mardi 16 septembre 2008

Un siège douloureux !


Non, il ne s’agit pas, ici, de l’histoire d’une chaise bancale, d’un fauteuil troué ayant fait souffrir un dos fragile.
Il s’agit d’un siège militaire en règle !
Mais sans vouloir le comparer à celui d’Alésia infligé par le grand Jules, aux auvergnats ou à celui de la pucelle devant Orléans, afin de chasser des « roast-beefs » envahissants, celui que je subis dans ma prime jeunesse, ne m’en a pas moins laissé, dans ma jeune cervelle, un souvenir aussi précis que ceux, dont j’eus la connaissance, plus tard dans les livres scolaires.
Les deux acceptions du terme sont d’ailleurs bien imbriquées dans cette histoire familiale ! Comme vous pourrez le constater !
Ma pauvre mère ayant sombré dans une affection psychologique assez commune, c'est-à-dire la dépression, la fratrie fut impitoyablement dispersée
au « quatre coins » de l’hexagone, comme l’écrivent certains imprudents !
A cinq ans, l’un de ses membres atterrissait, seul, dans le sombre et inquiétant pays de Rimbaud ; les Ardennes.
Avec le recul, je comprends pourquoi ce jeune homme, plein de vie et d’enthousiasme, l’a quitté si rapidement, pour des contrées lointaines plus accueillantes et plus chaudes de la Somalie et de l’Arabie !
Parce que les Ardennes, dans les années cinquante ! Hou !La ! La !
La brume, le froid, les sombres, profondes et inquiétantes forêts de sapins, les fumées d’usines, le bruit lancinant du marteau-pilon, tout cela n’inclinait pas le cœur à l’optimisme de
« l’Italien qui sait qu’il aura de l’amour et du vin » !
Pour parfaire ce joyeux tableau, la parentèle qui l’accueillit ou plutôt, pour parler plus juste, qui le recueillit, se composait de trois vieillards plus intéressés par la rubrique nécrologique du quartier que par la venue de ce petit oiseau tombé du nid !
Il s’agissait de ses grands-parents paternels, flanqués de l’ancêtre inoxydable ;
son arrière-grand-mère !
Ah la « Mémère Célina » ! Un personnage !
Une tête ronde, plus ridée qu’une pomme blette, toute vêtue de noir, comme il se devait en ce temps là, pour ajouter un peu plus d’optimiste et de « gaîté » à l’ambiance de tombeau qui régnait déjà dans la maison !
Heureusement pour le gamin solitaire, il y avait un beau jardin potager, derrière la maison, prolongé par un petit verger en pente très prononcée, touchant la lisière de la forêt qui nous dominait de sa masse sombre de verdure.
Et, oh miracle !Une balançoire trônait là depuis l’enfance de son père !
C’est vous dire si elle n’était pas récente !
Un beau matin d’été, miraculeux dans ces contrées nordiques, mémère Célina poussait gentiment son arrière-petit-fils sur cet engin oscillant.
Au bout d’un moment, comme tous les affreux galopins de 5 cinq dont la patience est très limitée, il en eut marre d’être poussé ainsi par la veille dame et commis le crime de lèse ancêtre ; il lui flanqua la planche du siège à travers la figure ! Le fit-il volontairement ou accidentellement, peu importe !
Mais Célina poussa un cri de douleur et de rage :

Hou ! Il m’a fait mal, le petit saligaud !

La riposte fut foudroyante, et à la fin d'une poursuite échevelée à travers le jardin et toutes les pièces de la maison, l'agresseur ne dut son salut que par un refuge stratégique sous le lit de la grand-mère!
Mais l'offensée ne s'avoua pas vaincue pour autant!
Elle entama un siège en règle ; et le mot "siège" prend ici toute sa saveur, quand on saura que l'ancêtre s'installa confortablement dans un fauteuil pour tricoter, en face de la cachette provisoire de "l'infâme" agresseur!
L'assiégé aurait indubitablement succombé à une famine redoutable, si la fille, par une inexplicable traîtrise, dont seules sont capables les femmes, n'avait pas ravitaillé en cachette l'infortuné combattant, au nez et à la barbe de sa propre mère!
(ou plutôt, à la "moustache" de celle-ci!).
Je n’ai pas le souvenir précis de savoir comment s’est terminé cette histoire dramatique.
Le drapeau blanc fut-il hissé ? Et la fessée évitée ?
C’est qu’on ne plaisantait pas, à l’époque
avec la dignité des adultes !
Ah! C'est qu'il s'en est passé des choses affreuses dans cette famille des "Atrides"!
Quant au garnement, je ne dévoilerai pas son identité, eu égard à l'honneur de ma famille, que je me dois de protéger!

lundi 15 septembre 2008

Pompon ? T’as un drôle de poil, ce soir !

