus un « pet foireux » indique que nous sommes à contre QFU. Je pourrais vous parler longuement du « code Q » mais ce n'est pas l'objet de mon propos. Je sais que beaucoup de gens l'emploie pour des occupations ludiques et « sportives » mais dans ce cas là, cela n'a strictement rien à voir avec l'aviation ! Donc je suis en « vent arrière ». Et c'est là, mes enfants que le drame survint ! Par le haut-parleur de la cabine, j'entends soudain un autre avion demander à la tour de contrôle son intégration dans le circuit par la procédure en PTU, soit aussi en vent arrière et sur MON circuit ! Horreur ! Malheur ! Heureusement, la tour, en toute logique lui répond :
-Négatif ! Vous avez un « lâché » en cours !
Le « lâché » c'est moi, bien sûr ! Hou ! La ! La ! Que je « balise » encore d'avantage ! Car s'il y a bien aussi une chose que je craint en l'air, ce sont les collisions. Et que croyez-vous que fit cet abruti définitif ? Banco ! Tout d'abord, je ne vois rien. Je me défonce les cervicales pour examiner tout autour de moi. Puis soudain, j'aperçois un « Wassmer » sur ma droite. C'est un petit monomoteur à ailes basses. Il est à ma hauteur ! Même pas à quelques mètres !
_Mais il va me percuter, ce con ?  Mais non. Il vire à mon côté, en restant sur la droite.  On forme une belle « patrouille ». Patrouille que je n'ai absolument pas voulu ni souhaitée, comme vous pouvez l'imaginer, naturellement! Je suis à la fois fasciné et terrorisé. La tour de contrôle a beau engueuler cet imbécile ; peine perdue ! On fait notre
 « étape de base » (trajectoire perpendiculaire à la piste) toujours ensemble. C'est au cours du dernier virage (en priant que ce ne soit pas le tout dernier pour moi) que je me pose « la » question ! Qui va atterrir en premier ? Oh mais pas de problème ! On descend tous les deux rigoureusement sur le même plan. Je me concentre sur ma descente en « zappant » totalement le « gredin » qui m'accompagne. Moi, j'ai toujours adoré les atterrissages. Bien que ce soit la phase la plus délicate, c'est celle du vol que je préfère. Elle me rapproche de mon "doux" plancher des vaches.
Ce qu'il y a d'intéressant sur ce beau terrain de Lognes, c'est que la piste était assez large pour deux. Mon atterrissage est parfait. Je fait  mon « arrondi » juste comme il faut. Ah !Comme il est bon  et doux de sentir les roues vibrer à nouveau sur les touffes d'herbe de cette brave piste qui est devenue en vulgaire béton actuellement! Je regagne le parking fier et soulagé.
Je ne me suis pas du tout intéressé au sort de mon "tourmenteur". Je ne sais même pas ce qui lui est arrivé. Je souhaite simplement qu'il ait eu de bonnes raisons pour faire en sorte que je vive un « lâché exceptionnel » sinon, il a dû souffrir pour le renouvellement de sa licence.
Je ne suis jamais devenu pilote. Ce fut un beau rêve qui m'est resté à jamais inaccessible. Par contre ma passion, mon amour pour ce monde merveilleux de l'aéronautique est resté intact, et le restera jusqu'à mon dernier souffle.

Ps: Les photos en noir et blanc sont de mon entière production!

samedi 29 septembre 2012

Un curieux déminage


Les immeubles tous neufs et pimpants de la Butte Rouge, à Châtenay-Malabry dissimulent un pan mal connu de l'histoire dramatique de cet endroit. En dehors du fait que cette « Butte-Rouge » aurait été nommée ainsi (légende ou pas) à cause des « communards » que les « versaillais » auraient fusillés en masse, il y a aussi la proximité de la base de Villacoublay qui lui a valu la pluie infernale d'un certain nombre de bombes durant la seconde guerre mondiale. Quand nous jouions dans le bois de Verrières tout proche, on ne manquait pas de visiter ces cratères gigantesques qui commençaient à être envahis par la végétation. Nous connaissons tous, la «légendaire » précision des bombardements américains pour ne pas insister là-dessus. Bref! Un jour d'aventure enfantine, je me promène avec mon petit copain du moment, un certain, Patrick. Notre vagabondage nous amène sur un carrefour, à la lisière du bois. Vous le verriez aujourd'hui, il vous serait impossible à retrouver, tellement l'urbanisme a évolué. Donc, ce n'est pas la peine de vous le décrire! Malgré tout, il reste encore un petit restaurant qui fut le quartier général de belles « hétaïres » qui sévissaient dans les buissons de la forêt. Avouez que « hétaïres » cela fait plus « classe » que putes! Ah mince! Ça m'a échappé! 
Comme nous étions assis au pied d'un grand chêne, j'aperçois le museau d'un engin bizarre. Je me lève, je m'approche!
_Oh putain!........ Car on avait déjà du vocabulaire, à l'époque, et que le lieu s'y prêtait assez bien!
Un OBUS! Et un bel obus! Tout rouillé et plein de terre, mais aucun doute sur sa nature. Son museau sournois dépasse de la terre et la pointe détonante est parfaitement visible!
Paralysés par la surprise et la fascination, nous restons immobiles à le fixer un bon moment. Puis mon copain prend rapidement une initiative courageuse et ferme:
_Toi, tu vas le garder! Tu vas faire attention à ce que personne ne le touche, et pendant ce temps-là, je vais chercher le service de déminage.
Mon petit copain, aux décisions énergiques du scout qu'il est, me laisse en plan avec cet engin mortel à ma garde.
Avec toute la somme de courage qui me caractérise, je reste planqué derrière le tronc d'arbre protecteur de mon grand chêne. Toutes les trente secondes, je jette un regard à la dérobée pour voir si le morceau de ferraille de malheur, est toujours bien là! Comme tous les individus à l'imagination fertile, je le vois exploser, m'arrachant les jambes, et moi, dans un fauteuil roulant pour le reste de mes jours. Pour parfaire le tableau, je vois le cortège de mes funérailles suivi par tous les copains du quartier et de ma classe. J'ai toujours été un très grand « optimiste »!
-Mais qu'est-ce qu'il fout? Il ne m'aurait pas abandonné lâchement, quand même? Bon! Ce qui me rassure, c'est que c'est pas genre de Patrick! Un « scout » ne trahit jamais!
Au bout d'une centaine de réflexions de ce genre, je vois arrivé un petit camion avec une plateforme sans bâche. Il s'arrête devant moi. Mon pote surgit de la cabine, ainsi qu'un homme sans âge, le béret gris vissé sur le crâne et un mégot improbable aux lèvres!
_Il est où, ton obus mon p'tit gars?
-Là, m'sieur!
Et c'est ainsi que je vois mon démineur, arracher « notre » obus de sa gangue de terre, sans plus de formalité, et d'un geste raffiné du semeur de la Beauce, balancer notre engin dans la benne où son atterrissage fait un bruit sourd de protestation.
Notre « artiste » du déminage remonte dans sa cabine en sifflotant et nous laisse en plan, sans même un signe d'adieu!
Deux «idiots » frappés par la stupeur et l'incompréhension, c'est nous!
_C'est ça ton engin dangereux? Et tu m'as fait poireauter pendant une heure pour rien?
_Mais je ne suis pas artificier! Comment pouvais-je le savoir?
Heureusement, les disputes de gamins ne sont jamais bien longues! Tout ceci c'est terminé par une partie d'osselets acharnée.

