dimanche 19 février 2012

La tour Bourane-Montparnasse infernale

Oui ! Je sais ! Drôle de titre ! Mais ceux qui me lisent depuis un certain temps savent qu’il n’est jamais « innocent » et qu’il correspond toujours à mon propos.
Car, qui a-t-il dans ce titre ? La tour Montparnasse. C’est déjà un début. Parce qu’elle fut l’endroit d’un exploit personnel que je ne pourrais plus jamais renouveler. Cela se passait exactement en juin 1989. Il ne faisait pas beau. Le temps était maussade mais sans pluie. Vous savez que je suis un passionné d’aviation, et que cette année-là avait lieu l’un des salons d’aviation les plus importants au monde, celui du Bourget. Alors qu’est-ce que je venais foutre dans cette tour, en plein Paris ? Et pas n’importe où dans cette tour ; Sur la toute dernière plate-forme à son sommet !  Vue imprenable sur la capitale. Mais chose encore plus remarquable, vue sur l’aéroport du Bourget, là-bas, dans le lointain ! Je crois que vous commencez à deviner. Mais c’est pas tout ! A l’époque, j’étais aussi passionné  de photographie. J’avais donc mon appareil avec moi, un magnifique Pentax reflex des « familles » et surtout un magnifique objectif zoom. Pourquoi cette mise en scène un peu spéciale ? Parce que j’attendais un évènement « spécial » lui aussi ! Le vol de la navette Bourane sur le dos de son Antonov 225. La navette Bourane était le « pendant » de la navette spatiale américaine pour les Soviétiques. L’An-225 était un avion géant à six réacteurs de dimension colossale. J’avais donc appris qu’il devait faire un tour complet de la capitale, au-dessus, carrément des périphériques, car le survol de Paris est toujours interdit à très basse altitude.  Alors, à l’heure prévue, j’ai pointé mon objectif sur le parking où se trouvaient les engins enlacés que je voyais parfaitement bien du haut de mon « perchoir » de plus de 200 m.
C’est ainsi que je les ai vus prendre la piste, s’aligner, décoller. C’était prodigieux ! J’ai suivi ce vol de bout en bout, en seulement pivotant sur moi-même ! Comme j’étais pratiquement le seul sur ce toit, je me suis toujours demandé pourquoi nous n’avions pas été plus nombreux à avoir la même idée ! Peut-être suis-je un peu « braque » et « givré » ce dont sont persuadé pas mal de mes proches. C’est en retrouvant de vieilles photos jaunies, au grenier, que ce souvenir m’est revenu brusquement, et surtout l’envie de vous le faire partager.
Ceux qui vont faire la fine bouche, parce que ces clichés sont de mauvaise qualité et dignes d’un piètre débutant, devront se dire que ces documents sont les preuves du vol unique de cette navette spatiale dans le ciel de Paris. Ce sont des documents historiques et précieux pour les passionnés maladifs de l’aviation, comme moi!

 Comme je viens de voir une magnifique vidéo de cet avion l'Antonov 225 Mriya sur YouTube, je ne pouvais faire moins que de l'ajouter à cet article:


