dimanche 10 mars 2013

Le fils caché de Galabru

Les vérités graves vous tombent dessus, au soir de votre vie, alors que vous ne demandez rien à personne. Je vais même provoquer un scandale en semant le trouble et la zizanie dans la famille d'un grand acteur que j'admire et que j'aime depuis toujours ; Michel Galabru. Cela me fait de la peine mais la vérité a parfois des exigences que nul ne saurait combattre. J'avais bien eu quelques soupçons à l'examen de toute la filmographie de ce grand personnage de la scène, en l'examinant de près. Quelques réflexions d'amis ou de proches m'avaient mis aussi la puce à l'oreille. Mais comment pouvais-je me douter ? Jamais ! Ô grand jamais, une pensée aussi insolente ne m'avait traversé l'esprit ! Pensez-vous ! Le premier souvenir de mon futur « papa » est tellement fugace que c'est à l'occasion de la vision du générique de « Cyrano de Bergerac » avec le regretté Daniel Sorano, que je me souvins d'un certain Ragueneau joué par mon « géniteur » incongru J'avais alors, à peine douze ans ! Galabru, ce que beaucoup trop de gens ignorent, faisait alors partie de la Comédie Française. Je l'ai donc suivi de loin, tout au long d'une carrière d'acteur magnifique. Je ne m'étendrai pas sur ses rôles de gendarmes dans la ville de Saint Tropez. Non pas que je n'y ai pas pris beaucoup de plaisir, comme des millions de Français, mais mes souvenirs les plus magnifiques, mes plus grandes joies dramatiques que je lui dois sont : « les Rustres » de Goldoni. Le Molière italien ! Et il y eut aussi le génial et sombre film: «le juge et l'assassin » où il déploya toute l'étendue de son génie d'acteur. Galabru acteur comique ? Qui l'a vu dans « Uranus » de Claude Berri où il joue un père atroce qui vomit un fils encore plus pourri que lui, pendant l'occupation allemande, ne le verra plus sous cet unique aspect. Bref ! J'étais totalement innocent de la connaissance de cette filiation quand survint un incident qui me révéla ce secret redoutable.
Je me promenais à vélo quand je rencontrais un ami accompagné, comme à son habitude, de ses deux petits chiens. Je descends de ma bicyclette, je lui fais un brin de causette,et voilà t-y pas qu'une voiture s'arrête brutalement, en pleine rue, à notre niveau. Une jeune femme en sort en courant et qui se précipite vers nous. Tiens ? Elle cherche une adresse ? Pas du tout ! Madame veut des renseignements sur les toutous de mon ami. S'engage une conversation un brin décalée, à laquelle se mêle encore une autre femme trimbalant un autre « toutou ». Je me sentais un tantinet « piéger » dans cette conférence sur des « clébards » dont je me foutais royalement. Heureusement, la conversation se termine et cette jeune femme se met à foncer en courant vers sa voiture. C'est alors qu'elle se retourne et me fixant de ses yeux d'un bleu délavé qui me clouent l'âme, elle me lance cette phrase impérissable : « Vous savez que vous êtes le portrait craché de Galabru ? »
Ça, c'est un truc à vous flinguer sur place, à faire un « infractusse » illico ! Surtout que nous n'avions pas échangé un seul mot, vu que j'étais le seul à ne pas avoir de compagnon canin, donc pas « intéressant ». Vous dire que mon atteinte au moral fut sévère serait d'une banalité désarmante, car le fait d'être probablement le « fils caché de Galabru » est sûrement une grande fierté intellectuelle que l'on ne saurait refuser, mais sur le plan physique qu'il y aurait comme quelque chose de lourd à porter. Si, du moins, vous compreniez à demi-mot ce que je veux dire ! (Et cela m'arrangerait beaucoup). Sur le plan de la fierté paternelle, j'y ai beaucoup gagné. Par contre sur le plan de ma séduction personnelle....mon deuil est définitif et sans appel !
Pardon Maître ! Je vous aime !

mercredi 27 février 2013

Bonsaï ! Bonsaï !

