samedi 10 mars 2007

Un dur moment de solitude


Cette histoire est authentique et n’est vraiment pas à mon avantage.

Heureusement que mon épouse ne sait pas que je vous raconte toutes ces inepties, car elle dirait encore que je suis tombé sur la tête, et qu’une fois de plus, je fais tout pour me dévaloriser !

Nos voisins avaient deux charmantes grandes filles d’une vingtaine d’année, dont l’une d’elle s’était entichée d’un chat !

Vous savez ce que c’est ! Rien n’était trop beau pour le joli « garnement » à poil.

Elle en était quasiment gâteuse, alors qu’elle était très loin d’en avoir l’âge !

Un jour qu’elle sut que je partais faire les courses au supermarché du coin, elle me saute dessus en me demandant un petit « service ». Elle me tend un bout de papier et me dit que c’est pour un « médicament ».

Vous savez qu’il dort toujours un « prince charmant » dans tout homme civilisé, un « Don Quichotte », un bon samaritain ! Mais vu la suite des évènements, cela aurait été plutôt « Don Quichotte » !

J’arrive à la pharmacie. Je me mets devant le comptoir où officie une charmante poupée d’au moins …..vingt ans !

Je déplie le petit papier, je lis ceci :

« Monsieur, auriez-vous la gentillesse de demander à la pharmacie, un médicament pour calmer les chaleurs de ma chatte » !

_Oui Monsieur ? Que puis-je pour vous ?

_Euh ! C’est pour un animal de sexe féminin……..qui…comment dire ?

Il est parfois,dans l’existence, de dur moment de solitude.

Et le comble, c’est qu’elle ne l’a même pas fait exprès, cette jeune écervelée !

Ah ! Les femmes ! Je vous jure !

On en commet des « exploits » pour leur faire plaisir !

Et vous croyez qu’elles nous en sont redevables ? Même pas !

Elle a peut-être calmé les « chaleurs de sa chatte » mais pas ma toute petite tendance, très modeste, quasiment insignifiante, pour une légère inclinaison à la misogynie !

Mais je me soigne ! Je vous jure !