mardi 10 janvier 2012

Le bizutage explosif d’un jeune CRS


Cela se passe au début des années 70 sur l’aéroport d’Orly. En cette période de « plomb » sévit déjà un terrorisme venu du Moyen-Orient qui n’a rien à envier à celui de notre époque. Et je dirais qu’il est même encore plus actif. Un certain Carlos, de sinistre réputation, fait déjà régner la terreur. Donc, nos belles plates-formes aéroportuaires sont surveillées comme le « lait sur le feu » par des compagnies de CRS sur le pied de guerre. Parmi ces fiers combattants de l’ordre, une jeune recrue fait le pied de grue sur la rocade qui va d’Orly-Ouest à Orly-Sud. Cette rocade qui forme un grand arc de cercle surplombe de quelques mètres les aires de stationnement des avions. Notre jeune flic est engoncé dans sa capote trop longue pour lui, de serge bleu sombre que nous connaissant tous. La casquette trop grande, vissée sur son crâne juvénile rasé de frais, notre sentinelle se bat les mains gantées par ce froid hivernal qui pince impitoyablement. Son, pistolet mitrailleur inutile lui bat les flancs.Pour dire les choses franchement, il s’emmerde fermement à cent sous de l’heure ! Pour se distraire un peu il regarde la grosse bestiole de ferraille qu’il a sous les yeux ; un Boeing 747 de la compagnie israélienne El Al flambant neuf, car ces avions sont récents à cette époque. Ce point de stationnement s’appelle « delta zéro » car je ne peux m’empêcher d’avoir la vanité puérile de me la « péter » un peu en montrant mon expérience professionnelle déjà très lointaine. 
Donc cette grosse « vache » d’aluminium montre plutôt son cul d’où émerge un « anus noir » qui siffle continuellement dans un chuintement agaçant : L’APU ! Eh ! Eh ! Encore une occase de me la « re-péter » pour vous dire que « l’APU » autrement dit ; Auxiliary Power Unit est un petit réacteur qui fournit la puissance électrique à l’avion quand celui est au sol, immobile. Voilà pourquoi notre brave « gun-man » n’entend pas la grosse limousine noire qui vient de stopper à dix mètres de lui, dans son dos. De celle-ci surgit un homme porteur d’un long tube sombre sur son épaule. Poum ! Le bruit est presque ridicule.
Pas le temps de réfléchir, que la voiture repart à fond dans un grand crissement de pneus martyrisés. Notre pauvre CRS médusé ne comprend même pas ce qu’il vient de voir. Il regarde à nouveau vers l’avion où tout semble normal. Les techniciens au sol continuent de s’activer comme si rien ne venait de se passer.
-Bah ! J’ai dû rêver pense-t-il naïvement ! J’ai mal dormi et le cassoulet d’hier soir n’est pas bien passé.
Ce n’est qu’une fois revenu au poste de commandement où le souffle rageur d’un supérieur hurlant sa colère dans sa pauvre petite tronche juvénile, en faisant gicler au passage, sa casquette du crâne, qu’il comprend enfin la portée de l’incident qu’il vient de vivre.
Oui ! Car revenons sur ce malheureux « incident » ; Figurez-vous que nos « artilleurs » ont raté 
la grosse « baleine » qu’ils avaient devant eux ! Ce qui s’appelle positivement et sans aucune excuse : « rater une vache dans un couloir » Plus mauvais tireurs que ça, ce n’est pas possible ! Mais vous allez me poser LA question à « cent balles » ! Je le sens ! Curieux comme vous êtes. Si ces andouilles ont raté l’avion, quid de l’obus ? Eh oui ! Il a bien fallu qu’il atterrisse quelque part cet obus ? Oh mais où ! Passant par-dessus le satellite Ouest, il est venu « gentiment » traverser de part en part un DC9 de la JAT (ancienne compagnie de l’ex-Yougoslavie) qui était stationné en « Delta sept » (je ne peux m’empêcher de me la péter) blessant légèrement trois passagers. Et toujours sans exploser ! Vous pensez que cela s’arrête là ? Pas du tout. Nous avions une belle cantine de piste avec une magnifique grande baie vitrée qui donnait sur le taxiway. Sous cette belle vitrine se trouve un petit soupirail au niveau du sol. Et ce petit soupirail à quoi sert-il ? De fenêtre au vestiaire des employés. Et c’est là que les artificiers sont venus chercher l’obus qui « reposait » gentiment sur le sol en béton de la pièce. Toujours intact, bien sûr ! Juste en dessous de la salle du resto ! Je ne sais pas qui leur avait refourgué la camelote, à nos branquignols terroristes, mais à mon avis, leur S.A.V. a dû s’en prendre plein la tronche. 
Je ne sais pas ce jour-là ce qui nous a protégé : la providence, la chance, Dieu ou je ne sais qui ou quoi, mais nous sommes passés devant une catastrophe effroyable !
Quant à mon petit CRS, je ne sais absolument pas ce qu’il est devenu. Gageons qu’il ait quitté un métier où sa « sensibilité », ou son « sang-froid », n’a pas été reconnu à sa juste valeur.
Pour vous prouvez que je n’invente rien et que cette histoire est parfaitement authentique, je vous mets des informations « glanées » sur Internet.
  