Ce matin, je farfouille dans mon blog. J'exhume un vieil article, je l'édite, je corrige un mot, je rajoute une citation, une photo etc.. ! C'est alors que surgit d'une manière subliminale et incongrue, dans ma pauvre cervelle, l'image d'un bonsaï ! Allez savoir pourquoi. Mais à côté de cette belle plante miniature, une silhouette humaine apparaît aussi, avec de petits ciseaux qui taillent de ci-de là, les minuscules feuilles de cet arbrisseau « japonouille ». Je suis sûrement influencé par un reportage que j'ai vu, la veille, sur France2 et consacré à cet art ancestral nippon. Le plus cocasse c'est que le spécialiste français, nationalement reconnu se trouve à Châtenay-Malabry, la ville de mon enfance. C'est alors que je comprends subitement ce qui m'a provoqué cette pensée pas si « incongrue » que cela! C'est parce qu'à ma manière, je travaille aussi sur mes « bonsaïs » !
Certes ! Ce ne sont pas de beaux végétaux que l'on cultive en pot, mais chacun de mes textes est un être vivant dont les mots sont les feuilles et que je dois, moi aussi, tailler, raccourcir, entretenir si je ne veux pas qu'il meurt dans l'oubli ou qu'il se dessèche avec le temps. Certains ont plus de succès que d'autres ! Je n'ai jamais compris pourquoi ! C'est le mystère absolu de toute création, de tout objet crée. On a du mal à admettre qu'il a sa vie propre, et qu'il vous échappera totalement. Comme votre enfant, vous le verrez agir et grandir, en être dépossédé par les autres qui y trouveront un bonheur ou un intérêt que vous n'aurez même pas su deviner, au moment même où vous le mettiez sur les « fonds baptismaux » de votre esprit.
Alors je vais continuer à cultiver mes « bonsaïs littéraires » et s'ils pouvaient avoir la même longévité de leurs confrères végétaux, ce serait inespéré ! Plusieurs siècles pour certains !
Certains « cafardeux » vont encore me chercher des noises pour mon titre ! Oui ! Je sais ! Le vrai cri de guerre des japonais c'est « Banzaï, Banzaï ! Et si moi, j'ai envie de mettre un peu de douceur dans ce monde de brutes ?


Le Bonsai avec passion 

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jeudi 21 février 2013

Henri Guillemin

Pendant longtemps j'ai cherché un titre à la hauteur de l'admiration que je porte à cet homme merveilleux. Et puis je me suis rendu compte qu'un seul aurait eu son agrément tant sa rigueur intellectuelle l'imposait. Depuis toujours j'ai une passion enfantine et fascinée pour les grands conteurs. J'ai le plus grand respect pour tous ces hommes et toutes ces femmes qui savent  « raconter », mais qui font surtout passer un souffle de passion sur le récit ou sur le sujet qu'ils servent ainsi avec talent. Et le sujet dont savait si bien servir Guillemin, c'était l'histoire. Quel bonheur d'écouter ce grand intellectuel, au sens vrai du terme, l'entendre tailler à coups d'arguments rageurs dans des vérités historiques, imposées par l'idéologie sociale des puissants qui se succèdent au pouvoir depuis toujours dans notre pays et ailleurs !

Pour cet amoureux fou de la vérité historique ce fut un sport dangereux ! Et il le savait ! A présent, le mensonge règne en maître absolu! Il se croit le plus fort ! Il a l'arrogance tranquille de tous les vaniteux puissants, qui sont sûrs de leur impunité.Heureusement pour le monde et l'Humanité, il y a toujours eu des gardiens de la Vérité universelle et qui veillent à ce que le pouvoir du mensonge vacille et soit enfin terrassé. Henri Guillemin fut de la race de ces « veilleurs » de ces « porte-flambeaux » qui se relaient tout au long des siècles pour transmettre la lumière et la chaleur de cette Vérité éternelle sans laquelle nous ne pourrions survivre ni progresser. Dans ma petite lucarne informatique je l'ai souvent écouté avec plaisir. Malheureusement, la vie est parfois misérable et mesquine; j'ai failli oublier ce merveilleux conteur.

