vendredi 22 février 2008

Les chefs-d’œuvre de la colère

Tout le monde sait que ce qui fait la marque véritable d’un authentique chef d’œuvre, c’est la pérennité de sa beauté, de sa valeur intrinsèque.
Il passe le temps et les modes, inoxydable, inaltérable, comme l’astre lunaire passe au-dessus de nous depuis des millénaires, sans que la beauté de sa clarté mystérieuse ne soit en rien altérée. C’est ainsi qu’hier soir, à la suite d’un dérapage bienheureux de ma
« zappette », je suis tombé pile poil sur la fin du film de Charlie Chaplin :
« Le Dictateur » !
Le moment précis où il se révèle, où il tombe le masque, et fait un discours d’une vérité glacée, d’une grandeur humaine absolue.
Pas un mot, pas une virgule qui ne se soit à changer ou que le temps aurait rendu désuet !
Non ! Discours d’une actualité terrifiante d’humanité douloureuse !
Tout est encore vrai ! Dramatiquement vrai !
Malheureusement, seuls les acteurs ont changé !
Même si la version française ne correspond pas tout à fait à l’anglaise, le traducteur a su en donner la « substantifique moelle » !
Je ne sais pas s’il en existe une version écrite ! C’est bien dommage !
Car cela vaudrait le coup de s’y attarder !
Il est de grandes colères théâtrales qui gardent intactes leur vertu de révolte au cours des ans et des siècles ! Je songe au monologue de Figaro de Beaumarchais !
On dirait que l’homme n’est jamais autant génial et lucide que lorsqu’il se met en colère contre le comportement imbécile des siens !
Je me souviens d’un pamphlet de Michel de Saint-Pierre, auteur quasiment oublié, et qui s’intitulait ;
« Sainte Colère » !
Pourtant la colère est un péché, en principe!
Cela n’a pas empêché le Christ lui-même de s’y adonner, quand il a chassé les marchands du temple !
Alors n’ayons aucun complexe de nous mettre en colère, quand on en sent la nécessité impérieuse !
Avec sa petite sœur, la révolte, c’est peut-être elle qui nous sauvera de la tyrannie vicelarde qui est en train de croître silencieusement dans notre dos.




Voici le texte du discours du film transposé à ma manière:

 Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible. Juifs, Chrétiens, païens et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions. Les êtres humains sont ainsi faits. Nous voulons donner le bonheur, à notre prochain, pas le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Dans ce monde, chacun a sa place, et la terre est bien assez riche. Elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre. Mais nous l’avons oublié. L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombré dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques, nous sommes inhumains à force d’intelligence. Nous ne sentons pas assez, et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres. Ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes. En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, et des millions  d’hommes de femmes et d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne les innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent, ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’avidité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit  l’humanité. Mais la haine va disparaître. Les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris au peuple va retourner au peuple. Et tant que les hommes mourront la Liberté ne pourra pas périr.  Citoyens du monde! Ne vous donnez pas à ces BRUTES,  à une minorité qui vous méprisent, qui fait de vous des ESCLAVES, enrégimentent toute votre vie, et vous disent ce qu’il faut faire, ce qu’il faut penser, qui vous dirigent, qui vous manœuvrent, se servent de vous comme chair à canons, et qui vous traitent comme du bétail  ! Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, à ces hommes-machines, ces hommes avec une machine dans la tête, une machine à la place du cœur. VOUS N’ETES PAS DES MACHINES, VOUS N’ETES PAS DES ESCLAVES ! VOUS ÊTES DES HOMMES ! Des Hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur. Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est INHUMAIN, ce qui n’est pas fait d’amour !
Soldats ! Ne vous battez pas  pour l’esclavage, mais pour la LIBERTE !
Il est écrit dans l’Evangile selon saint Luc : « Le royaume de Dieu est dans l’être humain,, pas dans un seul  humain, ni  dans un groupe d’humains, mais dans tous les humains en vous! »
Vous le PEUPLE qui avez le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur, Vous le peuple, vous avez le pouvoir de rendre la vie belle et libre ! Le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure ! Alors, au nom même de la démocratie utilisons ce pouvoir ! Il faut tous nous unir pour nous battre pour un monde nouveau, décent et humain qui donnera à chacun de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse, et la sécurité à la vieillesse. Ces BRUTES vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir. ILS MENTAIENT !  Ils n’ont pas tenu leur merveilleuse promesse ! JAMAIS ils ne le feront. Les politiciens félons s’affranchissent en prenant le pouvoir, mais ils font un esclave du peuple. Alors il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur.
Citoyens du monde ! Au nom de la démocratie, UNISSONS-NOUS TOUS ! 