Pourtant, je crois que, malgré notre jeune âge, nous avons fait exactement ce que nous devions faire, et des centaines d'individus sont morts pour avoir ignorer cette attitude de bon sens et de prudence.
Dans mes recherches, je suis tombé sur ce site intéressant concernant le déminage et les quelques milliers de bombes et d'obus qui traînent encore un peu partout en France:

lundi 17 septembre 2012

Un patrimoine « rugissant »


Hier, c'était la journée du « patrimoine ». Le mien, il est essentiellement aéronautique. Comme le dit si joliment cette expression : « je suis tombé dedans tout petit » ! Eurêka ! Je me suis souvenu qu'il y avait un musée très intéressant à côté de chez moi. Il s'agit de celui de SAFRAN. Mais, moi, le « safran », à part un épice merveilleux, je ne vois pas ce que cela à voir avec l'aviation ! Par contre ces six lettres me parlent plus : SNECMA. Que voulez-vous, on ne peut rien contre les atteintes de l'âge ! On n'a du mal à s'adapter. Bref ! Par un temps magnifique j'arrive aux abords de cette grande usine où se trouve le musée. Nous sommes accueillis par un « vautour » tout bariolé. Je parle du bombardier de ma jeunesse que j'ai connu de couleur métallique brillante et non peinturluré de blanc et de bleu comme un « clown triste » ! Je ne sais pas qui a eu cette « merveilleuse » idée, mais je ne le félicite pas ! Pauvre avion ! Il devrait être au musée de l'air du Bourget. A ce sujet, je ne peux que vous rappeler mon autre souvenir, écrit ici même : « La petite porte du hanger ». http://capharnaumpensees.blogspot.fr/2009/06/la-petite-porte-du-hangar.html
Mais revenons à notre « épice » ! Une fois garée ma voiture, je traverse le parking et qu'aperçois-je, trônant en plein « cagna » sans précaution, isolé comme un pauvre orphelin ? Un drôle d'engin tout droit sorti d'une série de science fiction : le premier prototype de
l'aérotrain de Jean Bertin. On ne peut pas dire que ce soit, à franchement parler, un « avion » ! Vu qu'il n'a jamais volé qu'à quelques centimètres au-dessus d'un rail en béton ! A l'entrée du musée, on nous distribue gratuitement et très aimablement des cartes postales où figurent des moteurs d'avion. Ce n'est pas d'un « romantisme » débridé mais cela rompt définitivement avec les paysages bucoliques et les personnages dénudés des vacances à la mer. A l'intérieur, je suis accueilli par de drôles de bruits ! Je pense qu'un avion à réaction va s'écraser sur le bâtiment ! Que nenni ! Il s'agit de haut-parleurs « d'ambiance » ! Il y a là des portraits des grands dirigeants de la SNECMA que j'ai toujours beaucoup de mal à appeler « SAFRAN ». Ensuite, on entre dans le « saint des saints» !
La galerie des vieux moteurs rotatifs et à pistons ! Que c'est émouvant de voir ces merveilles de mécanique et de précision. Quelles sommes d'intelligence, de passion, de travail, parfois de découragement provisoire, de joie d'enfants déployés par tous ces ingénieurs qui ont façonné ces petits chefs-d’œuvre ! Et pour moi, encore des souvenirs d'enfance, quand je savais reconnaître au seul bruit de ses ou de son moteur l'avion qui se posait à Villacoublay, la base où travaillait mon père. Je ne confondais jamais un C47, avec un SO 30P « Bretagne » ni avec un vieux « toucan » version francisé du fameux « Junker JU 52 » allemand. Pas plus qu'un vieux SIPA, ni un « ramier » ! Maintenant, je suis perdu dans l'anonymat des réacteurs sans âme ! Bah ! Il faut bien vivre avec son temps. Surtout que les réacteurs ne le cèdent en rien en complexité et en précision d'usage d'avec nos ancêtres à piston.
Un merveilleux « Mirage IIIC » est suspendu au-dessus de nos têtes ! Moi qui ne l'avait jamais vu d'aussi près. Il faut dire qu'un maquette « Heller » en plastique ne donne pas autant de détail ! Et sans oublier mes « potes d'enfance » Tanguy et Laverdure qui m'ont fait beaucoup rêvé sur cet extraordinaire avion de chasse ! A côté un moteur « Hercules » de mon bon « nordatlas » des « familles » avec lequel je suis parti faire mon service en Algérie ! Mon Dieu qu'il était bruyant ! Et ses « toilettes » situées juste dans les deux portières coquilles qui s'ouvraient pour laisser tomber nos parachutistes ne m'inspiraient pas du tout confiance, si vous voyez ce que je veux dire ! Car moi, je n'avais pas de parachutiste prévu dans mon paquetage ! Et les deux pilotes militaires qui lisaient leur journal généreusement déployé sur leur tableau de bord, non plus ! Je poursuis ma visite et tombe sur les deux énormes réacteurs « Olympus » du Concorde ! Ah ! Il devait en «bouffer » du kérosène !
