dimanche 29 juin 2014

LE BOURGET : un trésor familial



En prenant la grande enveloppe blanche que me tendait ma factrice, je ne me doutais pas, en l’ouvrant précautionneusement, qu’un flot de souvenirs familiaux allait me sauter à la figure concernant un aéroport légendaire et historique de la région parisienne ; Le Bourget !
Mon ancien employeur, ADP pour ne pas le nommer, par une délicate attention, m’invite à fêter le centième anniversaire de cette plate-forme aéroportuaire mythique.
Mais alors là…je vous arrête tout de suite ! Je ne vais pas faire l’histoire « scolaire » de cet aérodrome. Vous avez assez de documentations sur Internet pour trouvez tout ce qu’il vous faut à son sujet.
Non ! Moi, j’ai quelque chose de plus précieux et de plus intime à vous raconter ; ce sont tous les évènements familiaux, personnels, vécus dans cet endroit magique baigné par la passion aéronautique la plus pure. Vous allez voir ; cela ne manque pas d’intérêts non plus !

Chapitre I : le tonton « flingueur »

Tout a commencé bien avant la seconde guerre mondiale. J’avais un grand oncle paternel, donc le frère de mon grand-père, qui était tourneur fraiseur de son état, Comme lui, il était  ardennais et teigneux. On raconte même dans la famille, qu’il balançait sa « boite à outils » à travers la figure des patrons qui ne lui plaisaient pas ! Je ne pense pas que cette forme de « rupture de contrat de travail » serait encore valable aujourd’hui ! Mais ce qui le « sauvait » c’est qu’il était un spécialiste hors pair dans son métier, et qu’il finissait toujours par retrouver un employeur. Un jour, quittant ses Ardennes natales, il est embauché (après la perte d’une énième boite à outils) par un industriel aéronautique au nom prestigieux : René Couzinet.  
Je sens que beaucoup de mes lecteurs ne vont pas connaître le nom de ce grand ingénieur auquel la renommée des ailes françaises doit beaucoup ! C’est lui qui conçut les premiers appareils de transports de passagers dont le célèbre « arc-en-ciel » et dont Jean Mermoz en sera le pilote d’essai. Mon grand-oncle participa modestement, mais sûrement, à la mise au point de ces premières machines, et qui volèrent où ça ? Au Bourget ! Je garde, comme une relique à la valeur inestimable (pour moi) une photo dédicacée de René Couzinet où l’on voit le premier prototype de « l’arc-en-ciel ». Photo émouvante à plus d’un titre, car cet avion s’écrasa, lors d’une séance d’essai, mais à Orly ! C’était le « Couzinet 10 » déjà baptisé « arc-en-ciel » !
J’ai retrouvé une page relatant ce drame qui eut lieu le 8 août 1927 et qui tua tout son équipage. 

Mais si cette photo a été prise au Bourget, les avions, eux, étaient construits à Meudon où habitait mon parent. Je vous donne en mille, ce que construisait Couzinet au moment de son suicide, le 16 décembre 1956 ?

 UNE SOUCOUPE VOLANTE ! Authentique !

Voilà pour la première anecdote me rattachant à cette prestigieuse plate-forme aéronautique.


Chapitre II  Comme Charles Lindbergh

Très prétentieuse comparaison, vont penser certains ! Mais pas du tout ! Comme Lindbergh, se posant le 21 mai 1927, je venais, moi aussi, d’un autre continent où je suis né. Si un jeune américain fringant de 27 ans venait du continent américain, moi, je venait d’une grande île près du continent africain, du haut de mes deux ans. Il y a une plaque, sur le tarmac de l’aéroport, qui marque l’endroit exact où les roues du « Spirit of St Louis » touchèrent le sol de France. Il n’y a malheureusement pas de plaque là où l’ancien bombardier anglais « Halifax » qui m’emmenait de Madagascar où je suis né,  s’est posé dans le début des années cinquante. J’ai d’ailleurs relaté cette épopée dans un autre article : Adieu Madagascar

 Oui ! Le béton des pistes de cet aéroport fut le premier sol que je foulais de ma « mère  patrie » ! Vous comprendrez donc aisément que j’y sois attaché à cet endroit ? Et ce n’est pas fini !

Chapitre III Les grands « métinges » !

Toute mon enfance fut bercée du doux « ronrons » des moteurs à piston de mes chers oiseaux métalliques. Entre Villacoublay à l’ouest et Orly à l’est, le ballet des « constellation », des « dakota », des « DC4 », des « Toucans » (ex junker ju52) des « Noratlas 2501» hantèrent longtemps le ciel de mes nuits et de mes journées. Complètement « intoxiqué » par cette drogue aéronautique, adolescent, je fonçait comme un malade en manque, tous les deux ans, vers cette messe incontournable : Le salon international du Bourget. Depuis les années 60, j’en ai peu raté ! Mais celui qui m’a le plus  marqué  c’est celui de l’année 1961. Déjà, parce que ce fut l’unique fois où mon père m’y emmena, dans notre « glorieuse » et inoubliable 403 familiale noire. Il se passa un évènement extraordinaire ce jour-là  qui reste gravé dans ma mémoire. Alors que nous traversions Issy-les-Moulineaux, mon père me fit cette remarque étonnée :
_Tiens ? C’est bizarre ? Je passe tous les jours par ici, et je n’avais pas remarqué à quel point cette rue était en pente ? Et puis cette décharge publique ? Comment se fait-il que je ne l’aie jamais vue ?
Bref ! On poursuit notre chemin jusqu’au Bourget. Émerveillés, mon père et moi, nous assistons à un grand nombre de démonstrations aériennes. Notamment à celle du bombardier B58 « Hustler » qui venait de battre le record de vitesse de traversée de l’atlantique nord.
On rentre pénard à Châtenay-Malabry, et là on est accueilli par une mère affolée, au bord de la syncope, qui nous demande si nous n’avons pas écouté la radio. Je n’ai pas besoin de vous préciser qu’en 1961, les téléphones portables faisaient encore partie de la « science fiction » lointaine, et que les autoradios étaient encore réservés aux voitures de producteurs hollywoodiens.
Nous apprenons alors, avec une frousse rétrospective, que la rue « en pente » était dû au fait que d’anciennes carrières de gypse avaient eu la très mauvaise idée de s’effondrer quelques minutes avant notre passage, et que l’effondrement s’était poursuivi après. Vingt trois maisons furent détruites et quarante et une personnes périrent. Pour plus de détails, je vous renvoie à ce lien : La catastrophe minière de Clamart 
Mais ce n’est pas fini. Le B58 que nous admirions, deux jours plus tôt, s’est écrasé le dernier jour du meeting !
Il me faudrait encore tout un livre de souvenirs pour que je vous parle de ce salon du Bourget.

