samedi 24 novembre 2007

Les forçats des « news »

Vous avez dû faire souvent comme moi ; c'est-à-dire musarder dans les rayons des grands magasins, et notamment au rayon HIFI des téléviseurs.
L’autre jour, j’étais installé devant un mur tapissé de ces « boites magiques » en couleurs, plus rutilantes et brailleuses, les unes que les autres, diffusant la même image, comme dans un kaléidoscope géant!
Quand soudain retentit la musique du générique des infos de treize heures !
Une tronche de banquier propret (genre de celui qui s’intéresse tout le temps à votre pognon quand vous en avez, et qui vous fait la gueule au moindre petit découvert) se multiplie à l’infini pour nous annoncer des nouvelles plus terrifiantes et passionnantes, les unes que les autres ! Tout d’abord, il nous annonce qu’il fait froid et gris, et qu’il faut bien se couvrir !
C’est gentil ! Mais on s’en était vaguement aperçu depuis le matin !
A moins de s’adresser à des « taupes » vivant à longueur d’année, dans des bunkers aux murs aveugles !
Ce qui est quand même rare dans notre beau pays !
Ou alors, peut-être des clandestins travaillant dans des ateliers de confection, au fond d’une cave. Mais alors là, le temps qu'il fait dehors, ils s’en foutent comme de leurs premiers faux papiers !

Il nous tombe ensuite sur les épaules, la « news » qui n’attend pas !
Qui est « urgentissime » !
Vu les traits graves et tirés du présentateur !
Ou il a mal dormi ou il s’est engueulé avec « bonbonne » avant de venir au studio !
On sent que l’heure n’est pas à la gaudriole, et que des choses définitives et historiques vont être prononcées :

« Lyon a battu Marseille par 3 à 0 » !





Quand on vous le disait, que c’était vachement grave !
Suit un extrait du match et des commentaires dignes de grands reportages de guerre !


Après cet épisode dramatique, nous avons droit à une nouvelle bouleversante, et qui va mobiliser la rédaction pendant au moins une bonne dizaine de minutes ;
Madame Pichon, veuve et retraitée de 78 ans, à Mont Bézy sur Pichegrolle, s’est faite arnaquée par des commerçants de vente par correspondance sans scrupules, qui lui ont fait croire qu’elle avait gagné à une loterie à la con, dont le premier débile mental venu se serait méfié illico! C’est-y pas extraordinaire? De l’inédit ! Du jamais vu, n’est-ce pas ?
Mais où vont-ils dénicher ces infos renversantes d’originalité ?

On poursuit allègrement par un reportage fabuleux sur des préposés des postes qui se plaignent amèrement du nouveau modèle de vélo que leurs chefs inconscients veulent leur imposer !
Les pignons arrière ont une dent en moins, ce qui occasionne la nécessité d’un plus grand effort, donc d’une fatigue supplémentaire, non compensée par les 35 heures !
Vont-ils faire grève ? Le suspense est insoutenable !

Après ces actualités captivantes qui nous ont mentalement et nerveusement épuisé, nous avons droit à une petite virée bucolique dans la France profonde.
On va voir le vieux père Marcel qui se pochtronne joyeusement avec son alambic antédiluvien, vu que c’est le dernier bouilleur de cru du patelin.
Ah ! la nostalgie des petits métiers qui se perdent !
Et même pas un jeune poivrot pour prendre le relais ! Quelle misère !
Ce qu’il y a de merveilleux avec nos infos, c’est qu’on en ressort, pas stressés du tout !
Calme, relax, reposé, conscient de vivre dans un pays en paix, heureux.
Même les petites misères qui sont très occasionnellement montrées, nous confortent dans notre bonheur de vivre !
Et si j’avais eu la chance, ce jour-là, d’être allongé sur mon canapé, je me serai sûrement endormi du sommeil du juste, terrassé par ce traitement soporifique, amicalement distribué par des médias très attentifs à mon bonheur et à mon confort mental.
Il faut préciser aussi, que la chaîne diffusant ces infos est possédée
(pas par le diable, mais c’est tout comme !),
par un groupe industriel qui, non seulement bétonne nos villes, mais aussi nos cervelles !
Une sorte de déformation professionnelle, en quelque sorte !