Quand je pense que mon parrain a été le premier pilote de Concorde pour Air France, que mon propre frère a fait les premiers documents de vols pour le tout premier trajet « Paris-New-york » !
Quand je vous disais que je suis tombé dedans tout petit ! Et cela a duré toute ma vie. D'ailleurs la maquette du Concorde trône en bonne place dans ma vitrine, dans mon bureau ! Comme l'Alouette II de Sud-Aviation, tout pareille à celle du musée ! Pour les fusées, j'ai commis une « trahison » je n'ai que la « Saturn V » des Américains ! Une faiblesse,mais elle est tellement belle !
Une petite pensée pour Jean Bertin, un génial ingénieur français qui n'a pas pu lutter contre le TGV!Mais la sortie me réserve une dernière surprise avec un drôle d'avion que peu de gens connaissent, et dont j'ai AUSSI fait la maquette : le fameux « coléoptère » avec son aile annulaire ! Une vraie curiosité aéronautique. Je pourrais encore vous écrire un « dictionnaire » complet sur ma passion aéronautique, mais je sens que je vais lasser !
Je ne voudrais pas vous quitter sans avoir une petite pensée pour le C.E.V. De Melun-Villaroche qui a vu tant de nos brillants chasseurs et avions faire leur premier vol ! Et à tous ces pilotes d'essai qui se sont tués pour expérimenter toutes ces belles machines.
Une dernière petite chose amusante : Voir tous ces jeunes lancer leur fusée fabriquée par eux-mêmes ! J'ai le souvenir d'avoir fait mes propres fusées, avec un carburant « secret » dont je ne dévoilerai pas la formule, vu que c'est aussi un puissant explosif. Carburant que je mettais dans un tube d'aspirine et dont l'allumage était très perfectionné : Je casse une ampoule de 4,5V dont je plongeais le filament dans le carburant solide : Ensuite, avec un très long fil électrique et une pile alcaline je faisais la mise à feu. A une époque « bénie » où l'on nous foutais une paix royale, et où ne sévissait pas encore une paranoïa maladive ! On faisait même voler des boites d'allumettes ! C'est vous dire !
Mais le vrai patrimoine est aussi au fond de nos souvenirs, nous les anciens !  

samedi 28 juillet 2012

Les saucisses du scandale.


Hier a eu lieu la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Belle fête, un peu trop bruyante à mon goût, ne supportant plus, depuis des années tout se qui braille en anglais ! Chacun a ses « allergies » on n'y peut rien, c'est physiologique. Mais, mais, mais... ce qui me révulse au plus au point, ce n'est pas le fait que nous, Français, on se soit fait brûler la politesse par ces « bouffeurs » de viandes bouillies à la menthe qui nous ont toujours détesté, non ! ce sont plutôt les margoulins financiers qui se repaissent de ces jeux comme les vampires sucent le sang de leurs victimes. C'est ainsi qu'un brave  boucher de Weymouth a eu l'idée calamiteuse et scandaleuse, il faut bien le souligner, de décorer sa vitrine de belles saucisses en forme d'anneaux olympiques. Oh ! Le « criminel ! Sans crier gare, un serviteur zélé de cette race de vampires, a foncé dans la boutique, sommant le « gredin » de retirer immédiatement l'objet du scandale sous peine d'une plainte en bonne et due forme, agrémentée d'une amende colossale ! Et qu'avait donc commis comme faute ce « délinquant » de boucher ?
Oh ! Trois fois rien. Il ne savait pas qu'une marque d'un produit infect qui empoisonne les estomacs de la planète entière, avait « l'exclusivité commerciale » de l'utilisation des anneaux olympiques !
Oui, messieurs, dames ! Les anneaux olympiques sont la propriété « exclusive » d'une bande de margoulins racketteurs ! Elle n'est pas belle notre époque ? Et personne n'a le droit de s'en servir, de les mettre en logo, de jouer avec, de les décliner sous forme humoristique sans PASSER A LA CAISSE !
Et qui a permis cette « immonde cochonnerie » ? (c'est le cas de le dire!) le Comité international olympique ? Alors,comme ça, on vend son âme au « diable » du marketing ? Car le diable de la Bible est mort depuis longtemps ? Pas sûr !

