vendredi 19 octobre 2012

Lâchez-moi ! Mais lâchez-moi !


La plus grande frustration de mon existence est de ne pas avoir fait le métier pour lequel j'ai toujours eu une passion de gosse. Je voulais être pilote de ligne. Ayant baigné depuis mon plus jeune âge dans le monde passionnant de l'aéronautique, je ne pouvais pas envisager une autre carrière. Malheureusement, vous savez comme moi, que les rêves de gamins ne se réalisent que très rarement. Un léger daltonisme m'écarta à jamais de celui-ci. J'appris mon infortune, à dix-huit ans, à la suite d'une visite médicale passée au Ministère de l'Air, à la porte de Versailles. J'avais réussi mon concours pour entrer dans l'armée de l'Air.
_Tiens ? Celui-là est daltonien !
Fit une grosse « truie » malveillante, à sa collègue, sans même m'adresser
un regard ! Exactement comme on examine un animal de laboratoire !
Pas la moindre compassion pour un défaut qui allait bouleverser ma vie. Quand vous saurez que le daltonisme est essentiellement masculin mais transmis exclusivement par les femmes, vous comprendrez sûrement le fond de misogynie tenace qui m'a accompagné tout au long de ma vie.
La seule petite consolation de cette visite catastrophique fut paradoxalement aussi féminine. Je suis assis dans une salle d'attente à côté d'une femme d'un âge « très mûr ». Elle a le visage buriné d'un vieux loup de mer. Pourtant ses yeux sont d'un bleu rayonnant de vivacité et de jeunesse. Il s'agit de Jacqueline Auriol. Son visage « ravagé », elle le doit à un terrible accident d'avion, aux Mureaux.
C'est la belle-fille de l'ancien président de la république Vincent Auriol. Elle a à son actif plusieurs records du monde féminin réalisés sur « Mirage III ». Sa grande rivale américaine se nommait Jacqueline Cochran.
Cet échec médical fut le plus grand chagrin de ma vie. Mon plus grand regret. J'ai mis beaucoup de temps à m'en remettre. Aucune déception « sentimentale » n'atteindra le degré de désespoir qui fut le mien, ce jour-là, quand je rentrais à la maison. J'en ai chialé pendant tout le parcours. Des décennies plus tard, il me brûle encore.
Heureusement, on se remet de tout. Pratiquant la « résilience » cher à Cyrulnik, je me consolais en entrant dans cette magnifique société nommée ADP. Tout ceci pour être au plus près de mes chers avions et de continuer mon rêve par procuration. Ce choix judicieux me permit, en autre chose, de bénéficier d'un  avantage extraordinaire. Cette belle maison possède tous les aérodromes de la région parisienne. Petits ou grands, dont celui de Lognes où se trouve le club privé de la société.
Par le CE de l'entreprise nous bénéficions de tarifs préférentiels très bas ; Quand on sait ce que coûte l'heure de vol actuellement, c'était donc une véritable aubaine pour de jeune impécunieux comme moi. Vous pensez si je m'y inscrivis le plus rapidement possible après mon embauche !
Là aussi, je dus subir un examen médical, mais plus « léger » celui-ci ! C'est alors que j'appris que je n'étais plus daltonien ! Arrrrgh ! Plus exactement, je le suis encore, mais à un degré très léger qui ne m'empêche nullement de piloter des avions de tourisme. Comme je travaillais par vacations qui me laissaient de longues journées de repos, je partais rejoindre, dans ma vieille « deux pattes » des familles, l'herbage aventureux du terrain de Lognes.
A cette époque bénie, le terrain se trouvait vraiment en pleine « cambrousse », bucolique à souhait, au milieu de champs et de forêts. Quand je le revois aujourd'hui, en passant par la francilienne avant de rejoindre la A4, j'ai du mal à retrouver mon « Lognes » tant il est envahi par le béton et la ferraille de hangars de « logistiques » ! On arrivait alors sur un petit parking qui jouxtait un « club house » pour faire « snobinard » à l'image du ramassis de pédants et de prétentieux que je fus obligé de fréquenter pendant cette période. Je dois faire une petite parenthèse pour vous expliquer ma vindicte. Au lieu de bénéficier d'une ambiance sympathique et chaleureuse, rassemblant des personnes partageant la même passion, je me retrouvais au milieu de « Mermoz » ou de « Saint-Ex » aux petits pieds  et qui vous toisaient d'un mépris à peine dissimulé. Pour revenir à ce « Kleube Aousse », c'était un petit chalet sympathique et modeste, en planches de bois peintes en blanc où je vis arriver, un jour, un homme à la tignasse blanche, en short et en tongs, le sourire ravageur aux lèvres, et qui me demanda où se trouvait les toilettes!Il s'agissait du chanteur Marcel Amont, pilote émérite, comme les plus de cinquante ans ne l'ignorent pas.
Dans cet environnement champêtre, seule la tour de contrôle faisait un peu « sérieux ». Le ballet ininterrompu de petits coucous, décollant et atterrissant était fascinant à voir. La particularité du club ADP de Lognes était de posséder des instructeurs-pilotes qui étaient tous des bénévoles et en même temps, pour la plus part, des employés d'ADP exerçant un métier parfois très différents. Ils avaient leurs élèves attitrés. Mon instructeur à moi, était sympathique et calme. J'étais en confiance et rassuré. Car je dois faire mon « coming out » aéronautique ; le fait de monter dans un avion m'a toujours noué l'estomac. Je me suis rendu compte, à cet occasion, que je possède la peur de l'avion. Seule une incommensurable fierté me l'a fait surmonter pendant toute cette aventure. Malgré ma terreur secrète et mes angoisses,  pourquoi me suis-je entêté dans cette activité ? Mystère complet de l'âme humaine ! Ou alors, une longue psychanalyse qui n'est pas l'objet de cette histoire. Mais il arrivât que je « tombasse » pour mon plus grand malheur, sur un autre instructeur. Aïe ! Aïe ! Aïe !