Heureusement, par un hasard extraordinaire, lors d'une recherche sur le net, je retombe à nouveau sur ses vidéos. Et là, qu'elle ne fut pas ma joie, je tombe sur ce chef-d’œuvre de confession lyrique et mystique à la fois, intitulé :  « ma conviction profonde ». De ma vie, je n'ai jamais été aussi ému et aussi bouleversé par un récit sobre, concis, précis, clair, simple et purifiant l'âme comme l'eau d'un ruisseau de montagne. Vous savez comme moi, que dans l'existence, on se trouve parfois terriblement seul avec ses doutes, avec ses chagrins, avec ses angoisses, avec ses interrogations, alors jugez de la joie que l'on peut éprouver quand on entend un être qui vous prend par la main, amicalement, pour vous montrer son Espoir, la fin de sa Quête spirituelle, qu'il vous la livre sans pudeur , gratuitement et bénévolement. Alors vous comprenez immédiatement, que ce « don précieux », il n'est pas donné qu'à vous. Il vous saute à la figure, et que vous avez le devoir impérieux de le répandre autour de vous. Ce n'est pas le « secret » de quelques sectes vaniteuses et élitistes ! Oh non ! C'est un don qui doit être partagé universellement. Car Henri Guillemin était un authentique "homme du Peuple" et qui désirait que son savoir soit donné à tous, sans aucune exception, car la Connaissance doit appartenir à tous, que le Savoir est délivrance, qu'il brise les chaînes de la servitude de ce peuple dont il était issu lui-même et dont il était fier.

Mais trêve de discussion, mon ami et mon Maître ne mérite qu'une seule chose de ma part ; que je vous livre tel quel son message :


samedi 2 février 2013

6 février..............