Dans les familles, circulent toujours des histoires étranges ou cocasses.
Mon papa nous racontait toujours ce « drame » survenu à notre arrière-grand-mère.
La brave vieille logeait dans une mansarde bien froide.
Elle y dormait l'hiver, dans un grand lit, sous un gros édredon bien rembourré.
Pompon, en bon matou frileux et opportuniste, venait alors se pelotonner tout contre elle, sous la grosse couverture bien chaude.
C’était un gros chat noir, au poil bien soyeux.
Un soir de froidure, Grand-mère Célina, assise dans son lit, les lunettes sur le nez, les mitaines aux mains, lisait tranquillement.
Comme elle le faisait souvent, à intervalle régulier, sa main droite s’égarait sous l’édredon pour caresser Pompon !
_Dis-donc Pompon ! Tu as un drôle de poil, ce soir !
Puis elle reprit tranquillement sa lecture.
Soudain, la porte de la chambre, située en face d’elle, et sur sa gauche, émit un petit crissement plaintif.
Une tête féline toute noire fit son apparition !
Pompon !
Mais alors ? Qu’est-ce que je caresse ?
S’écria soudain la pauvre vieille affolée!
Le drap soulevé à la vitesse de l’éclair révéla la monstruosité repoussante :
UN RAT ! Un énorme rat avait eu l’audace et le toupet de prendre la place de Pompon !
Grand-mère Célina ne mourut pas ce jour-là, d’une crise cardiaque ! Elle vécut presque centenaire !
On a le cœur solide dans la famille !
On ne sait pas non plus si Pompon fit un sort au rat !
Mais vu la taille du rongeur, il a dû attendre prudemment que celui-ci file sans demander son reste.

vendredi 12 septembre 2008

Poissons rouges et coucous suisses

Jusqu’à une période assez récente, je prenais nos amis Suisses pour des gens très sérieux !
D’ailleurs, pour accueillir les comptes bancaires de tous les personnages douteux de la planète, il ne faut pas être des rigolos ou des irresponsables ! Sinon les 11.43, les P38, les 357 magnum auraient fait, depuis longtemps, des ravages, des troués démographiques importantes dans la population de nos banquiers helvètes, avec leur costard trois pièces, leur sourire « colgatisé » et leur havane dispendieux ( comme le disent nos amis de ma Belle Province !)
On ne plaisante pas au pays des fromages et des
coucous horlogers !
C’est pourquoi, quand j’ai entendu les nouvelles lois dont vient de se doter ce beau pays, je me suis demandé sérieusement, si certains de leurs parlementaires ne méritaient pas la camisole de force, et les cellules capitonnées de leurs cliniques psychiatriques.
A la lecture des nouvelles dispositions légales concernant les animaux domestiques, j’ai cru, un instant, que Pierre Dac était ressuscité, et que le journaliste de radio, était en train de nous lire un nouvel article de «l’Os à moelle »
C’est ainsi que j’ai appris avec « horreur et dégoût » que des gens de là-bas, balançaient leurs poissons rouges dans la cuvette des WC, sans même les avoir anesthésié au préalable !
Non mais, vous vous rendez compte ?
Sans anesthésie ! Quelle cruauté !
Moi, cela ne me viendra même pas à l’esprit, une chose pareille !
Heureusement, le législateur suisse veille !
Et maintenant, gare aux salopards, aux criminels qui n’endormiraient pas
« gentiment » et « pacifiquement » leur boule d’écailles rouges avant de leur faire goûter du
« canard wc » dans les gogues !
Qui ne se souvient pas de notre « tendre » et « douce » Maïté endormant une anguille récalcitrante, à coup de gourdin, devant les caméras de télévision, avant de la rôtir consciencieusement !
Les Suisses peuvent en prendre de la graine !
Nous, on sait traiter nos poissons avec douceur, avant de les….becqueter !
Poussant encore plus loin, la lutte contre les comportements
« barbares » des compatriotes de Guillaume Tell, les députés suisses ont aussi légiféré sur la vie sentimentale des hamsters, et autres bestioles à poil et à plumes, que tous parents ont eu à subir, et à entretenir, un jour ou l’autre, pour ne pas désespérer leur rejeton dans leur amour de la nature !
C’est ainsi qu’ils rendent obligatoire l’achat de deux bestioles au lieu d’une !
C’est vrai, ça ! Et la vie sentimentale de ces pauvres petites bêtes ?
Qui c’est-y qui y pense ?
Ben les députés suisses !
Ah mais! Ce sont des sentimentaux et des romantiques, nos amis suisses, quand ils sortent de leurs coffres forts !
L’inconvénient (mais très léger, rassurez-vous !) c’est que, parfois, les animaux contraints à une promiscuité qu’ils n’ont pas choisie, s’entretuent ! Comme le soulignait une propriétaire d’une animalerie, interrogée à ce sujet !
C’est pas grave ! On renouvellera le stock, et cela fera marcher le commerce !
Et tout le monde y trouvera son compte !
Je me réjouis, chaque jour que Dieu fait, de vivre sur une planète où des milliards d’hommes et de femmes meurent de faim, de soif, perdent tout dans des catastrophes naturelles, sont massacrés dans des conflits meurtriers, mais qu’il existe QUAND MÊME, une race d’hommes courageux, estimables, sensibles et intelligents, pour avoir la délicatesse admirable de s’occuper du confort des poissons rouges, et des animaux domestiques !
Je suis sûr que vous partagez mon…….Allégresse !