Le 13 janvier 1975 a lieu un attentat à Orly. Des terroristes soutenus par le FPLP, avec Carlos à leur tête, tirent avec un lance-roquettes sur un avion de la compagnie israélienne El-Al, mais le ratent. Un avion yougoslave est touché, faisant 3 blessés. La terrasse d'Orly Sud sera fermée au public à la suite de cet événement.

jeudi 22 décembre 2011

Stop à la « cruauté » animale !

Dans les nombreux messages qui m’assaillent tous les matins, dans ma messagerie électronique, le titre d’un seul me saute brutalement dans mes pupilles encore ensommeillées :
« Stop à la cruauté animale » Le site, qui pousse ce cri de « désespoir », m’invite à donner mon « opinion » et pour se faire, m’incite à lire son article intitulé (je n’invente rien) :
Cruauté animale ! Et au singulier, s’il vous plaît !
Bon ! Puisqu’on m’y pousse gentiment, je vais donner « mon » opinion. Oui ! L’animal est cruel envers l’homme, et ceci depuis toujours. D’ailleurs, ma chatte Keny, qui dort insolemment sur mon écran d’ordinateur, alors qu’elle n’a rien à y faire, me le prouve tous les jours. Il suffit que j’ose simplement la déloger pour qu’elle sorte ses griffes et me fasse une gueule à faire peur !  L’ingrate ! Moi qui la nourris tous les jours avec de bonnes croquettes bien « chères » ! Et il n’y a pas que les chats qui sont cruels envers les hommes ! Je ne vous parle pas de tous ces préposés de la poste  mordus au cours de leur mission  par des chiens furieux et cruels.  Ah ! Oui ! La « cruauté animale » ne m’en parlez pas ! Elle sévit tous les jours de par le monde, et fait de nombreuses victimes parmi les hommes ! Et ces affreux moustiques qui transportent le paludisme ? Et la mouche tsé-tsé qui transmet la maladie du sommeil ? Ce n’est pas de la « cruauté animale », ça ?  Et les tigres qui bouffent deux ou trois indiens en guise de déjeuner ? Ils ne sont pas cruels, eux ? Mais comment peut-on se défendre contre cette « cruauté  animale »? C’est bien gentil de la dénoncer, mais encore faudrait-il nous indiquer par quels moyens !
En résumer, je conseille plutôt à ceux qui luttent contre la « cruauté animale » de lutter aussi contre
 la « cruauté » envers la langue française !  A mon avis, c’est encore plus urgent !



mercredi 30 novembre 2011

Lysistrata à l’amende


Dans cette société déboussolée, qui a perdu ses repères moraux les plus sûrs, qui ne sait plus ou elle en est, mais qui court encore sur ses pattes comme une gallinacée à qui on a coupé la tête, la justice est à son image : décervelée ! Vous en voulez une preuve ?
Je ne sais pas si certains d’entre vous ont entendu ce jugement effarant prononcé, en France, contre un homme qui n’aurait pas assez « honoré » son épouse ! Je n’invente rien, la preuve :

Condamné pour ne pas avoir suffisamment "honoré" sa femme. Un homme va devoir verser 10 000 euros de dommages et intérêts à son épouse "pour absence de  relations sexuelles pendant plusieurs années".

Ainsi en a décidé la cour d'appel d'Aix-en-Provence qui estime que "les attentes de l’épouse étaient légitimes dans la mesure où les rapports sexuels entre époux sont notamment l’expression de l’affection qu’ils se portent mutuellement, tandis qu’ils s’inscrivent dans la continuité des devoirs découlant du mariage". 