Chapitre IV Le Bourget militaire

Ce n’est pas sans une certaine tristesse, teintée de nostalgie que j’ai appris la fermeture de la base de Dugny. Bien que ne faisant pas partie du Bourget à proprement parler, elle en est tellement proche que c’est bien là que j’embarquais pour faire mon « service » en Algérie, sur la base de Bou-Sfer. Ce dont je me souviens le mieux, c’est qu’il faisait un froid sibérien, et même canadien, pour ne pas faire de jaloux. C’était un sombre matin d’hiver, baigné par les éclairages blafards des lampadaires léchant des bâtiments vieillots en meulières. Nous sommes montés à bord, avec mes compagnons d’infortune, dans cette antiquité indestructible que fut le « noratlas 2501 ».
Ma première surprise, mon premier choc émotionnel, survint quand l’équipage lança, les deux moteurs « Hercules » datant des années 30. Mon Dieu ! Mes oreilles n’avaient jamais supporté un tel boucan ! Je ne croyais pas cela imaginable ! Je ne vous parle pas non plus des vibrations de l’appareil qui donnaient la nette impression que l’avion allait se disloquait sur la piste en mille morceaux ! Une climatisation et un chauffage totalement inexistants, bien évidemment. Je vous ai parlé du bruit des moteurs, mais ce que je n’avais pas encore saisi, c’est qu’une fois aligné sur la piste, l’équipage lâcha les freins. L’ouragan sonore qui se déclencha alors, avec une puissance démoniaque, faillit me tuer sur place de.... trouille! Je n’étais, moi-même, plus que « son et vibration » ! J’avais l’impression d’avoir fondu littéralement dans les entrailles de cette machine du diable ! Heureusement, après le décollage, les choses s’améliorèrent un peu, mais pas la température. Autre chose cocasse à signaler sur cet appareil militaire au confort très …spartiate ; les toilettes ! Juste posées derrière un minuscule rideau et placées où ? C’est là que l’on voit toute l’ingéniosité de nos techniciens aéronautiques. Elles se trouvaient dans une des « portes coquilles ». Vous savez ? Celles qui s’ouvrent pour laisser passer les marchandises et le fret ! Pour ceux qui en ont déjà soulevé une, elles sont d’une légèreté et d’une fragilité étonnante. Voilà pourquoi, malgré un besoin physiologique tenace, je résistais à l’envie de m’y asseoir. La vision de cette porte se détachant dans le vide, et m’entraînant dehors sans parachute, me porta à retenir jusqu’à l’atterrissage un besoin de miction absolument torturant !
Cet aéroport allait encore m’accueillir pour le retour lors de mes deux séjours de « perm » en provenance de ma caserne algérienne. Mais cette fois-là, sur un autre appareil, lui aussi absolument extraordinaire, le Bréguet 760 « Provence » dit « deux ponts »!
Eh oui ! Jeune lecteur qui me lisez (peut-être) la France avait déjà construit un avion de transport de passagers à deux ponts, bien avant le glorieux et impressionnant « A380 » ! Ces deux voyages me permirent de tester tour à tour, les deux ponts. Le supérieur, aménagé en cabine normale, avec fauteuils confortables, et l’inférieur, en « soute à fret et bagages ».
C’est ainsi que par une volonté délibérée et une passion jamais en berne, je fis toute ma carrière professionnelle au sein d’Aéroports de Paris (ADP), mais à Orly, ce qui me permit quand même, et en autres avantages, de bénéficier de la gratuité des entrées à tous les salons aéronautiques qui suivirent, et jusqu à aujourd’hui.

Chapitre V Le musée

Le Bourget accueille depuis des années le musée de l’aéronautique. Voilà encore un point qui me rapproche de lui car j’ai déjà relaté, dans un autre article, (la petite porte du hangar)
 comment j’ai connu l’ancien lieu où il se tenait, c'est-à-dire dans un vieux hangar de Meudon, tout poussiéreux, dont  les trésors dormaient dans leur linceul de toiles d’araignées, et baignant dans l’odeur rance et fade des huiles de moteur. Je vous avais raconté, comment j'errais seul, du haut de mes douze ans, au milieu de tous ces trésors abandonnés, dans un silence de tombeau. Imaginez mon « amusement » quand il m’arrive de parcourir les nouvelles salles pimpantes où mes glorieux oiseaux pendent désormais dans des halls où bruisse une foule d’enfants émerveillés.
Que de chemin parcouru ! J’ai revu ce train d’atterrissage de l’avion légendaire de Nungesser et Coli
« l’oiseau blanc » ! La seule relique  qu’il nous reste d’eux après leur disparition dans l’atlantique. J’étais le premier à l’avoir contemplée, dans mon vieil hangar de Meudon.
Ce Meudon qui accueillit, lui aussi, tant de talents aéronautiques. Outre mon grand oncle, les ateliers de René Couzinet, mais aussi la célèbre soufflerie qui permit tant de progrès dans l’aérodynamisme.
Voilà pourquoi cet aéroport mythique est bien ancré dans ma vie, dans mes souvenirs. Je ne dois pas être le seul à partager cette passion pour cet endroit magique où travaillait un de mes plus chers copains, fauché à la fleur de l’âge, comme on dit d’une manière trop conventionnelle. Cet ami, qui m’avait accueilli dans son petit studio, en face de l’aérogare fut fauché par une voiture alors qu’il portait secours à une personne en panne sur l’autoroute A1.
Que ces quelques lignes lui soient modestement dédiées.


Photo du hangar de Meudon:






Le fameux train d'atterrissage de "l'oiseau blanc" de Nungesser et Coli

vendredi 21 mars 2014

Non disponible en Belgique !