Vous ne me croyez sûrement pas ? En fait c'est encore plus grave que ce que je le pensais ! Car je viens de tomber sur une page du site de « médiapart » :
« L'olympisme à l'ère du capitalisme tardif »

On peut y lire, entre autre :

 Ainsi, une « brand police » constituée de centaines d’hommes en uniforme parcourent le Royaume-Uni pour garantir que l’exclusivité des sponsors officiels de Londres 2012 (Adidas, McDonald’s, Coca-Cola, BP) est respectée. Un boucher de Weymouth qui avait arrangé des saucisses en forme d’anneaux olympiques dans sa vitrine a été prié de les retirer sous peine d’une action pénale. MacDonald’s a obtenu un monopole sur les frites et Heineken celui de la bière dans l’enceinte des jeux. Il est formellement interdit à toute entreprise qui n’est pas officiellement associée à la grand messe de l’ennui d’utiliser les mots « été », « or », « Londres » et « 2012 ». En gros, les jeux olympiques à l’ère du capitalisme tardif, c’est un CRS qui s’assure que vous buvez votre Coca-Cola devant la demi-finale féminine d’haltérophilie.

Alors, vous m'excuserez à l'avance, si je commets cette indignité, cette grosse « sottise », cette bouderie d'adolescent, mais je vais zapper ces jeux de mes yeux pendant les quinze jours de leur durée. Je ne désire pas alimenter les « royalties » de ces margoulins!





samedi 28 avril 2012

Défense……d’en parler !


Qui ne connaît pas « Numerobis », le petit architecte égyptien de l’album « Astérix et Cléopâtre » ? Il est sympa, mais extrêmement incompétent et…. nul ! C’est pour cette raison qu’il fait appel à « Panoramix »  le druide, pour lui filer un coup de main, afin de construire un beau palais pour sa reine. Nous avons tous rigoler en voyant ses œuvres architecturales bancales, tenant comme par miracle, avec des fenêtres au parallélépipède pas « rectangle » du tout ! Vous pensez sûrement que des « Numerobis », à notre époque, cela n’existe plus que dans l’imagination débridée de deux « gamins » Uderzo et Goscinny qui ont commis cette petite œuvrette pour enfants? Grave erreur ! L’histoire que je vais vous raconter est authentique ! Forcément, puisque c’est moi qui l’ai vécue !
Des millions de touristes venus du monde entier admirent notre magnifique « Arc de triomphe » en plein Paris ! Tous les « kodakeux » de la terre ont photographié cette admirable enfilade des  « Champs Elysées » qui va jusqu’à cet objet phallique, vieux de plus de 3000 ans, notre obélisque ! Pas celui qui est « légèrement enveloppé » et compagnon d’Astérix, mais celui choisi par Champollion et offert, par le roi d’Egypte, à la France.
Quand nos « kodakeux » font un tour à cent quatre vingt degrés sur eux-mêmes, ils se retrouvent dans l’axe de l’avenue de la « Grande Armée » ! Et que peuvent-ils voir (je n’ose pas dire « admirer », et vous comprendrez pourquoi par la suite !) un gros machin cubique, blanc, improbable, que l’on nomme « la grande arche de la Défense ». Splendide hymne à la gloire de l’architecture moderne française ! Enfin….presque !
Revenons à ma modeste personne. Du temps où je sévissais dans le service informatique d’une grande entreprise de chez nous, je devais m’occuper de la sauvegarde des données d’un bureau d’architectes de notre belle maison. Bien que son secteur d’activités principales soit l’aviation, elle envoyait ses ingénieurs et ses techniciens dans le monde entier, réaliser des chantiers d’aéroports et des projets très divers dont, chose extraordinaire mais vrai, celui de la grande arche ! Étonnant, non ?
C’est donc à cette occasion que je fais la connaissance d’un cadre, dessinateur de son état, qui m’invite dans son bureau pour que je puisse remplir ma mission de « sauvegarde ». On cause, on papote, on discute boutique et forcément on en vient au projet sur lequel travaillait mon cadre, il y a quelques mois de cela. C’est ainsi qu’il me parle de son ancien travail sur la grande arche. Et, moi, avec mon grand talent, toujours en alerte, toujours sur la brèche, pour mettre les pieds dans le plat, et raviver des sujets qui fâchent, je lui parle d’une petite chose qui m’a tracassée, en  admirant ce grand « machin », bijou du centre d’affaire de la défense !
_Dis donc ! Elle ne serait pas un peu de "traviole" ta « caisse à savon » par rapport à l’axe des avenues ?
Oui ! Je le confesse ! Il m’arrive d’être un peu.... taquin, et brute de fonderie dans mes propos.
C’est alors que je le vois rougir et sourire un peu niaisement.
_Je vais te faire une confidence ; c’est moi qui ai fait cette belle « connerie » !
????? fais-je très étonné ! Oui ! Je sais ! C’est très dur de traduire « ???? » !
_Tu me charries ?
_Non !Non ! Pas du tout ! Figure-toi qu’on devait quand même la désaxer de quelques degrés pour une histoire d’emplacement de ligne de métro. Mais en principe cela n’aurait pas dû se voir. Mais sur les plans, j’ai doublé par erreur l’angle de déviation. Quand je m’en suis aperçu, il était trop tard, les plans étaient déjà partis. !
_Non ?
_Si !
_Oh ! Et les architectes ? Cela a dû « ramoner » ferme dans les chaumières ?
_Ah ! Pour sûr ! Ils se sont traités de tous les noms d’oiseaux possibles !
_Mais et toi ? Tu ne t’es pas fait incendier ?
_Bof ! Je suis passé entre les goutes en faisant le mort !
C’est pourquoi, chers amis lecteurs, à chaque fois que je vois ce bâtiment de travers, je pense à mon collègue et à son « académicien » d’architecte, s’il vous plaît !
Si vous allez sur wikipédia, vous pourrez lire ceci :