mardi 12 août 2008

Objets animaux ! Avez-vous donc une âme ?

Voilà une nouvelle qui aurait fort réjouit notre divin fabuliste, Jean de La Fontaine !
Même si j'ai plagié honteusement Lamartine dans mon titre!

Pensez donc !
Il est question de réviser le code pénal, pour donner un statut de
« personne sensible » à nos animaux de compagnie.
Car nous venons d’un monde d’une « cruauté » sans nom, qui considère encore que
le « mimi » à sa mémère, ou que « Chipette », ses boucles blanches, et sa taille de ragondin, ne sont que de vulgaires « objets », comme un tabouret, une savonnette, une brosse à dents, ou pire, un beau
« jésus lyonnais »!
Ah ! La ! La ! Quelle « monstruosité » dégoûtante !
Ce cynisme dans la loi ne peut être que la marque de l’insensibilité grossière de ces « machos » de mecs qui ont rédigé ces textes
« racistes » pendant des siècles!
Il fallait « à tout prix » revoir ces dispositions légales d’une
« inhumanité » révoltante !
Nos braves politiciens, qui sont toujours affamés de démagogie, comme l’ours l’est du miel, vont se précipiter pour réparer cette
« infamie » !
Je les mets pourtant en garde contre un gros
« inconvénient » qu’ils ne perçoivent pas tout à fait !
Car si le chat et le chien deviennent des
« personnes sensibles » ayant un statut particulier qui les protège contre toutes les cruautés, toutes les atteintes à leur «intégrité physique », cela va poser un énorme problème de « justice » vis à vis de la gente animale tout entière!
Est-ce que les bœufs, les veaux, les vaches, les moutons, les brebis que l’on « zigouille » tous les jours par milliers, vont pouvoir bénéficier du même statut ?
C'est vrai, ça! Qui douterait qu'Aglaë, broutant pacifiquement sa luzerne dans son pré
soit une « personne sensible »?
Mérite-t-elle qu'on la transforme en steak tartare, en bœuf braisé ou en entrecôtes premier choix, sans lui demander son avis?
N'aurait-elle pas le droit d'être, elle aussi, protégée par la loi?
Comme.....personne sensible?
Et je ne vous parle pas des centaines de milliers de poulets, de canards, d’oies
et autres volatiles !
N'entendez-vous pas leur « coin-coin » et leur « cot-cot codèque » joyeux
de « personnes sensibles »?
Méritent-t-ils de terminer dans une position indécente, la peau cramée, dans un plat de porcelaine, le fondement bourré de pruneaux ou de châtaignes?
Si? Alors, c'est que vous n'avez aucun sens de la justice!
Bon ! Pour les œufs, cela pose moins de problème, puisse que l’avortement est déjà légal ! Imaginez bientôt les scènes ubuesques qui risquent de se dérouler devant les abattoirs :

_Au nom de la dignité animale, je vous demande de cesser tous ces crimes contre ces animaux « sensibles » et infiniment respectables !