La lecture de notices d’utilisation d’un matériel informatique est souvent  source d’interrogation et  mystères insondables. On pourrait croire que la rigueur et la logique imposées par le fonctionnement correct de ce genre d’engin nous protègent contre des interrogations existentielles, voire philosophiques ! Et bien, c’est une grave erreur de jugement.
Je vais vous le démontrer de suite.
Dans un magasin spécialisé dans l’électroménager et l’informatique, j’achète une belle imprimante noire, à un prix dérisoire, car je ne suis pas "radin" mais économe. Par contre, vous savez comme moi,  que leurs cartouches d’encre coûtent la « peau des fesses » et qu’en deux ou trois recharges complètes, vous avez largement dépassé son prix d’achat. Ce racket commercial, nous l’avons tous subi pour que je n’insiste pas trop dessus ! Il y a des colères douloureuses qu'il ne faut pas réveiller! C’est à la lecture de sa notice d’utilisation que les choses sérieuses commencent. On doit se farcir les explications en six langues différentes, « pierre de Rosette » des temps modernes. Voilà qui facilitera le travail des archéologues du futur.
Maintenant j’arrive à un chapitre passionnant que je vous transcris tel quel. Le dessin des touches en moins.
« Maintenez la touche XXX ou YYY enfoncée pendant trois secondes pour copier en mode brouillon. 
Et là, je vous demande un instant de concentration supplémentaire pour lire la suite :
« Fonction non disponible en Belgique » !
Poum ! Dans toute sa…sécheresse ! Nos amis Belges sont privés de cette fonction ! Quelle tristesse! Quel chagrin! Un peuple si aimable et si sympathique!
Alors là, je sens que des interrogations angoissantes pointent dans des cervelles durement secouées par  cette stupéfiante révélation. La toute première : pourquoi les Belges ? Voilà un matériel qui est vendu dans le monde entier. Les six langues dans lesquelles il est rédigé, le prouvent. A1ors pourquoi, seuls, ces pauvres Belges sont-ils privés de cette fonction ? Vous avez une idée ?
Qu’est-ce à dire ? Les Belges n’aimeraient donc pas le mode « brouillon » ? Ou peut-être que le mot « brouillon » n’est pas traduisible en Flamand ? Je cherche une cause rationnelle à cette privation de fonction totalement arbitraire ! Je ne vais pas non plus, me livrer à cet exercice vulgaire et facile qui consiste à croire que c’est une  « blague belge » en pensant qu’ils ne seraient pas assez intelligents pour en comprendre le fonctionnement ! Coluche les a déjà assez "martyrisés" pour que je n'en rajoute pas dans la calomnie dérisoire. Cette imprimante a bien été fabriquée de la même manière pour tout le monde ? Mais alors quoi ?
Si parmi mes lecteurs, certains peuvent entrevoir une solution acceptable pour nos esprits rationnels et cartésiens, qu’ils n’hésitent pas à nous en faire part !
Quand je vous disais que la lecture de « mode d’emploi » pouvait, à l’instar des jeux d’énigmes, nous procurer plus de joies intellectuelles qu’il n’y paraît ?
Voir aussi mon article « clauses abusives » où l’on ne nous garantissait pas le remboursement d’un appareil défectueux à cause  «DES CONSÉQUENCES DE LA DÉSINTÉGRATION DU NOYAU DE L'ATOME! » !  
Et si vous ne trouvez pas, faites comme cet insolent gamin belge: 
Vive la Belgique! Et m..de aux fabricants d'imprimantes!

mercredi 5 mars 2014

Le « Roméo-Alpha » une Caravelle de rêve



Tout avait commencé de la manière la plus banale qui soit ; un ami, pour se débarrasser d’un splendide objet devenu encombrant et inutile, à cause du déménagement d'un proche à lui, me l’offre !. Il est splendide, il est vraiment merveilleux, cet objet, car il n’a pas idée du cadeau prestigieux qu’il vient de me faire. Il s’agit de la maquette d’un avion. Mais pas de n’importe quel avion ; le « SE2010 Caravelle » ! Belle maquette en bois, d’une reproduction parfaite. Tellement parfaite que son immatriculation me saute toute de suite aux yeux. Il s’agit du « fox, bravo, hôtel, Roméo, alpha » autrement dit, pour les néophytes ne connaissant pas le code international de télécommunication : le F-BHRA
Quel choc émotionnel ! Car il se trouve que cet avion, (et pas un autre !) je l’ai eu sous les yeux, en vrai, en grandeur nature, quelques décennies auparavant, lorsque je travaillais à l’ADP autrement dit  aux « Aéroports de Paris ». Et le voir là, en maquette, ressurgir dans ma mémoire ! Voilà qui était absolument extraordinaire ! C’est alors que me vint le besoin irrépressible de vous raconter l’histoire de cet avion, unique dans l’histoire de l’aviation.

Je ne vais pas vous noyer dans des termes techniques qui n’intéressent que les passionnés d’aéronautique. Non ! Je ne vais m’attacher uniquement qu’à l’anecdotique, aux exploits de cet aéronef remarquable. Il faut quand même que je vous précise que son premier vol eu lieu en mai 1955. Cet avion était, au sens propre du terme, révolutionnaire, car il est un fait que tout le monde a oublié, c’est que pour la première fois, on mettait des réacteurs à l’arrière du fuselage ! Et oui ! Cocorico ! C’est nous, les Français, qui avons inauguré cette disposition originale, qui est un brevet « Sud Aviation ». Je n’aurai pas de peine à vous faire admettre que nous avons été pillés par de nombreux constructeurs par la suite ! Et notamment par les Américains avec le Douglas DC9.  Mais personne au monde ne nous retirera la primauté historique de cette invention. C’était l’époque bénie où la France était encore capable de concevoir, de fabriquer, de mettre au point, ses propres avions sans l’aide de personne, autre que ses propres techniciens et ingénieurs. Mais qu’il était beau, cet avion ! Fin, racé, d’une esthétique et d’un aérodynamisme parfait ! Premier avion commercial français à réaction ! Les anglais nous avaient précédé avec leur « De Haviland  Comet » mais celui-ci avait été victime de plusieurs drames aériens qui en avait retardé l’exploitation.
Stupeur de ma part quand j’apprends, par le plus pur des hasards, que les gens de Sud Aviation ont pris la cabine complète de ce « Comet » pour la mettre sur notre « Caravelle ». Les photos sont imparables ! Pour revenir à « mon » F-BHRA car si le bateau (la caravelle) est féminin, l’avion, lui est masculin, j’ai donc appris avec surprise que le destin de cet appareil a été encore plus singulier que je ne l’imaginais. Il s’est d’abord appelé F-WHRA. Dans la législation aéronautique française  le « W » après le « F » pour (France) signifie que nous avons affaire à un prototype. Donc, ce brave appareil, avant de servir sous les couleurs d’Air France, avait subi de redoutables essais techniques. Il est donc le tout premier de la famille à avoir transporté des passagers sur les lignes régulières.
Ce que je ne vous ai  pas encore précisé, c’est que chaque appareil était « baptisé» du nom d’une province de France ! Le F-BHRA reçoit celui de  l’ « Alsace ». Je vous mettrai en annexe, la liste de ces caravelles et leur immatriculation respective.


Chapitre : Vol plané Paris-Dijon
La vie de ce brave avion est marquée, tout au début de sa brillante carrière, par un exploit dont je me souviens encore personnellement, et dont toute la communauté aéronautique française en a été très fière. Figurez-vous que cet avion  a fait un magnifique vol plané de 256 km entre Paris et Dijon, avec ses moteurs quasiment arrêtés ! Je vous donne un article récupéré sur la «toile » :



A l'initiative de la compagnie Air France, un vol technique et spectaculaire a été réalisé le 15 mars 1959 à bord de la Caravelle de type 1 (F-BHRA). Il consistait à relier Paris à Dijon (265 km à vol d'oiseau) en vol plané et a démontré les qualités de vol de cet avion et plus particulièrement sa finesse. L'équipage était composé des commandants Guibbert et Duguet et de M. Vergines (mécanicien navigant). Voici la chronologie des opérations :

• Décollage à 13 h 42 (Orly) au poids de 37,98 t (arrêt d'un moteur juste au décollage et remise en route à 100 m d'altitude) • Montée sur le triangle Paris-Dreux-Rennes • 14 h 46 : arrivée à la verticale de Paris à 13 200 m d'altitude au poids de 35,0 t, vitesse de 360 Kts, ce qui équivaut à 665 km/h, température - 47° C, le ciel est bleu • Descente à poussée nulle ("gaz plein réduit") • Taux de chute : 250 à 300 m/mn • A la verticale de Bray, couche nuageuse avec pluie et neige • 15 h 32 : passage sur le terrain de Dijon à l'altitude de 1600 m, soit Paris-Dijon en 46 mn (vitesse moyenne de 346 km/h).