dimanche 11 novembre 2007

Le piège sexuel

Pauvres taureaux camarguais !
Ils sont heureux. Ils batifolent dans les vastes prairies verdoyantes, profitant d’une totale liberté. Ils broutent, ils gambadent joyeusement dans cette nature sauvage et généreuse du delta du Rhône.
C’est compter sans la perversité sournoise de la race humaine qui les exploite depuis si longtemps !
Et que vont-ils faire, ces cerbères ancestraux, avides et jaloux de la liberté virile de nos bêtes à cornes?
Leur tendre le plus lâche, le plus méprisable des pièges ; les attirer par des femelles en chaleur ! Dans la majorité des animaux du règne animal supérieur, c’est bien ainsi que cela se passe!
Vous verrez difficilement l’inverse !
Vous pouvez toujours mettre un troupeau de mâles en rut dans un endroit clos, aucune femelle ne viendra s’y frotter, si j’ose dire ! Pas folle les « guêpes » !
Ça roucoule, ça aguiche, ça miaule, ça minaude, ça « hep ! Mon chéri, tu montes ? »
Mais ça ne bouge pas d’un millimètre! Tandis que le mâle, cet abruti congénital, fonce, cavale, se rue, galope inconscient, vers le piège infernal !
Pourtant, ce qui m’a le plus amusé, c’est la remarque pleine de « saveur »
du journaliste qui nous rapportait ces évènements taurins :
« Ils se feront peut-être piéger, sauf si le taureau a été castré ! »
Moi, dans mon inculture crasse, et parce que je n’ai pas les connaissances encyclopédiques d’un journaliste, je croyais qu’un taureau castré, cela s’appelait un « bœuf » !
Parce qu’un bœuf, c’est fait pour supporter un joug et tirer une charrue, comme une machine à viande sans cervelle ! Un peu comme le troupeau d’auditeurs qui écoutent des journalistes de radio sans réfléchir!

« Enfants, voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers» !

Brassens

jeudi 8 novembre 2007

Au doigt et à l’œil

Notre ineffable et enthousiaste Jérôme Bonaldi nous a fait part, ce matin, d’une avancée prodigieuse dans la technologie des téléphones portables : L’index ou le majeur d’une main va nous servir de haut-parleur pour entendre nos conversations ! Le son, transmit par une montre-bracelet-téléphone, va circuler à travers les cellules et les os, servant ainsi de caisse de résonance. J’imagine sans peine la « tronche » des citoyennes et des citoyens en train d’appeler leurs amis ou proches. Et il ne faudra pas se tromper de quelques centimètres ! Sinon, c’est la baffe, le bourre-pif, ou la contredanse assurée si vous avez le malheur de regarder une personne dans les yeux, à ce moment là ! C’est extrêmement ingénieux de donner ainsi une fonction supplémentaire à nos doigts ! Ils nous servaient déjà pour faire tant de choses passionnantes ! On y ajoutera désormais, la fonction de « haut-parleur » ! Il y aurait bien une autre utilité médicale, depuis l’apparition du thermomètre électronique, mais par là, on n’entend pas grand-chose, comme nous l’avait déjà suggéré un grand humoriste !

dimanche 4 novembre 2007

Le coin du fil aux « zophes »

La fatuité de mes écrits me sautant à la figure, comme une puce sur le dos d’un teckel breton, j’ai décidé de concevoir à l’avenir, des discours plus sérieux !
Ainsi, je vais vous entretenir de la philosophie conceptuelle de nos grands philosophes du passé. « le cogito ergo sum » de notre aimable Descartes étant largement dépassé par la conception freudienne du « sur moi », il serait ridicule de ne pas admettre cette vérité qui a été largement démontrée par nos praticiens de la psychologie moderne. Néanmoins, si l’on reprend la pensée de Nietzsche sur la catharsis de l’être en difficulté telle qu’il nous l’expose si savamment dans « Ainsi parlait Zarathoustra » nous pouvons dire que son génie n’avait rien à envier à un Charcot dont les expériences sur l’hypnose et l’inconscient frôlent le ridicule, l’empirisme, la mascarade et l’amateurisme le plus vulgaire. Mais foin de polémique stérile et absconse ! La métaphysique n’étant pas ma tasse de thé, je préfère reprendre la noblesse des discussions sur un « Banquet » célèbre de notre ami Platon. « Les objets que nous croyons réels ne sont que des images virtuelles d’un monde parfait » Voilà ce que nous faisait « ânonner » notre bon maître en philosophie dans notre studieuse jeunesse. Comment ne pas comprendre, qu’après un tel discours, nous n’eûmes pas envie de plonger dans les délices d’un existentialisme qui nous tendait les lèvres de sa bouche vénéneuse et perverse ! Sartre, le démon du café de Flore, attirait ses petits « rats » comme le célèbre joueur de flûte de la légende ! Et combien se sont noyés à son discours frelaté ? Vous ne comprenez rien ? C’est normal ! Moi non plus ! Wouaaahhh ! Hi ! Hi ! Hi ! « C’est les nerfs » ! Vous voyez comme il est simple et naturel d’écrire pour ne rien dire ? Et je pourrais continuer comme cela pendant des heures ! Mais je ne voudrais pas vous ennuyer d’avantage ! Car un philosophe, un vrai, celui-là, a dit un jour que « l’art d’ennuyer, c’était celui de tout dire » ! Et j’en ai encore des choses à vous …écrire !