samedi 29 septembre 2012

Un curieux déminage


Les immeubles tous neufs et pimpants de la Butte Rouge, à Châtenay-Malabry dissimulent un pan mal connu de l'histoire dramatique de cet endroit. En dehors du fait que cette « Butte-Rouge » aurait été nommée ainsi (légende ou pas) à cause des « communards » que les « versaillais » auraient fusillés en masse, il y a aussi la proximité de la base de Villacoublay qui lui a valu la pluie infernale d'un certain nombre de bombes durant la seconde guerre mondiale. Quand nous jouions dans le bois de Verrières tout proche, on ne manquait pas de visiter ces cratères gigantesques qui commençaient à être envahis par la végétation. Nous connaissons tous, la «légendaire » précision des bombardements américains pour ne pas insister là-dessus. Bref! Un jour d'aventure enfantine, je me promène avec mon petit copain du moment, un certain, Patrick. Notre vagabondage nous amène sur un carrefour, à la lisière du bois. Vous le verriez aujourd'hui, il vous serait impossible à retrouver, tellement l'urbanisme a évolué. Donc, ce n'est pas la peine de vous le décrire! Malgré tout, il reste encore un petit restaurant qui fut le quartier général de belles « hétaïres » qui sévissaient dans les buissons de la forêt. Avouez que « hétaïres » cela fait plus « classe » que putes! Ah mince! Ça m'a échappé! 
Comme nous étions assis au pied d'un grand chêne, j'aperçois le museau d'un engin bizarre. Je me lève, je m'approche!
_Oh putain!........ Car on avait déjà du vocabulaire, à l'époque, et que le lieu s'y prêtait assez bien!
Un OBUS! Et un bel obus! Tout rouillé et plein de terre, mais aucun doute sur sa nature. Son museau sournois dépasse de la terre et la pointe détonante est parfaitement visible!
Paralysés par la surprise et la fascination, nous restons immobiles à le fixer un bon moment. Puis mon copain prend rapidement une initiative courageuse et ferme:
_Toi, tu vas le garder! Tu vas faire attention à ce que personne ne le touche, et pendant ce temps-là, je vais chercher le service de déminage.
Mon petit copain, aux décisions énergiques du scout qu'il est, me laisse en plan avec cet engin mortel à ma garde.
Avec toute la somme de courage qui me caractérise, je reste planqué derrière le tronc d'arbre protecteur de mon grand chêne. Toutes les trente secondes, je jette un regard à la dérobée pour voir si le morceau de ferraille de malheur, est toujours bien là! Comme tous les individus à l'imagination fertile, je le vois exploser, m'arrachant les jambes, et moi, dans un fauteuil roulant pour le reste de mes jours. Pour parfaire le tableau, je vois le cortège de mes funérailles suivi par tous les copains du quartier et de ma classe. J'ai toujours été un très grand « optimiste »!
-Mais qu'est-ce qu'il fout? Il ne m'aurait pas abandonné lâchement, quand même? Bon! Ce qui me rassure, c'est que c'est pas genre de Patrick! Un « scout » ne trahit jamais!
Au bout d'une centaine de réflexions de ce genre, je vois arrivé un petit camion avec une plateforme sans bâche. Il s'arrête devant moi. Mon pote surgit de la cabine, ainsi qu'un homme sans âge, le béret gris vissé sur le crâne et un mégot improbable aux lèvres!
_Il est où, ton obus mon p'tit gars?
-Là, m'sieur!
Et c'est ainsi que je vois mon démineur, arracher « notre » obus de sa gangue de terre, sans plus de formalité, et d'un geste raffiné du semeur de la Beauce, balancer notre engin dans la benne où son atterrissage fait un bruit sourd de protestation.
Notre « artiste » du déminage remonte dans sa cabine en sifflotant et nous laisse en plan, sans même un signe d'adieu!
Deux «idiots » frappés par la stupeur et l'incompréhension, c'est nous!
_C'est ça ton engin dangereux? Et tu m'as fait poireauter pendant une heure pour rien?
_Mais je ne suis pas artificier! Comment pouvais-je le savoir?
Heureusement, les disputes de gamins ne sont jamais bien longues! Tout ceci c'est terminé par une partie d'osselets acharnée.