 Comment en est-on arrivé à une imbécillité pareille ? Mystère ! Mais il se pose un grave problème en vertu de la « sainte parité » ! Vous ne devinez pas lequel ? Mais si, bien sûr !
Combien d’hommes vont être en droit de réclamer la même chose pour refus, de la part de ces dames à la migraine tenace, de ne pas satisfaire les besoins « légitimes » et maintenant « légaux » de leurs époux ?  En d’autres termes mieux choisis combien de « Lysistrata aux petits pieds » vont se retrouver devant un tribunal pour avoir jouer les bêcheuses emmerdantes et les frigides compulsives pendant des décennies et avoir ainsi  infliger  un « martyr » conjugal jamais sanctionné par la loi à leur pauvre mari ?  
C’est un comble, et une injustice flagrante, que ce soit un homme qui soit ainsi le premier condamné alors que nous savons bien que, statistiquement parlant, ce sont plutôt ces dames qui seraient « hors la loi » dans ce domaine ! C’est vous dire si nous sommes dans une époque qui marche sur la tête. Je me souviens du film « Garde à vue » où un Michel Serrault génial jouait un notaire soupçonné de pédophilie criminelle parce que sa belle femme, jouée par Romy Schneider, lui refusait sa chambre depuis son voyage de noces ! Dans le film, elle finissait par se suicider, s’infligeant ainsi un châtiment bien mérité !
Alors messieurs, si vous avez affaire à une épouse « récalcitrante » de la gaudriole conjugale, vous savez ce qui vous reste à faire !
 Portez plainte devant la justice ! La loi est désormais avec vous !
Ah mais ! 

mardi 29 novembre 2011

Cogito ergo sum


« Je pense donc je suis » ! Voilà une belle formule latine qui remonte bien loin dans mon enfance studieuse et laborieuse. Un vieux monsieur du nom de Descartes l’avait prononcée, il y a de cela des siècles,  et elle se répandait dans tous nos livres de philosophie scolaire.
Cette vieille relique de penseur, aux cheveux longs et au regard fiévreux, ne m’inspirait alors qu’un désintérêt méprisant dû à une adolescence tout à fait ordinaire.
Et voilà que l’âge survient avec son recul impitoyable sur les années passées. Alors qu’on a « posé les valises » et que les soucis de la vie s’estompent un peu, on voit resurgir cette préoccupation philosophique essentielle !
Qu’est-ce que je suis bien venu foutre sur terre ? Quel est ce mystère insondable qui fait que je suis venu assister à cette « comédie humaine », à ce « banquet de farceurs improbables » que l’on nomme « humanité » ?
Qui ne s’est jamais posé cette question terrifiante ? Je n’arrive pas à concevoir un seul être humain qui ne se soit jamais interrogé sur ce problème fondamental ! Voilà pourquoi je reviens à mon vénérable philosophe. Il a dû, sans l’ombre d’un doute ( et dans son cas, c’est assez judicieux) se poser rigoureusement la même question que moi. Oui, je pense, et par cette simple action, j’ai la seule et unique preuve de mon existence. Et cette existence est pour moi un mystère insondable car elle rejoint cette interrogation fondamentale : pourquoi j’existe plutôt que rien ? Quel est ce miracle inouï qui fait que je sois là, où je suis, que je vois, que je respire, que je réfléchis, que je ressens, que je souffre, que j’ai peur, que je ris, que j’ai la certitude absolue de mon « unicité » et de ma « singularité » Ce qui me pousse à un égocentrisme absolu (mais provisoire) : L’univers entier n’existe qu’à travers moi. Il n’existe que parce que j’en suis conscient. Mais je me suis aperçu, Ô miracle, par la seule volonté de mon raisonnement, que je ne suis pas le seul dans ce cas là ! Oui ! Il existe d’autres « bipèdes » qui me ressemblent, qui ont des bras, des jambes, une tête, enfin, bref, un aspect « humain » et qui pourraient peut-être comprendre aussi ce que je ressens  ! Car ce n’est pas évident ! Parfois, cela me fait penser à ce film génial : « The Truman show » avec Jim Carrey où l’on fabrique un univers entièrement artificiel pour un seul être humain où tout est faux ! Tout est fabriqué ! Il est le seul à ne pas le savoir ! Et si j’étais, moi aussi, le fruit d’une expérience diabolique (ou divine ), et si j’étais un cobaye crée pour voir comment réagi un être humain dans certaines circonstances ? Oui, je sais ! Cela frise la folie ! Alors qu’y a-t-il de concret pour nous sauver de cette  schizophrénie ? L’Amour, bien sûr ! Quand un « autre » être humain vous semble plus « intéressant », plus « essentiel », plus « important » que vous-même !  Pour conclure cette petite digression philosophique, si notre brave Descartes proclamait « Je pense, donc je suis », il ajoutait : « si je suis Dieu est » ! Mais Dieu étant « Amour » on peut conclure en toute certitude que : « Si je suis, c’est que l’Amour EST » ! 

