mercredi 29 octobre 2008

Des paupiettes à ressorts !

Comment ? Ça n’existe pas ?
Pas plus tard qu’hier soir, j’en avais une dans mon assiette !
D’ailleurs, en vérité, ce n’était pas la première fois que je découvrais ce genre de « bestioles monstrueuses » !
Il y a quelques années de cela, au self de mon entreprise, j’eus le malheur d’en être servi.

Je m’installais avec mes potes de boulot à une table et commençais mon repas !
Je m’apprêtais à trancher ce petit bout de ficelle de lin qui, depuis des siècles protégeait
« amoureusement » les chairs de ce chef-d’oeuvre de la gastronomie française, quand soudain, je fus interloqué par un phénomène étrange.
Au lieu de la coupure nette et franche attendue, voilà-t-y pas que le fil récalcitrant s’enfonce dans la viande, pour fuir la lame de mon couteau !
Horreur ! Au lieu du fil de lin, c’était un élastique comme celui que l’on met à la taille des slips et des caleçons de notre intimité masculine !
Et avec une résistance colossale, par-dessus le marché !
C’est marrant, mais les élastiques de bureau, ceux qu’on nous vend, sont d’une fragilité scandaleuse !
Mais avec celui des paupiettes, vous pouvez faire du saut à l’élastique, sous les piles du viaduc du Millau, vous n’avez rien à craindre !
Pour me rassurer sur la réalité de ce que j'observais, j'interrogeais mes collègues:

Eh ! les mecs ! On est quel jour ? Pas le premier avril, j’espère ?
Regardez la blague que l’on vient de me faire !

Mais ce n’était malheureusement pas une blague !
Mes collègues étaient affligés, dans leur assiette, des mêmes paupiettes perverses que moi !
Ah ! Je ne vous raconte pas le combat homérique qui suivit, pour becqueter ces « vacheries » !
On se tirait sur l’élastique avec l’énergie du désespoir !
(Oh ! Ça va ! Pas de blague foireuse ! Je vous vois venir !)
Paf ! L’infecte accessoire repartait frapper les flancs de l’escalope, en auréolant au passage nos cravates et nos chemises de belles tâches bien graisseuses, et bien colorées !
De temps en temps, se produisait « l’incident » malheureux !
Un paquet de viande ficelée s’évadait d’une assiette pour atterrir dans celle du voisin, qui vous répondait d’une manière rogne et peu amène !

_Non-merci ! « J’ai les mêmes à la maison ! »

Ce qui aurait dû être une collation sympa et reposante, dans un self d’entreprise, se transformait en bataille épique avec des morceaux de bidoches partout sur la table !
Ô la rage ! Ô la haine qui me vint contre les sombres crétins qui avaient inventé cette chose infernale !
Mais je me disais que la cantine d’un « pauvre » CE n’étant pas riche, et tirant le diable par la queue (ou l’élastique) s’était rabattu sur des produits de basse qualité, pour tenir son budget !
Alors qu’elle ne fut pas ma colère et mon désespoir de voir réapparaître cet objet du diable, dans mon assiette, hier soir !
Mais une idée cauchemardesque se fit jour dans ma caboche !
Serait-il possible, que désormais, « toutes » nos paupiettes glorieuses, vendues dans le commerce, soient affligées de la même…..tare ?
Mon Dieu ! Est-ce possible ?
Cet attentat criminel contre la gastronomie française a-t-il été perpétré sciemment par quelques fonctionnaires irresponsables du côté de Bruxelles ?
J’écris cela parce que ce ne serait pas la première fois que des niaiseries, des directives ubuesques nous tomberaient sur le paletot, sans crier gare, et sans avoir été prévenu le moins du monde !
Ou par des industriels cupides et viandards à la recherche de rentabilité et de profits toujours plus….juteux !
Qu’en penserait notre pauvre « Paulette » qui, comme personne ne l’ignore, fut la reine des paupiettes !
Olé !