Avec une finesse de 22 (distance parcourue/hauteur), la Caravelle se hisse au niveau des planeurs de haute performance d'après-guerre (1939). Ce vol fut très promotionnel et très remarqué dans le milieu aéronautique.

Chapitre : Vilgénis
La suite de la vie de ce brave appareil fut « scolaire » ! Quoi de plus noble destin, que de servir à l’apprentissage de plusieurs générations de mécaniciens en aéronautique. C’est ainsi qu’il fit un grand voyage, par la route en pièce détachées vers le centre de formation d’Air France de Vilgénis, le 5 février 1976. Vous trouvez plus d’information sur ce déménagement spectaculaire sur cette page : Le CIV (Centre d'Instruction de Vilgénis) - Caravelle F-BHRA

Chapitre : fin de carrière
Sachez que cet avion va service de formation aux élèves pendant plus de trente ans et qu’il va être vendu, après la fermeture de Vilgénis en 2011 à un Hollandais.
Voilà bien la France ! Ce pauvre appareil méritait bien de terminer au Musée de l’Air et de l’Espace ? Mais non ! La logique financière a été la plus forte.
Et il n’est pas le seul à avoir subi la férocité impitoyable des « comptables ». Je me souviens, avec les quelques millions de jeunes français venus le visiter, du F-BHHH stationné à Orly. Il avait été pourtant le prototype de « Caravelle ». Il était donc « historique » et précieux. Et bien, il s’est quand même trouvé un cadre de l’ADP pour l’expédier à la ferraille parce cela coûtait trop cher de l’envoyer au Bourget ! Quand on sait les milliards que s’engouffre cet établissement, par an ! C’est d’une mesquinerie et d’un manque de patriotisme navrant !











Chapitre: quelques destins tragiques.


Malheureusement, notre pauvre Caravelle, a dû subir, comme d’autres avions commerciaux, dans le monde, et parce que rien n’est jamais parfait, plusieurs  accidents et catastrophes.
Un site, sur « wikipédia » en donne la liste exhaustive.
 Mais je ne vous relaterai personnellement que les deux qui m’ont le plus frappé :
Le 19 mai 1960 : Collision tragique
Il y eut d’abord cette collision absolument incroyable entre une caravelle d’Air Algérie et un « Stampe » (petit biplan d’école) dont j’avais déjà relaté le drame dans mon article:
 Je ne sais pas si certains ont vu l’accident survenu bien plus tard, le 28 avril 1988 à un Boeing 737 du côté de Hawaï, Il s’agissait du Vol 243 d’Aloha Airlines.


Mais ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que notre caravelle, elle, a reçue sur la « couenne » un avion qui lui a arraché plus de 10 mètres de toit ! Et l’avion s’est, quand même, posé sans encombre ! Il y eu malheureusement deux morts à déplorer, le pilote du Stampe et un passager. Il est vrai que ne recevoir un moteur de Stampe sur les genoux n’est pas spécialement recommandé pour une bonne santé.  

19 mai 1960 : Caravelle IA (no 28) [F-OBNI], Air Algérie - 1/39 et 1/1

    Collision en vol à Orly avec le Stampe SV-4C F-BDEV n° 601 qui volait de Chelles vers l'Aéroport de Toussus-le-Noble à 300 m d'altitude, verticale Noiseau. La Caravelle a une partie du toit arrachée et un réacteur hors service. Le pilote réussit à poser l'avion à Orly mais le Stampe s'écrase en tuant son pilote (R. Fabro). Une victime (M. F. Quévremont) ainsi que plusieurs blessés sont à déplorer dans la Caravelle. Il faut remarquer qu'à ce même instant le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, ayant torpillé la conférence de Paris sous prétexte de l'affaire de l'avion Lockheed U-2 abattu, quittait Orly plus tôt que prévu, entraînant un changement de piste ordonné par le contrôle aérien3. Le 6 juin 1960, le propriétaire du Stampe, Joé Ampoulié, est invité à constater les dégâts subis par la Caravelle à Orly. Air Algérie lui réclame en effet 500 millions de francs de réparation1,4. L'appareil est réparé et remis en service comme Caravelle III en février 1961.
11 septembre 1968 : drame Ajacio-Nice
J’ai lu tout les mensonges convenus du rapport officiel : incendie à bord ! Décidemment, cette date (11 septembre) est maudite pour nos menteurs institutionnels. Il est fort probable que ce fut un missile bien français qui a abattu ce pauvre avion. Des familles de victimes se battent encore pour que l’Etat reconnaisse sa responsabilité. Autant vouloir raser le Mont-Blanc avec une pince à sucre ! Il existe de nombreux sites de références que chacun pourra consulter. 

Chapitre: Spotter et studio mannequin!



Quand je me retourne sur mon passé, au sein de ce grand aéroport, je ne peux qu’être saisi par un grand vertige de bonheur au vue de l’immense liberté de circulation dont je jouissais à l’époque. Je vous laisse « juge » : J’avais un permis de déplacement « toutes zones » grâce à ma profession. Je vous prie de croire que j’en ai usé et abusé ! La preuve ? Et toujours concernant la « Caravelle ». Un jour, une amie, jolie hôtesse de l’air d’Air France, ayant appris que je faisais de la photo en amateur, a voulu jouer au « mannequin » avec moi comme « photographe de mode ». Pour cela, nous avons parcouru un grand nombre de postes de stationnement d’avion. Nous sommes montés à bord de tous les avions que nous avons voulu visiter ! Tous seuls, comme des grands, sans personne pour nous contrôler et nous surveiller ! Vous le croyez ça ? Et ben ouais ! C’étaient les merveilleuses années 70 ! Ah ! Ça n’allait pas durer ! Mais en attendant, qu’est-ce que j’en ai profité !Le drame, c'est que je ne connais même plus le nom et le prénom de cette jeune femme! Pourvu qu'elle ne se reconnaisse pas! Je vais avoir du soucis avec son "droit à l'image"! Mais comme elle est charmante et à son avantage, je pense qu'elle ne m'en voudra pas trop! 



Le poste de pilotage de ce merveilleux aéronef! Et pas encore équipé d'écrans à plasma et de "joystick"!



  
 Ah! Il n'y a pas la largeur de la cabine d'un 747, pour sûr!








Même accès que chez le Boeing 727! Encore un copié-collé des Américains






Je tiens à préciser que toutes ces photos sont bien de moi! Prises des photos, tirage du négatif, et tirage papier, plus scanner pour numérisation! Donc, le "copyright" c'est pour "bibi"!