Pourtant, je crois que, malgré notre jeune âge, nous avons fait exactement ce que nous devions faire, et des centaines d'individus sont morts pour avoir ignorer cette attitude de bon sens et de prudence.
Dans mes recherches, je suis tombé sur ce site intéressant concernant le déminage et les quelques milliers de bombes et d'obus qui traînent encore un peu partout en France:

lundi 17 septembre 2012

Un patrimoine « rugissant »


Hier, c'était la journée du « patrimoine ». Le mien, il est essentiellement aéronautique. Comme le dit si joliment cette expression : « je suis tombé dedans tout petit » ! Eurêka ! Je me suis souvenu qu'il y avait un musée très intéressant à côté de chez moi. Il s'agit de celui de SAFRAN. Mais, moi, le « safran », à part un épice merveilleux, je ne vois pas ce que cela à voir avec l'aviation ! Par contre ces six lettres me parlent plus : SNECMA. Que voulez-vous, on ne peut rien contre les atteintes de l'âge ! On n'a du mal à s'adapter. Bref ! Par un temps magnifique j'arrive aux abords de cette grande usine où se trouve le musée. Nous sommes accueillis par un « vautour » tout bariolé. Je parle du bombardier de ma jeunesse que j'ai connu de couleur métallique brillante et non peinturluré de blanc et de bleu comme un « clown triste » ! Je ne sais pas qui a eu cette « merveilleuse » idée, mais je ne le félicite pas ! Pauvre avion ! Il devrait être au musée de l'air du Bourget. A ce sujet, je ne peux que vous rappeler mon autre souvenir, écrit ici même : « La petite porte du hanger ». http://capharnaumpensees.blogspot.fr/2009/06/la-petite-porte-du-hangar.html
Mais revenons à notre « épice » ! Une fois garée ma voiture, je traverse le parking et qu'aperçois-je, trônant en plein « cagna » sans précaution, isolé comme un pauvre orphelin ? Un drôle d'engin tout droit sorti d'une série de science fiction : le premier prototype de
l'aérotrain de Jean Bertin. On ne peut pas dire que ce soit, à franchement parler, un « avion » ! Vu qu'il n'a jamais volé qu'à quelques centimètres au-dessus d'un rail en béton ! A l'entrée du musée, on nous distribue gratuitement et très aimablement des cartes postales où figurent des moteurs d'avion. Ce n'est pas d'un « romantisme » débridé mais cela rompt définitivement avec les paysages bucoliques et les personnages dénudés des vacances à la mer. A l'intérieur, je suis accueilli par de drôles de bruits ! Je pense qu'un avion à réaction va s'écraser sur le bâtiment ! Que nenni ! Il s'agit de haut-parleurs « d'ambiance » ! Il y a là des portraits des grands dirigeants de la SNECMA que j'ai toujours beaucoup de mal à appeler « SAFRAN ». Ensuite, on entre dans le « saint des saints» !
La galerie des vieux moteurs rotatifs et à pistons ! Que c'est émouvant de voir ces merveilles de mécanique et de précision. Quelles sommes d'intelligence, de passion, de travail, parfois de découragement provisoire, de joie d'enfants déployés par tous ces ingénieurs qui ont façonné ces petits chefs-d’œuvre ! Et pour moi, encore des souvenirs d'enfance, quand je savais reconnaître au seul bruit de ses ou de son moteur l'avion qui se posait à Villacoublay, la base où travaillait mon père. Je ne confondais jamais un C47, avec un SO 30P « Bretagne » ni avec un vieux « toucan » version francisé du fameux « Junker JU 52 » allemand. Pas plus qu'un vieux SIPA, ni un « ramier » ! Maintenant, je suis perdu dans l'anonymat des réacteurs sans âme ! Bah ! Il faut bien vivre avec son temps. Surtout que les réacteurs ne le cèdent en rien en complexité et en précision d'usage d'avec nos ancêtres à piston.
Un merveilleux « Mirage IIIC » est suspendu au-dessus de nos têtes ! Moi qui ne l'avait jamais vu d'aussi près. Il faut dire qu'un maquette « Heller » en plastique ne donne pas autant de détail ! Et sans oublier mes « potes d'enfance » Tanguy et Laverdure qui m'ont fait beaucoup rêvé sur cet extraordinaire avion de chasse ! A côté un moteur « Hercules » de mon bon « nordatlas » des « familles » avec lequel je suis parti faire mon service en Algérie ! Mon Dieu qu'il était bruyant ! Et ses « toilettes » situées juste dans les deux portières coquilles qui s'ouvraient pour laisser tomber nos parachutistes ne m'inspiraient pas du tout confiance, si vous voyez ce que je veux dire ! Car moi, je n'avais pas de parachutiste prévu dans mon paquetage ! Et les deux pilotes militaires qui lisaient leur journal généreusement déployé sur leur tableau de bord, non plus ! Je poursuis ma visite et tombe sur les deux énormes réacteurs « Olympus » du Concorde ! Ah ! Il devait en «bouffer » du kérosène !
Quand je pense que mon parrain a été le premier pilote de Concorde pour Air France, que mon propre frère a fait les premiers documents de vols pour le tout premier trajet « Paris-New-york » !
Quand je vous disais que je suis tombé dedans tout petit ! Et cela a duré toute ma vie. D'ailleurs la maquette du Concorde trône en bonne place dans ma vitrine, dans mon bureau ! Comme l'Alouette II de Sud-Aviation, tout pareille à celle du musée ! Pour les fusées, j'ai commis une « trahison » je n'ai que la « Saturn V » des Américains ! Une faiblesse,mais elle est tellement belle !
Une petite pensée pour Jean Bertin, un génial ingénieur français qui n'a pas pu lutter contre le TGV!Mais la sortie me réserve une dernière surprise avec un drôle d'avion que peu de gens connaissent, et dont j'ai AUSSI fait la maquette : le fameux « coléoptère » avec son aile annulaire ! Une vraie curiosité aéronautique. Je pourrais encore vous écrire un « dictionnaire » complet sur ma passion aéronautique, mais je sens que je vais lasser !
Je ne voudrais pas vous quitter sans avoir une petite pensée pour le C.E.V. De Melun-Villaroche qui a vu tant de nos brillants chasseurs et avions faire leur premier vol ! Et à tous ces pilotes d'essai qui se sont tués pour expérimenter toutes ces belles machines.
Une dernière petite chose amusante : Voir tous ces jeunes lancer leur fusée fabriquée par eux-mêmes ! J'ai le souvenir d'avoir fait mes propres fusées, avec un carburant « secret » dont je ne dévoilerai pas la formule, vu que c'est aussi un puissant explosif. Carburant que je mettais dans un tube d'aspirine et dont l'allumage était très perfectionné : Je casse une ampoule de 4,5V dont je plongeais le filament dans le carburant solide : Ensuite, avec un très long fil électrique et une pile alcaline je faisais la mise à feu. A une époque « bénie » où l'on nous foutais une paix royale, et où ne sévissait pas encore une paranoïa maladive ! On faisait même voler des boites d'allumettes ! C'est vous dire !
Mais le vrai patrimoine est aussi au fond de nos souvenirs, nous les anciens !  