Les amateurs de blanquettes de veaux, d'andouillettes, et de tournedos Rossini, ainsi que les passionnés de chapons de Bresse, ont intérêt à se convertir « rapido » dans le riz Basmati et la salade de cresson !
Sinon, les foudres de la loi risquent de leur donner des aigreurs d’estomac, d’ici peu !

Ces veinards de chiens et de chats, que la loi veut protéger à tout prix, n'ont qu'une seule et unique petite chance: Ils ne sont pas comestibles!
Enfin! Juste sous nos contrées « civilisées »! Parce qu'ailleurs.....!!

Car nos toutous et matous, si on pouvait les servir façon civets ou rôtis pommes vapeurs, leur statut de « personnes sensibles », aurait du plomb ( de chasse!) dans l'aile.
Ils pourraient encore attendre longtemps pour qu'on leur donne ce statut attentatoire à nos valeurs gastronomiques !

Pourquoi, soudain, ma petite chatte me regarde-t-elle de cet air sombre et inquiétant?

_Mais non ma chère Keny!
Je ne vais pas te transformer en « lapin chasseur aux giroles », ce dimanche midi!

Enfin....pas tout de suite!
Et puis vous savez ce que c'est....la famille risquerait de râler!

_Encore du lapin?
_Mais de quoi vous plaignez-vous?
_Ce n'est pas « une personne sensible » que je sache?


samedi 9 août 2008

Le Léviathan a toujours faim !

Avant de parler de quelque chose, il est bon d’en donner la définition exacte ou celle que vous voulez lui prêter !

Voici ce que j’ai trouvé sur le web de plus « significatif » :

Léviathan,
(de l'hébreu: לויתן, liwjatan) est un monstre marin évoqué dans la Bible, au Livre de Job (3:8, 40:25), dont le nom désigne un monstre colossal.
Ce monstre, dont on ignore la forme, peut être considéré comme l'évocation d'un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie sinon d'anéantir le monde.
Léviathan est également, selon certaines versions, le nom donné à un des démons principaux de l'enfer. Selon les rabbins, il serait un des quatre cardinaux gouvernant au Midi, une des quatre parties du monde.
Léviathan est représenté au Moyen Âge sous la forme d'une gueule ouverte qui avale les âmes, représenté ainsi comme l'entrée des enfers.
Le léviathan est souvent représenté sous la forme d'un gigantesque serpent de mer, dont les ondulations sont à l'origine des vagues.
Il serait l'un des 4 monstres « présents » au Banquet de l'Apocalypse.
Thomas Hobbes utilise aussi le léviathan comme métaphore pour désigner l'État.


Pour, moi, c’est aussi celle de Hobbes qui emporte mon adhésion, c’est l’organisation étatique dans toute sa splendeur et sa rigidité ubuesque.
C’est un monstre froid qui est en train de nous dévorer corps et âmes !
Nous déléguons ! Nous déléguons ! Nous déléguons !
Et l’autre « bestiole » prend ! Prend ! Prend ! Insidieusement, silencieusement, vicieusement, et comme une immense et impitoyable crémaillère ; le retour arrière est impossible !

Je comprends la peur d’une partie de mes compatriotes, et je suis effrayé par l’inconscience de l’autre !
Car l’institution européenne qui se prépare, c’est une couche supplémentaire de l’emprise étatique sur les citoyens, un cran supplémentaire de la crémaillère infernale qui va étrangler un peu plus nos libertés individuelles !
« On nous a tant assujetti aux « cordes » que nous n’avons plus fière allure » se plaignait déjà ce pauvre Montaigne, qui voyait déjà le danger monter à grande vitesse !
Et c’était au 16° siècle !
Vous imaginez les progrès que le « Léviathan » a fait depuis ?
Et les « cordes » commencent à se resserrer drôlement !
Verrons-nous un jour enfin, une société où les hommes feront « ce que voudront » comme le rêvait Rabelais ? Ou faudra-t-il subir éternellement la loi du Léviathan, celle de ses gardes chiourmes armés de leur « carnets à souche », de leur matraque, et celle de ses serviteurs « zintellectuels » zélés , celle de ses censeurs émasculant ?