vendredi 1 février 2008

Saines colères


Je ne dis pas que c'est pas injuste, je dis que ça soulage !
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard

Oui ! Il y a de « saines colères » ! Et même de « sainte colère » comme le titre d’un roman lu dans ma jeunesse
écrit par un vieil « aristo » du nom de Michel de Saint-Pierre !
Tout ça pourquoi? C’est simple !
Hier, j’entends un jeune « crâne d’œuf » de chercheur nous sortir une étude scientifique de derrière les fagots, comme seuls ces nouveaux rats de laboratoire savent nous en pondre pour notre plus grande joie :
« Les risques d’infarctus du myocarde sont considérablement diminués chez les hommes de plus de cinquante ans qui se mettent souvent en colère ! »
Ah ! Voilà une chose qui me plaît « vachement bien » !
Moi, des trucs comme ça, je demande à en entendre tous les jours !
C’est du miel pour mes trompes d’eustache ! Et non pas de la cire, car je me les lave tous les jours ! Bande de médisants !
Il est vrai, qu’il a été souvent constaté que les timides, les introvertis, les coincés du bulbe, les pusillanimes, les angoissés perpétuels, les saints et les saintes, comme Sainte Thérèse de Lisieux, Sainte Bernadette, ne font pas de « vieux os » !
La gentillesse, la bonté et la sainteté sont extrêmement dangereux pour la santé !
Par contre, les teigneux, les atrabilaire, les casse-couilles congénitaux
les « Tatie Danielle », les méchants viscéraux, les vieux satyres libidineux, les « chaisières » desséchées, ont une durée de vie généralement assez longue !
La biologie et la morale ne font pas toujours bon ménage !
Tout ceci repose sur un secret de bonne santé que je vais m’empresser de vous dévoiler, parce que je suis sympa :
Ce secret tient en un seul mot, et je préciserai même, un seul verbe : Evacuer !
Il ne vous a pas échappé que le corps humain évacue quotidiennement du liquide et du solide !
Et même chez nos compagnes, ce serait plus du « liquide »
que du « solide » ce qui occasionne une constipation endémique perçue sur la plupart des visages féminins que nous croisons dans la rue !
Pour nous, les hommes, nous avons une réserve supplémentaire dont nous devons impérativement « évacuer » régulièrement le trop plein, au risque d’un engorgement préjudiciable à notre égale et constante bonne humeur !
Regardez aussi les bataillons d’enrhumés que nous croisons tous les jours !
Ils « évacuent » les milliards de bacilles et de bactéries qui encombrent leurs poumons en nous expectorant dans la tronche tous leurs miasmes !
Si les rognons de la belle-mère ne passent pas l’examen rigoureux de votre estomac ; une seule solution : l’évacuation d’urgence dans un lieu d’aisance accueillant !
Vous voyez ? Toujours évacuer !
Ce qui est valable pour la sphère physique l’est tout autant pour la sphère psychologique. Revenons à la colère. C’est comme une grenade que vous venez de dégoupiller !
Si vous ne vous en débarrasser rapidement, vous allez avoir droit à un ravalement de façade Très douloureux !
Par contre, si vous la balancer immédiatement sur la face de rat qui vous agace sévèrement, qui vous les « broute » menue, et que vous voyez celle-ci exploser en mille morceaux, avouez que ça soulage, et donc, que cela vous fait du bien !
Cela vaut, bien sûr, pour la vie domestique !