Annexes

F-BHRA- « Alsace »

F-BHRB- « Lorraine »

F-FHRC- « Anjou »

F-BHRD- « Guyenne »

F-BHRE- « Artois »

F-BHRF, " Auvergne

F-BHRG- « Berry »

F-BHRH- « Bourgogne »

F-BHRI- « Bretagne »

F-BHRJ- « Champagne »

F-BHRK- « Corse »

F-BHRL, " Dauphiné

F-BHRM- « Quercy »

F-BHRN-« Gascogne »

F-BHRO- « Ile-de-France »

F-BHRP- « Languedoc »

F-BHRQ- « Limousin »

F-BHRR, " Lyonnais

F-BHRS- « Normandie »

F-BHRT- « Picardie »

F-BHRU- « Poitou »

F-BHRV- « Provence »

F-BHRX, " Savoie 
 
 F-BHRY- « Touraine »

F-BHRZ- « Flandre »

F-BJTA – « Comté de Nice »

F-BJTB – « Béarn » Crash le 12 septembre 1961 à Rabat

F-BJTC- « Comté de Foix »
 
F-BJTD- pas de nom

F-BJTE, « Grenoble ».

F-BJTF- « Orléanais »

F-BJTG- « Roussillon »

F-BJTH- « Franche-Comté »

F-BJTI-  « Navarre »

F-BJTJ- « Bourbonnais »

F-BJTK- « Principauté de Monaco »

F-BJTL –« Aunis et Saintonge » photos hôtesse de l’air

F-BJTM- « Maine »

F-BJTN- « Comminges »

F-BJTO- « Pays Basque ex-Touraine»

F-BJTP- « Comtat Venaissin »

F-BJTQ- « Martinique ex-Champagne »

F-BJTR- « Principauté de Monaco (1)

F-BJTS-  « Vercors »

F-BLCZ-

F-BLKF- « Angoumois »

F-BNGE- « Président Jean-Bedel Bokassa » (si ! si ! elle a existée !)

F-BOHA- « Comté de Nice ex-Guyane »

F-BOHB- « Béarn »  F-BJTB (crash Ajaccio-Nice)

F-BOHC- « Guadeloupe ex-Aquitaine »  F-BSGZ



Sites web de référence :
Vilgénis
Drame de Casablanca
Site de Caravelle et Boeing 707 AF
Sud Aviation Caravelle III SE 210
Musée Delta : La caravelle
Accidents :




dimanche 23 février 2014

La révolution « pariétale » américaine



Voilà une nation, les USA, dont les dirigeants rêvent d’imposer leur « civilisation », leur magnifique société au monde entier. Rêve très « vulgaire » que bien des dirigeants paranoïaques ont eu avant eux. Mais là, où l’on retombe dans la réalité la plus hilarante, la plus insolente et qui vous ramène à la juste dimension des choses de la vie, c’est lorsque vous tombe sous les yeux une « pépite » de ce genre : une pancarte de magasin où l’on voit trois mains sensées représenter le nombre 15 !
Quand j’ai mis le mot « révolution » dans le titre de mon article, ce n’est pas un hasard ou une distraction de ma part. Je l’ai pris au sens originel du terme. C'est-à-dire qu’une « révolution » d’un objet ou d’une chose quelconque, c’est le parcours que font cet objet ou cette chose pour partir d’un point et après un plus ou moins long voyage, revenir au même endroit. Parce que ces mains jaunes m’ont fait, irrésistiblement, penser à ces traces vues dans les grottes de Lascaux que nos ancêtres très
lointains avaient laissées en projetant de la suie sur leurs « pattes » velues. L’art pariétal de la préhistoire.
Voilà où en sont nos chers amis d’outre-Atlantique ! Un retour aux sources, en quelque sorte !
C’est fabuleux de savoir qu’à l’époque d’Internet des milliards de « smart-phone » qui « gazouillent » sur notre planète, il existe encore des individus qui ne savent pas compter sur leur doigt ! Mais s’ils ne savent pas compter, c’est qu’ils ne savent pas lire non plus ? Logique non ? Alors vont-ils seulement comprendre : 15 is THIS many ? Je me demande ! Pas vous ?
N’accablons pas nos amis Américains, nous aussi, nous avons des ministres, des professeurs et des politiciens qui travaillent au retour de la  « révolution pariétale » pour nos chers enfants ! 

jeudi 20 février 2014

Eratosthène, plus fort qu’Einstein !



  Ce mathématicien grec, qui vivait, il y a plus de deux mille ans, a réussi un exploit intellectuel absolument ahurissant. Je tombe, l’autre jour, par le plus grand des hasards, sur une vidéo où un jeune et très pédagogue professeur nous raconte une histoire à peine croyable et pourtant authentique !  Le titre de cette vidéo vous en donnera un avant-goût :
« Mesurer la circonférence de la terre avec un bâton et un chameau » !
Oui ! Vous lisez bien ! Avec un simple bâton et un bon vieux chameau, surnommé « le vaisseau du désert » notre Eratosthène et son puissant
cerveau sont arrivés à calculer la circonférence de la terre avec seulement 1,2% d’erreur. Tout ceci près de trois siècles avant JC.
Maintenant, je dois vous avouer que je connaissais un peu l’histoire. Mais ce qui me l’a remise au goût du
jour, d’une manière aussi sensationnelle et ludique, c’est la démonstration de ce jeune professeur avec sa manière ironique,
décalée, remise au goût du jour, de vous parler d’un sujet sérieux avec un semblant de dérision perverse qui vous piège jusqu’au bout !
Ah ! Si tous les enseignants avaient son talent ! Mais cette petite chaîne sur « Youtube » qui s’appelle « e-penser » est formidable et mérite le détour pour tous ceux qui sont, comme moi, des curieux maladifs.





dimanche 22 décembre 2013

Une grande leçon de Liberté et de Dignité

Merci mon cher Edmond ! Merci parce que le hasard, toujours bienveillant, m’a fait tomber sur un extrait de votre chef-d’œuvre impérissable : « Cyrano de Bergerac » ! Ayant moi-même un peu de sang gascon dans les veines, je puis mieux comprendre que quiconque la leçon de modestie, de fierté et d’indépendance que nous donne votre personnage.
Il montre, encore une fois, que la vertu de savoir dire « non » aux faux honneurs est une vertu éternelle que beaucoup de nos contemporains et surtout que notre personnel politique devrait faire sienne.
De Gaulle sut dire non. Gandhi sut non. Soljenitsyne sut dire non, Mandela sut dire non..ect !
Tous les grands personnages de l’histoire du monde, qui nous ont appris la Dignité et la Liberté, ont su le faire ! Alors lisez avec bonheur et gourmandise ces alexandrins si revigorants pour nos âmes froissées par tant de soumissions !

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LE BRET
Si tu laissais un peu ton âme mousquetaire
La fortune et la gloire...