Voilà de quoi vous « plomber » une joyeuse soirée entre amis !

Mais c’est pas tout !
Pour votre culture personnelle, je ne saurais trop vous recommander la lecture d’un pamphlet
L’Etat, qu’écrivit un homme génial et intelligent, magistrat et économiste de son état, mort beaucoup trop tôt, au milieu du 19ième siècle ; Frédéric Bastiat.

Si vous n’avez pas la patience de le lire, je vous renvoie au site Internet qui lui est consacré :
http://bastiat.org/

Mais je ne peux manquer de vous en citer un court passage, qui illustre parfaitement mon propos :

L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde.

Car, aujourd'hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du travail d'autrui. Ce sentiment, on n'ose l'afficher, on se le dissimule à soi-même; et alors que fait-on? On imagine un intermédiaire, on s'adresse à l'État, et chaque classe tour à tour vient lui dire: « Vous qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons. » Hélas! l'État n'a que trop de pente à suivre le diabolique conseil; car il est composé de ministres, de fonctionnaires, d'hommes enfin, qui, comme tous les hommes, portent au cœur le désir et saisissent toujours avec empressement l'occasion de voir grandir leurs richesses et leur influence. L'État comprend donc bien vite le parti qu'il peut tirer du rôle que le public lui confie. Il sera l'arbitre, le maître de toutes les destinées: il prendra beaucoup, donc il lui restera beaucoup à lui-même; il multipliera le nombre de ses agents, il élargira le cercle de ses attributions; il finira par acquérir des proportions écrasantes.

Hallucinant de lucidité, n’est-ce pas ?

mercredi 30 juillet 2008

Surin et sueurs froides

Cette fin de dimanche, dans notre chambrée, à Bou-Sfer en Algérie, aurait dû être peinarde et tranquille.
D’ailleurs, elle a bien commencé comme cela !
Mon caméléon en était à sa troisième sauterelle avalée goulûment, mais avec craquements sinistres et obligatoires !
Notre ch’ti à sa sixième bibine, notre « armoire normande », ses grands yeux bleus et sa tignasse blonde, à son dixième éclat de rire tonitruant,
les autres roupillaient ou lisaient, et notre séminariste de jésuite lisait son bréviaire !
Si ! Si ! On avait un séminariste jésuite !
Dont un très lointain parent avait dû servir de modèle à Molière, pour écrire son « Tartuffe » !
Je revois un de mes gentils camarades, un brave garçon du Midi, l’air tout penaud, les yeux baissés de vilain pécheur, se faire « sermonner » par ce grand escogriffe, parce qu’il avait le malheur de fréquenter un peu trop assidûment le BMC de la Légion, alors que lui avait des draps douteux, ponctués de taches suspectes qui n’étaient sûrement pas le fruit d’une méditation religieuse et mystique.
Nous en étions là de ce tableau bucolique quand la porte s’ouvrit brutalement sur une face hilare et fortement avinée.
Pas besoin d’éthylotest, il suffisait de regarder la couleur de son pif pour savoir que son taux d’alcoolémie battait des records indécents !
Nous le connaissions tous ! C’était notre coiffeur !
Celui qui nous rasait la colline capillaire et qui nous faisait des têtes de bagnard à faire peur à nos mères et aux futures bénéficiaires de pension alimentaire !
Au demeurant, charmant camarade, sans histoire, et de bonne compagnie.
Il y a des individus qui ont le vin teigneux, d’autres « dépressifs »
lui, il l’avait « amoureux » et tendre !
C’est ainsi qu’il se précipita sur le premier lit, près de la porte, tomba sur le copain un peu surpris, et lui susurra à l’oreille, mais assez fort pour que nous l’entendions tous :

_Fais moi une bise ! J’veux te faire une bise !

Pas besoin de vous décrire les hurlements de joie, les lazzis, les plaisanteries douteuses et graveleuses qui fusèrent, éveillant ainsi une chambrée assommée par la moiteur infernale des pays du Maghreb !
Comme nous n’avions pas beaucoup de distractions, ce spectacle dû à un « artiste de l’improvisation » était le bienvenu !
Il passa ainsi de lit en lit.
Moi aussi, j’eus droit à la bise baveuse et alcoolisée du Bacchus d’un soir !
C’est lorsqu’il arriva au lit du « radis noir » (vieille expression anti-cléricale) que les choses se gâtèrent !