La Grande Arche n'est pas exactement dans l'Axe historique de Paris, avec lequel elle fait un angle de 6,33°. La raison est double :
d'un point de vue technique d'abord : Erik Reitzel a pu installer les fondations de la structure de l'Arche afin de respecter l'autoroute et les lignes ferroviaires existantes, ainsi que le projet de prolongement de la ligne 1 du métro de Paris,
d'autre part d'un point de vue symbolique : Johann Otto von Spreckelsen a en effet souhaité décaler la Grande Arche de 6° 33″ afin de mettre en valeur le volume du cube et recréer le décalage existant déjà entre la Cour Carrée du Louvre et la place de la Concorde.
Qu'en belles paroles élégantes ces choses là sont dites ! Ah ! Sans la diplomatie des termes bien choisis et sans leurs beaux « habillages »  que serait l’existence ! Je vous le demande !
Donc, rien à voir avec ce que je viens de vous raconter !
Et c’est tant mieux ! Car je ne tiens pas à être traîné en justice pour diffamation ou pour dénigrement d’un monument français, atteinte à l’honneur d’un glorieux architecte etc…!
J’ai tout « inventé » ! Ce n’était que pour me rendre intéressant ! D’ailleurs, je suis à demi rassuré ; personne ne va croire à cette histoire idiote ! Elle est tellement invraisemblable !
Pour terminer sur une note légère, savez-vous comment se nomme réellement  l’arche de la défense ? L’arche de la Fraternité ! Réellement de travers ! Tout un symbole !


jeudi 8 mars 2012

Sisley et sept beaux


Ce n’est pas terrible. Je le sais ! J’aurais pu écrire aussi : Sisley, mais c’est beau !  Bon ! On arrête là les jeux de mots vaseux pour passer à l’essentiel : L’autre jour, j’ai fait ma randonnée habituelle dans ce petit village béni des dieux de l’art pictural : Moret-sur-Loing. Car, pour ceux qui l’ignoreraient encore, Moret est la cité des impressionnistes et surtout de l’un des plus célèbres d’entre eux : Alfred Sisley. Alfred, pour les intimes, et malgré un prénom bien de chez nous, était anglais. Ce qui ne l’a pas empêché d’être un amoureux fou de ce petit coin de France loin de son Albion ancestral. Pour revenir à Moret et à ses berges du Loing, il faisait un temps gris, bas de plafond, triste comme un discours politique de campagne électorale. Ce qui ajoutait à la désespérance du climat, c’était cette nature sans feuilles d’un hiver qui se traîne, avec ces arbres squelettiques et endormis. Malgré tout, la promenade le long du canal était passionnante grâce l’armada de péniches amarrées, bigarrées, parfois aux couleurs vives, et même criardes, plus étranges et originales les unes que les autres ! Et là, au détour d’un petit pont, sur une pelouse dégagée, au bord du canal, on aperçoit soudain un panneau rectangulaire, blanc, planté sur un piquet, incongru, solitaire. Qu’est-ce ? On s’approche. Ô stupeur ! Ô bonheur étrange et sublime ! Un tableau ! Et pas n’importe lequel : peint par l’artiste lui-même. Et que représente-t-il ? Précisément le paysage que l’on a sous les yeux.
Alors là, je vous demande un moment de réflexion. Voilà un tableau qui vaut une fortune, des millions de dollars, qui dort sur une cimaise de musée, et moi, et les promeneurs occasionnels qui passent  par-là, nous pouvons jouir « gratuitement » de la beauté du même spectacle. Ce n’est pas formidable ?  Et ce petit « miracle » va se reproduire une bonne dizaine de fois, tout au long de notre itinéraire pédestre.  Certains « pisse-froids », des hépatiques chroniques vont encore jouer les rabat-joie en nous faisant la réflexion que le paysage a bien changé, que la « vision » intimiste de l’artiste transfigure ce même paysage, que l’art « sublime » la pauvreté brute d’une image vulgaire imprimée dans notre cerveau par un œil bestial et désespérément matérialiste, concret et sans aucune poésie.  Certes !  Réflexion aggravée par le fait que nous n’étions pas à la même saison. Le tableau a été peint par un bel été lumineux. Bref ! De retour à la maison, j’examine ma moisson d’images. Bien triste ! Rien qui puisse faire rêver un amateur de belles photos.
C’est alors que je me souviens, imbécile que je suis, que j’avais fait la même randonnée, trois ans plutôt, mais en été, ce coup-ci. Et les photos dormaient encore dans mon ordinateur.
Ah mes aïeux ! Changement de décor ! Par la magie de mon appareil photo numérique, j’ai retrouvé cette beauté sublime de la nature autour de Moret. Tout y était ! La belle lumière, les arbres magnifiques, les saules pleureurs, le charme et la douceur des lieux. Ce petit village est bien un petit coin de paradis. Maintenant, je comprends qu’un peintre génial comme Sisley ait pu en tomber amoureux.  Et pour bien vous démontrer que je n’exagère pas je m’en vais vous montrer une photo que j’ai prise et qui aurait peut-être plu à notre grand artiste. Et voyez comme le sort des cités est parfois étrange. Les Allemands, pendant la dernière guerre eurent l’idée « généreuse » et « bienfaitrice » de faire sauter le pont de Moret pendant leur retraite. Ce qui eut pour effet de détruire, par la même occasion les constructions hideuses de l’ancien moulin que l’on peut voir sur le tableau de Sisley, au début de cet article. Ce qui a permis de dégager une belle vue de la ville et de la rendre ainsi encore plus belle.
ALBUM SUR FACEBOOK

