dimanche 6 mai 2007

L'œil du saurien

Le saurien, c'est mon vieux "serpatte" chef qui assure sa vieille de contrôleur aérien sur la base d'Orange, en ce dimanche de printemps 68, si riche en promesses évènementielles.
Il est à quelques mois de la retraite. Il ne dort pas, non!
Mais comme les membres aquatiques de la sa famille de crocodile, il semble assoupi dans sa masse de graisse, sur son trône d'empereur Inca.
Par les larges baies vitrées de la tour de contrôle
je rêvasse en admirant les pentes du
Mont Ventoux en face de moi, tellement semblables à celles du Fuji-yama, avec sa couronne enneigée.



C'est que sur une base aérienne, même stratégique et nucléaire, quand il ne se passe rien, il ne se passe rien!
Le soleil déjà estival écrase de sa chaleur insolente la seule et unique piste du terrain, et les champs avoisinants. Soudain, mon caïman ouvre une paupière! Puis la deuxième!
Les plis de son front se creusent. Il bondit alors littéralement de son siège!
_Mais! Mais! Il va pas osé? Ah! Non! Il n’a pas le droit!
Putain de bordel de merde de nom de Dieu !
(Nous sommes entre militaires ! Il ne faut pas l’oublier !)
Vous dire qu'il est au bord de l'apoplexie serait un tantinet sous évaluer sa tension artérielle,à ce moment précis du récit!
Je regarde à mon tour dans la direction où pointe son regard.
Et que voyons-nous, ensemble?
Un minuscule petit avion de tourisme (genre "Jodel" pour ceux qui connaissent !)
Il amorce sa descente insolemment sur la grande piste bétonnée réservée exclusivement aux chasseurs à réaction de la base.
Mais le plus scandaleux; c’est qu’il atterrit à contre "QFU !"
Pour ceux qui ne connaissent pas le code "Q" (c'est pas du porno ! Rassurez-vous !)
C'est un code employé en radiotélégraphie et en aviation.
« QFU » indique le sens obligatoire d'atterrissage des avions donné par la tour de contrôle.
C'est à dire, le plus souvent, contre la direction du vent dominant.
Donc, là, notre appareil se pose à l’inverse de ce qu’il faudrait faire, contre toutes les règles du pilotage les plus élémentaires !
La base d’Orange est une base stratégique, et à l’époque,
elle possédait les fameux « Mirage IV » qui transportaient la bombe atomique française.
De plus, les patrouilles de « Mirage IIIC » étaient en alerte permanente et pouvaient décoller en deux minutes, car leur hangar était en bout de piste.
Je n’ai pas besoin de vous précisez que l’atterrissage sur cette base était strictement interdit à tous appareils civils ! Sauf à cas de détresse !
Et surtout pas sans contact radio, ni autorisation ! Le comble, c’est qu’un terrain civil était juste à côté du nôtre, avec sa piste en herbe !
Mon batracien s'agite comme un beau diable.
Et un batracien déguisé en diable, c’est pas beau à voir !
Il aboie autant qu'il peut sur la "fréquence" ! Et pour un caïman c'est vachement dur d'aboyer!
Il actionne tous les avertisseurs de détresse et d'alerte à la portée de ses grosses pattes d’alligator.
Il pousse même le vice jusqu’à envoyer une fusée de détresse rouge pour faire comprendre à « l’envahisseur » qu’il n’a pas le droit d’atterrir !
Peine perdue! Le petit aéroplane se pose quand même, et au lieu de prendre le taxiway en béton, comme les grands, il bifurque au beau milieu de la piste, pour se retrouver en plein champ.
Et il coupe son moteur à dix mètres du bord de piste.
Je n'ai pas besoin de vous dire, qu'au bout de dix minutes, çà grouille ferme autour de l'intrus!
Des dizaines de véhicules l'entourent ; pompiers, sécurité aérienne, gendarmerie, et tout le tremblement!