CYRANO

Et que faudrait-il faire?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce,
Grimper par ruse au lieu de s'élever par force?
Non, merci. Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers? Se changer en bouffon
Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre?
Non, merci. Déjeuner, chaque jour, d'un crapaud?
Avoir un ventre usé par la marche? Une peau
Qui plus vite, à l'endroit des genoux, devient sale?
Exécuter des tours de souplesse dorsale?. . .
Non, merci. D'une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l'autre, on arrose le chou,
Et, donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe?
Non, merci! Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames?
Non, merci! Chez le bon éditeur de Sercy
Faire éditer ses vers en payant? Non, merci!
S'aller faire nommer pape par les conciles
Que dans des cabarets tiennent des imbéciles?
Non, merci! Travailler à se construire un nom
Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres?
Non Merci! Ne découvrir du talent qu'aux mazettes?
Etre terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse 'Oh, pourvu que je sois
Dans les petits papiers du "Mercure François"?'
Non, merci! Calculer, avoir peur, être blême,
Aimer mieux faire une visite qu'un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter?
Non, merci! Non, merci! Non, merci! Mais. . .chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plait, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre,--ou faire un vers!
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
A tel voyage, auquel on pense, dans la lune!
N'écrire jamais rien qui de soi ne sortit,
Et modeste d'ailleurs, se dire mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles!
Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d'en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d'être le lierre parasite,
Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !


Cyrano de Bergerac  d’Edmond Rostand  Scène VIII acte 2


samedi 16 novembre 2013

Un « Brian » diamant contre la bêtise



Vous n’en trouverez jamais un de plus efficace, de plus ravageur, de plus définitif !
De Molière, de Cervantès, de Bernard Shaw,  de Courteline, en passant par Charlie Chaplin, Pierre Dac et des milliers d’autres, tous ont pratiqué la chasse à la bêtise, à la connerie humaine, grâce à ce prodigieux « vaccin » de l’esprit; l'humour!.
Dans cette longue cohorte de  bienfaiteurs de l’humanité, il y a aussi les « Monty Python ».
N’étant pas très « anglophone » je les ai négligés trop longtemps. C’est un tort inexcusable ! Je vais donc tenter de corriger mes carences culturelles les concernant, car je viens de tomber sur une de leur petite perle absolument géniale ! Un grand merci  à l’anonyme qui me l’a fait découvrir ! Cette petite perle se trouve dans leur film de 1980 : « La vie de Brian ». L’humour a ceci de particulier, c’est qu’il nous venge en quelques mots, en quelques images, d’une armée de cuistres, de faux penseurs, de faux intellectuels, de pédants insupportables qui veulent nous imposer leur vision du monde et de la société.
Ces nouveaux « tarés » de la pensée unique, ces ayatollahs des nouvelles mœurs, ces petits marquis de la pensée hédoniste, veulent absolument nous imposer la « loi du genre » où tous les hommes et toutes les femmes ne seraient plus que des pièces de « lego » interchangeables !
Alors sortons notre seringue magique : les MonthyPyton :









samedi 6 juillet 2013

Sors de ce corps, Albert !

Il en est enfin sorti à plus de quatre vingt dix ans, moi qui le croyais mort depuis longtemps. C'est qu'il a habité un autre corps, il y a de cela plus de quarante ans. Et l'histoire que je vais vous raconter est tout à fait authentique. J'avais juste vingt ans et je faisais mon service militaire. Chose incongrue que mes enfants ne connaîtront jamais. Je venais d'être rapatrié de ma base de Bou-Sfer en Algérie, car le site de Mers-el-Kébir venait d'être rendu aux algériens par le général De Gaulle à la grande fureur de l'OTAN. J'atterrissais donc (ce qui est normal pour un militaire de l'armée de l'Air) sur la base d'Orange Caritat, dans le sud de la France, près d'Avignon. Belle base aérienne avec ses Mirage IIIC et ses Mirage IV porteurs de la bombe atomique française. J'eus l'immense bonheur, moi passionné d'aviation, d'être affecté dans la tour de contrôle avec ses immenses baies vitrées qui dominaient tout le paysage et notamment le mont Ventoux, si cher aux cyclistes du tour de France qui ressemble à si méprendre au « Fuji-Yama » que les japonnais vénèrent comme un dieu. Mais l'armée ne m'avait pas mis là pour admirer le paysage. J'avais pour mission de noter à la minute près, toutes les heures d'atterrissage et de décollage des appareils qui défilaient devant moi, ainsi que leur immatriculation, bien évidemment. J'avais aussi, une autre tâche tout aussi importante qui consistait à recevoir par téléphone les prévisions météorologiques de la région. Prévisions que je communiquais immédiatement au contrôleur aérien de service. Le premier jour de ma prise de fonction, au premier coup de fil du météorologue de service, je manque de lâcher mon combiné tellement ma stupeur est grande ! J'entends la voix parfaite, authentique, sans l'ombre d'un doute, inimitable d'Albert Simon. Pour les moins de quarante ans qui ne comprendraient pas mon étonnement et que tout ceci passerait au-dessus du « carafon » comme on dit vulgairement, c'est un peu comme si Laurent Cabrol leur téléphonait, sur leur « smart phone » pour leur donner les prévisions météo. A mon époque, ce cher « Albert » était connu des millions de Français par son accent chevrotant et inimitable. Ben ? la preuve que non !
« ça y est ! » Me dis-je en mon for intérieur qui n'était pas très fort à cette époque !
« J'ai droit au bizutage de service » ! Tous mes anciens compagnons de servitude militaire me comprendront ! C'est fou le nombre de « clés du champ de tir » qui ne furent jamais retrouvées ! Nous avions la version aérienne : « la clé de la porte GCA » ! Celle-là aussi en a fait courir des troufions et créer des angoisses terrifiantes  chez les malheureuses victimes! Bref je balance un sonore et définitif : «  va de faire foutre avec ta blague à deux balles ! » Ah mais ! Silence de mon « tortionnaire » même pas rigolard ! Je m'étonne. Une heure se passe. Je décroche à nouveau, et « Albert » imperturbable, me sort son nouveau bulletin météo, toujours avec la même voix. Mais son ton est si calme, presque navré et triste que je n'ose répliquer.. Toutes les heures, pendant toute ma vacation, va se reproduire le même scénario. Celle-ci terminée, un tantinet furibard et surtout intrigué, je fonce au bureau du CLA, sur la base, à deux kilomètres de là, autrement dit le « contrôle local d'aérodrome » où officient les gens qui préparent les plans de vol et les météorologues !
Là, je demande à voir le gars qui m'a balancé tous ces bulletins en se foutant de ma poire !
Ô stupeur ! Ô honte sur moi ! Je vois sortir d'une pièce, un jeune type, à la bouille sympathique, ronde et basanée, les cheveux crépus, c'est un jeune qui vient de son minuscule archipel du pacifique, Wallis et Futuna ! Quand il me demande, sur un ton poli et calme ce que je lui veux, je comprends avec horreur que c'est bien sa vraie voix ! Oh misère ! Rouge de confusion, je bafouille un prétexte idiot. Et c'est ainsi que pendant deux mois, j'aurais la merveilleuse et sympathique voix d'Albert, toutes les heures, qui m'accompagnera dans ma mission.
C'est donc ma modeste façon de rendre hommage à ce grand monsieur de la radio et de la météorologie nationale française.