vendredi 9 mars 2007

Chopin contre Jayne Mansfield


Qui connaît encore Jane Mansfield ? Cette actrice « bimbo » des années soixante, aux « airbags » personnels très développés ? J’aurai pu choisir aussi Mae West, Lolo Ferrari, ou Anita Ekberg ! Et le challenger est ? ….Madame Chopin !
Non ! Pas le musicien ! Mais ma prof de français du collège, où je bullais tranquillement, avec une bande d’adolescents, dans une classe non encore frappée par la mixité. C'est-à-dire exclusivement réservée à des garçons.
Notre brave enseignante n’avait rien d’un mannequin de chez Chanel ! Pire ! Elle était sans âge ! Ce qui se traduit, pour de jeunes insolents cyniques et sans cœur que nous étions alors, et ne connaissant pas encore la vie ; une vieille !
Avec son chignon sage, ses lunettes « sécurité sociale », ses fringues insignifiantes, sa minceur, son visage inexpressif, elle avait autant de « sex-appeal » qu’une huche à pain !
Mais elle était bien brave et d’une infinie patience avec nous !
Elle avait ainsi sa cour de « faux fayots » ! Si ! Si ! ça existe les…..faux fayots !
La preuve ?
Lorsque la sonnette de fin de cours retentissait, de sa voix grave de vieille fille est lançait rituellement cette phrase : « Apportez-moi mon manteau » !
Le manteau en question était une vieille loque sombre, avec pour simple « luxe », un col en peau de lapin !
Un « morpion » se précipitait pour aller le décrocher au portemanteau commun qui courrait le long du mur de la classe, et où s’entassait aussi nos affaires !
Et comme elle lui tournait le dos pour des explications de dernières minutes, on voyait avec amusement le « faux » majordome, faire racler le parquet à « la peau de lapin » soudain ravalée au rang peu glorieux de « serpillière » !
Mais lorsque Dame Chopin se retournait enfin, elle était accueillie par le sourire angélique d’un jeune page qui lui tendait très respectueusement un vêtement à la dignité retrouvée !
Comme quoi, « être faux cul » est un art que l’on acquiert très jeune !
Donc, un jour, notre classe était plongée dans un silence studieux dû à une interrogation écrite dont Miss Chopin avec le secret !
Mais comme je vous l’ai indiqué, nous étions à un âge où des recherches anatomiques très approfondies occupaient nos esprits. C’est ainsi que de mystérieux documents « scientifiques » circulaient en cachette pour des travaux secrets, de la plus haute importance !
Les êtres vivants, objets de ces recherches, étaient souvent dans le plus « simple appareil » pour une étude plus exhaustive, et plus précise.
Malgré toutes les précautions prises, d’inévitable chuchotements, de malencontreux mouvements trahissaient cette activité « underground » !
C’est ainsi, que circulait, au moment du drame, un document « sérieux » sur une poitrine dont les rotondités mammaires faisaient notre admiration et posaient problèmes !
Miss Chopin, dont l’œil de gerfaut surveillait les moindre mouvements de mulots imprudents, explosa !
_Apportez-moi ça !
Le « scientifique » foudroyé par cet ordre calamiteux pour la suite de ses travaux, s’avança donc dans l’allée, le visage rouge « véhicule de pompier », comme un supplicié monte au gibet !
Arrivé au bureau, « Savonarole » arracha promptement le document interdit, et se plongea dans un examen attentif !
Quelqu’un pénétrant dans la salle de classe, à ce moment précis, aurait pu admirer trente statues de marbre, où pas un souffle de vie n’aurait été perceptible ! Même les mouches se seraient abstenues de voler !
Ah ! L’insoutenable suspense de ces moments terribles !
Je la soupçonne même, avec le recul du temps, d’une perversité toute féminine, et d’une jouissance vengeresse absolument évidente !
La sentence tomba comme le feu du Ciel sur un coupable terrorisé !
_Et alors ? Qu’est-ce qu’elle a de plus que moi ?Hein ?
Les hurlements de rires furent à la mesure de la délivrance éprouvée par tous !
Son manteau eu droit, ce jour-là, à deux mètres supplémentaires de raclement sur le parquet.
Les discutions allèrent bon train, dans la cour de récré !
_Tu crois que ses « lolos » sont aussi gros que ça ?
_Ah ! T’es naïf, mec ! Elle est plate comme une limande! C’est plutôt deux chaussettes mouillées qu’elle doit planquer dans son corsage !
L’intéressée, par une pudeur totalement incompréhensible, n’ayant jamais voulu nous prouver ce qu’elle avait imprudemment avancé, nous en sommes donc resté aux spéculations hasardeuses !
PS Contrairement à ce que peuvent faire penser ces souvenirs de potache, je garde un souvenir ému et respectueux pour cette grande dame, fort brave, très dévouée à son métier.

mardi 6 mars 2007

Le fifrelin

Le dictionnaire donne de ce terme cette définition :
(Nom masculin) Familier. Se dit de quelque chose qui n’a pas de valeur. Menue monnaie.
Je m’insurge contre cette affirmation sèche et réductrice ! Car je puis vous dire que j’ai une autre information beaucoup plus précise, concernant ce terme charmant tombé trop tôt en désuétude. J’avais un professeur de mathématiques, un colosse breton de deux mètres, Monsieur Quiniou, dont j’ai longtemps pensé qu’il fût le père de l’arbitre international de football, vu que sa passion avouée et affichée était précisément ce sport. Il mâchonnait un éternel mégot très court et peu sportif, planté dans une bouille ronde comme le ballon de sa passion, et d’où explosaient deux énormes yeux bleus ronds, exorbités censés nous terroriser. Quand il déambulait, les mains dans le dos, dans les allées de la classe, la sueur froide qui coulait dans notre dos paralysait nos cervelles, et brouillait nos modestes raisonnements de  « pseudo-mateux » .
_C’est quoi ça ? Hurlement qui explosait soudain à l’oreille d’une victime prise au hasard ! 
_Le, le, le résultat ! M’sieur !  Coassait une voix enfantine       et quasiment inaudible !
_Ah Ouais ? A un quart de fifrelin près !
_Et tu sais ce que c’est qu’un fifrelin jeune homme ?
_Non M’sieur !
_C’est l’épaisseur d’un poil de grenouille !
Lançait notre prof, en envoyant, au passage, un nuage toxique de son infecte cigarette « boyard » au papier jaune pisseux, dans le visage de la pauvre victime asphyxiée !
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! S’esclaffait  très…..mollement une classe qui devait montrer à notre professeur, que nous apprécions beaucoup cette blague que nous entendions pour la millième fois ! Car je ne vous apprends rien en vous disant que les grenouilles n’ont pas de poils ! Sauf les « grenouilles de bénitiers », race en voie de complète extinction, d’ailleurs !