jeudi 24 novembre 2011

Sus à l’économe !


Non-mesdames ! Il ne s’agit pas d’un jeu sexuel sur la personne d’un comptable de magasin ! Je vous parle de  cet outil indispensable et très utile qui sert à éplucher les légumes.
L’autre jour, un dimanche matin pour être précis, il me vient le brusque désir de faire la cuisine, en préparant un bon petit plat des familles pour midi. Comme beaucoup d’hommes j’adore jouer les chefs cuistots amateurs ! Quand  il s’agit seulement d’un passe-temps ! Faut pas pousser la « plaisanterie » trop loin. Sans oublier que  la cuisine que nous préparons a toujours  meilleure saveur, c’est bien connu. Pour se faire, je prépare dans la «joie et l’allégresse » tous mes ingrédients sur la planche de travail. Moi, il faut que tout soit bien répertorié, présent,  et à portée de main. Je ne suis pas comme « certaine » qui commence une recette sans savoir s’il y a toujours de l’ail ou des échalotes, qu’il faut aller chercher « ventre à terre » chez « l’Arabe » du coin, parce que « Madame » n’y a pas pensé. Bref ! Ce jour-là, tout était présent et en quantité adéquate. Je sors les patates, je les étale sur le journal pour ne pas salir la table. Je pars à la recherche de mon épluche-légume. Et c’est là que le drame survint. Au bout du troisième tiroir exploré, je pousse le cri « primal », le hurlement de la « bête  aux abois », le rugissement du « fauve en colère », « le feulement du tigre à qui on vient de marcher sur la queue », le « ricanement de l’hyène en colère » !
_Putain de bordel de merde ! Où est encore passé cette saloperie d’économe ?
Conséquence immédiate de ces cris de détresse hurlés dans toute la maison : la famille rapplique au grand complet ! Et qu’est-ce que je me prends pas dans la tronche, comme quoi, il faut être « cinglé », « malade mental », « malade des nerfs » pour se mettre en colère pour un motif aussi « futile » ! C’est tout juste si je ne suis pas au bord du divorce, et mes fils prêts à appeler les secours pour qu’on me passe la camisole de force.
Après cet incident sonore, l’épluchage des pommes de terre, avec un vulgaire couteau « normal » dans le  silence réprobateur d’une famille toujours en colère, me plonge  dans un état dépressif déplorable ou je rumine une sombre vengeance et où je m’imagine entrain d’éplucher mon épouse avec un épluche-légume tout neuf !  
Maintenant, il faut que je songe à plaider ma cause, avant que vous me preniez pour le dernier des tarés et des atrabilaires irrécupérables ! 
Parce que ces « vacheries » d’économes j’en ai acheté des dizaines ! J’en ai acheté de toutes les sortes ! Des « en bois », des « en plastique », même un beau en acier chromé. Vu la célérité de leur « disparition » j’en ai même acheté, un jour, trois d’un seul coup, en me disant que je pourrais au moins compter sur un « rescapé » ? Peine perdue !
Bon ! Ce n’est pas moi, avec ma galanterie habituelle où pas une once de misogynie ne pointe à l’horizon, qui pourrais imaginer une seconde que ma femme les balance systématiquement avec les épluchures ! Oh ! Non ! C’est mal me connaître ! Et surtout, je n’oserais même pas proférer cette vilaine accusation sans rougir de honte devant cette mauvaise foi évidente et indigne de moi !
Alors je suis allé encore acheter pour la DERNIERE FOIS cet instrument « volatile » à la  propension mystérieuse à disparaître au moment où j’en ai besoin. J’ai acheté le plus modeste et le moins cher, bien sûr ! Puis soudain, une idée géniale et lumineuse a germé dans mon esprit (comme on écrit dans les romans à deux balles). Je suis rentré chez moi. J’ai foncé dans mon bureau, et là j’ai mis cet objet infiniment précieux DANS MON COFFRE FORT ! Et ne me dîtes pas que je n’ai pas une petite chance de le récupérer la prochaine fois que je serai obligé d’éplucher mes patates? Non, je ne suis pas fou ? Qui a dit ça ?