C'était comme une sorte de « roulette russe » ! Tantôt je tombais sur un « sympa » tantôt je tombais sur une « brute » ! Il y avait aussi les « je-m’en-foutistes » blasés, et les « pervers joyeux » Parmi les « sympas » se trouvait même un producteur de films « pornos » ! C'est vous dire ! Hélas ! Mille fois hélas ! Il y avait l'autre « brute » ! Ah ! Celui là, je ne suis pas près de l'oublier ! C'était une « grande gueule », braillard, sanguin, rabelaisien à souhait, bref, le modèle parfait du gaulois type d'autrefois ! Une armoire à glace de plus d'un quintal et demi. Comme pompier d'ADP, il avait eu son heure de gloire en sauvant l'équipage d'un 707 qui s'était écrasé à deux kilomètres des pistes d'Orly. Tout ça pour vous dire que notre « Obélix » n'avait peur de rien et le faisait savoir ! Quand je savais que j'allais l'avoir comme instructeur, mes jambes flageolaient un brin, et une furieuse envie de détaller comme un lièvre devant le fusil du chasseur, me prenait d'une manière irrépressible !
Son mépris pour moi augmentait proportionnellement avec la trouille que je tentais de dissimuler vainement.  L'installation à bord de notre minuscule Cessna 150 était déjà un premier supplice.
Comme la « masse » de monsieur prenait les deux tiers du volume de l'habitacle, le tiers restant restreignait considérablement mon champ de manœuvre et me procurait une sensation d'étouffement très pénible. Mais le pire, c'était l'attitude de mépris fièrement affiché de mon « cornac » aérien. Souvent, nos séances d'entraînement avaient lieu en début d'après-midi. Notre gaulois ripailleur s'était bien restauré dans un petit « boui-boui » du coin. C'est vous dire si son attention était déjà très émoussé par un assoupissement post-prendial d'anaconda du Brésil ! Les bras croisés, les yeux fermés « Obélix » se foutait royalement de ma « check-list » et de ma séance de roulage. Ce ne sont pas les soubresauts chaotiques de l'avion sur la piste en herbe qui réveillait mon pachyderme. Après le décollage et l'arrivée sur notre aire de manœuvre, à une altitude de sécurité convenable, mon génie gargantuesque sortait de sa « bouteille » par un bâillement qui ressemblait plus à un rugissement de fauve en chasse qu'à celui, très discret, d'une épouse qui vous fait comprendre qu'il est temps d'aller au lit. Son gros poing de dix kilos me passait sous le nez, me bouchant la vue par la même occasion ! Je comprenais alors, que mon « martyr » allait commencer. Tout apprenti pilote sait ce que signifie les séances d'apprentissage du « décrochage ». Rude épreuve indispensable et obligatoire. On commence par « réduire les gaz » ! Autrement dit, on réduit la vitesse de l'avion. Dans le même mouvement, on cabre celui-ci, de plus en plus vers le ciel. Ce qui fait que la portance de l'appareil  tombe à zéro. L'avion bascule alors brusquement en avant et plonge comme une pierre vers le sol à une vitesse hallucinante. Très impressionnant pour ceux qui subissent cela pour la première fois de leur vie. L'instinct primaire du pilote novice est de tirer le manche à balai vers lui. Or, c'est exactement l'inverse qu'il faut faire ! On dit qu'il faut « rendre le manche » et le pousser vers le tableau de bord.
 Le problème, chez moi, c'est que je supporte très bien les « G positifs », c'est à dire l'écrasement  dû à la force  centrifuge. Pas de problème ! Je peux peser quinze tonnes, je ne bronche pas. Par contre, les « G négatifs» , c'est à dire la chute libre, vulgairement nommée « trou d'air » !  là, je ne supporte pas ! Toutes les « stupidités » de manèges à la con de fêtes foraines, pour se  faire des «sensations », j'abomine. J'ai toujours eu une « sainte  horreur » de ces engins de tortures faussement attractifs que sont les montagnes russes. Je ne comprendrai jamais le masochisme de la race humaine qui cherche à se faire plaisir en se faisant peur ! Pour moi, c'est totalement incompréhensible.
_Bon ! C'est pas tout ça, mais on n'est pas là pour rigoler ! Fait mon gros « pervers » de moniteur, et dans la foulée, tire comme une brute sur le manche faisant cabrer l'avion à la verticale, instantanément,  en coupant les gaz immédiatement.
Celui-ci bascule en avant, en une fraction de seconde,  vers le sol.
Ahhhhhh ! Fais-je..... mentalement! Car il me reste quand même un atome de fierté. La terreur même, m'empêche de pousser des hurlements salvateurs.  Ne me laissant aucun répit, après une « ressource » qui m'écrase sur le siège (mais là, je m'en fous, vu que je supporte très bien), rebelote pour une nouvelle séance de torture. Au bout d'une demie-heure de ce traitement inhumain nous atterrissons enfin. Quand je descends de l'avion, c'est tout juste si mes jambes arrivent à me porter. Ah le salaud ! Je l'étranglerais bien ou lui mettrais bien mon poing dans la figure, mais il est franchement plus costaud que moi. Le seul petit point positif, c'est que je ne suis jamais malade. Mort de trouille, certes! Malade ? jamais ! Heureusement pour moi, tous les moniteurs ne sont pas comme ce tortionnaire sadique. Le mien est sympa et d'un calme « olympien ». Pourtant, il nous est arrivé de vivre des moments d'émotions non prévues. Un jour où nous faisions gentiment notre tour de piste, nous arrivons en « vent arrière », c'est alors que surgissant de nulle
 part, un  Nord 262 « Frégate » nous coupe la route, à la perpendiculaire de la nôtre, à la même altitude que nous, à peine à 100 m de notre  pare-brise. Il passe devant nous à la vitesse de l'éclair. Nous n'avons même pas le temps de réaliser ce qui nous arrive qu'il a déjà disparu. Certes, le 262 « Frégate » n'est pas un Airbus A380 mais c'est quand même un bi-turbopropulseur au moins cinq fois plus gros que nous. On ne sait pas si cet avion avait reçu l'autorisation de la tour de contrôle mais cette manœuvre est rigoureusement interdite et surtout sans même avertir les avions dans le circuit. On apprendra plus tard qu'il s'agissait d'un appareil participant au défilé aérien du 14 juillet à Paris et qui faisait sa petite « reconnaissance » ! Ah ces militaires ! Mais je ne vous ai pas encore signaler ce qui allait suivre. Imaginez un paisible pêcheur, dans sa barque sur un grand fleuve immobile et calme. Il surveille avec attention son petit bouchon sentinelle. Soudain, un de ses affreux engins motorisés, un de ces « jouets pour adultes » nommés « hors-bord » passe au large. Que va-t-il se passer ? Il le sait à l'avance, et vous aussi ! L'eau et l'air étant des « fluides » ce que tout le monde sait, à part ceux qui viennent de sortir récemment de notre école publique en état de décomposition avancée, vous allez comprendre ce qui est arrivé à notre pauvre petit Cessna 150 ! Un chalutier, dans une mer du Nord déchaînée par force 10 n'aurait pas été plus secoué que nous. C'est ce qu'on appelle, dans le  jargon aéronautique, une « turbulence de sillage » ! Et comme « turbulence », elle était plutôt « gratinée »  celle-là ! Mais nous y avons survécu, bien heureusement. Je vous épargne la bordée d'injures et de propos vulgaires que nous avons débités à ce moment là, qui était plutôt dû à une trouille rétrospective qu'à une mauvaise éducation.