Et que voyons-nous sortir de l'habitacle? Une jeune femme en larmes, au bord de la crise de nerf.
Les minutes qui suivent, se passent dans la plus grande confusion.
Cà vocifère sec! Les bras et les mains moulinent mieux que des hélices d'avion.
Mais ce coup-ci j'ai pris les jumelles pour admirer le spectacle.
On n’a pas souvent l’occasion de rigoler, sur une base aérienne !
Bien m'en a pris, car soudain, dans le champ de celles-ci, j'aperçois une image que je ne suis pas prêt d'oublier. Devenez un peu ce que faisait cette charmante personne tombée du ciel, au milieu du chambardement extrême qu'elle avait ainsi provoqué?
Et bien oui!
Et il n'y a qu'une femme pour avoir ce genre d'idée en pareille circonstance!

Elle cueillait des fleurs pour se faire un magnifique bouquet!
Et bien à l’écart de toute cette agitation trop « masculine » pour elle !
On n'a jamais su à qui elle l'avait offert, son bouquet!
Mais je ne suis pas prêt de l’oublier!

L'Universelle Araigne.


Permettez-moi de rendre hommage, aujourd'hui à un grand universitaire américain et donc républicain, pour m'avoir fait découvrir, admirer et aimer un de nos plus grand roi de France; Louis XI.Il fallait toute la passion d'un étranger, aimant notre pays et son histoire, pour casser la gangue de mépris, de stupidité, de mauvaise foi, de mensonges, façonnée au cours des siècles par des historiens plus soucieux d'idéologie que de vérités historiques. Je ne vous citerai pas de date ni de faits précis, car mes souvenirs sont déjà lointain, mais seulement des impressions et des vérités du cœur, qui, comme chacun le sait, sont plus importantes encore que les faits eux-mêmes. J'en étais resté, avant ce grand historien, à l'image brouillée d'un roi cruel, cynique, méchant, qui enfermait ses ennemis dans des cages de fer appelées "fillettes". La propagande insidieuse de nos bons « hussards noirs de la république » avait fait son admirable travail de sape dans les consciences et les esprits de générations successives d'écoliers.

Mais voilà! Paul Murray Kendall vint, et la lumière jaillit! Gloire lui soit rendue! Il a fait revivre devant mes yeux, un roi intelligent, bon, courageux, modeste, fidèle en amour, et surtout un homme politique d'un génie extraordinaire! Si extraordinaire que peu de gens savent que si la France est ce qu'elle est aujourd'hui, c'est pour beaucoup grâce à lui! Sans lui, elle n'aurait peut-être jamais existé! Et que dire de son courage physique! Quand le roi d'Angleterre débarque avec une armée colossale pour nous écraser, il se précipite à sa rencontre. Il le couvre de cadeaux et de compliments, et le renvoie de l'autre côté de la Manche, sans qu'une goutte de sang ne soit versée! Vous connaissez beaucoup d'homme d'Etat, à travers l'histoire du monde, capable d'un tel trait de génie? D’une telle habileté politique ?
Et l'entrevue de Péronne ? Où il va seul, sans arme, sans escorte, affronté son terrible cousin, Charles le téméraire, Duc de Bourgogne, qui ne cherche que sa perte! Vous en connaissez beaucoup d'hommes, sans même parler de rois ou de ministres, mais simplement « d'hommes » capables d'un tel courage? Je n'ai pas le temps ni l'espace pour tout vous raconter sur ce prodigieux personnage ; Mais décidément, comme il est douloureux et désespérant de constater que les hommes, même pour l'histoire de leur pays, préfèrent souvent les mensonges convenus à la simple vérité historique.

samedi 5 mai 2007

L'obélisque de l'amour.


Un jour, durant une promenade à vélocipède, j'ai aperçu cet obélisque solitaire et fier dressé au milieu d'un champ, dans la commune où j’habite.

Pour tous ceux qui l'aperçoivent ainsi de la route, cette incongruité phallique et bucolique a de quoi surprendre. Car il est bien haut d'une dizaine de mètre et ressemble à s'y méprendre à son copain de la place de la Concorde à Paris, si ce n'était une petite sphère de métal le terminant, et qui doit servir de paratonnerre.

Et bien, je connais son histoire, à ce tas de pierre!

Il date du 18ième siècle. Il a été bâti pour commémorer les trente ans de mariage du couple de châtelains qui régnaient alors sur ces terres. Il se dresse juste en face du château qui fût détruit par un "bourgeois" très républicain au 19ième siècle, son dernier propriétaire, pour convenance personnelle.

Il est réjouissant, charmant et émouvant de constater que ce symbole d'amour et de fidélité a survécu à tant de vicissitudes ; et à tant de stupidités humaines.