samedi 28 juillet 2012

Les saucisses du scandale.


Hier a eu lieu la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Belle fête, un peu trop bruyante à mon goût, ne supportant plus, depuis des années tout se qui braille en anglais ! Chacun a ses « allergies » on n'y peut rien, c'est physiologique. Mais, mais, mais... ce qui me révulse au plus au point, ce n'est pas le fait que nous, Français, on se soit fait brûler la politesse par ces « bouffeurs » de viandes bouillies à la menthe qui nous ont toujours détesté, non ! ce sont plutôt les margoulins financiers qui se repaissent de ces jeux comme les vampires sucent le sang de leurs victimes. C'est ainsi qu'un brave  boucher de Weymouth a eu l'idée calamiteuse et scandaleuse, il faut bien le souligner, de décorer sa vitrine de belles saucisses en forme d'anneaux olympiques. Oh ! Le « criminel ! Sans crier gare, un serviteur zélé de cette race de vampires, a foncé dans la boutique, sommant le « gredin » de retirer immédiatement l'objet du scandale sous peine d'une plainte en bonne et due forme, agrémentée d'une amende colossale ! Et qu'avait donc commis comme faute ce « délinquant » de boucher ?
Oh ! Trois fois rien. Il ne savait pas qu'une marque d'un produit infect qui empoisonne les estomacs de la planète entière, avait « l'exclusivité commerciale » de l'utilisation des anneaux olympiques !
Oui, messieurs, dames ! Les anneaux olympiques sont la propriété « exclusive » d'une bande de margoulins racketteurs ! Elle n'est pas belle notre époque ? Et personne n'a le droit de s'en servir, de les mettre en logo, de jouer avec, de les décliner sous forme humoristique sans PASSER A LA CAISSE !
Et qui a permis cette « immonde cochonnerie » ? (c'est le cas de le dire!) le Comité international olympique ? Alors,comme ça, on vend son âme au « diable » du marketing ? Car le diable de la Bible est mort depuis longtemps ? Pas sûr !