Comme il est écrit dans la Bible : « tu ne connaîtras ni l'heure, ni le jour » Pour le « lâché » d'un pilote novice, il ne s'agit pas de sa disparition funèbre, mais de son premier vol en solo. Quoique les deux choses puissent se confondre si cela se passe mal ! Pour ne pas augmenter le stress de son élève, le moniteur ne lui révèle jamais le jour où il lui laissera faire le grand « saut ». Il le prend toujours par surprise. A la fin d'un énième tour de piste, l'avion se pose, roule sur l'herbe. Votre moniteur l'immobilise, et vous le voyez sauter de l'appareil. A peine remis de votre surprise, il se retourne pour vous dire : « Bon ! Maintenant, à toi de jouer ! Et il vous claque la portière au nez !
Voilà ! Voilà ! Voilà ! Quand faut y aller, faut y aller ! Un dur moment de solitude ! C'est moi qui vous le dit ! Ce n'est pas comme avec une voiture ; un coup de blues, une angoisse, on freine, on se range sur le côté de la route, et on respire un grand coup ! Là-haut, il n'en est pas question ! Le « pouce, je descends, j'en ai marre » est formellement interdit. Alors je pars à bord de mon petit avion cahotant sur les touffes irrégulières de la piste en herbe, le cœur dans la bouche.
Au seuil de piste j'appelle la tour : « Fox, Bravo,Roméo, Xray, Kilo, au seuil de piste, prêt à décoller ! » Prêt ? C'est vite dit ! Je vérifie encore mes volets, mon compensateur. La tour me donne l'autorisation de décollage. J'enfonce la manette des gaz à fond et tente de maîtriser
ma « monture fougueuse » car il y a une petite chose dont on ne nous prévient jamais assez ; c'est que dans ces tout petits avions, la « perte » d'un passager joue considérablement sur les réactions ordinaires de l'appareil. Hop!Mon avion quitte le sol en me surprenant un peu à cause de la distance plus courte de roulement.
Je « rends » du manche (non ! Je ne vomis pas!) Je me mets légèrement à l'horizontal pour augmenter la vitesse. Dès que mon « badin » (avec lequel il n'est pas question de badiner!) m'indique une vitesse suffisante, je tire sur mon manche (qui n'est pas du tout ce que vous croyez ! Vilaines!) et je commence l'ascension. Vous dire que je suis inquiet et que je stresse un brin serait un doux euphémisme comme
nos « journaleux frileux» en pondent quinze par jour ! J'entame mon premier virage à gauche, et lorsque je me retrouve en « vent arrière » je me mets en palier. Le « vent arrière » qui n'est pas non plus un « pet foireux » indique que nous sommes à contre QFU. Je pourrais vous parler longuement du « code Q » mais ce n'est pas l'objet de mon propos. Je sais que beaucoup de gens l'emploie pour des occupations ludiques et « sportives » mais dans ce cas là, cela n'a strictement rien à voir avec l'aviation ! Donc je suis en « vent arrière ». Et c'est là, mes enfants que le drame survint ! Par le haut-parleur de la cabine, j'entends soudain un autre avion demander à la tour de contrôle son intégration dans le circuit par la procédure en PTU, soit aussi en vent arrière et sur MON circuit ! Horreur ! Malheur ! Heureusement, la tour, en toute logique lui répond :
-Négatif ! Vous avez un « lâché » en cours !
Le « lâché » c'est moi, bien sûr ! Hou ! La ! La ! Que je « balise » encore d'avantage ! Car s'il y a bien aussi une chose que je craint en l'air, ce sont les collisions. Et que croyez-vous que fit cet abruti définitif ? Banco ! Tout d'abord, je ne vois rien. Je me défonce les cervicales pour examiner tout autour de moi. Puis soudain, j'aperçois un « Wassmer » sur ma droite. C'est un petit monomoteur à ailes basses. Il est à ma hauteur ! Même pas à quelques mètres !
_Mais il va me percuter, ce con ?  Mais non. Il vire à mon côté, en restant sur la droite.  On forme une belle « patrouille ». Patrouille que je n'ai absolument pas voulu ni souhaitée, comme vous pouvez l'imaginer, naturellement! Je suis à la fois fasciné et terrorisé. La tour de contrôle a beau engueuler cet imbécile ; peine perdue ! On fait notre
 « étape de base » (trajectoire perpendiculaire à la piste) toujours ensemble. C'est au cours du dernier virage (en priant que ce ne soit pas le tout dernier pour moi) que je me pose « la » question ! Qui va atterrir en premier ? Oh mais pas de problème ! On descend tous les deux rigoureusement sur le même plan. Je me concentre sur ma descente en « zappant » totalement le « gredin » qui m'accompagne. Moi, j'ai toujours adoré les atterrissages. Bien que ce soit la phase la plus délicate, c'est celle du vol que je préfère. Elle me rapproche de mon "doux" plancher des vaches.
Ce qu'il y a d'intéressant sur ce beau terrain de Lognes, c'est que la piste était assez large pour deux. Mon atterrissage est parfait. Je fait  mon « arrondi » juste comme il faut. Ah !Comme il est bon  et doux de sentir les roues vibrer à nouveau sur les touffes d'herbe de cette brave piste qui est devenue en vulgaire béton actuellement! Je regagne le parking fier et soulagé.
Je ne me suis pas du tout intéressé au sort de mon "tourmenteur". Je ne sais même pas ce qui lui est arrivé. Je souhaite simplement qu'il ait eu de bonnes raisons pour faire en sorte que je vive un « lâché exceptionnel » sinon, il a dû souffrir pour le renouvellement de sa licence.
Je ne suis jamais devenu pilote. Ce fut un beau rêve qui m'est resté à jamais inaccessible. Par contre ma passion, mon amour pour ce monde merveilleux de l'aéronautique est resté intact, et le restera jusqu'à mon dernier souffle.