Alors, il trône là, tout seul, en plein milieu des champs, solitaire, pour combien de temps encore ? Nul ne le sait!

J'aime à penser que des esprits pleins d’attention, là-haut, veillent sur lui, pour rappeler aux passants, et aux promeneurs, que la seule valeur qui soit éternelle, dans ce monde imbécile, vaniteux et cupide, c'est l'Amour.

vendredi 4 mai 2007

La « cul ture », c’est dur à avaler

Les reportages culturels sur France3 peuvent révéler des surprises délicieuses.
Hier, une journaliste, « voix off », commentait un de ces sempiternels vernissages convenus, où une artiste étalait ses barbouillages très « cul turels » et très dénudés.
Comme nous sommes à l’époque de la parité absolue, il fallut bien que notre barbouilleuse se distinguât en exhibant des hommes tout nus, et en train de pratiquer un plaisir solitaire.

Je vous laisse deviner lequel tant ma pudeur en est choquée !
Commentaire de la « pro» du micro : « montrer des corps dénudés de femmes n’a jamais choqué personne, mais pour les sexes d’homme, c’est dur à avaler (sic) »

Alors il me brûle l’envie de répondre à cette imprudente, ceci : Chère petite Madame, les difficultés que vous éprouver dans vos ébats privés, avec votre compagnon qui, si je vous ai compris, est fort bien « outillé », ne nous concerne en aucune manière ! Il me vient aussi à l’esprit plusieurs hypothèses pour expliquer ce dérapage verbal à l’obscénité plus qu’évidente : Soit un collègue masculin vous a écrit ce commentaire, qu’il vous a refourgué à la dernière minute, sans vous le faire relire. Dans ce cas, je vous conseille de lui faire la « gueule » pendant six mois au moins, pour punir le « potache » indélicat. Soit c’est un pari entre copines, du genre : « _J’te parie un dîner au resto que t’es pas « cap » de dire çà à l’antenne » ! Dans tous les cas ; qu’est-ce qu’on se marre bien dans les rédactions de France3 ! Reste l’hypothèse la plus triste, la plus lamentable, c’est qu’il ne vous soit même pas venu à l’esprit que vous étiez en train de proférer une énorme c…..rie !

Mais je suis homme trop galant pour la retenir, ne serait-ce qu’une fraction de seconde !
Ce serait trop dur….à avaler !


PS Anecdote garantie purement authentique!

Scandale dans la clinique!


Les durs hasards de l'existence m'ont poussé à passer deux jours dans une clinique de la région parisienne.

Comme le séjour était bénin et sans gravité, je me faisais déjà une joie de bénéficier de ce temps de repos pour lire, écrire, et regarder la télévision.

Tout s'est d'abord fort bien passé. Personnel aimable, souriant, au petit soin, rien à dire!

Mais voilà! Le soir arrivant, je me suis demandé quel pouvait bien être le physique de la charmante infirmière qui allait veiller avec tendresse et dévouement sur mon repos nocturne. Ce sont des détails qui comptent pour un homme abandonné des siens et de sa famille! N'est-ce pas messieurs?

Nous sommes loin de chez nous, apeurés, un peu stressés par cet environnement étranger. Nous sommes comme des enfants qui ont un très grand besoin de réconfort, disons…maternel ! Hein?




Tout à mes supputations esthétiques et un tantinet libidineuses, je n'entendis pas le "toc toc" à la porte de ma chambre!





HORREUR! Mes poils se hérissèrent sous la frayeur! Les poils seulement ! Je vous prie de le croire !

Deux « abominables hommes des cliniques » apparurent, plus velus et poilus que le Yéti lui-même! Et à voir leur tronche et leur bronzage, c'était pas des cousins de Bjorn Borg! Seules leur blouse blanche cachaient leur aspect simiesque!


C'était çà mes anges gardiens de la nuit ?!

J'ose le proclamer; c'est un véritable scandale! Une honte!

Où sont passées les infirmières de rêve et leur blouse transparente?

Je vous prie de croire que je me suis dépêché de m'endormir pour ne plus voir mes deux orangs-outangs !




Au petit matin, une beauté ravissante aux yeux bleus de lagon polynésien et au corps à faire défroquer un monastère de bénédictins, est venue me prendre la tension et m'annoncer que j’avais celle d'un jeune homme (merci)!