« Bordel de merde ! Où sont passés mes slips? Je vais me mettre quoi, sur le cul ? Jamais, tu fais des lessives ? »
Ou encore :

« Espèce de gourde ! T’as encore balancé le «Tele 7 jours » de la semaine dans la poubelle ? »
« Et qui va encore la fouiller, pour faire rigoler une fois de plus le voisin ? »
« A ton age, t’es toujours pas foutu de lire une date sur un canard ? »

Je ne vous donne là que des exemples très simples et très courants !
Si l’épouse révoltée vous demande pourquoi vous vous mettez ainsi en colère, la réponse est toute trouvée :

« Je pratique des exercices nécessaires au bon entretien de mes coronaires, pour vivre plus longtemps, afin de continuer à entretenir une famille de parasites ! Ça te va comme réponse ? »


Bon ! Il est certain qu’une pratique quotidienne et régulière de cette
« discipline » risque de faire rapidement le vide autour de vous !
Oui mais ! Au moins vous resterez vivant ! Et c’est bien l’essentiel !
Avons-nous besoin d’une étude scientifique pour savoir ce que nos pères et nos aïeux nous ont répété pendant des siècles ?
« Ce sont les meilleurs qui partent les premiers »
et son corollaire :
« Les mauvaises herbes ont la vie dure » !

dimanche 27 janvier 2008

Catastrophe machiste

Selon une étude récente faite par des chercheurs dans le domaine de la santé, Il se trouverait 15% des hommes pour ne plus éprouver aucuns désirs sexuels !
Il a toujours été de bon ton d’affirmer, que seules les femmes n’éprouvaient parfois aucun désir, ni aucun plaisir aux galipettes amoureuses.
La faute des hommes ! Bien sûr !
Ces grands balourds maladroits et indélicats !
Et Dieu sait s’il y en a !
Même les plus malins qui se prennent pour des « experts » sont bien souvent victimes du talent de simulatrices de nos chères moitiés !
Jusqu’à présent, une personne de la gente masculine qui n’arrivait pas à faire fonctionner correctement sa trousse à outils intimes, était considérée comme impuissante !
Erreur !
D’après nos médecins chercheurs, il ne faut pas confondre
« impuissance » et « inappétence sexuelle » !
Il est même des hommes qui n’éprouvent aucun désir mais qui sont parfaitement « en ordre de marche » !
Alors ?
D’où viendrait ce terrible fléau qui est en train de croître dangereusement, et selon les recherches, toujours fructueuses, de nos savants ?
Peut-être n’éprouvent-ils plus de désirs pour des femmes qui n’arrêtent pas de vouloir se prendre pour des hommes ?
La parité, c’est bien joli ! Mais si l’on n’éprouve aucun goût pour l’unisexualité ? Hein ?
La « chauffeuse routière », la « CRS callipyge »
(cherchez un peu dans le dico, cela vous fera du bien !), la
« Rambelle au pétard meurtrier » c’est formidable !
Mais cela peut recroqueviller définitivement des instruments naturels plutôt fait pour s’agrandir sous la pression d’une belle émotion libidineuse !
Et ça Mesdames, cela ne se commande pas !
Cette nouvelle forme de défaillance virile est tellement incongrue que la langue française, pourtant si riche en ce domaine, est pour une fois, totalement désarmée !
Elle n’a pas de mot pour exprimer ce drame épouvantable de la virilité en berne, faute de désirs ! Et puis avouez que c’est non seulement vexant pour nos charmantes et adorables compagnes, mais c’est surtout très inquiétant pour la perpétuation de l’espèce, si un tel phénomène devait prendre de l’ampleur !
Mesdames, je vous lance ce cri d’alarme pathétique, mais ferme :
Vous avez l’avenir de la race humaine entre vos mains (si j’ose dire !) !
Restez désirables ! Restez de vraies femmes !
C'est-à-dire toujours, et très légèrement « casse-couilles » sur les bords !
Ce qui vu les circonstances, peut paraître paradoxal, mais quand même nécessaire pour exciter une libido défaillante dans le rang de certains mâles dégoûtés par les jeux de la « bête à deux dos » ! !