Vous ne me croyez sûrement pas ? En fait c'est encore plus grave que ce que je le pensais ! Car je viens de tomber sur une page du site de « médiapart » :
« L'olympisme à l'ère du capitalisme tardif »

On peut y lire, entre autre :

 Ainsi, une « brand police » constituée de centaines d’hommes en uniforme parcourent le Royaume-Uni pour garantir que l’exclusivité des sponsors officiels de Londres 2012 (Adidas, McDonald’s, Coca-Cola, BP) est respectée. Un boucher de Weymouth qui avait arrangé des saucisses en forme d’anneaux olympiques dans sa vitrine a été prié de les retirer sous peine d’une action pénale. MacDonald’s a obtenu un monopole sur les frites et Heineken celui de la bière dans l’enceinte des jeux. Il est formellement interdit à toute entreprise qui n’est pas officiellement associée à la grand messe de l’ennui d’utiliser les mots « été », « or », « Londres » et « 2012 ». En gros, les jeux olympiques à l’ère du capitalisme tardif, c’est un CRS qui s’assure que vous buvez votre Coca-Cola devant la demi-finale féminine d’haltérophilie.

Alors, vous m'excuserez à l'avance, si je commets cette indignité, cette grosse « sottise », cette bouderie d'adolescent, mais je vais zapper ces jeux de mes yeux pendant les quinze jours de leur durée. Je ne désire pas alimenter les « royalties » de ces margoulins!





samedi 28 avril 2012

Défense……d’en parler !