lundi 20 mai 2013

La Pérouse : une tragédie française

S'il n'existe plus, pour moi, qu'une seule image du héros absolu, c'est bien celle de Jean François de Galaup comte de La Pérouse. Cet homme a eu un destin si riche, si fabuleux, si extraordinaire, sans que ce terme soit galvaudé, que je m'étonne, et même que je m'indigne du fait que son nom ne soit pas mieux connu de la plus part de mes compatriotes. Il mériterait pleinement qu'on lui consacrât nombre de statues et de noms de rue. Il le mérite mille fois. Jamais je n'ai lu plus de qualités humaines incarnées en un seul homme. C'était pourtant un noble du 18° siècle. Il était donc comte, d'une petite noblesse de province. Il était né à Albi, en 1741. C'était un « ci-devant » comme les nommèrent avec mépris nos proches révolutionnaires. Comble de la malchance historique, c'est un roi qui subira lui-même un destin tragique, Louis XVI qui le remarqua dans la solitude de la lecture de plusieurs centaines de dossiers d'officiers de marine, qui l'imposa tout seul, de son choix libre, à un ministère rempli de courtisans aux dents longues. Il l'avait choisi parmi plusieurs centaines de dossiers de capitaines anonymes, lui, le modeste officier de marine. Et pourquoi l'avait-il choisi ? Parce que, lors d'une mission impossible, dans le grand nord canadien, il avait montré d'extraordinaires capacités de commandement, et surtout de grandes qualités humaines. Rien que cette expédition aurait suffit à la gloire posthume de ce marin d'exception, tellement elle fut épique et aventureuse. Mais ce n'était que le début. Déjà, vous constaterez une lucidité et un bon sens peu commun, chez un monarque si injustement méprisé par la postérité historique. Postérité historique fabriquée par des historiens, plus enclins à servir l'idéologie du moment, que la vérité. D'ailleurs, il est un autre scandale, que je dénonce ici, par la même occasion; c'est que dans ma culture historique de citoyen français de base, ce sont souvent des auteurs et historiens étrangers qui m'ont révélé la vraie grandeur cachée de nos plus illustres personnages historiques. Ce fut vrai, par exemple, pour Louis XI. C'est un grand historien « américain » Paul Murray Kendal, qui me fit aimer et respecter ce grand roi tant calomnié, et certainement pas l'armée d instits laïcs qui firent mon instruction scolaire. C'est normal. Nous sommes tellement impliqués affectivement, idéologiquement dans notre propre histoire, que nous n'avons plus le recul nécessaire pour juger correctement le destin singulier de nos illustres compatriotes. Un regard étranger est toujours salutaire et bienfaisant. Celui qui examina avec générosité et passion La Pérouse s'appelle Hans-Otto Meissner. Il était Allemand ! Voilà donc un témoignage, on ne peut plus impartial et honnête.
Quand je pense à ce destin fabuleux je ne peux qu'être fasciné par la tragédie grandiose qui le sous-rend où se mêle l'époque la plus mouvementée, cruciale, définitive, de notre histoire, la révolution française,  et cette épopée maritime qui va se terminer par le drame et le mystère pendant des décennies. Il faut comprendre que lorsque La Pérouse entreprend son grand voyage, c'est un projet scientifique grandiose comme aucun pays au monde ne l'avait mis sur pied avant nous ! C'était l'équivalent du projet « Apollo » des Américains, comme le soulignera Meissner ! Et ce n'est pas exagéré au vue de l'armée de savants et de matériels scientifique embarqués ! Il doit apporter à la France des connaissances scientifiques et humaines considérables ! Et c'est ce qu'il fera ! Il va parcourir le monde, et principalement l'océan indien et l'océan pacifique. Il va à la rencontre de peuplades inconnues qu'il aborde pacifiquement, avec amitié, et respect, lui le lecteur de Rousseau et de son « bon sauvage », avec parfois une naïveté qui faillit lui coûter très cher ! Et
puis c'est le drame mystérieux !La disparition inexplicable au pire moment de l'histoire de notre pays. Et l'on
mettra des années à retrouver l'endroit exacte du naufrage des deux bateaux de l'expédition, l'Astrolabe et la Boussole, sur les récifs d'une petite île nommée Vanikoro, une île du sud de l'archipel des îles Santa Cruz, la partie la plus orientale des îles Salomon, dans l'océan Pacifique. Savez-vous que la dernière pensée de Louis XVI, avant son exécution, sera de savoir si on avait « des nouvelles de La Pérouse » ? Je vous laisse juge de la grandeur d'âme de ce monarque que l'on allait exécuter et tant calomnier par la suite ! Et il fallait que ce fût un Allemand qui nous le signalât !
Mais cette épopée fourmille de tant d'anecdotes, de tant d'événements fabuleux, qu'il me serait fastidieux, imprudents, et surtout impossible à raconter de nouveau. Surtout si un auteur beaucoup plus talentueux que moi l'a déjà fait ! Mais quelle grande production cinématographique ne pourrait-on pas faire de cette épopée fantastique et surtout, authentique !
Pourtant, dans ces milliers d'anecdotes qui se pressent autour de cette histoire, il en est une qui m'a semblé plus extraordinaire encore que les autres. Figurez-vous que lors de son dernier périple La Perouse débarque au Kamtchatka, dans le port de Petropavlovsk. Là, le grand capitaine donne une mission à un jeune officier de l'expédition. Il s'appelle Jean-Baptiste de Lesseps.Il était le secrétaire personnel du grand amiral. Oui !
C'est bien le père du futur bâtisseur du canal de Suez et de Panama, Ferdinand. Mais Jean-Baptiste, lui, accomplira un exploit peut-être encore plus extraordinaire, mais resté inconnu, hélas. Il va devoir rapporter à Paris tous les rapports et résultats scientifiques déjà collationnés par les savants de l'expédition. Il va avoir à traverser toute la Sibérie, l'Asie centrale, la Russie, l'Europe pour remplir sa mission. Et le transsibérien n'était pas encore construit ! Les adieux déchirants entre des gens qui ne devaient plus se revoir vivants, eurent lieux, le 8 septembre 1787 !
Près de quarante ans plus tard, après de nombreuses péripéties, un aventurier du nom de Peter Dillon rapporte à la cour du Roi de France, en octobre 1827, quelques reliques trouvées sur l'île de Vanikoro et ailleurs. Et quelle n'est pas la stupeur d'un vieil homme, revenu de Moscou où il a été ambassadeur, de retrouver, parmi ces objets la poignée son sabre qu'il avait laissé, là-bas, à Petropavlovsk, dans sa cabine, à bord de l'Astrolabe ! Il y a des choses ; comme celles-là, qui ne peuvent s'inventer.
Mais cette épopée est tellement riche, tellement foisonnante de mystères, d'aventures, de destins brisés, qu'il est impossible de la cerner complètement ; Et le miracle fait qu'elle vit encore généreusement par les travaux d'archéologie sous-marine qui ont été entrepris ces dernières années.
Nous sommes entrés dans une époque difficile, où l'on doute de nous, où l'on tente de nous faire disparaître nos repères les plus fondamentaux, nous faire croire que nous n'avons pas eu un grand destin, de grandes ambitions, mais quand je me mets à penser et à rêver à l'expédition de La Pérouse, et que je sais que mon pays, mon peuple a été capable d'engendrer un tel homme, un tel pur héros pour l'humanité toute entière, je me sens revivre et reprendre espoir en l'avenir. 