PS « Rambelle » féminin de « Rambo » Ouais Adrienne ! ça existe !

jeudi 3 janvier 2008

Affaire de « style »

Vous allez voir comment je pousse l’éclectisme littéraire à son maximum !
Ceci fera sûrement plaisir aux rabelaisiens ayant la patience de lire mes délires épistolaires !
Il m’arrive parfois de vouloir me replonger dans la lecture de bons vieux polards classiques.
C’est ainsi que je mets la main sur le tout premier roman d’Agatha Christie : « La mystérieuse affaire de Styles »
« Styles » étant une petite ville anglaise !



Mais, soupçonnant le trop grand sérieux de sa lecture
je m’adjoins « prudemment » un bon vieux « San A » de Frédéric Dard ;
« Béru contre San Antonio »
que j’embarque aussi dans ma chambre.






Je commence d’abord le roman de la vieille british un peu rance.
Au bout de trois pages, la tentation est la plus forte !
Le « fog » de la Tamise ayant fait ses ravages dans mon cerveau, j’attaque l’infâme Béru contre son pote
« San A » !


L’abnégation littéraire a ses limites !
Et je ne suis pas un saint dans ce domaine.
Le remord venant, j’abandonne lâchement les « french poulets » pour les « keufs of tea » british !

C’est alors que je perçois soudain un bonheur hilarant et tout à fait nouveau pour moi ;
le choc des cultures, à travers le choc des polars !

_Mère sera enchantée de vous revoir après tant d’années, ajouta-t-il.
_Comment se porte-t-elle ? Demandais-je ?
_A merveille ! Vous savez sans doute qu’elle s’est remariée ?
Je ne parvins pas à cacher mon étonnement.

(English polar)

Sa majesté rafistole sa cigarette éventée avec le contour blanc d’un carnet de timbres, et grommelle :
_Je te demande un peu, une mobylette à son âge !
_Déjà, quand il passe entre deux mecs qui bâillent, il est obligé de se calorifuger l’horloge à la ouate Thermogène pour éviter les complications pulmonaires !
Tu imagines la veillasse sur deux roues, à jouer les Fend la Bise ?
(French polar)

Les romans de San Antonio ne sont déjà pas tristes, mais si vous les entrecoupez d’une tranche de pain de mie couverte de
« marmelade » avec une « cup of tea » et un « cloud of milk » dessus, c’est le nirvana humoristique assuré !
D’ailleurs, c’est facile à comprendre !
Rien de tel que de se cailler les meules par –15° pour apprécier un « home sweet home» douillet et chaud !
Je vous le conseille ! L’essayer, c’est l’adopter !



samedi 8 décembre 2007

Les gaîtés de l’escadron aérien.

Les chaînes de télévision par satellites sont des outils de connaissance prodigieux.
Figurez-vous que je tombe sur une chaîne russe! Vouai ! Russe !
C’est rare de pouvoir regarder une chaîne de télévision russe !
Un galonné, avec toute sa « quincaillerie » sur la poitrine, et sa « tarte grise » vissée sur le crâne « causait dans l’poste ! »
Mes connaissances en russe sont plus que nulles !
Totalement inexistantes !

Mais j’aperçois soudain un objet formidable dans le dos du pingouin militaire endimanché.
Il s’agit de « Tupolev TU95 » !

Avion bombardier, à tout faire, un peu le pendant du B52 américain.
Les TU95 sont des avions à hélices « contra-rotatives » fonctionnant par paire sur chaque moteur !
En autre mission, ils servent d’avions d’observation ou d’espionnage, suivant la terminologie du camp dans lequel on se trouve, c'est-à-dire russe ou américain.
Soudain, une autre image !
Cette fois-ci, c’est un galonné ricain au visage franchement plus rigolard et détendu que le « russkof » !
Mon instinct me fait comprendre qu’étant de l’autre bord, il doit être un pilote de F15 qui devait surveiller ceux qui les espionnaient, ou qui les surveillaient !
(J’espère que vous suivez !)
Les images qui je vis alors, furent d’un surréalisme total !