Qui ne connaît pas « Numerobis », le petit architecte égyptien de l’album « Astérix et Cléopâtre » ? Il est sympa, mais extrêmement incompétent et…. nul ! C’est pour cette raison qu’il fait appel à « Panoramix »  le druide, pour lui filer un coup de main, afin de construire un beau palais pour sa reine. Nous avons tous rigoler en voyant ses œuvres architecturales bancales, tenant comme par miracle, avec des fenêtres au parallélépipède pas « rectangle » du tout ! Vous pensez sûrement que des « Numerobis », à notre époque, cela n’existe plus que dans l’imagination débridée de deux « gamins » Uderzo et Goscinny qui ont commis cette petite œuvrette pour enfants? Grave erreur ! L’histoire que je vais vous raconter est authentique ! Forcément, puisque c’est moi qui l’ai vécue !
Des millions de touristes venus du monde entier admirent notre magnifique « Arc de triomphe » en plein Paris ! Tous les « kodakeux » de la terre ont photographié cette admirable enfilade des  « Champs Elysées » qui va jusqu’à cet objet phallique, vieux de plus de 3000 ans, notre obélisque ! Pas celui qui est « légèrement enveloppé » et compagnon d’Astérix, mais celui choisi par Champollion et offert, par le roi d’Egypte, à la France.
Quand nos « kodakeux » font un tour à cent quatre vingt degrés sur eux-mêmes, ils se retrouvent dans l’axe de l’avenue de la « Grande Armée » ! Et que peuvent-ils voir (je n’ose pas dire « admirer », et vous comprendrez pourquoi par la suite !) un gros machin cubique, blanc, improbable, que l’on nomme « la grande arche de la Défense ». Splendide hymne à la gloire de l’architecture moderne française ! Enfin….presque !
Revenons à ma modeste personne. Du temps où je sévissais dans le service informatique d’une grande entreprise de chez nous, je devais m’occuper de la sauvegarde des données d’un bureau d’architectes de notre belle maison. Bien que son secteur d’activités principales soit l’aviation, elle envoyait ses ingénieurs et ses techniciens dans le monde entier, réaliser des chantiers d’aéroports et des projets très divers dont, chose extraordinaire mais vrai, celui de la grande arche ! Étonnant, non ?
C’est donc à cette occasion que je fais la connaissance d’un cadre, dessinateur de son état, qui m’invite dans son bureau pour que je puisse remplir ma mission de « sauvegarde ». On cause, on papote, on discute boutique et forcément on en vient au projet sur lequel travaillait mon cadre, il y a quelques mois de cela. C’est ainsi qu’il me parle de son ancien travail sur la grande arche. Et, moi, avec mon grand talent, toujours en alerte, toujours sur la brèche, pour mettre les pieds dans le plat, et raviver des sujets qui fâchent, je lui parle d’une petite chose qui m’a tracassée, en  admirant ce grand « machin », bijou du centre d’affaire de la défense !
_Dis donc ! Elle ne serait pas un peu de "traviole" ta « caisse à savon » par rapport à l’axe des avenues ?
Oui ! Je le confesse ! Il m’arrive d’être un peu.... taquin, et brute de fonderie dans mes propos.
C’est alors que je le vois rougir et sourire un peu niaisement.
_Je vais te faire une confidence ; c’est moi qui ai fait cette belle « connerie » !
????? fais-je très étonné ! Oui ! Je sais ! C’est très dur de traduire « ???? » !
_Tu me charries ?
_Non !Non ! Pas du tout ! Figure-toi qu’on devait quand même la désaxer de quelques degrés pour une histoire d’emplacement de ligne de métro. Mais en principe cela n’aurait pas dû se voir. Mais sur les plans, j’ai doublé par erreur l’angle de déviation. Quand je m’en suis aperçu, il était trop tard, les plans étaient déjà partis. !
_Non ?
_Si !
_Oh ! Et les architectes ? Cela a dû « ramoner » ferme dans les chaumières ?
_Ah ! Pour sûr ! Ils se sont traités de tous les noms d’oiseaux possibles !
_Mais et toi ? Tu ne t’es pas fait incendier ?
_Bof ! Je suis passé entre les goutes en faisant le mort !
C’est pourquoi, chers amis lecteurs, à chaque fois que je vois ce bâtiment de travers, je pense à mon collègue et à son « académicien » d’architecte, s’il vous plaît !
Si vous allez sur wikipédia, vous pourrez lire ceci :

La Grande Arche n'est pas exactement dans l'Axe historique de Paris, avec lequel elle fait un angle de 6,33°. La raison est double :
d'un point de vue technique d'abord : Erik Reitzel a pu installer les fondations de la structure de l'Arche afin de respecter l'autoroute et les lignes ferroviaires existantes, ainsi que le projet de prolongement de la ligne 1 du métro de Paris,
d'autre part d'un point de vue symbolique : Johann Otto von Spreckelsen a en effet souhaité décaler la Grande Arche de 6° 33″ afin de mettre en valeur le volume du cube et recréer le décalage existant déjà entre la Cour Carrée du Louvre et la place de la Concorde.
Qu'en belles paroles élégantes ces choses là sont dites ! Ah ! Sans la diplomatie des termes bien choisis et sans leurs beaux « habillages »  que serait l’existence ! Je vous le demande !
Donc, rien à voir avec ce que je viens de vous raconter !
Et c’est tant mieux ! Car je ne tiens pas à être traîné en justice pour diffamation ou pour dénigrement d’un monument français, atteinte à l’honneur d’un glorieux architecte etc…!
J’ai tout « inventé » ! Ce n’était que pour me rendre intéressant ! D’ailleurs, je suis à demi rassuré ; personne ne va croire à cette histoire idiote ! Elle est tellement invraisemblable !
Pour terminer sur une note légère, savez-vous comment se nomme réellement  l’arche de la défense ? L’arche de la Fraternité ! Réellement de travers ! Tout un symbole !