Pour la gente masculine, il est un phénomène universellement constaté ; elle a toujours eu de grosses défaillances de mémoire quand il s'agit de fêter des anniversaires. Surtout celui des compagnes ou des épouses ! Allez savoir pourquoi ? Quant aux dates historiques.....à part le sempiternel et agaçant 1515, c'est un désastre de plus en plus grand dans la culture de nos compatriotes.
Mais il est une exception magnifique ; la date de son anniversaire. Seul événement « historique » digne d'intérêt pour nous tous, il faut bien l'admettre. Alors je ne vous parle de la mienne. Même avec un seul neurone en mauvaise santé, dans une boite crânienne trop grande pour lui, vous avez deviné quand je suis né. Information banale pour vous, et qui ne vaut pas le « détour » ou la moindre attention. Vous allez voir que non ! Car mon frère cadet est né strictement, lui aussi, le même jour ! Avec trois ans d'écart. Mais la coïncidence familiale ne s'arrête pas, quand je vous aurais appris que ma grand-mère maternelle était née, elle aussi, un 6 février !
Alors maintenant je vais faire un grand saut périlleux dans une grande « aventure » dont tout le monde se fout quand j'ai la très mauvaise idée de la raconter, lors d'un dîner de famille, par exemple ! Ayant la persévérance des gens un tantinet « borné », je vais quand même vous la raconter.
Figurez-vous que j'apprends, en plein dans son mandat présidentiel, que le président Reagan était né, lui aussi, un 6 février ! Et qu'on allait fêter joyeusement et très médiatiquement ses 75 ans.
Je ne sais pas se qui se passe alors dans ma caboche. Toutefois, mes neurones organisent un « brain storming » d'enfer pour me pondre un fait extraordinaire. Je vais, moi-même, avoir 39 ans !
Ah je sens, comme une légère impatience agacée dans votre esprit! Qu'est-ce que c'est que cette histoire idiote ? Patience ! Car vous avez oublié que mon frère a trois ans de moins que moi ! Il va avoir 36 ans. Vous ne voyez toujours pas? Alors là ….vous le faîtes exprès. Oui, c'est ça ; 39+36=75 ans !
Émerveillé par la trouvaille (je suis bien le seul) je commets alors un acte d'une extraordinaire audace, mais aussi,d'une impardonnable stupidité, il faut bien le reconnaître qui, même des décennies plus tard, me fait encore « honte » ! J'écris carrément cette histoire, dans une belle lettre adressée à l'Ambassade américaine à Paris, pour faire suivre. J'attends avec l'impatience que vous devinez, la réponse amicale de remerciement de ce président, que je pourrais ainsi faire « encadrer » dans mon bureau, pour être le « trésor familial » que l'on se passera de génération en génération ! Vous pensez bien que je n'eus aucune nouvelle de ma missive incongrue. Il est même possible qu'un agent de la CIA soit venu rôdé autour de mon domicile, pour voir s'ils n'avait pas affaire à un fou muni de « mauvaises intentions ». Pour effacer (momentanément) de ma mémoire ce souvenir d'une cuisante défaite d'amour-propre qui sont, comme chacun le sait, les plus douloureuses, je vais vous parler beaucoup plus sérieusement des autres « 6 février ». Le plus célèbre fut le 6 février 1934 qui vit les « hordes fascistes » comme le disaient nos « bons » maîtres, se déchaîner à Paris. Ce qui nous valut un « raz-de-marée » de la gauche en 1936 ! Comme beaucoup plus tard, la fièvre « gauchiste » de mai 68 amena un « raz-de-marée » de la droite au mois de juin suivant. Pour clore, (et non pas le stupide « pour clôturer » n'ayant de « clôture » en fil de fer barbelé à mettre autour,) mon histoire de date, je m’apprêtais à vous donner la liste de quelques célébrités nées un « 6 février », mais je m'aperçois que sur la « toile » Internet a déjà fait le boulot ! Alors, je ne vous citerai que ceux qui me plaisent :


-Patrick Macnee (Chapeau melon et bottes de cuir)
-François Truffaut, cinéaste français
-Bob Marley, né Nesta Robert Marley, chanteur de reggae
-Jacques Villeret, comédien français

PS : Non, ce n'est pas un prétexte déguisé pour qu'on envoie des cadeaux ! Et c'est vraiment par hasard si nous sommes en février !