On voyait les visages hilaires d’un équipage d’un bombardier russe, à travers les hublots d’un appareil en vol, qui faisaient des signes, des « coucous », et d’autres gestes obscènes que je ne rapporterai pas ici.
Présentant même des parties intimes de leur individu qui servent habituellement de coussins naturels pour s’asseoir !
De l’autre côté, les pilotes de chasse US, en vol rapproché près du TU95, n’étaient pas en reste !

C ‘est ainsi que devant l’appareil photo très complexe et coûteux d’un russe, le pilote yankee déploya sans complexe, et de la manière la plus impudique qui soit, toutes les pages d’un
« Play-Boy » emmené exprès pour la circonstance, et qui dévoilait les intimités indécentes d’une créature qui devait plutôt se les cailler à cette altitude !
Autre facétie ; le pilote américain sortait son flacon de bourbon ou de « Johnny Walker » et narguait malicieusement ces pauvres « russkofs » censés ne boire que leur « infecte » vodka
Des gamins, mesdames ! Voilà ce que nous sommes en réalité !
De vilains gamins ! On joue avec des bombes atomiques, des bombes H, on pilote des engins qui coûtent des fortunes aux malheureux contribuables, mais dès qu’on le peut, les garnements de l’école élémentaire ressortent leurs espiègleries enfantines !
Et je vais vous confier un secret mesdames, et gardez-le pour vous : on n’a pas du tout envie de changer ce travers juvénile !
C’est notre marque de fabrique !

samedi 24 novembre 2007

Les forçats des « news »

Vous avez dû faire souvent comme moi ; c'est-à-dire musarder dans les rayons des grands magasins, et notamment au rayon HIFI des téléviseurs.
L’autre jour, j’étais installé devant un mur tapissé de ces « boites magiques » en couleurs, plus rutilantes et brailleuses, les unes que les autres, diffusant la même image, comme dans un kaléidoscope géant!
Quand soudain retentit la musique du générique des infos de treize heures !
Une tronche de banquier propret (genre de celui qui s’intéresse tout le temps à votre pognon quand vous en avez, et qui vous fait la gueule au moindre petit découvert) se multiplie à l’infini pour nous annoncer des nouvelles plus terrifiantes et passionnantes, les unes que les autres ! Tout d’abord, il nous annonce qu’il fait froid et gris, et qu’il faut bien se couvrir !
C’est gentil ! Mais on s’en était vaguement aperçu depuis le matin !
A moins de s’adresser à des « taupes » vivant à longueur d’année, dans des bunkers aux murs aveugles !
Ce qui est quand même rare dans notre beau pays !
Ou alors, peut-être des clandestins travaillant dans des ateliers de confection, au fond d’une cave. Mais alors là, le temps qu'il fait dehors, ils s’en foutent comme de leurs premiers faux papiers !

Il nous tombe ensuite sur les épaules, la « news » qui n’attend pas !
Qui est « urgentissime » !
Vu les traits graves et tirés du présentateur !
Ou il a mal dormi ou il s’est engueulé avec « bonbonne » avant de venir au studio !
On sent que l’heure n’est pas à la gaudriole, et que des choses définitives et historiques vont être prononcées :

« Lyon a battu Marseille par 3 à 0 » !





Quand on vous le disait, que c’était vachement grave !
Suit un extrait du match et des commentaires dignes de grands reportages de guerre !