jeudi 8 mars 2012

Sisley et sept beaux


Ce n’est pas terrible. Je le sais ! J’aurais pu écrire aussi : Sisley, mais c’est beau !  Bon ! On arrête là les jeux de mots vaseux pour passer à l’essentiel : L’autre jour, j’ai fait ma randonnée habituelle dans ce petit village béni des dieux de l’art pictural : Moret-sur-Loing. Car, pour ceux qui l’ignoreraient encore, Moret est la cité des impressionnistes et surtout de l’un des plus célèbres d’entre eux : Alfred Sisley. Alfred, pour les intimes, et malgré un prénom bien de chez nous, était anglais. Ce qui ne l’a pas empêché d’être un amoureux fou de ce petit coin de France loin de son Albion ancestral. Pour revenir à Moret et à ses berges du Loing, il faisait un temps gris, bas de plafond, triste comme un discours politique de campagne électorale. Ce qui ajoutait à la désespérance du climat, c’était cette nature sans feuilles d’un hiver qui se traîne, avec ces arbres squelettiques et endormis. Malgré tout, la promenade le long du canal était passionnante grâce l’armada de péniches amarrées, bigarrées, parfois aux couleurs vives, et même criardes, plus étranges et originales les unes que les autres ! Et là, au détour d’un petit pont, sur une pelouse dégagée, au bord du canal, on aperçoit soudain un panneau rectangulaire, blanc, planté sur un piquet, incongru, solitaire. Qu’est-ce ? On s’approche. Ô stupeur ! Ô bonheur étrange et sublime ! Un tableau ! Et pas n’importe lequel : peint par l’artiste lui-même. Et que représente-t-il ? Précisément le paysage que l’on a sous les yeux.
Alors là, je vous demande un moment de réflexion. Voilà un tableau qui vaut une fortune, des millions de dollars, qui dort sur une cimaise de musée, et moi, et les promeneurs occasionnels qui passent  par-là, nous pouvons jouir « gratuitement » de la beauté du même spectacle. Ce n’est pas formidable ?  Et ce petit « miracle » va se reproduire une bonne dizaine de fois, tout au long de notre itinéraire pédestre.  Certains « pisse-froids », des hépatiques chroniques vont encore jouer les rabat-joie en nous faisant la réflexion que le paysage a bien changé, que la « vision » intimiste de l’artiste transfigure ce même paysage, que l’art « sublime » la pauvreté brute d’une image vulgaire imprimée dans notre cerveau par un œil bestial et désespérément matérialiste, concret et sans aucune poésie.  Certes !  Réflexion aggravée par le fait que nous n’étions pas à la même saison. Le tableau a été peint par un bel été lumineux. Bref ! De retour à la maison, j’examine ma moisson d’images. Bien triste ! Rien qui puisse faire rêver un amateur de belles photos.
C’est alors que je me souviens, imbécile que je suis, que j’avais fait la même randonnée, trois ans plutôt, mais en été, ce coup-ci. Et les photos dormaient encore dans mon ordinateur.
Ah mes aïeux ! Changement de décor ! Par la magie de mon appareil photo numérique, j’ai retrouvé cette beauté sublime de la nature autour de Moret. Tout y était ! La belle lumière, les arbres magnifiques, les saules pleureurs, le charme et la douceur des lieux. Ce petit village est bien un petit coin de paradis. Maintenant, je comprends qu’un peintre génial comme Sisley ait pu en tomber amoureux.  Et pour bien vous démontrer que je n’exagère pas je m’en vais vous montrer une photo que j’ai prise et qui aurait peut-être plu à notre grand artiste. Et voyez comme le sort des cités est parfois étrange. Les Allemands, pendant la dernière guerre eurent l’idée « généreuse » et « bienfaitrice » de faire sauter le pont de Moret pendant leur retraite. Ce qui eut pour effet de détruire, par la même occasion les constructions hideuses de l’ancien moulin que l’on peut voir sur le tableau de Sisley, au début de cet article. Ce qui a permis de dégager une belle vue de la ville et de la rendre ainsi encore plus belle.
ALBUM SUR FACEBOOK