 Liens et sites intéressants sur La Pérouse








dimanche 31 mars 2013

La solitude de Joseph

Décidément ce prénom porte à la solitude. On connaissait déjà celle de l'époux de la Sainte Vierge qui fut un père « morganatique ». Situation peu enviable s'il en fut ! Il y eut aussi le célèbre « père Joseph » éminence « grise » de Richelieu, travaillant dans l'ombre du grand ministre à la pourpre cardinalice et dans la discrétion historique la plus absolue, au point que quasiment aucun de nos concitoyens ne connaît son existence. Ils ont déjà du mal à situer le siècle où vécurent ces hommes, ce n'est pas pour connaître les faits et gestes d'un obscur capucin ! Mais revenons à celui qui m'a inspiré ce récit.
Une maison d'édition a eu la grande générosité de me refiler deux places pour cette manifestation annuelle, ce « bûcher des vanités » littéraire que l'on nomme « salon du livre », à la porte de Versailles. Je m'y suis pointé très démocratiquement en RER et en métro. La voiture devenant un moyen de transport dispendieux et un casse-tête infernal pour se garer. Sans oublier le racket éhonté des sociétés de gardiennages de nos chers, très chers, tas de ferrailles. Je suis donc arrivé sans encombres dans ce grand temple de la culture livresque, au bout d'une bonne heure de transport.
J'avais eu la bonne idée, un peu snob et très utilitaire, de me munir d'un bon bouquin pour passer le temps !
Quoi de plus normal quand on se rend à un salon consacré aux livres ! J'arrive donc dans ce « Barnum » de l'édition, et je commence à parcourir toutes les allées, tous ces stands où se vend et s'étale la production littéraire de l'année. Il ne faut pas se leurrer, c'est bien à une « foire » à laquelle on assiste. Il s'agit de vendre sa camelote aux badauds qui passent. Mon goût premier, à moi, c'est d'abord pour les beaux livres, ces petits bijoux de l'artisanat de la reliures et des belles éditions aux très belles images. Ce n'est pas de ma faute, je suis d'abord un « visuel » ! Le contenant m'intéressant presque autant que le contenu. Et là je tombe sur les éditions « M.Moleiro »
Une splendeur ! Le « must » ! Plus beau et plus riche que ça, il faut être un oligarque russe pour pouvoir se les offrir ! Je prends deux petites brochures gratuites mise à la disposition du visiteurs. Je les mets dans mon sac en plastique sans conviction, par réflexe.C'est seulement de retour à la maison que je m'apercevrais avec stupeur tout la beauté fantastique des miniatures qu'elles contiennent !
Des enluminures dorées d'une grâce sans pareil sur l'art oriental et médiéval. Ah punaise ! Et gratos encore ! Si j'avais su, j'en aurais piqué plus d'une ! Ensuite, puisqu'il faut sacrifier un peu à la culture et à la notoriété de ceux qui viennent faire signer leur œuvre, je me suis diriger vers les stands des grandes maisons d'éditions. Comme je ne suis pas un fana du léchage de pompe culturel devant un écrivain qui dédicace son « chef d'oeuvre » je me suis contenter de le photographier au passage. Ah ! Il y en avait du « beau linge » littéraire ! Tout le petit gratin que l'on voit habituellement dans nos lucarnes magiques. Des journalistes, des comédiens, des écrivains, des docteurs, et même un juge d'instruction échappé de son cabinet. Mais franchement, tout ceci m'a saoulé très rapidement.
A propos de « saoulé » j'ai quand même eu le plaisir et la joie de découvrir une « rareté » une chose incongrue ; le piano à cocktails du regretté Boris Vian ! Malgré cette petite distraction culturelle d'un autre âge, je n'ai plus le goût pour ce vedettariat temporaire et fabriqué à la gloire de la vanité humaine fragile et
très éphémère. C'est donc, un peu fatigué et désabusé que je me rapproche tout doucement de la sortie. Les stands sont plus clairsemés, la foule beaucoup moins dense, et le chaland plus rare. Et c'est là que je l'aperçois, mon brave Joseph. Il est assis derrière son stand, son tas de bouquins bien sagement entassés devant lui. Mais personne autour de lui ! C'est le grand désert ! Il est désespérément seul. Il ressemble à un petit retraité tenant un stand, au forum des associations de sa commune. Pourtant, sa bouille ronde et ses cheveux argentés me disent vaguement quelque chose.
Ah bon Dieu ! Mais c'est bien sûr ! Je vois soudain le titre des livres, sur la table :
« Un sac de billes » !
Joseph Joffo dont tout le monde a ,au moins, un exemplaire d'un de ses livres chez lui ! J'ai comme un pincement au cœur quand j'entends, au loin, les clameurs qui s'élèvent des stands des « vedettes »  du jour ! « Sic transit gloria mundi » ! J'adore cette expression latine que nos pères citaient souvent : « « Ainsi passe la gloire du monde » ! Et c'est bien vrai, quand je vois la silhouette voûtée de ce brave  Joseph ! Personne autour de lui ! Et moi, j'ai la suprême faiblesse, la timidité redoutable, la petite lâcheté mesquine de ne pas lui accorder, ne serait-ce que quelques instants de mon temps qui n'est plus précieux pour personne, depuis belle lurette ! Même si la création est un exercice solitaire, tout créateur a le désir secret d'une gloire populaire tapie au fond de son cœur. Même Cervantès, le « manchot de Lépante » lorsqu'il écrivait son « Don Quichotte » au fond de sa prison pour dette, devait y songer un peu. Même s'il ne se doutait pas de la renommée universelle et intemporelle que son chef d'oeuvre aurait par le suite. Quand cette gloire vous tombe dessus, quel bonheur cela doit-être ! Aucune grande fortune au monde ne peut donner ce genre d' ivresse. Mais quand elle s'envole ? Qu'il ne vous reste plus que l'amertume des souvenirs ? Pourtant, je suis sûr d'une chose, concernant cet auteur passé de mode, c'est qu'il lui reste un plaisir absolu, un bonheur simple que l'on ne lui retirera jamais. Ceci étant vrai pour n'importe qui ayant découvert ce trésor caché : l'écriture ; c'est la joie simple de générer des mots, des phrases, de créer des personnages ou simplement de raconter de belles histoires, inventées ou réelles qu'importe ! Tels des dieux, les créateurs sortent du néant ce que leur intelligence met en forme pour le bonheur de la multitude. Que l'on soit anonyme, célèbre, ou tombé dans l'oubli l'essentiel c'est de savoir que créer c'est faire un don de soi aux autres! Et d'une certaine manière, c'est une autre façon d'aimer la vie et l'humanité. Alors, mon brave Joseph « solitaire », je tempère ma tristesse à ton sujet, sachant tout le bonheur secret qui dort encore en toi.