samedi 3 mars 2007

Paris ne vaut pas une fesse !


Pardon ! Ô mon grand roi ! Pardon cher Henri IV, pour ce détournement indigne, pour cette parodie grotesque d’une de tes plus grandes répliques historiques !
Celle qui mit fin à une guerre fratricide et sanglante entre français !
D’ailleurs, dans ce titre, il ne s’agit pas de la ville lumière, ni de celle que défendit Sainte Geneviève, ni de celle des poulbots, ni de celle où coule de la Seine !
Non ! Il s’agit d’une péronnelle blondasse, au QI d’une paramécie, fi fille pourrie et gâtée d’un père crevant sous les milliards de dollars, le sieur Hilton ! Oui ! Comme les hôtels de luxe !
Pourquoi mon ire et ma colère contre cette nullité qui « ne s’est donné que la peine de naître » pour seul « talent », comme l’aurait écrit Beaumarchais, à propos des aristos ?
Mais il paraît que depuis ce temps-là, nous sommes tous égaux, et avons tous les mêmes « chances » ! Sauf qu’à l’époque, ils n’avaient pas pensé à l'aristocratie du « Dollar » !
Ben voilà ! Je regardais une émission de jeux, à la télé, présentée par un ludion comique du nom de Nagui ! Ce présentateur est charmant, drôle, possède un esprit au vitriol, et une immense culture bien dissimulée sous des blagues de potache.
Il interroge un panel de gugusses et de nanas de tous horizons, et de tous âges !
Ils sont cinq à souffrir sous l’interrogatoire !
C’est alors que Nagui pose la question :
« Quelle est l’amie féminine la plus proche de Paris Hilton ! »
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Hou la la !
La vache ! Qu’est-ce que c’est dur !
Moi….le bec dans l’eau ! J’savais même pas que cette greluche avait une amie « intime » !
Quant à connaître son nom…. !!!
Et ben ! Je fus scié par ce qui me tombait brutalement sur les endosses ! Ils ont tous répondu correctement, ces « gueux » !
Tous ! je vous dis ! Hommes, femmes, jeunes, vieux ! Et moi, qui n’a même pas encore retenu le nom de cette poufiasse ! Car je l’ai déjà zappé !
Là, j’ai eu comme une angoisse ? Suis-je toujours sur la planète « Terre » ? Ou alors, ai-je subi à mon insu, un coma profond qui m’a fait zapper pas mal d’évènements ?
C’était pas fini ! J’allais boire le poison de la déconvenue jusqu’à la lie !
Quelques temps plus tard, nouvelle question :
« Quel était le nom du meilleur ami de Montaigne » !