  

dimanche 19 février 2012

La tour Bourane-Montparnasse infernale

Oui ! Je sais ! Drôle de titre ! Mais ceux qui me lisent depuis un certain temps savent qu’il n’est jamais « innocent » et qu’il correspond toujours à mon propos.
Car, qui a-t-il dans ce titre ? La tour Montparnasse. C’est déjà un début. Parce qu’elle fut l’endroit d’un exploit personnel que je ne pourrais plus jamais renouveler. Cela se passait exactement en juin 1989. Il ne faisait pas beau. Le temps était maussade mais sans pluie. Vous savez que je suis un passionné d’aviation, et que cette année-là avait lieu l’un des salons d’aviation les plus importants au monde, celui du Bourget. Alors qu’est-ce que je venais foutre dans cette tour, en plein Paris ? Et pas n’importe où dans cette tour ; Sur la toute dernière plate-forme à son sommet !  Vue imprenable sur la capitale. Mais chose encore plus remarquable, vue sur l’aéroport du Bourget, là-bas, dans le lointain ! Je crois que vous commencez à deviner. Mais c’est pas tout ! A l’époque, j’étais aussi passionné  de photographie. J’avais donc mon appareil avec moi, un magnifique Pentax reflex des « familles » et surtout un magnifique objectif zoom. Pourquoi cette mise en scène un peu spéciale ? Parce que j’attendais un évènement « spécial » lui aussi ! Le vol de la navette Bourane sur le dos de son Antonov 225. La navette Bourane était le « pendant » de la navette spatiale américaine pour les Soviétiques. L’An-225 était un avion géant à six réacteurs de dimension colossale. J’avais donc appris qu’il devait faire un tour complet de la capitale, au-dessus, carrément des périphériques, car le survol de Paris est toujours interdit à très basse altitude.  Alors, à l’heure prévue, j’ai pointé mon objectif sur le parking où se trouvaient les engins enlacés que je voyais parfaitement bien du haut de mon « perchoir » de plus de 200 m.
C’est ainsi que je les ai vus prendre la piste, s’aligner, décoller. C’était prodigieux ! J’ai suivi ce vol de bout en bout, en seulement pivotant sur moi-même ! Comme j’étais pratiquement le seul sur ce toit, je me suis toujours demandé pourquoi nous n’avions pas été plus nombreux à avoir la même idée ! Peut-être suis-je un peu « braque » et « givré » ce dont sont persuadé pas mal de mes proches. C’est en retrouvant de vieilles photos jaunies, au grenier, que ce souvenir m’est revenu brusquement, et surtout l’envie de vous le faire partager.
Ceux qui vont faire la fine bouche, parce que ces clichés sont de mauvaise qualité et dignes d’un piètre débutant, devront se dire que ces documents sont les preuves du vol unique de cette navette spatiale dans le ciel de Paris. Ce sont des documents historiques et précieux pour les passionnés maladifs de l’aviation, comme moi!

 Comme je viens de voir une magnifique vidéo de cet avion l'Antonov 225 Mriya sur YouTube, je ne pouvais faire moins que de l'ajouter à cet article:


mardi 10 janvier 2012

Le bizutage explosif d’un jeune CRS


Cela se passe au début des années 70 sur l’aéroport d’Orly. En cette période de « plomb » sévit déjà un terrorisme venu du Moyen-Orient qui n’a rien à envier à celui de notre époque. Et je dirais qu’il est même encore plus actif. Un certain Carlos, de sinistre réputation, fait déjà régner la terreur. Donc, nos belles plates-formes aéroportuaires sont surveillées comme le « lait sur le feu » par des compagnies de CRS sur le pied de guerre. Parmi ces fiers combattants de l’ordre, une jeune recrue fait le pied de grue sur la rocade qui va d’Orly-Ouest à Orly-Sud. Cette rocade qui forme un grand arc de cercle surplombe de quelques mètres les aires de stationnement des avions. Notre jeune flic est engoncé dans sa capote trop longue pour lui, de serge bleu sombre que nous connaissant tous. La casquette trop grande, vissée sur son crâne juvénile rasé de frais, notre sentinelle se bat les mains gantées par ce froid hivernal qui pince impitoyablement. Son, pistolet mitrailleur inutile lui bat les flancs.Pour dire les choses franchement, il s’emmerde fermement à cent sous de l’heure ! Pour se distraire un peu il regarde la grosse bestiole de ferraille qu’il a sous les yeux ; un Boeing 747 de la compagnie israélienne El Al flambant neuf, car ces avions sont récents à cette époque. Ce point de stationnement s’appelle « delta zéro » car je ne peux m’empêcher d’avoir la vanité puérile de me la « péter » un peu en montrant mon expérience professionnelle déjà très lointaine. 
Donc cette grosse « vache » d’aluminium montre plutôt son cul d’où émerge un « anus noir » qui siffle continuellement dans un chuintement agaçant : L’APU ! Eh ! Eh ! Encore une occase de me la « re-péter » pour vous dire que « l’APU » autrement dit ; Auxiliary Power Unit est un petit réacteur qui fournit la puissance électrique à l’avion quand celui est au sol, immobile. Voilà pourquoi notre brave « gun-man » n’entend pas la grosse limousine noire qui vient de stopper à dix mètres de lui, dans son dos. De celle-ci surgit un homme porteur d’un long tube sombre sur son épaule. Poum ! Le bruit est presque ridicule.
Pas le temps de réfléchir, que la voiture repart à fond dans un grand crissement de pneus martyrisés. Notre pauvre CRS médusé ne comprend même pas ce qu’il vient de voir. Il regarde à nouveau vers l’avion où tout semble normal. Les techniciens au sol continuent de s’activer comme si rien ne venait de se passer.
-Bah ! J’ai dû rêver pense-t-il naïvement ! J’ai mal dormi et le cassoulet d’hier soir n’est pas bien passé.
Ce n’est qu’une fois revenu au poste de commandement où le souffle rageur d’un supérieur hurlant sa colère dans sa pauvre petite tronche juvénile, en faisant gicler au passage, sa casquette du crâne, qu’il comprend enfin la portée de l’incident qu’il vient de vivre.
Oui ! Car revenons sur ce malheureux « incident » ; Figurez-vous que nos « artilleurs » ont raté 
la grosse « baleine » qu’ils avaient devant eux ! Ce qui s’appelle positivement et sans aucune excuse : « rater une vache dans un couloir » Plus mauvais tireurs que ça, ce n’est pas possible ! Mais vous allez me poser LA question à « cent balles » ! Je le sens ! Curieux comme vous êtes. Si ces andouilles ont raté l’avion, quid de l’obus ? Eh oui ! Il a bien fallu qu’il atterrisse quelque part cet obus ? Oh mais où ! Passant par-dessus le satellite Ouest, il est venu « gentiment » traverser de part en part un DC9 de la JAT (ancienne compagnie de l’ex-Yougoslavie) qui était stationné en « Delta sept » (je ne peux m’empêcher de me la péter) blessant légèrement trois passagers. Et toujours sans exploser ! Vous pensez que cela s’arrête là ? Pas du tout. Nous avions une belle cantine de piste avec une magnifique grande baie vitrée qui donnait sur le taxiway. Sous cette belle vitrine se trouve un petit soupirail au niveau du sol. Et ce petit soupirail à quoi sert-il ? De fenêtre au vestiaire des employés. Et c’est là que les artificiers sont venus chercher l’obus qui « reposait » gentiment sur le sol en béton de la pièce. Toujours intact, bien sûr ! Juste en dessous de la salle du resto ! Je ne sais pas qui leur avait refourgué la camelote, à nos branquignols terroristes, mais à mon avis, leur S.A.V. a dû s’en prendre plein la tronche. 
Je ne sais pas ce jour-là ce qui nous a protégé : la providence, la chance, Dieu ou je ne sais qui ou quoi, mais nous sommes passés devant une catastrophe effroyable !
Quant à mon petit CRS, je ne sais absolument pas ce qu’il est devenu. Gageons qu’il ait quitté un métier où sa « sensibilité », ou son « sang-froid », n’a pas été reconnu à sa juste valeur.
Pour vous prouvez que je n’invente rien et que cette histoire est parfaitement authentique, je vous mets des informations « glanées » sur Internet.
  



Le 13 janvier 1975 a lieu un attentat à Orly. Des terroristes soutenus par le FPLP, avec Carlos à leur tête, tirent avec un lance-roquettes sur un avion de la compagnie israélienne El-Al, mais le ratent. Un avion yougoslave est touché, faisant 3 blessés. La terrasse d'Orly Sud sera fermée au public à la suite de cet événement.