jeudi 24 janvier 2013

Un moment de faiblesse indécente

Comment pouvais-je deviner que le simple fait de revoir ce film, « My Fair Lady » allait être très dangereux pour ma santé sentimentale? Voilà ce que c'est que de ne pas prendre de précautions suffisantes. J'étais là, à « zapper » comme un malade sur la télé, à la recherche de quelque chose d'intéressant à me mettre sous les yeux. Il y a longtemps déjà que les concours de « brailleurs » et « brailleuses » se prétendant chanteurs ne m'intéressent plus. J'ai viré, depuis des années, de mon champ de vision, par une prophylaxie sanitaire mentale, tout ce qui se rapporte à une escroquerie morale qui ose s'appeler « télé-réalité » où il n'y a plus un atome de cette réalité, mais où tout est fabriqué pour les instincts les plus bas, où la vulgarité et la bêtise sont justement les seules « réalités ». Éliminées aussi, toutes les séries policières venues du nouveau monde, parce que je suis un citoyen français et que je ne vis pas à New-York, Los Angeles ou Miami. Une de temps en temps, j'aurai toléré, mais « noyé » dedans, non merci ! C'est alors que je tombe sur cette vieille « sucrerie », sur ce vieux film kitsch qui ressemble à une grosse pâtisserie dont on aurait oublié le goût depuis des années : « My Fair Lady » ! Par une flemme autant physique qu'intellectuelle, je me laisse emporter par cette histoire que je suis sensé connaître par cœur. Mais c'est là que s'opère la magie intrinsèque à tout chef-d’œuvre ; un renouveau éternel dans le bonheur qu'il nous donne.
Il n'existe pas d'autre principe pour les détecter. Donc, je revois aussi, par la même agréable occasion, et avec un grand plaisir, cet immense acteur que j'ai toujours admiré : « Rex Harrisson »
Qui ne l'a jamais vu dans « Guêpier pour trois abeilles » de 
Joseph L. Mankiewicz, ne peut pas connaître toute l'étendue de son immense talent de comédien :
Ah, ce merveilleux « professeur Higgins » dans « My Fair Lady » ! dont l'humour tout britannique, dont le cynisme bien poli de la Grande Bretagne, dont la perfidie amusée de cette Albion éternelle, brillent dans un regard plein de malice, et suintent sur tout son beau costume de tweed impeccable !
Un plaisir gourmand de chaque instant du film. Mais le plus beau vient de notre charmante Audrey Hepburn. Immédiatement, vous êtes prisonnier de son charme envoûtant. Vous ne comprenez pas ce qui vous arrive, mais vous êtes fasciné par cette petite brunette qui n'a pas les rondeurs pulpeuses d'une Marilyn mais qui est infiniment plus attirante. Déjà, vous avez un premier choc lors de « l'exercice » un tantinet pervers que lui inflige Higgins en l'amenant à Ascott ! Sa beauté est rayonnante. Elle est d'une élégance à couper le souffle (merci à l'ami Hubert de Givenchy qui l'habilla toute sa vie). Alors, je dois aborder maintenant, l'épisode le plus douloureux, le plus surprenant de cette histoire. Je prends beaucoup de précaution, car je ne vais pas être très fier de moi. Ma famille va peut-être me renier en lisant ces lignes. Je vais abandonner toute fierté, toute pudeur.
Notre charmante héroïne s'apprête pour le bal des «Ambassadeurs ». Elle est à la maison. La scène débute par une discussion entre Higgins et son ami, au rez-de-chaussée. Soudain, « Elle apparaît sur le palier dans une robe magnifique de soie blanche qui habille son corps à la perfection, dans un port altier digne d'une reine, avec le regard profond, sérieux, mystérieux.
C'est alors que je suis saisie par une émotion irrépressible qui me broie la gorge, et des larmes me viennent aux yeux ! Je suis interdit, incapable de comprendre ce qui m'arrive. J'ai honte de moi.Je me giflerais de colère et de rage, mais je n'y peux rien. L'émotion est trop forte pour être réprimée ou dominée.
Je vous avais prévenu que ce ne serait pas beau à raconter ! Quel moment de faiblesse impardonnable ! C'est-y pas malheureux d'en arriver là !
Il paraît,.... je me suis laissé dire, ...j'ai vu quelque chose dans ce sens dans la presse, comme quoi, notre charmante Audrey serait redevenue « tendance » ! Et surtout auprès des petites filles ! Je boirai donc la honte jusqu'à la lie. Moi, aussi émotif qu'une gamine ? Quelle déchéance !
Malgré mon cynisme de façade (j'espère que vous l'aurez compris!) je voue une admiration sans bornes pour cette grande dame qui, non seulement, fût une grande actrice mais surtout une femme admirable, simple et généreuse. Elle a pourtant connu, la faim, la misère, la terreur des bombardements, l'héroïsme de la résistance et la perte de proches pendant la seconde guerre mondiale. La noblesse de son tempérament le doit-elle aussi, au fait que sa maman était une authentique baronne hollandaise ? « Bon sang » ne saurait jamais mentir.
Mais je ne retiendrai qu'une chose : elle m'a fait pleurer comme une « gamine », et ça, je ne lui pardonnerai jamais ! 