Après cet épisode dramatique, nous avons droit à une nouvelle bouleversante, et qui va mobiliser la rédaction pendant au moins une bonne dizaine de minutes ;
Madame Pichon, veuve et retraitée de 78 ans, à Mont Bézy sur Pichegrolle, s’est faite arnaquée par des commerçants de vente par correspondance sans scrupules, qui lui ont fait croire qu’elle avait gagné à une loterie à la con, dont le premier débile mental venu se serait méfié illico! C’est-y pas extraordinaire? De l’inédit ! Du jamais vu, n’est-ce pas ?
Mais où vont-ils dénicher ces infos renversantes d’originalité ?

On poursuit allègrement par un reportage fabuleux sur des préposés des postes qui se plaignent amèrement du nouveau modèle de vélo que leurs chefs inconscients veulent leur imposer !
Les pignons arrière ont une dent en moins, ce qui occasionne la nécessité d’un plus grand effort, donc d’une fatigue supplémentaire, non compensée par les 35 heures !
Vont-ils faire grève ? Le suspense est insoutenable !

Après ces actualités captivantes qui nous ont mentalement et nerveusement épuisé, nous avons droit à une petite virée bucolique dans la France profonde.
On va voir le vieux père Marcel qui se pochtronne joyeusement avec son alambic antédiluvien, vu que c’est le dernier bouilleur de cru du patelin.
Ah ! la nostalgie des petits métiers qui se perdent !
Et même pas un jeune poivrot pour prendre le relais ! Quelle misère !
Ce qu’il y a de merveilleux avec nos infos, c’est qu’on en ressort, pas stressés du tout !
Calme, relax, reposé, conscient de vivre dans un pays en paix, heureux.
Même les petites misères qui sont très occasionnellement montrées, nous confortent dans notre bonheur de vivre !
Et si j’avais eu la chance, ce jour-là, d’être allongé sur mon canapé, je me serai sûrement endormi du sommeil du juste, terrassé par ce traitement soporifique, amicalement distribué par des médias très attentifs à mon bonheur et à mon confort mental.
Il faut préciser aussi, que la chaîne diffusant ces infos est possédée
(pas par le diable, mais c’est tout comme !),
par un groupe industriel qui, non seulement bétonne nos villes, mais aussi nos cervelles !
Une sorte de déformation professionnelle, en quelque sorte !

dimanche 11 novembre 2007

Le piège sexuel

Pauvres taureaux camarguais !
Ils sont heureux. Ils batifolent dans les vastes prairies verdoyantes, profitant d’une totale liberté. Ils broutent, ils gambadent joyeusement dans cette nature sauvage et généreuse du delta du Rhône.
C’est compter sans la perversité sournoise de la race humaine qui les exploite depuis si longtemps !
Et que vont-ils faire, ces cerbères ancestraux, avides et jaloux de la liberté virile de nos bêtes à cornes?
Leur tendre le plus lâche, le plus méprisable des pièges ; les attirer par des femelles en chaleur ! Dans la majorité des animaux du règne animal supérieur, c’est bien ainsi que cela se passe!
Vous verrez difficilement l’inverse !
Vous pouvez toujours mettre un troupeau de mâles en rut dans un endroit clos, aucune femelle ne viendra s’y frotter, si j’ose dire ! Pas folle les « guêpes » !
Ça roucoule, ça aguiche, ça miaule, ça minaude, ça « hep ! Mon chéri, tu montes ? »
Mais ça ne bouge pas d’un millimètre! Tandis que le mâle, cet abruti congénital, fonce, cavale, se rue, galope inconscient, vers le piège infernal !
Pourtant, ce qui m’a le plus amusé, c’est la remarque pleine de « saveur »
du journaliste qui nous rapportait ces évènements taurins :
« Ils se feront peut-être piéger, sauf si le taureau a été castré ! »
Moi, dans mon inculture crasse, et parce que je n’ai pas les connaissances encyclopédiques d’un journaliste, je croyais qu’un taureau castré, cela s’appelait un « bœuf » !
Parce qu’un bœuf, c’est fait pour supporter un joug et tirer une charrue, comme une machine à viande sans cervelle ! Un peu comme le troupeau d’auditeurs qui écoutent des journalistes de radio sans réfléchir!

« Enfants, voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers» !

Brassens