« extraterrestres », même si l'on est bien nés sur cette bonne vieille terre!
L'histoire que je vais vous raconter, va vous le prouver sans ambiguïté.
Ils sont trois pauvres prisonniers militaires dans ce camp du Nord de l'Angleterre, à la fin des années quarante.
La guerre est finie depuis de long mois déjà.
Ces prisonniers allemands, car il s'agit des lambeaux de la puissante armée allemande, attendent de rentrer chez eux!
Ils travaillent souvent dans les fermes des environs, bricolent, passent le temps comme ils peuvent!
Mais ces trois là ont une particularité fort étrange pour des « Allemands »!
Ils ont le type mongoloïde, la face plate et les yeux bridés! Le plus déroutant c'est que, non seulement ils ne parlent pas allemand, ce qui est grave pour des prisonniers
« Allemands », mais surtout, ils parlent un dialecte qu'ils sont les seuls à comprendre, et à employer entre eux!
On est très loin de la race des seigneurs, grands blonds aux yeux bleus, comme chacun le sait!
Eux, ce serait plutôt la race des steppes; petits, trapus, bruns, et les yeux en boutonnières de veste!
Personne ne s'occupe d'eux, ni ne cherche à savoir d'où ils viennent!
Les autorités anglaises sont embarrassées car elles ne savent pas à qui refiler ces trois « zozos »! Aucun pays n'en veut! Ni les Allemands, ni les Russes, ni personne!
C'est un autre prisonnier allemand, un authentique compatriote de Goethe, cette fois-ci, spécialiste des langues orientales qui a l'idée, tout à fait personnelle, de s'intéresser de près à ces faux « compatriotes »!
Il s'aperçoit rapidement que ces hommes parlent un langage proche de celui utilisé dans le haut Altaï, en pleine Mongolie centrale! Ce sont des Kalmouks!
Ah! La joie délirante et enfantine de ces trois pauvres « diables », qui ont enfin le bonheur d'être compris par quelqu'un d'autres qu'eux-mêmes, et ceci depuis plus de quatre longues années!
Et comme tous les muets contraints, et les bavards refoulés, ils vont être intarissables pendant des journées entières
Ce que ces trois pauvres épaves humaines vont alors lui raconter, est proprement hallucinant! C'est tellement incroyable que cela ne peut-être que..... vrai!
Heureusement qu'il y a des documents historiques pour l'attester, sinon personne n'y croirait!
Alors? Je vous la raconte ou vous la connaissez déjà?
Ils sont trois marcheurs solitaires, avec leur maigre baluchon, dans la poussière, sous le soleil et la chaleur du chemin rocailleux.
Cela fait des heures et des heures qu'ils ont quitté leur petit village de montage qui vit là-haut, depuis des siècles, de la même manière moyenâgeuse et pauvre. On n’y connait pas l'argent, mais simplement le troc.
C'est pour celui-ci que nos hommes arrivent maintenant devant les remparts, de couleur ocre d'une ville à peine plus moderne que leur village. En pénétrant, ils sont surpris du calme inhabituel et du peu d'activité qui y règne.
Comme leur marché ne se déroule que le lendemain, ils dorment tassés ensembles, dans le recoin d'une porte cochère.
Au petit jour, ils ne trouvent toujours personne. Devant cette situation étrange et inhabituelle, ils décident de repartir rapidement.
Mais au moment où ils veulent franchir l'une des portes de la ville, ils sont arrêtés par un barrage de militaires en arme; des cosaques!
Dialogue de sourd, palabres, vociférations, incompréhension, ils se retrouvent emmenés de force, sous la menace des fusils, dans des camions, vers une destination inconnue.
Dans une ville, toujours inconnue d'eux, on les habille de drôle de vêtements et on leur donne un fusil dont ils comprendront difficilement le fonctionnement qu'à force de cris et de hurlements toujours incompréhensibles proférés par des instructeurs cosaques hargneux et fort peu amènes!.
Puis un jour, on les entasse dans un train, dans des wagons à bestiaux, sans hygiène, sans le moindre confort. Ils vont voyager ainsi pendant des jours et des jours!