mercredi 16 janvier 2013

Ulysse 2013 et le retour des Sirènes

Il est une expression que je n'ose plus écrire : « tout le monde connaît... » tant notre culture fond comme une noisette de beurre dans une poêle à frire mise sur le feu. Si j'ai donné un « millésime » à ce pauvre Ulysse c'est pour faire référence à un dessin animé franco-japonais : Ulysse 31 ! En espérant que cet artifice branché, puisse attirer au moins une génération assez récente de jeunes pour lesquels ce nom ne soit pas trop « inconnu ». Donc, ce pauvre Ulysse, du moins celui d'Homère, s'en revenait chez lui, après s'être occupé d'une sombre histoire de roi cocufié par une belle gourgandine qui lui préféra un prince étranger déguisé en berger. Les « feux de l'amour » à la sauce grecque, en quelque sorte ! Mais il est toujours dangereux de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ! Et notre pauvre marin allait en savoir quelque chose, sur le chemin du retour. Bref ! Quasiment à la fin de son voyage, il doit affronter un terrible danger : Les Sirènes et leurs chants mélodieux. Il met de la cire dans les oreilles de ses marins (l'ancêtre des boules Quiès!) et lui s'attache au mat de son navire pour ne pas tomber dans les bras de ces redoutables et mortelles « tentatrices » ! Car on a oublié de vous préciser qu'elles sont un peu « cannibales » sur les bords. Je sens un peu d'inquiétude chez mes lecteurs qui se demandent bien où je veux en venir. Oh mais c'est très simple ! Les Sirènes sont de retour. Mais d'une manière très « branchée », très moderne, très « geek » comme disent les jeunes. Elles envahissent nos courriers électroniques, nos « courriels » pour rester français. C'est ainsi qu'ouvrant ma boite personnelle, je tombe, tous les jours, sur des « invitations » étranges du genre : « réponds-moi vite, j'ai quelque chose pour toi, signé « Sandra ». ou alors « viens vite découvrir les photos de clarasexy ! Il est bien entendu que je ne connais aucune « Clara » par plus qu'aucune « Sandra ». J'ai même reçu cette invitation phénoménale :
« Pour une aventure sans lendemain », accompagnée de la photo d'une créature de « rêve » comme on écrit dans les romans à deux balles ! Je vous dis qu'elles sont revenues, qu'elle sont partout !
Bon ! A la place de cordages et de cire, j'ai une petite flamme générée par mon logiciel « anti-spam » qui les bouffe sans pitié, au fur et à mesure de leur arrivée. J'ai à peine le temps de lire, ou plutôt d'entendre leur « chant pervers » ! Mais quand même ? Ça fout les jetons des créatures pareilles ! On a beau dire, ce sacré Homère était quand même un visionnaire de génie, pour avoir deviner, plus de vingt neuf siècle avant nous, qu'on subirait encore ce fléau redoutable dans nos machines prétendument « modernes » !

jeudi 10 janvier 2013

Molière ou Corneille ?