_Fais moi une bise….
_Non !

Répondu sur un ton pète-sec et sans appel !
La chambrée émit une protestation de connivence avec l’intempérant, histoire de provoquer un peu plus notre hypocrite réfractaire !

_Non, vous dis-je ! Ce n’est pas dans mes principes, et je ne me prêterai pas à ces jeux grotesques et indécents !

Snobinard, va !

C’est alors que notre coiffeur bondit sur le jésuite, lui fit une clé pour le paralyser, sortit un terrifiant rasoir à manche, et le plaqua sur sa gorge blafarde.
Je sais, maintenant, ce que cela représente, de passer, en une fraction de seconde, d’une ambiance joyeuse et festive, à la situation la plus dramatique et la plus terrifiante qui soit.
C’était tellement surprenant et inattendu que nos cervelles se refusaient à enregistrer ce que nos yeux voyaient.
Un rictus cruel impitoyable avait déformé instantanément le doux et tendre visage de notre camarade.

Que de monstres effrayants sommeillent au fond de l’inconscient des hommes, et qui sont prêts à se réveiller à la moindre occasion.
J’en avais, là, sous les yeux, la parfaite démonstration, grandeur nature !

_Alors ? Tu me la fais cette bise ?

Dire que nous étions pétrifiés d’horreur et d’impuissance, serait d’une vulgarité et d’une banalité indigne de la situation. Alors faite comme si je ne l’avais pas écrit !

_Non !

Ce « non » nous le reçûmes comme un coup de poing à l’estomac !
Nous imaginâmes instantanément la vision de notre camarade la gorge tranchée et le sang qui giclait à flot !
Eh ben pas du tout !
Le tortionnaire relâcha sa victime, replia son « coupe-choux », et sortit, non sans claquer violemment et rageusement la porte !
Ah ! Je vous prie de croire qu’il y en a un qui passa un sale quart d’heure !
Je ne sais pas combien de sermons il fit par la suite, mais celui qu’il subit de notre part, il n’est pas prêt de l’oublier !
Je n’ose vous répéter les noms d’oiseaux qu’il subit, mais vos connaissances personnelles en ce domaine, vous permettront de combler mon silence pudique sur la question.
Quant à notre coiffeur, il ne subit aucunes représailles, punition et même pas la moindre réflexion de l’un d’entre nous
et continua à tailler des tignasses dans la joie et la bonne humeur sans le moindre remord !
O tempora ! O mores ! Comme écrivent les snobs !
Car aujourd’hui, nous aurions subit l'affligeante et stupide
« cellule de soutien psychologique »
avec interview de chacun de nous par LCI, « té-èffe-huns »
France 2, Paris-Match, Voici, Gala, Télé 7 jours, « Le journal du dimanche »
et avec un peu de pot, le « Soir de Bruxelles », et le « New york Times » !
Et notre « joyeux drille », mis en examen pour menaces de mort, purgerait une détention
très « préventive » d’au moins cinq bonnes années avant d’être jugé, pour se prendre au moins dix années de prison !
Alors que là ? Rien !
C’est marrant, mais vous voyez, je ne m’en suis jamais plains! Ni aucun de mes camarades, et pas même ce faux derche de futur jésuite!
C’est étrange non ?
Qu’est-ce qu’on était « bêtes » et « stupides » avant tous ces…progrès de la psychologie et de la justice !
Mais depuis cet incident dramatique, je me pose une question :
Cet « enfoiré » de jésuite a-t-il fait preuve d’un immense courage ou d’une incommensurable connerie ?
En quarante ans de réflexion, je n’ai toujours pas pu……trancher !