  

dimanche 19 février 2012

La tour Bourane-Montparnasse infernale

Oui ! Je sais ! Drôle de titre ! Mais ceux qui me lisent depuis un certain temps savent qu’il n’est jamais « innocent » et qu’il correspond toujours à mon propos.
Car, qui a-t-il dans ce titre ? La tour Montparnasse. C’est déjà un début. Parce qu’elle fut l’endroit d’un exploit personnel que je ne pourrais plus jamais renouveler. Cela se passait exactement en juin 1989. Il ne faisait pas beau. Le temps était maussade mais sans pluie. Vous savez que je suis un passionné d’aviation, et que cette année-là avait lieu l’un des salons d’aviation les plus importants au monde, celui du Bourget. Alors qu’est-ce que je venais foutre dans cette tour, en plein Paris ? Et pas n’importe où dans cette tour ; Sur la toute dernière plate-forme à son sommet !  Vue imprenable sur la capitale. Mais chose encore plus remarquable, vue sur l’aéroport du Bourget, là-bas, dans le lointain ! Je crois que vous commencez à deviner. Mais c’est pas tout ! A l’époque, j’étais aussi passionné  de photographie. J’avais donc mon appareil avec moi, un magnifique Pentax reflex des « familles » et surtout un magnifique objectif zoom. Pourquoi cette mise en scène un peu spéciale ? Parce que j’attendais un évènement « spécial » lui aussi ! Le vol de la navette Bourane sur le dos de son Antonov 225. La navette Bourane était le « pendant » de la navette spatiale américaine pour les Soviétiques. L’An-225 était un avion géant à six réacteurs de dimension colossale. J’avais donc appris qu’il devait faire un tour complet de la capitale, au-dessus, carrément des périphériques, car le survol de Paris est toujours interdit à très basse altitude.  Alors, à l’heure prévue, j’ai pointé mon objectif sur le parking où se trouvaient les engins enlacés que je voyais parfaitement bien du haut de mon « perchoir » de plus de 200 m.
C’est ainsi que je les ai vus prendre la piste, s’aligner, décoller. C’était prodigieux ! J’ai suivi ce vol de bout en bout, en seulement pivotant sur moi-même ! Comme j’étais pratiquement le seul sur ce toit, je me suis toujours demandé pourquoi nous n’avions pas été plus nombreux à avoir la même idée ! Peut-être suis-je un peu « braque » et « givré » ce dont sont persuadé pas mal de mes proches. C’est en retrouvant de vieilles photos jaunies, au grenier, que ce souvenir m’est revenu brusquement, et surtout l’envie de vous le faire partager.
Ceux qui vont faire la fine bouche, parce que ces clichés sont de mauvaise qualité et dignes d’un piètre débutant, devront se dire que ces documents sont les preuves du vol unique de cette navette spatiale dans le ciel de Paris. Ce sont des documents historiques et précieux pour les passionnés maladifs de l’aviation, comme moi!

 Comme je viens de voir une magnifique vidéo de cet avion l'Antonov 225 Mriya sur YouTube, je ne pouvais faire moins que de l'ajouter à cet article:


mardi 10 janvier 2012

Le bizutage explosif d’un jeune CRS


Cela se passe au début des années 70 sur l’aéroport d’Orly. En cette période de « plomb » sévit déjà un terrorisme venu du Moyen-Orient qui n’a rien à envier à celui de notre époque. Et je dirais qu’il est même encore plus actif. Un certain Carlos, de sinistre réputation, fait déjà régner la terreur. Donc, nos belles plates-formes aéroportuaires sont surveillées comme le « lait sur le feu » par des compagnies de CRS sur le pied de guerre. Parmi ces fiers combattants de l’ordre, une jeune recrue fait le pied de grue sur la rocade qui va d’Orly-Ouest à Orly-Sud. Cette rocade qui forme un grand arc de cercle surplombe de quelques mètres les aires de stationnement des avions. Notre jeune flic est engoncé dans sa capote trop longue pour lui, de serge bleu sombre que nous connaissant tous. La casquette trop grande, vissée sur son crâne juvénile rasé de frais, notre sentinelle se bat les mains gantées par ce froid hivernal qui pince impitoyablement. Son, pistolet mitrailleur inutile lui bat les flancs.Pour dire les choses franchement, il s’emmerde fermement à cent sous de l’heure ! Pour se distraire un peu il regarde la grosse bestiole de ferraille qu’il a sous les yeux ; un Boeing 747 de la compagnie israélienne El Al flambant neuf, car ces avions sont récents à cette époque. Ce point de stationnement s’appelle « delta zéro » car je ne peux m’empêcher d’avoir la vanité puérile de me la « péter » un peu en montrant mon expérience professionnelle déjà très lointaine. 
Donc cette grosse « vache » d’aluminium montre plutôt son cul d’où émerge un « anus noir » qui siffle continuellement dans un chuintement agaçant : L’APU ! Eh ! Eh ! Encore une occase de me la « re-péter » pour vous dire que « l’APU » autrement dit ; Auxiliary Power Unit est un petit réacteur qui fournit la puissance électrique à l’avion quand celui est au sol, immobile. Voilà pourquoi notre brave « gun-man » n’entend pas la grosse limousine noire qui vient de stopper à dix mètres de lui, dans son dos. De celle-ci surgit un homme porteur d’un long tube sombre sur son épaule. Poum ! Le bruit est presque ridicule.
Pas le temps de réfléchir, que la voiture repart à fond dans un grand crissement de pneus martyrisés. Notre pauvre CRS médusé ne comprend même pas ce qu’il vient de voir. Il regarde à nouveau vers l’avion où tout semble normal. Les techniciens au sol continuent de s’activer comme si rien ne venait de se passer.
-Bah ! J’ai dû rêver pense-t-il naïvement ! J’ai mal dormi et le cassoulet d’hier soir n’est pas bien passé.
Ce n’est qu’une fois revenu au poste de commandement où le souffle rageur d’un supérieur hurlant sa colère dans sa pauvre petite tronche juvénile, en faisant gicler au passage, sa casquette du crâne, qu’il comprend enfin la portée de l’incident qu’il vient de vivre.
Oui ! Car revenons sur ce malheureux « incident » ; Figurez-vous que nos « artilleurs » ont raté 
la grosse « baleine » qu’ils avaient devant eux ! Ce qui s’appelle positivement et sans aucune excuse : « rater une vache dans un couloir » Plus mauvais tireurs que ça, ce n’est pas possible ! Mais vous allez me poser LA question à « cent balles » ! Je le sens ! Curieux comme vous êtes. Si ces andouilles ont raté l’avion, quid de l’obus ? Eh oui ! Il a bien fallu qu’il atterrisse quelque part cet obus ? Oh mais où ! Passant par-dessus le satellite Ouest, il est venu « gentiment » traverser de part en part un DC9 de la JAT (ancienne compagnie de l’ex-Yougoslavie) qui était stationné en « Delta sept » (je ne peux m’empêcher de me la péter) blessant légèrement trois passagers. Et toujours sans exploser ! Vous pensez que cela s’arrête là ? Pas du tout. Nous avions une belle cantine de piste avec une magnifique grande baie vitrée qui donnait sur le taxiway. Sous cette belle vitrine se trouve un petit soupirail au niveau du sol. Et ce petit soupirail à quoi sert-il ? De fenêtre au vestiaire des employés. Et c’est là que les artificiers sont venus chercher l’obus qui « reposait » gentiment sur le sol en béton de la pièce. Toujours intact, bien sûr ! Juste en dessous de la salle du resto ! Je ne sais pas qui leur avait refourgué la camelote, à nos branquignols terroristes, mais à mon avis, leur S.A.V. a dû s’en prendre plein la tronche. 
Je ne sais pas ce jour-là ce qui nous a protégé : la providence, la chance, Dieu ou je ne sais qui ou quoi, mais nous sommes passés devant une catastrophe effroyable !
Quant à mon petit CRS, je ne sais absolument pas ce qu’il est devenu. Gageons qu’il ait quitté un métier où sa « sensibilité », ou son « sang-froid », n’a pas été reconnu à sa juste valeur.
Pour vous prouvez que je n’invente rien et que cette histoire est parfaitement authentique, je vous mets des informations « glanées » sur Internet.
  



Le 13 janvier 1975 a lieu un attentat à Orly. Des terroristes soutenus par le FPLP, avec Carlos à leur tête, tirent avec un lance-roquettes sur un avion de la compagnie israélienne El-Al, mais le ratent. Un avion yougoslave est touché, faisant 3 blessés. La terrasse d'Orly Sud sera fermée au public à la suite de cet événement.

jeudi 22 décembre 2011

Stop à la « cruauté » animale !

Dans les nombreux messages qui m’assaillent tous les matins, dans ma messagerie électronique, le titre d’un seul me saute brutalement dans mes pupilles encore ensommeillées :
« Stop à la cruauté animale » Le site, qui pousse ce cri de « désespoir », m’invite à donner mon « opinion » et pour se faire, m’incite à lire son article intitulé (je n’invente rien) :
Cruauté animale ! Et au singulier, s’il vous plaît !
Bon ! Puisqu’on m’y pousse gentiment, je vais donner « mon » opinion. Oui ! L’animal est cruel envers l’homme, et ceci depuis toujours. D’ailleurs, ma chatte Keny, qui dort insolemment sur mon écran d’ordinateur, alors qu’elle n’a rien à y faire, me le prouve tous les jours. Il suffit que j’ose simplement la déloger pour qu’elle sorte ses griffes et me fasse une gueule à faire peur !  L’ingrate ! Moi qui la nourris tous les jours avec de bonnes croquettes bien « chères » ! Et il n’y a pas que les chats qui sont cruels envers les hommes ! Je ne vous parle pas de tous ces préposés de la poste  mordus au cours de leur mission  par des chiens furieux et cruels.  Ah ! Oui ! La « cruauté animale » ne m’en parlez pas ! Elle sévit tous les jours de par le monde, et fait de nombreuses victimes parmi les hommes ! Et ces affreux moustiques qui transportent le paludisme ? Et la mouche tsé-tsé qui transmet la maladie du sommeil ? Ce n’est pas de la « cruauté animale », ça ?  Et les tigres qui bouffent deux ou trois indiens en guise de déjeuner ? Ils ne sont pas cruels, eux ? Mais comment peut-on se défendre contre cette « cruauté  animale »? C’est bien gentil de la dénoncer, mais encore faudrait-il nous indiquer par quels moyens !
En résumer, je conseille plutôt à ceux qui luttent contre la « cruauté animale » de lutter aussi contre
 la « cruauté » envers la langue française !  A mon avis, c’est encore plus urgent !



mercredi 30 novembre 2011

Lysistrata à l’amende


Dans cette société déboussolée, qui a perdu ses repères moraux les plus sûrs, qui ne sait plus ou elle en est, mais qui court encore sur ses pattes comme une gallinacée à qui on a coupé la tête, la justice est à son image : décervelée ! Vous en voulez une preuve ?
Je ne sais pas si certains d’entre vous ont entendu ce jugement effarant prononcé, en France, contre un homme qui n’aurait pas assez « honoré » son épouse ! Je n’invente rien, la preuve :

Condamné pour ne pas avoir suffisamment "honoré" sa femme. Un homme va devoir verser 10 000 euros de dommages et intérêts à son épouse "pour absence de  relations sexuelles pendant plusieurs années".