lundi 7 novembre 2011

Ô Stampe Ô mores Un avion mythique


Des avions « mythiques », il en existe des dizaines. C’est à la discrétion de ceux qui les considèrent comme tels, en fonction de leurs souvenirs et de leur goût. Le mien, c’est le « Stampe » Il m’est cher à plus d’un titre ce vieux coucou. Certains penseront que c’est une antiquité dormant sous la poussière d’un musée. Erreur ! Il vole toujours. Il est indestructible, il est éternel. Il est pourtant fait de toile et de bois. C’est un biplan conçu avant la seconde guerre mondiale, et par des Belges, de surcroît. Ce qui prouve que les Belges, à part la bière, les bandes dessinées et les blagues sont aussi capables de faire des avions. Et quel avion !
Il a formé des centaines de pilotes de toutes nationalités. Il a été l’avion des premiers émois aéronautiques pour bien des aviateurs professionnels qui en garderont un souvenir ému, même si au bord de la retraite, ils pilotent des 747 ou des A380. Car nous savons tous que les « premières fois » sont inoubliables ! Et pas seulement en aviation, si vous voyez ce que je veux dire. Bon ! Après cette petite mise en bouche, il serait temps que je vous parle de moi et de mon aventure « sentimentale » avec cet avion.
Je devais donc avoir douze ou treize ans. Mon père travaillait alors sur cette base aérienne Ô combien « mythique » elle aussi, de Vélizy-Villacoublay. Pour un raison simple c’est qu’il y était adjudant chef comptable dans l’armée de l’Air, et ce que nos contemporains, de moins de quarante ans, ne peuvent pas savoir, c’est que lorsqu’ils vont du petit Clamart sur Versailles, en roulant sur la « 186 », sur leur droite, ils observent une multitude de bâtiments divers d’une densité remarquable. Ils auraient beaucoup de mal à imaginer qu’à cet endroit, dans les années soixante, une splendide prairie verte s’étendait là, à perte de vue. Et que sur cet espace bucolique se trouvait un autre terrain d’aviation, mais privé, celui-là !
Mon père s’était lié d’amitié avec un vieux « forban » d’une cinquantaine d’année, à la chevelure blonde et ondoyante à la Mermoz et qui travaillait sur la base. Ce brave type avait la particularité d’être un pilote amateur. Et il pilotait, bien sûr, sur le petit terrain privé, le dimanche. Mon père ne tarissait pas d’éloge à son sujet. Une vraie passion. Allant même jusqu’à me raconter que son « héros » fit toute la guerre comme mitrailleur de queue sur B17, les fameux bombardiers américains. Je ne sais pas si cette histoire était vraie, mais elle m’impressionna fortement. Comme mon père connaissait ma passion pour l’aviation il eut l’idée géniale (pour moi) de me proposer un baptême de l’air dont son pote serait le pilote ! Vous pensez bien que cette idée me fit sauter de joie du haut de mes treize ans.
C’était plutôt un « faux » baptême, car à l’âge très modeste de deux ans et demi, j’avais déjà parcouru 12000 kilomètres dans la carlingue d’un « Halifax » vieux quadrimoteur bombardier que les Anglais (dans leur « immense » générosité) nous avaient refilé après la guerre pour palier à notre aviation civile exsangue. Nous revenions alors de Madagascar où je suis né. Mais comme je n’avais strictement aucun souvenir de ce premier voyage, ce vol représentait pour moi quand même le premier « conscient » et « vécu » Dire que j’étais rassuré et détendu serait un tantinet exagéré. J’avais quand même un peu les jetons. Je dois l’avouer humblement. C’est ainsi que j’arrivais, un beau matin froid et légèrement