Ah ! Fastoche ! Trop simple ! Ridicule ! Que je me suis dit !
La réponse a fusé, unanime, sur les pupitres électroniques :
« Ronsard » !
Arrrrgh ! Atterré que j’étais ! Tous ! Comme un seul « homme » !
Pauvre La Boétie ! Moi qui ai vu sa belle demeure, encore intacte, à Sarlat, dans le Périgord noir !
Pauvre France ! Ta culture fout le camp à la vitesse où des « niares » analphabètes engloutissent leurs « mac do » bourrés de « ketchup » !
Ah ! On connait par cœur les frasques de deux minettes insignifiantes mais bourrées de pognon, par contre, l’histoire de nos grands génies littéraires, et philosophiques
est passé déjà à la trappe !
Vous voyez comment le visionnage d’une simple émission de télé vous apprend plus de choses que la meilleure des thèses d’un sociologue, ou d’un ethnologue, sur la décadence annoncée d’une société !

vendredi 2 mars 2007

L’huître perlière

Il est dans la vie, des moments où tout semble vous échapper, où plus rien ne vous intéresse, où l’intérêt même pour l’existence s’enfuit irrémédiablement, et où vous plongez dans un abîme de solitude désespérante.

J’en étais là, un jour, lorsque je décidais de déposer cette malle pleine de sombres pensées, aux pieds d’une praticienne censée m’en débarrasser ! (Je parle d’une neuropsychiatre ! N’allez pas penser à une hétaïre ! Ma souffrance étant psychique et non pas libidineuse !)

Comme je suis un bavard impénitent, je me lançais, lors d'une séance chez elle, dans une longue digression sur l’art, et ce que j’en percevais du point de vue du créateur, de l’artiste maudit et tourmenté, que j’aurai pu être, si les muses du génie littéraire s’étaient un peu penchées sur ma modeste personne.
Mais comme elles ont dû renifler quelques miasmes de misogynie chez moi, elles se sont enfuies sans se retourner !
Bref ! J’expliquais donc, à cette « secoureuse des âmes » ma conception de la création artistique.
L’œuvre d’un artiste est comme le petit grain de sable qui vient se glisser subrepticement dans le manteau d’une huître. Ce petit grain de silice étranger et fort désagréable pour ce pauvre mollusque ne peut pas s’échapper ! Et l’animal n’a aucun moyen pour le faire partir !

Alors qu’à cela ne tienne, il va l’enrober de nacre, patiemment, longtemps, pour l’isoler, le neutraliser, et faire en sorte qu’il s’intègre à son propre organisme !

Et c’est ainsi que naît l’un des plus beaux bijoux du monde ; la perle magique et mystérieuse!

la perle ensorcellante qui entoure, avec ses soeurs en "martyr", le cou gracieux d'une beauté radieuse!

L’artiste est exactement comme cette huître ; il naît avec un « morceau de silice » dans l’âme dont il ne peut se débarrasser ! Sa souffrance, son angoisse existentiel, il va l’enrober, la neutraliser, avec ce que son talent va secréter comme génie artistique !

Ah ! J’étais content de mon petit effet !

Le temps passe ! Les décennies passent ! Et ce matin, qu’entends-je ? Qu’ouis-je ?

Un « microteux » sur une chaîne de radio « pestiférique » rapporte « l’interviouve » d’un vieux chanteur sur le retour ! Un de ces brailleurs célèbres dans les années soixante-dix !

Celui dont les belles fesses se sont étalées complaisamment sur des milliers d’affiche à Paris !

Et qui proclamait, « urbi et orbi » qu’il était quand même un homme ! Michel Polnareff !

Malgré ce que j’en dis, j’admire beaucoup cet immense artiste, et dont l’adjectif « génial » qu’on peut lui accoler, n’est vraiment pas galvaudé !

Seulement voilà ! Quand le journaliste lui demande si la musique ne l’a pas aidé à supporter ses années de galère, il a cette réponse surprenante : NON ! Car c’est elle la cause, « précisément », de tous mes malheurs !

Poum ! Ah ! ça jette un froid ! Notre « glavioteur dans l’micro » ne s’y attendait pas !

Et ce qu’il ajoute alors, me sidère ! M’hallucine ! Il ressort au journaliste, MON histoire de l’huître perlière !

Où qu’est-y qu’il l’avait entendue ? Transmission de pensées ? Affinité trans-sensorielle ?

Complicité artistique ? Ou simple coïncidence ?

Avouez que c’est cocasse, quand même ?

Et si vous ne me comprenez pas, ou si vous pensez que mon récit ne vaut pas tripette, je me referme comme……..une huître !