Je n'ai même pas eu le temps de lui crier; "Mais où étiez-vous passé, Bon Dieu, cette nuit? Qu'elle avait déjà disparu au chevet d'autres patients, emportant sa beauté et mes regrets!

Il en fut ainsi pendant tout mon séjour.

Vous comprenez mieux maintenant, pourquoi je hais tant la parité?

Rendez-nous nos belles infirmières ! Celles qu’on voit dans « Urgence » et dans toutes les séries débiles de nos « lucarnes magiques » !

Effets spéciaux


Dans la tour de contrôle militaire deux soldats veillent. Un jeune trouffion, moi, et un aussi jeune sergent contrôleur. Il fait nuit dehors. Tout est calme et silencieux.

Soudain, une voix sort d’un des haut-parleurs suspendus au plafond de la vigie.

_Corail 15 demande roulage!

_Corail 15 autorisé à rouler pour la piste 06! Vent au 170 pour 6 nœuds! Rappelez au seuil de piste!

C'est que Corail 15 c'est pas n'importe qui! C'est le commandant de l'escadrille de chasse de la base d'Orange!

Et s'il a envie de faire un petit tour dans les nuages à 10 heures du soir, c'est son droit absolu!

Dans la vigie baignée de lumière, le jeune sergent contrôleur cherche bien à apercevoir le "mirage III C" du commandant dans l'obscurité fantomatique du dehors. Quelques feux clignotants rouges semblent montrer un semblant d'activité du côté des hangars.


_Corail 15 au seuil de piste, aligné, freins serrés, prêt à décoller!

Le contrôleur a fait l'obscurité dans la tour, en éteignant toutes les lumières, pour essayer de deviner l'avion, tout là-bas, à près de deux kilomètres!

_Corail 15 autorisé à décoller! Vent au 170 pour 5 nœuds, la pression au sol est de 1005 millibars, rappelez clair!

Je m'apprête à voir passer ce spectacle merveilleux d'un chasseur à réaction décollant de nuit, avec sa post-combustion allumée qui lui fait un "chalumeau" d'une dizaine de mètres derrière lui, et tout ceci dans un grondement d'enfer!

Mais les secondes se passent, angoissantes, sans que rien ne se produise!

Résultat?

Quinze jours d'arrêt de rigueur pour l'étourdi qui n'a pas compris que notre farceur de commandant était resté assis confortablement dans son bureau des opérations aériennes, et qu'il testait ainsi la vigilance de son personnel

jeudi 3 mai 2007

Les feux de l'amour.











Quarante mille hectares de forêt partis en fumée dans le Colorado, aux Etats-Unis! Le plus gros incendie de l'histoire de cet Etat américain.
Et tout çà pourquoi?
Parce qu'une femme, agent des forêts, a brûlé sans précaution une lettre de son ex-mari qui l'avait mise en colère!









Messieurs, ne prenez jamais à la légère, les échanges épistolaires que vous pouvez avoir avec une personne de l'autre sexe!
La femme prise par-dessus tout ce genre de rapport qui prolonge à l'infini un besoin de romantisme et d'absolu jamais assouvi.
L'homme, ce gros débile cynique, s'en moque comme d'un prospectus publicitaire vantant les mérites d'un bandage herniaire.
Passée les prémices nécessaires pour arriver à ses fins, sa littérature amoureuse le laissera aussi froid que la vue d'une rame de journaux accrochée à un clou dans "la cabane au fond d'un jardin!"

La femme? Jamais!
D'ailleurs, j'ai entendu cette question posée dans un jeu télévisé. C’est vous dire si c’est sérieux !

Quelle est la première chose qu'une femme exige d'un homme après une rupture sentimentale? Bien avant les bijoux, la maison, les enfants, la garde du pékinois et du poisson rouge ?
Ce sont les lettres que Madame a envoyées à Monsieur! C'est vous dire!
Certains vous parleront de lettres enflammées, de propos brûlants pour qualifier l'ardeur dévorante comme un incendie qui envahit l'âme et le corps des amants passionnés.

Mais si une femme brûle les lettres de son mari, vous pouvez être sûr que la rupture est consommée, comme le sont d'ailleurs les quarante mille hectares de la forêt du Colorado!