Ps: Les photos en noir et blanc sont de mon entière production!

samedi 29 septembre 2012

Un curieux déminage


Les immeubles tous neufs et pimpants de la Butte Rouge, à Châtenay-Malabry dissimulent un pan mal connu de l'histoire dramatique de cet endroit. En dehors du fait que cette « Butte-Rouge » aurait été nommée ainsi (légende ou pas) à cause des « communards » que les « versaillais » auraient fusillés en masse, il y a aussi la proximité de la base de Villacoublay qui lui a valu la pluie infernale d'un certain nombre de bombes durant la seconde guerre mondiale. Quand nous jouions dans le bois de Verrières tout proche, on ne manquait pas de visiter ces cratères gigantesques qui commençaient à être envahis par la végétation. Nous connaissons tous, la «légendaire » précision des bombardements américains pour ne pas insister là-dessus. Bref! Un jour d'aventure enfantine, je me promène avec mon petit copain du moment, un certain, Patrick. Notre vagabondage nous amène sur un carrefour, à la lisière du bois. Vous le verriez aujourd'hui, il vous serait impossible à retrouver, tellement l'urbanisme a évolué. Donc, ce n'est pas la peine de vous le décrire! Malgré tout, il reste encore un petit restaurant qui fut le quartier général de belles « hétaïres » qui sévissaient dans les buissons de la forêt. Avouez que « hétaïres » cela fait plus « classe » que putes! Ah mince! Ça m'a échappé! 
Comme nous étions assis au pied d'un grand chêne, j'aperçois le museau d'un engin bizarre. Je me lève, je m'approche!
_Oh putain!........ Car on avait déjà du vocabulaire, à l'époque, et que le lieu s'y prêtait assez bien!
Un OBUS! Et un bel obus! Tout rouillé et plein de terre, mais aucun doute sur sa nature. Son museau sournois dépasse de la terre et la pointe détonante est parfaitement visible!
Paralysés par la surprise et la fascination, nous restons immobiles à le fixer un bon moment. Puis mon copain prend rapidement une initiative courageuse et ferme:
_Toi, tu vas le garder! Tu vas faire attention à ce que personne ne le touche, et pendant ce temps-là, je vais chercher le service de déminage.
Mon petit copain, aux décisions énergiques du scout qu'il est, me laisse en plan avec cet engin mortel à ma garde.
Avec toute la somme de courage qui me caractérise, je reste planqué derrière le tronc d'arbre protecteur de mon grand chêne. Toutes les trente secondes, je jette un regard à la dérobée pour voir si le morceau de ferraille de malheur, est toujours bien là! Comme tous les individus à l'imagination fertile, je le vois exploser, m'arrachant les jambes, et moi, dans un fauteuil roulant pour le reste de mes jours. Pour parfaire le tableau, je vois le cortège de mes funérailles suivi par tous les copains du quartier et de ma classe. J'ai toujours été un très grand « optimiste »!
-Mais qu'est-ce qu'il fout? Il ne m'aurait pas abandonné lâchement, quand même? Bon! Ce qui me rassure, c'est que c'est pas genre de Patrick! Un « scout » ne trahit jamais!
Au bout d'une centaine de réflexions de ce genre, je vois arrivé un petit camion avec une plateforme sans bâche. Il s'arrête devant moi. Mon pote surgit de la cabine, ainsi qu'un homme sans âge, le béret gris vissé sur le crâne et un mégot improbable aux lèvres!
_Il est où, ton obus mon p'tit gars?
-Là, m'sieur!
Et c'est ainsi que je vois mon démineur, arracher « notre » obus de sa gangue de terre, sans plus de formalité, et d'un geste raffiné du semeur de la Beauce, balancer notre engin dans la benne où son atterrissage fait un bruit sourd de protestation.
Notre « artiste » du déminage remonte dans sa cabine en sifflotant et nous laisse en plan, sans même un signe d'adieu!
Deux «idiots » frappés par la stupeur et l'incompréhension, c'est nous!
_C'est ça ton engin dangereux? Et tu m'as fait poireauter pendant une heure pour rien?
_Mais je ne suis pas artificier! Comment pouvais-je le savoir?
Heureusement, les disputes de gamins ne sont jamais bien longues! Tout ceci c'est terminé par une partie d'osselets acharnée.