PS Parce qu’il y a des jeunes filles qui peuvent me lire, et quelques féministes hystériques (pléonasme !) , je ne préciserai pas ce que fut le BMC.

vendredi 25 juillet 2008

Les escrocs de la science-fiction

Il y a toutes sortes d’escrocs !
Les escrocs à l’assurance, au fisc (très dangereux, et risqué !)
les escrocs aux sentiments (très nombreux chez tous les sexes )
les escrocs aux assedics, les escrocs à la sécu, les escrocs de la politique (pléonasme !)
Les escrocs de la voyance etc… !
Mais qui n’a jamais stigmatisé les escrocs de la science-fiction ?
Et pourtant ! Ils sévissent à la pelle, et dans tous les médias !
Moi, à la fin des années soixante, j’ai assisté, dans le cinéma nommé « l’Empire », près de la place de l’Etoile, au visionnage de « 2001, l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick !
Quel choc ! Quels souvenirs éblouis !
Vaste salle qui deviendra plus tard un studio où sévira pendant de longues années, Jacques Martin, tous les dimanches, sur la seconde chaîne,
Cette salle était prodigieuse de confort et de modernité !
Ecran géant hyperbolique, des dizaines de haut-parleurs dissimulés partout, des fauteuils de « pédégé » profonds et moelleux, avec tablette de travail, lampe, et luxe suprême, on vous remettait un livret sur le film, comme à l’Opéra !
De ma vie, je n’ai JAMAIS retrouvé un confort et un luxe pareil dans une salle de cinéma ! Jamais !
Mais le sujet n’est pas là !
Moi, jeune naïf des années 70, je m’imaginais des bases lunaires en 2001 ! Il n’y avait aucun doute à ce sujet !
Puisque des esprits aussi intelligents qu’Arthur Clarke et Stanley Kubrick y croyaient !
Aidés de plus, par des ingénieurs de la NASA et de chez IBM !
Allez donc penser contre l’avis de tous ces d’experts compétents (en un seul mot, bien sûr !) Impossible ! Suicidaire !
Et que s’est-il passé « réellement » en 2001 ? Les attentats du 11 septembre!
Quant aux bases lunaires ? Peau de zébi !
A part quelques détritus métalliques pourrissant là-haut, depuis l’épopée d’Apollo, il n’y a pas le moindre petit abri scientifique logeant un bipède terrestre !
A la même époque ou peut s’en faut, je regardais une série « fantastique » britannique de science-fiction qui s’intitulait : « Cosmos 1999 » !
Oui ! Car en cette année dramatique, la lune devait se détacher de l’orbite terrestre et emmener hors du système solaire, notre pauvre satellite et quelques malheureux terriens égarés dessus, dans des bases scientifiques (déjà ?)
Je n’ai pas besoin de vous dire que notre astre des nuits est toujours là, bien accroché à sa maîtresse, la terre, et pour encore un bon bout de temps !
Quant à « New-York 1997 » où l’on voyait cette ville transformée en prison géante de cauchemar, moi, à la place des auteurs du scénario, je ne me déplacerai plus que la nuit, qu’avec un passe-montagne sur la tronche, pour qu’on ne me reconnaisse pas !
Et oui !
Les ratages et fausses prévisions de ces auteurs sont légions et ne choquent personne !
C’est fou comme l’Homme est toujours pressé dans son optimisme béat à imaginer l’avenir !


Ce qui me fait hurler de rire, car je suis un épouvantable pervers, c’est d’imaginer le sort du livre d’un auteur de science-fiction, contemporain du grand « Jules » (Verne pour les intimes) qui aurait osé écrire que la grande « nouveauté », le nec plus ultra du modernisme, en 2008, à Paris serait ?……………….Le vélo !
Oh ! On peut aisément concevoir le flop éditorial qu’il se serait ramassé !
Au lieu de machines volantes individuelles, se retrouver à pédaler dans les rues de Montmartre à « vélocipède », au 21ième siècle, voilà qui aurait poussé au désespoir complet, les plus optimistes de nos imprudents visionnaires !
Comme le disait déjà quelqu’un : « l’avenir n’est écrit nulle part » !
Et encore moins sous la plume ou le clavier, (car il faut être moderne et penser au traitement de texte !) d’un auteur de science-fiction ,que pour ma part, j’aurais une forte envie de rebaptiser : auteur de « science-affliction » !
Adieu les "Azimov, Clarke, Wells" et autres escrocs des "prédictions scientifiques" Allez rejoindre vos consoeurs (toujours en un seul mot!) les chiromanciennes, les tireuses de cartes, les liseuses de marc de café, les astrologues de mes deux choses etc....!
Bon ! Je vais aller-me « téléporter » ailleurs avant que cela ne se gâte pour mon matricule !
Il y a encore des fous furieux pour croire à ces niaiseries !