Ainsi en a décidé la cour d'appel d'Aix-en-Provence qui estime que "les attentes de l’épouse étaient légitimes dans la mesure où les rapports sexuels entre époux sont notamment l’expression de l’affection qu’ils se portent mutuellement, tandis qu’ils s’inscrivent dans la continuité des devoirs découlant du mariage". 

 Comment en est-on arrivé à une imbécillité pareille ? Mystère ! Mais il se pose un grave problème en vertu de la « sainte parité » ! Vous ne devinez pas lequel ? Mais si, bien sûr !
Combien d’hommes vont être en droit de réclamer la même chose pour refus, de la part de ces dames à la migraine tenace, de ne pas satisfaire les besoins « légitimes » et maintenant « légaux » de leurs époux ?  En d’autres termes mieux choisis combien de « Lysistrata aux petits pieds » vont se retrouver devant un tribunal pour avoir jouer les bêcheuses emmerdantes et les frigides compulsives pendant des décennies et avoir ainsi  infliger  un « martyr » conjugal jamais sanctionné par la loi à leur pauvre mari ?  
C’est un comble, et une injustice flagrante, que ce soit un homme qui soit ainsi le premier condamné alors que nous savons bien que, statistiquement parlant, ce sont plutôt ces dames qui seraient « hors la loi » dans ce domaine ! C’est vous dire si nous sommes dans une époque qui marche sur la tête. Je me souviens du film « Garde à vue » où un Michel Serrault génial jouait un notaire soupçonné de pédophilie criminelle parce que sa belle femme, jouée par Romy Schneider, lui refusait sa chambre depuis son voyage de noces ! Dans le film, elle finissait par se suicider, s’infligeant ainsi un châtiment bien mérité !
Alors messieurs, si vous avez affaire à une épouse « récalcitrante » de la gaudriole conjugale, vous savez ce qui vous reste à faire !
 Portez plainte devant la justice ! La loi est désormais avec vous !
Ah mais ! 

mardi 29 novembre 2011

Cogito ergo sum


« Je pense donc je suis » ! Voilà une belle formule latine qui remonte bien loin dans mon enfance studieuse et laborieuse. Un vieux monsieur du nom de Descartes l’avait prononcée, il y a de cela des siècles,  et elle se répandait dans tous nos livres de philosophie scolaire.
Cette vieille relique de penseur, aux cheveux longs et au regard fiévreux, ne m’inspirait alors qu’un désintérêt méprisant dû à une adolescence tout à fait ordinaire.
Et voilà que l’âge survient avec son recul impitoyable sur les années passées. Alors qu’on a « posé les valises » et que les soucis de la vie s’estompent un peu, on voit resurgir cette préoccupation philosophique essentielle !
Qu’est-ce que je suis bien venu foutre sur terre ? Quel est ce mystère insondable qui fait que je suis venu assister à cette « comédie humaine », à ce « banquet de farceurs improbables » que l’on nomme « humanité » ?
Qui ne s’est jamais posé cette question terrifiante ? Je n’arrive pas à concevoir un seul être humain qui ne se soit jamais interrogé sur ce problème fondamental ! Voilà pourquoi je reviens à mon vénérable philosophe. Il a dû, sans l’ombre d’un doute ( et dans son cas, c’est assez judicieux) se poser rigoureusement la même question que moi. Oui, je pense, et par cette simple action, j’ai la seule et unique preuve de mon existence. Et cette existence est pour moi un mystère insondable car elle rejoint cette interrogation fondamentale : pourquoi j’existe plutôt que rien ? Quel est ce miracle inouï qui fait que je sois là, où je suis, que je vois, que je respire, que je réfléchis, que je ressens, que je souffre, que j’ai peur, que je ris, que j’ai la certitude absolue de mon « unicité » et de ma « singularité » Ce qui me pousse à un égocentrisme absolu (mais provisoire) : L’univers entier n’existe qu’à travers moi. Il n’existe que parce que j’en suis conscient. Mais je me suis aperçu, Ô miracle, par la seule volonté de mon raisonnement, que je ne suis pas le seul dans ce cas là ! Oui ! Il existe d’autres « bipèdes » qui me ressemblent, qui ont des bras, des jambes, une tête, enfin, bref, un aspect « humain » et qui pourraient peut-être comprendre aussi ce que je ressens  ! Car ce n’est pas évident ! Parfois, cela me fait penser à ce film génial : « The Truman show » avec Jim Carrey où l’on fabrique un univers entièrement artificiel pour un seul être humain où tout est faux ! Tout est fabriqué ! Il est le seul à ne pas le savoir ! Et si j’étais, moi aussi, le fruit d’une expérience diabolique (ou divine ), et si j’étais un cobaye crée pour voir comment réagi un être humain dans certaines circonstances ? Oui, je sais ! Cela frise la folie ! Alors qu’y a-t-il de concret pour nous sauver de cette  schizophrénie ? L’Amour, bien sûr ! Quand un « autre » être humain vous semble plus « intéressant », plus « essentiel », plus « important » que vous-même !  Pour conclure cette petite digression philosophique, si notre brave Descartes proclamait « Je pense, donc je suis », il ajoutait : « si je suis Dieu est » ! Mais Dieu étant « Amour » on peut conclure en toute certitude que : « Si je suis, c’est que l’Amour EST » !