Pourtant, je crois que, malgré notre jeune âge, nous avons fait exactement ce que nous devions faire, et des centaines d'individus sont morts pour avoir ignorer cette attitude de bon sens et de prudence.
Dans mes recherches, je suis tombé sur ce site intéressant concernant le déminage et les quelques milliers de bombes et d'obus qui traînent encore un peu partout en France:

lundi 17 septembre 2012

Un patrimoine « rugissant »


Hier, c'était la journée du « patrimoine ». Le mien, il est essentiellement aéronautique. Comme le dit si joliment cette expression : « je suis tombé dedans tout petit » ! Eurêka ! Je me suis souvenu qu'il y avait un musée très intéressant à côté de chez moi. Il s'agit de celui de SAFRAN. Mais, moi, le « safran », à part un épice merveilleux, je ne vois pas ce que cela à voir avec l'aviation ! Par contre ces six lettres me parlent plus : SNECMA. Que voulez-vous, on ne peut rien contre les atteintes de l'âge ! On n'a du mal à s'adapter. Bref ! Par un temps magnifique j'arrive aux abords de cette grande usine où se trouve le musée. Nous sommes accueillis par un « vautour » tout bariolé. Je parle du bombardier de ma jeunesse que j'ai connu de couleur métallique brillante et non peinturluré de blanc et de bleu comme un « clown triste » ! Je ne sais pas qui a eu cette « merveilleuse » idée, mais je ne le félicite pas ! Pauvre avion ! Il devrait être au musée de l'air du Bourget. A ce sujet, je ne peux que vous rappeler mon autre souvenir, écrit ici même : « La petite porte du hanger ». http://capharnaumpensees.blogspot.fr/2009/06/la-petite-porte-du-hangar.html
Mais revenons à notre « épice » ! Une fois garée ma voiture, je traverse le parking et qu'aperçois-je, trônant en plein « cagna » sans précaution, isolé comme un pauvre orphelin ? Un drôle d'engin tout droit sorti d'une série de science fiction : le premier prototype de
l'aérotrain de Jean Bertin. On ne peut pas dire que ce soit, à franchement parler, un « avion » ! Vu qu'il n'a jamais volé qu'à quelques centimètres au-dessus d'un rail en béton ! A l'entrée du musée, on nous distribue gratuitement et très aimablement des cartes postales où figurent des moteurs d'avion. Ce n'est pas d'un « romantisme » débridé mais cela rompt définitivement avec les paysages bucoliques et les personnages dénudés des vacances à la mer. A l'intérieur, je suis accueilli par de drôles de bruits ! Je pense qu'un avion à réaction va s'écraser sur le bâtiment ! Que nenni ! Il s'agit de haut-parleurs « d'ambiance » ! Il y a là des portraits des grands dirigeants de la SNECMA que j'ai toujours beaucoup de mal à appeler « SAFRAN ». Ensuite, on entre dans le « saint des saints» !
La galerie des vieux moteurs rotatifs et à pistons ! Que c'est émouvant de voir ces merveilles de mécanique et de précision. Quelles sommes d'intelligence, de passion, de travail, parfois de découragement provisoire, de joie d'enfants déployés par tous ces ingénieurs qui ont façonné ces petits chefs-d’œuvre ! Et pour moi, encore des souvenirs d'enfance, quand je savais reconnaître au seul bruit de ses ou de son moteur l'avion qui se posait à Villacoublay, la base où travaillait mon père. Je ne confondais jamais un C47, avec un SO 30P « Bretagne » ni avec un vieux « toucan » version francisé du fameux « Junker JU 52 » allemand. Pas plus qu'un vieux SIPA, ni un « ramier » ! Maintenant, je suis perdu dans l'anonymat des réacteurs sans âme ! Bah ! Il faut bien vivre avec son temps. Surtout que les réacteurs ne le cèdent en rien en complexité et en précision d'usage d'avec nos ancêtres à piston.
Un merveilleux « Mirage IIIC » est suspendu au-dessus de nos têtes ! Moi qui ne l'avait jamais vu d'aussi près. Il faut dire qu'un maquette « Heller » en plastique ne donne pas autant de détail ! Et sans oublier mes « potes d'enfance » Tanguy et Laverdure qui m'ont fait beaucoup rêvé sur cet extraordinaire avion de chasse ! A côté un moteur « Hercules » de mon bon « nordatlas » des « familles » avec lequel je suis parti faire mon service en Algérie ! Mon Dieu qu'il était bruyant ! Et ses « toilettes » situées juste dans les deux portières coquilles qui s'ouvraient pour laisser tomber nos parachutistes ne m'inspiraient pas du tout confiance, si vous voyez ce que je veux dire ! Car moi, je n'avais pas de parachutiste prévu dans mon paquetage ! Et les deux pilotes militaires qui lisaient leur journal généreusement déployé sur leur tableau de bord, non plus ! Je poursuis ma visite et tombe sur les deux énormes réacteurs « Olympus » du Concorde ! Ah ! Il devait en «bouffer » du kérosène !
Quand je pense que mon parrain a été le premier pilote de Concorde pour Air France, que mon propre frère a fait les premiers documents de vols pour le tout premier trajet « Paris-New-york » !
Quand je vous disais que je suis tombé dedans tout petit ! Et cela a duré toute ma vie. D'ailleurs la maquette du Concorde trône en bonne place dans ma vitrine, dans mon bureau ! Comme l'Alouette II de Sud-Aviation, tout pareille à celle du musée ! Pour les fusées, j'ai commis une « trahison » je n'ai que la « Saturn V » des Américains ! Une faiblesse,mais elle est tellement belle !
Une petite pensée pour Jean Bertin, un génial ingénieur français qui n'a pas pu lutter contre le TGV!Mais la sortie me réserve une dernière surprise avec un drôle d'avion que peu de gens connaissent, et dont j'ai AUSSI fait la maquette : le fameux « coléoptère » avec son aile annulaire ! Une vraie curiosité aéronautique. Je pourrais encore vous écrire un « dictionnaire » complet sur ma passion aéronautique, mais je sens que je vais lasser !
Je ne voudrais pas vous quitter sans avoir une petite pensée pour le C.E.V. De Melun-Villaroche qui a vu tant de nos brillants chasseurs et avions faire leur premier vol ! Et à tous ces pilotes d'essai qui se sont tués pour expérimenter toutes ces belles machines.
Une dernière petite chose amusante : Voir tous ces jeunes lancer leur fusée fabriquée par eux-mêmes ! J'ai le souvenir d'avoir fait mes propres fusées, avec un carburant « secret » dont je ne dévoilerai pas la formule, vu que c'est aussi un puissant explosif. Carburant que je mettais dans un tube d'aspirine et dont l'allumage était très perfectionné : Je casse une ampoule de 4,5V dont je plongeais le filament dans le carburant solide : Ensuite, avec un très long fil électrique et une pile alcaline je faisais la mise à feu. A une époque « bénie » où l'on nous foutais une paix royale, et où ne sévissait pas encore une paranoïa maladive ! On faisait même voler des boites d'allumettes ! C'est vous dire !
Mais le vrai patrimoine est aussi au fond de nos souvenirs, nous les anciens !  