brumeux, sur ce petit terrain, en face du « grand » plein d'avions militaires, dans la 403 noire paternelle. Je vis alors un grand gaillard, costaud, au visage rigolard et malicieux, me tendre une paluche de déménageur. Il était d’un calme rassurant et posé. Très vite nous nous sommes dirigés vers « l’oiseau » de toile grise qui nous attendait sur le tarmac. Le « Stampe » est un biplace. Ce qu'il a de particulier c'est que le passager ou l'élève est à la place avant, et que le moniteur est derrière lui. Vu la petite taille de mon âge, on m'avait affublé,en guise de coussin d'un parachute qui ne m'aurait servi à rien en cas d'incident, mais qui me permettait de voir à l'extérieur comme les grands. Une fois coincé dans mon modeste habitat, je surveillais les préparatifs avec attention et angoisse. Quand le moteur se mit à pétarader et à ronfler, je fus stupéfait et un peu suffoqué par l'intensité du bruit auquel je dus, de force, m'habituer. Malgré le petit pare-brise de plexiglas installé devant moi, je ne pus me protéger d'une circulation d'air qui me donna l'impression d'avoir la tête à la portière d'une voiture roulant à cent à l'heure!
Et comme mes deux inconséquents d'adultes qui m'avaient organisé ce voyage n'avaient pas prévu de me donner un casque ou même un protège oreilles, je me suis farci une otite carabinée au retour qui abaissa mon acuité auditive de l'oreille gauche pendant des années.
Pour l'instant, l'avion fait des soubresauts incontrôlés sur une piste en herbes folles. La tonte du gazon n'ayant pas dû être faite depuis longtemps. Le bruit du moteur s'est encore accru en intensité, ce que je n'avais cru guère possible! Après une course de plus en plus chaotique j'ai senti que l'on se soulevait un peu, et puis brusquement tout s'est stabilisé. Nous étions en l'air!
Ah! La joie de voir la terre s'éloigner, les maisons se faire toutes petites. Nous avons survoler Meudon, ensuite, mon grand escogriffe de pilote a plongé sur Paris. Pas exactement! Mais comme je ne pouvais pas distinguer les limites de la capitale, je ne savais pas encore que son survol est formellement interdit à tout aéronef privé. En fin de compte, nous avons remonté la Seine au dessus de Suresnes et de Nanterre. Et là, j'ai encore le souvenir indélébile d'avoir pu admirer le CNIT, cette grosse étoile de béton, toute neuve, et non encore enchâssée de ses buildings d'affaire. Nous sommes revenus nous poser tranquillement. Bon, pendant trois jours j'ai hurlé comme un perdu, persuadé que l'entourage ne m'entendait pas! Mais quel souvenir.
Un autre souvenir, mais dramatique celui-là, et dont peu de gens ont le souvenir; c'est celui d'une collision dramatique d'un « Stampe » et d'un « SE 210 caravelle » en approche d'Orly.
Ce pauvre avion fut littéralement « scalpé » par le « Stampe » dont le moteur se retrouva sur les genoux d'un passager qui n'y survécut pas! L'appareil réussit néanmoins à se poser avec huit mètres de toit de carlingue en moins! Cela se passait le 19 mai 1960 et la compagnie était "Air Algérie". 

Mais je préfère me souvenir de mon « baptême », et lorsque je vis dans une brocante, la boite d'une maquette représentant mon glorieux biplan je ne pus résister. Maintenant, il trône dans une vitrine, accompagné de vénérables compagnons comme un « Caudron Simoun » un B17, un « Halifax » et des dizaines d'autres, le Concorde, deux A380, un 747, une « Alouette II », un « Puma 330 » le « Spirit off Saint-Louis », un hydravion japonais, un « Jap zéro » etc....