Les conditions de vie sont atroces! Il fait un froid épouvantable! Mais ils résistent!
Ils arrivent sur le quai d'une gare dans une ville encore plus grande et toujours plus mystérieuse.
Là, ils assistent médusés à un discours d'un petit homme à l'uniforme kaki et à la moustache drue et fournie. Ils apprendront plus tard qu'il s'appelle Staline!
Ils vont participer à la bataille de Stalingrad pendant des mois et des mois!
Oui! J' écris bien à la bataille de Stalingrad, l'une des plus meurtrières et des plus sanglantes de la guerre 39-45!
Leurs "pseudo" compatriotes meurent par dizaines, tous les jours. Ils se retrouvent de moins en moins nombreux au fil du temps qui passe.
Un des trois est gravement blessé, mais on les laisse ensemble parce qu'ils sont les seuls à se comprendre. Le blessé finit par se rétablir.
Mais un jour qu'ils combattaient dans une rue, leur officier leur crie un ordre qu'ils ne comprennent pas, bien sûr!
Tout un bloc de maison s'écroule devant eux, les séparant brutalement de leurs camarades russes!
Ils se retrouvent face aux allemands qui les font prisonniers.
Les Allemands sont aussi embarrassés par ces étranges prisonniers que le furent les Soviétiques avant eux !
Que faire de ces trois lascars? Le plus simple aurait été de les fusiller?
Mais sont-ils tombés sur un officier touché par leur « étrangeté » et leur détresse?
Toutes les situations, même les plus absurdes, et surtout les plus absurdes, surviennent souvent pendant les conflits armés!
Bref, Ils sont, en définitive, enrôlés de force dans l'armée Vlassov, qui était faite de déserteurs russes luttant contre le régime soviétique.
Et voilà nos trois Mongols repartis à combattre leurs anciens camarades, dans une guerre qui n'est toujours pas la leur, avec des soldats dont ils ne comprennent toujours pas la langue!
La fin de la guerre approchant, les éléments de l'armée Vlassov étant de moins en moins sûrs, les Allemands décident de les faire changer radicalement de front.
Par quels détours et par quels miracles se retrouvent-ils en France? Nul ne le saura jamais!
Ils ne peuvent l'expliquer eux-mêmes!
D'ailleurs, pour eux la France ne représente qu'un changement de paysage supplémentaire, avec quand même, du déjà vu, puisqu'ils se retrouvent dans le massif alpin près du fameux plateau des Glières!
Mais là ils décident qu'ils en ont assez de cette situation imbécile!
Ils font la "grève" de la guerre en s'endormant du sommeil des justes dans un verger!
Comble de malchance ou chance extraordinaire, c'est là qu' ils sont fait prisonniers par des maquisards!
Pendant des mois, ils vont être de corvées diverses et variées sans trop se plaindre de leur sort.
Ce qui se passe ensuite est assez confus et bizarre!
Toujours est-il que c'est de nouveau sous l'uniforme allemand qu'ils sont fait prisonniers par les troupes américaines ayant débarquées en Provence et remontant vers le nord!
Les Américains les remettent enfin aux anglais!
Et c'est ainsi que nos trois pauvres malheureux se retrouvent dans les brumes et les froidures de la belle Écosse!
Pour comprendre un peu l'origine de leur mésaventure, il faut savoir que
Leur petit village se trouvait en Mongolie indépendante, mais en allant à la ville, où ils avaient leurs habitudes commerciales, ils avaient pénétré le territoire soviétique!
Pas besoin de vous préciser que pour eux, les frontières, la géographie, les subtilités géopolitiques, c'était pas leur tasse de thé (Mongol).
Entre temps, leur village est repassé sous l'autorité chinoise pour être enfin récupéré par les Russes à la fin de la guerre!
Plus merdique et plus compliqué que cela, c'est pas possible!
Alors que ces trois braves garçons étaient la simplicité même!
On ne sait pas dans quelle condition, ni comment sont rentrés nos trois égarés, mais une chose est sûre, c'est que les longues nuits d'hiver, dans les chaumières du village, là-haut, dans les montagnes de l'Altaï, ont dû résonner de leurs exploits guerriers pendant de longues années!
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