samedi 28 juillet 2012

Les saucisses du scandale.


Hier a eu lieu la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Belle fête, un peu trop bruyante à mon goût, ne supportant plus, depuis des années tout se qui braille en anglais ! Chacun a ses « allergies » on n'y peut rien, c'est physiologique. Mais, mais, mais... ce qui me révulse au plus au point, ce n'est pas le fait que nous, Français, on se soit fait brûler la politesse par ces « bouffeurs » de viandes bouillies à la menthe qui nous ont toujours détesté, non ! ce sont plutôt les margoulins financiers qui se repaissent de ces jeux comme les vampires sucent le sang de leurs victimes. C'est ainsi qu'un brave  boucher de Weymouth a eu l'idée calamiteuse et scandaleuse, il faut bien le souligner, de décorer sa vitrine de belles saucisses en forme d'anneaux olympiques. Oh ! Le « criminel ! Sans crier gare, un serviteur zélé de cette race de vampires, a foncé dans la boutique, sommant le « gredin » de retirer immédiatement l'objet du scandale sous peine d'une plainte en bonne et due forme, agrémentée d'une amende colossale ! Et qu'avait donc commis comme faute ce « délinquant » de boucher ?
Oh ! Trois fois rien. Il ne savait pas qu'une marque d'un produit infect qui empoisonne les estomacs de la planète entière, avait « l'exclusivité commerciale » de l'utilisation des anneaux olympiques !
Oui, messieurs, dames ! Les anneaux olympiques sont la propriété « exclusive » d'une bande de margoulins racketteurs ! Elle n'est pas belle notre époque ? Et personne n'a le droit de s'en servir, de les mettre en logo, de jouer avec, de les décliner sous forme humoristique sans PASSER A LA CAISSE !
Et qui a permis cette « immonde cochonnerie » ? (c'est le cas de le dire!) le Comité international olympique ? Alors,comme ça, on vend son âme au « diable » du marketing ? Car le diable de la Bible est mort depuis longtemps ? Pas sûr !

Vous ne me croyez sûrement pas ? En fait c'est encore plus grave que ce que je le pensais ! Car je viens de tomber sur une page du site de « médiapart » :
« L'olympisme à l'ère du capitalisme tardif »

On peut y lire, entre autre :

 Ainsi, une « brand police » constituée de centaines d’hommes en uniforme parcourent le Royaume-Uni pour garantir que l’exclusivité des sponsors officiels de Londres 2012 (Adidas, McDonald’s, Coca-Cola, BP) est respectée. Un boucher de Weymouth qui avait arrangé des saucisses en forme d’anneaux olympiques dans sa vitrine a été prié de les retirer sous peine d’une action pénale. MacDonald’s a obtenu un monopole sur les frites et Heineken celui de la bière dans l’enceinte des jeux. Il est formellement interdit à toute entreprise qui n’est pas officiellement associée à la grand messe de l’ennui d’utiliser les mots « été », « or », « Londres » et « 2012 ». En gros, les jeux olympiques à l’ère du capitalisme tardif, c’est un CRS qui s’assure que vous buvez votre Coca-Cola devant la demi-finale féminine d’haltérophilie.

Alors, vous m'excuserez à l'avance, si je commets cette indignité, cette grosse « sottise », cette bouderie d'adolescent, mais je vais zapper ces jeux de mes yeux pendant les quinze jours de leur durée. Je ne désire pas alimenter les « royalties » de ces margoulins!





samedi 28 avril 2012

Défense……d’en parler !