L'histoire de notre beau pays est remplie de mystéres, de secrets insondables. Voilà qui fait le charme éternel des vieilles sociétés occidentales comme la nôtre. Grenier inépuisable pour des historiens de toutes nationalités. Et le mystère des écrits de Molière en est un fameux.
Je suis tombé, l'autre jour, sur une émission absolument passionnante de Franck Ferrand sur France3 :« L'ombre d'un doute ». J'adore ce jeune historien. Déjà parce qu'il a tout le talent du conteur. Sa voix est mélodieuse et sa diction parfaite. Il remplacera un jour, notre « indestructible » Pierre Bellemare, et surtout parce qu'il possède une immense culture et une passion de l'histoire qu'il sait parfaitement nous transmettre. Donc le sujet de cette émission était de savoir qui de Molière ou de Pierre Corneille était l'auteur réel de ces pièces de théâtre, monuments de la littérature française que sont « l 'avare », « Tartuffe », « l'école des femme" etc... !
Rassurez-vous, je ne vais pas me lancer dans une longue exégèse et refaire l'émission. Je me contenterai de vous mettre le lien des sites intéressants. Non ! Je vais plutôt faire une petite ballade dans mes souvenirs et mes réflexions. Comme dans tout sujet à polémiques, deux camps s'affrontent farouchement ; il y a ceux qui croient dur comme fer que Molière a réellement écrit ses pièces et ceux, plus récents, qui pensent que Corneille en est le réel auteur. Personnellement, je n'avais pas d'idées préconçues, ou plutôt...si! Ayant été instruit depuis toujours dans la vénération scolaire classique, je ne me posais même plus la question. Comme il y a toujours des iconoclastes qui remettent toujours tout en question (et c'est très bien ainsi!) la question est brutalement remontée des profondeurs de l'histoire dans les années 80. Bref, voilà l'auteur du Cid propulsé « nègre » de Molière ! Ah pour faire hurler dans le « Lanterneau » littéraire, rien de tel ! Autant projeter un film porno devant une réunion épiscopale d'évêques ! Pourtant, après avoir visionné l'émission, ce qui m'a alors convaincu de la thèse de Corneille, écrivain des pièces, c'est l'analyse scientifique faite par un logiciel informatique. Et comme je suis un ancien "informaticien", vous pensez bien que ce fut "pain béni" pour moi! Mais, hors du fait scientifique et rationnel, c'est un argument de Franck Ferrand qui m'a fait me remémorer un vieux souvenir de mon adolescence. Nous apprenons donc, que Corneille, contrairement à sa réputation d'écrivain très sérieux, dû au succès du Cid, avait une passion non assouvie pour la comédie. Et c'est là que cela fait « tilt » dans ma mémoire. J'ai eu l'immense privilège d'assister à une représentation de « l'illusion comique » de Corneille qui, comme son titre le montre expressément, est une comédie ! Et où ça ? Dans le théâtre Firmin Gémier, au palais de Chaillot, en 1965. C'est Georges Wilson (le papa de Lambert) qui tenait le rôle de « Matamore » et qui en était aussi le metteur en scène. C'est dans cette même salle que je vis
 « La folle de Chaillot » avec la grande, l'inoubliable Edwige Feuillère de ce même TNP dirigé par Jean Vilar (et pas Hervé le chanteur!) quelques années auparavant. Donc, notre ami Corneille savait écrire, aimait lui aussi les comédies. Indice très important qu'il faut garder à l'esprit, comme un autre indice le fait que Molière est mort onze ans avant Corneille ! Mais alors ? Si l'auteur de Cinna et de Polyeucte est aussi celui du Bourgeois gentilhomme où a-t-il piqué ces idées ?
Et c'est alors, en toute beauté que survient un autre souvenir, mais « cinématographique » celui-là !
J'espère que beaucoup d'entre-vous sont allés voir le film  de Laurent Tirard « Molière » en 2007, avec une troupe d'acteurs fabuleux, comme Romain Duris, Fabrice Lucchini etc... C'est un petit chef-d’œuvre d'intelligence, de culture, d'esprit, et c'est joué à la perfection. Et que raconte le film ?
Les aventures fort cocasses d'un jeune Jean-Baptiste Poquelin qui n'est pas encore « Molière » mais dont toutes les frasques et les aventures dans une maison bourgeoise de province lui inspireront tous les sujets de ses pièces à venir. Et c'est là qu'a germé dans mon « puissant cerveau » une idée géniale que j'ose soumettre à la connaissance publique. Et s'il ne s'agissait pas, tout simplement, d'une « collaboration » étroite, assumée, secrète entre un écrivain talentueux et un acteur, chef de troupe charismatique connaissant toutes les ficelles de son métier? Voilà qui réconcilierait les deux camps ! Molière fournissant la « matière » guidant la mise en scène et les personnages, et Corneille écrivant de son génie littéraire tous les vers en alexandrin et les quelques textes en prose. Moi, personnellement, j'y vois une synthèse parfaite, la résolution complète du mystère, et sans que la gloire et la renommée de nos deux grands génies en soient altérés le moins du monde, car je continuerai à les aimer et les respecter tous les deux.

 Documents annexes: la bande annonce du film "Molière"  de Laurent Tirard et la scène du Cheval