Qui ne connaît pas « Numerobis », le petit architecte égyptien de l’album « Astérix et Cléopâtre » ? Il est sympa, mais extrêmement incompétent et…. nul ! C’est pour cette raison qu’il fait appel à « Panoramix »  le druide, pour lui filer un coup de main, afin de construire un beau palais pour sa reine. Nous avons tous rigoler en voyant ses œuvres architecturales bancales, tenant comme par miracle, avec des fenêtres au parallélépipède pas « rectangle » du tout ! Vous pensez sûrement que des « Numerobis », à notre époque, cela n’existe plus que dans l’imagination débridée de deux « gamins » Uderzo et Goscinny qui ont commis cette petite œuvrette pour enfants? Grave erreur ! L’histoire que je vais vous raconter est authentique ! Forcément, puisque c’est moi qui l’ai vécue !
Des millions de touristes venus du monde entier admirent notre magnifique « Arc de triomphe » en plein Paris ! Tous les « kodakeux » de la terre ont photographié cette admirable enfilade des  « Champs Elysées » qui va jusqu’à cet objet phallique, vieux de plus de 3000 ans, notre obélisque ! Pas celui qui est « légèrement enveloppé » et compagnon d’Astérix, mais celui choisi par Champollion et offert, par le roi d’Egypte, à la France.
Quand nos « kodakeux » font un tour à cent quatre vingt degrés sur eux-mêmes, ils se retrouvent dans l’axe de l’avenue de la « Grande Armée » ! Et que peuvent-ils voir (je n’ose pas dire « admirer », et vous comprendrez pourquoi par la suite !) un gros machin cubique, blanc, improbable, que l’on nomme « la grande arche de la Défense ». Splendide hymne à la gloire de l’architecture moderne française ! Enfin….presque !
Revenons à ma modeste personne. Du temps où je sévissais dans le service informatique d’une grande entreprise de chez nous, je devais m’occuper de la sauvegarde des données d’un bureau d’architectes de notre belle maison. Bien que son secteur d’activités principales soit l’aviation, elle envoyait ses ingénieurs et ses techniciens dans le monde entier, réaliser des chantiers d’aéroports et des projets très divers dont, chose extraordinaire mais vrai, celui de la grande arche ! Étonnant, non ?
C’est donc à cette occasion que je fais la connaissance d’un cadre, dessinateur de son état, qui m’invite dans son bureau pour que je puisse remplir ma mission de « sauvegarde ». On cause, on papote, on discute boutique et forcément on en vient au projet sur lequel travaillait mon cadre, il y a quelques mois de cela. C’est ainsi qu’il me parle de son ancien travail sur la grande arche. Et, moi, avec mon grand talent, toujours en alerte, toujours sur la brèche, pour mettre les pieds dans le plat, et raviver des sujets qui fâchent, je lui parle d’une petite chose qui m’a tracassée, en  admirant ce grand « machin », bijou du centre d’affaire de la défense !
_Dis donc ! Elle ne serait pas un peu de "traviole" ta « caisse à savon » par rapport à l’axe des avenues ?
Oui ! Je le confesse ! Il m’arrive d’être un peu.... taquin, et brute de fonderie dans mes propos.
C’est alors que je le vois rougir et sourire un peu niaisement.
_Je vais te faire une confidence ; c’est moi qui ai fait cette belle « connerie » !
????? fais-je très étonné ! Oui ! Je sais ! C’est très dur de traduire « ???? » !
_Tu me charries ?
_Non !Non ! Pas du tout ! Figure-toi qu’on devait quand même la désaxer de quelques degrés pour une histoire d’emplacement de ligne de métro. Mais en principe cela n’aurait pas dû se voir. Mais sur les plans, j’ai doublé par erreur l’angle de déviation. Quand je m’en suis aperçu, il était trop tard, les plans étaient déjà partis. !
_Non ?
_Si !
_Oh ! Et les architectes ? Cela a dû « ramoner » ferme dans les chaumières ?
_Ah ! Pour sûr ! Ils se sont traités de tous les noms d’oiseaux possibles !
_Mais et toi ? Tu ne t’es pas fait incendier ?
_Bof ! Je suis passé entre les goutes en faisant le mort !
C’est pourquoi, chers amis lecteurs, à chaque fois que je vois ce bâtiment de travers, je pense à mon collègue et à son « académicien » d’architecte, s’il vous plaît !
Si vous allez sur wikipédia, vous pourrez lire ceci :

La Grande Arche n'est pas exactement dans l'Axe historique de Paris, avec lequel elle fait un angle de 6,33°. La raison est double :
d'un point de vue technique d'abord : Erik Reitzel a pu installer les fondations de la structure de l'Arche afin de respecter l'autoroute et les lignes ferroviaires existantes, ainsi que le projet de prolongement de la ligne 1 du métro de Paris,
d'autre part d'un point de vue symbolique : Johann Otto von Spreckelsen a en effet souhaité décaler la Grande Arche de 6° 33″ afin de mettre en valeur le volume du cube et recréer le décalage existant déjà entre la Cour Carrée du Louvre et la place de la Concorde.
Qu'en belles paroles élégantes ces choses là sont dites ! Ah ! Sans la diplomatie des termes bien choisis et sans leurs beaux « habillages »  que serait l’existence ! Je vous le demande !
Donc, rien à voir avec ce que je viens de vous raconter !
Et c’est tant mieux ! Car je ne tiens pas à être traîné en justice pour diffamation ou pour dénigrement d’un monument français, atteinte à l’honneur d’un glorieux architecte etc…!
J’ai tout « inventé » ! Ce n’était que pour me rendre intéressant ! D’ailleurs, je suis à demi rassuré ; personne ne va croire à cette histoire idiote ! Elle est tellement invraisemblable !
Pour terminer sur une note légère, savez-vous comment se nomme réellement  l’arche de la défense ? L’arche de la Fraternité ! Réellement de travers ! Tout un symbole !


jeudi 8 mars 2012

Sisley et sept beaux


Ce n’est pas terrible. Je le sais ! J’aurais pu écrire aussi : Sisley, mais c’est beau !  Bon ! On arrête là les jeux de mots vaseux pour passer à l’essentiel : L’autre jour, j’ai fait ma randonnée habituelle dans ce petit village béni des dieux de l’art pictural : Moret-sur-Loing. Car, pour ceux qui l’ignoreraient encore, Moret est la cité des impressionnistes et surtout de l’un des plus célèbres d’entre eux : Alfred Sisley. Alfred, pour les intimes, et malgré un prénom bien de chez nous, était anglais. Ce qui ne l’a pas empêché d’être un amoureux fou de ce petit coin de France loin de son Albion ancestral. Pour revenir à Moret et à ses berges du Loing, il faisait un temps gris, bas de plafond, triste comme un discours politique de campagne électorale. Ce qui ajoutait à la désespérance du climat, c’était cette nature sans feuilles d’un hiver qui se traîne, avec ces arbres squelettiques et endormis. Malgré tout, la promenade le long du canal était passionnante grâce l’armada de péniches amarrées, bigarrées, parfois aux couleurs vives, et même criardes, plus étranges et originales les unes que les autres ! Et là, au détour d’un petit pont, sur une pelouse dégagée, au bord du canal, on aperçoit soudain un panneau rectangulaire, blanc, planté sur un piquet, incongru, solitaire. Qu’est-ce ? On s’approche. Ô stupeur ! Ô bonheur étrange et sublime ! Un tableau ! Et pas n’importe lequel : peint par l’artiste lui-même. Et que représente-t-il ? Précisément le paysage que l’on a sous les yeux.
Alors là, je vous demande un moment de réflexion. Voilà un tableau qui vaut une fortune, des millions de dollars, qui dort sur une cimaise de musée, et moi, et les promeneurs occasionnels qui passent  par-là, nous pouvons jouir « gratuitement » de la beauté du même spectacle. Ce n’est pas formidable ?  Et ce petit « miracle » va se reproduire une bonne dizaine de fois, tout au long de notre itinéraire pédestre.  Certains « pisse-froids », des hépatiques chroniques vont encore jouer les rabat-joie en nous faisant la réflexion que le paysage a bien changé, que la « vision » intimiste de l’artiste transfigure ce même paysage, que l’art « sublime » la pauvreté brute d’une image vulgaire imprimée dans notre cerveau par un œil bestial et désespérément matérialiste, concret et sans aucune poésie.  Certes !  Réflexion aggravée par le fait que nous n’étions pas à la même saison. Le tableau a été peint par un bel été lumineux. Bref ! De retour à la maison, j’examine ma moisson d’images. Bien triste ! Rien qui puisse faire rêver un amateur de belles photos.
C’est alors que je me souviens, imbécile que je suis, que j’avais fait la même randonnée, trois ans plutôt, mais en été, ce coup-ci. Et les photos dormaient encore dans mon ordinateur.
Ah mes aïeux ! Changement de décor ! Par la magie de mon appareil photo numérique, j’ai retrouvé cette beauté sublime de la nature autour de Moret. Tout y était ! La belle lumière, les arbres magnifiques, les saules pleureurs, le charme et la douceur des lieux. Ce petit village est bien un petit coin de paradis. Maintenant, je comprends qu’un peintre génial comme Sisley ait pu en tomber amoureux.  Et pour bien vous démontrer que je n’exagère pas je m’en vais vous montrer une photo que j’ai prise et qui aurait peut-être plu à notre grand artiste. Et voyez comme le sort des cités est parfois étrange. Les Allemands, pendant la dernière guerre eurent l’idée « généreuse » et « bienfaitrice » de faire sauter le pont de Moret pendant leur retraite. Ce qui eut pour effet de détruire, par la même occasion les constructions hideuses de l’ancien moulin que l’on peut voir sur le tableau de Sisley, au début de cet article. Ce qui a permis de dégager une belle vue de la ville et de la rendre ainsi encore plus belle.
ALBUM SUR FACEBOOK

  

dimanche 19 février 2012

La tour Bourane-Montparnasse infernale

Oui ! Je sais ! Drôle de titre ! Mais ceux qui me lisent depuis un certain temps savent qu’il n’est jamais « innocent » et qu’il correspond toujours à mon propos.
Car, qui a-t-il dans ce titre ? La tour Montparnasse. C’est déjà un début. Parce qu’elle fut l’endroit d’un exploit personnel que je ne pourrais plus jamais renouveler. Cela se passait exactement en juin 1989. Il ne faisait pas beau. Le temps était maussade mais sans pluie. Vous savez que je suis un passionné d’aviation, et que cette année-là avait lieu l’un des salons d’aviation les plus importants au monde, celui du Bourget. Alors qu’est-ce que je venais foutre dans cette tour, en plein Paris ? Et pas n’importe où dans cette tour ; Sur la toute dernière plate-forme à son sommet !  Vue imprenable sur la capitale. Mais chose encore plus remarquable, vue sur l’aéroport du Bourget, là-bas, dans le lointain ! Je crois que vous commencez à deviner. Mais c’est pas tout ! A l’époque, j’étais aussi passionné  de photographie. J’avais donc mon appareil avec moi, un magnifique Pentax reflex des « familles » et surtout un magnifique objectif zoom. Pourquoi cette mise en scène un peu spéciale ? Parce que j’attendais un évènement « spécial » lui aussi ! Le vol de la navette Bourane sur le dos de son Antonov 225. La navette Bourane était le « pendant » de la navette spatiale américaine pour les Soviétiques. L’An-225 était un avion géant à six réacteurs de dimension colossale. J’avais donc appris qu’il devait faire un tour complet de la capitale, au-dessus, carrément des périphériques, car le survol de Paris est toujours interdit à très basse altitude.  Alors, à l’heure prévue, j’ai pointé mon objectif sur le parking où se trouvaient les engins enlacés que je voyais parfaitement bien du haut de mon « perchoir » de plus de 200 m.
C’est ainsi que je les ai vus prendre la piste, s’aligner, décoller. C’était prodigieux ! J’ai suivi ce vol de bout en bout, en seulement pivotant sur moi-même ! Comme j’étais pratiquement le seul sur ce toit, je me suis toujours demandé pourquoi nous n’avions pas été plus nombreux à avoir la même idée ! Peut-être suis-je un peu « braque » et « givré » ce dont sont persuadé pas mal de mes proches. C’est en retrouvant de vieilles photos jaunies, au grenier, que ce souvenir m’est revenu brusquement, et surtout l’envie de vous le faire partager.
Ceux qui vont faire la fine bouche, parce que ces clichés sont de mauvaise qualité et dignes d’un piètre débutant, devront se dire que ces documents sont les preuves du vol unique de cette navette spatiale dans le ciel de Paris. Ce sont des documents historiques et précieux pour les passionnés maladifs de l’aviation, comme moi!

 Comme je viens de voir une magnifique vidéo de cet avion l'Antonov 225 Mriya sur YouTube, je ne pouvais faire moins que de l'ajouter à cet article: