vendredi 6 juin 2008

Seul du berceau à la tombe

Aujourd’hui, on dépose les langues de belle-mère, les confettis, les chapeaux de clown pour parler de choses, sinon « sérieuses », du moins, intéressantes !
Il est un mystère insondable pour moi ; c’est celui de ma propre existence !
Et je vais faire preuve d’un nombrilisme, d’un égocentrisme absolu !
Car il est une vérité que je ne peux me contester : le monde n’existe que par moi, qu’à travers moi, qu’à travers mes sens, et ma réflexion ! Et vous ne pourrez strictement rien n’y changer !
Même à me menacer de me couper en morceaux ou de me faire boire du Whisky !
Que dis-je le monde ? L’univers entier !
Cet univers est né avec moi, il disparaîtra avec moi ! Pour l’instant, c’est la seule certitude que je possède ! Et ce ne sont pas les milliards d’informations emmagasinés dans ma pauvre cervelle depuis que je suis né, qui me feront changer de sentiment ! On aura beau m’expliquer que l’univers à cinq milliards d’années d’existence, qu’il est né du Big-Bang, que je descends du singe, que mes sentiments dépendent de mes hormones ou de mes neurones !
Je m’en fous ! Je m’en contrefous, parce qu’il y a une vérité au-delà de tous ces faits, une vérité intérieure, une vérité mystérieuse, intraduisible, incommunicable, viscérale et intuitive qui me fait appréhender une réalité encore plus importante que toutes celles dont on m’abreuve depuis ma naissance : j’existe, mais je ne sais pas pourquoi !
Je sais ! Il y a un vieux philosophe poussiéreux, du nom de Descartes, qui a dit :
« Je pense, donc je suis » ! Et je suis frustré de savoir qu’il m’ait piqué cette idée avant moi !
Descartes avait la réponse de son temps ; « Si j’existe, Dieu est » !
Je veux bien concevoir, que s’il y a mystère, il y a forcément quelqu’un qui connaît la réponse à ce mystère ! Et pourquoi nous avoir fabriqué ce décor fabuleux qui nous entoure ? Et dans quel but ?

A l’instar du héros du film « The Truman Show » joué par Jim Carey !
« Quelqu’un » m’a fabriqué un « décor » où s’agitent un tas d’animaux et de bipèdes ayant à peu près ma ressemblance, mais qui me sont totalement étrangers !
J’essaie bien de calquer mon comportement, mes goûts, mes opinions sur ce que je crois être les leurs.
Malgré tout, j’ai l’intime conviction que c’est une sinistre comédie que je me joue à moi-même, depuis mon enfance !
Un jour, j’ai vu le début d’un autre film : « Superman » où des parents affolés d’une planète en perdition, déposaient leur unique gamin chéri, dans une météorite qui atterrissait sur terre !
Ca y est ! Me suis-je écrié ! C’est moi ! C’est tout à fait moi !
Les pouvoirs surnaturels en moins, bien sûr ! On ne peut pas tout avoir !
Et depuis, je crie (mais intérieurement !) « Maison ! Maison » !

Pour vous prouver que je ne suis pas le seul à avoir eu ce sentiment, Lamartine a écrit :
« L’homme est un dieu déchut qui se souvient des cieux » !
Hein ! Et c’était au dix neuvième siècle ! Clark Kent n’était pas encore né !
Plus sérieusement, je n’arrive pas à croire que je sois le seul à avoir ce genre de sentiment.
Car, quand on y réfléchit bien, il est absolument indubitable que notre propre existence est un mystère absolu pour nous-même !
A moins d’avoir le QI d’une huître ou celui de certaines chanteuses actuelles, on ne peut échapper à ce tourment existentiel ;

_Mais qu’est-ce que je fous ici ?
_Mais qui m’a fait venir pour assister à ce spectacle à la con, avec ces mauvais acteurs, dans ce théâtre maudit, parfois véritable cauchemar, sans m’avoir demander mon avis ? Hein !

Celui qui ne s’est pas posé une seule fois cette question, au cours de son existence, peut être considéré comme un débile profond !
Et ceci m’évite le risque d’être pris pour un paranoïaque convulsif et incurable !
Donc, nous sommes bien seul du « berceau à la tombe » !
Dans ma jeunesse, j’ai été plus que fasciné par le chef-d’œuvre de Stanley Kubrik :
« 2001 l’Odyssée de l’espace » !
Mais plus que les décors, les effets spéciaux, l’histoire fabuleuse, c’est la fin du film où l’on voit l’astronaute rescapé attendre dans une pièce froide et sans âme, d’une blancheur aliénante, sa mort et sa résurrection, qui a longtemps hanté mon esprit.
J’ai souvent l’impression tenace d’être ce voyageur qui attend avec patience la fin de tout ce cirque infernal, pour espérer un destin meilleur au-delà du monde !
Certains, pour nous consoler de cette désespérance conceptuelle, nous disent que nous avons une « mission » à remplir ici bas ! Ah ouais ? Laquelle ?
Et mieux, qu’il y a l’Amour comme « médicament » à cette maladie originelle !
C’est bien gentil, tout ça ! Mais ceux qui ne l’ont pas trouvé ce « médicament » ?
Ceux qui ne savent pas soudoyer le « pharmacien » pour se payer ces pilules miraculeuses ?
Qu’est-ce qu’ils font ? Ils leur restent quoi ?
Je crois plutôt que l’amour est comme le bandeau sur les yeux du condamné à mort que l’on fusille devant la troupe !
Ou celui du trapéziste qui marche sur un fil, au-dessus du vide !
D’ailleurs ne dit-on pas que « L’amour rend aveugle » ? Et c’est pas un hasard !
Car pendant ce temps-là, on ne pense plus ! On ne réfléchit plus !
On est comme anesthésié, hypnotisé par le Grand serpent Kââ !
Le fameux « abêtissez-vous « de Pascal !
Non content de sa belle phrase, Blaise pour les intimes, ajouta : « le moi est haïssable » !
Ben voyons ! C'est-à-dire qu’il ne faut plus penser à soi pour être heureux !
Fini ! « a pu » ! Le grand « bonheur » c’est celui de la fourmilière où des millions d’insectes ne pensent pas non plus à eux, mais à la collectivité ! Les termites non plus ne sont pas mal dans ce schéma !
Alors pourquoi nous avoir donné la « conscience de nous même » ? Il suffisait de nous retirer cette faculté stupide et improductive pour que nous soyons tous heureux !
C’était simple non ?
C’est bien là une grande perversité de Celui qui a conçu cette mécanique humaine.

Alors, il paraît, « on » m’a dit que Dieu nous a fait à son image !
Image « spirituelle » bien sûr ! Car pour le physique, j’espère qu’il est plus génial que ça !
Car je ne suis pas du tout satisfait du mien ! Et il s’est bien gardé aussi, de créer un « service après-vente » !
Je suis donc un petit « Dieu » quelque part ? Je m’en doutais un brin !
Il n’y a que ma femme , mes enfants et ma chatte pour ne pas s’en être encore aperçu !

mercredi 4 juin 2008

Je ne peux plus vous sentir!

N'allez pas croire, qu'il s'agit de ma part d'une crise de misanthropie aigüe, d'une révolte définitive contre la race humaine!
Quoique parfois, il me vienne bien cette sombre pensée quand je vois certaines choses à la télé ou que l'on me fait une queue de poisson sur la route.
Je n'irais pas jusqu'à dire, comme Michel Simon:
_ Le monde entier est à balancer aux chiottes, à part peut-être, deux ou trois putes!
Mais lui, c'était un vrai misanthrope!
Non, plus prosaïquement et vulgairement, à la suite d'un rhume banal, j'ai perdu l'odorat!
C'est vicelard, ces choses là!
D'abord on croit avoir le nez bouché.
Mais lorsque j'eus cuisiné avec amour, une belle recette de soupe à l'ail qui empesta la maison, au grand scandale de mes proches, et que je ne sentis rien du tout, un soupçon angoissant se fit jour dans ma cervelle.
Lorsque que je hachais un oignon, il me fallu un certain temps pour comprendre qu'il ne me faisait plus chialer comme d'habitude.
Poussant l'expérimentation plus loin encore, j'avalais une cuillérée entière de moutarde, qui me brûla la langue, mais laissa totalement indifférent un blase déjà mort!
Pris d'une panique irrépressible, je me mis à renifler comme un perdu tout ce qui passait sous mes narines! Peine perdue! Plus aucune odeur!
Fini le parfum des fleurs et des eaux de toilette.
Fini les bonnes odeurs de grillades de barbecue, de cuisine, de fruits, de légumes.
Tout un univers a disparu pour moi! Je consultais, bien sûr!
Mon oto-rhino, très sympa, et joyeux, me signala que cela risquait d'être définitif!
Paraît que certains virus du choriza ont la « gentille » particularité de bousiller les cellules nerveuses de l'odorat.
Et fièrement, il m'annonça qu'il rencontrait deux ou trois cas comme le mien, tous les ans!
J'en suis très heureux pour lui, et pour ses statistiques!
Je ne gagne jamais au Loto pour l'excellente raison que je n'y joue jamais, mais là, j'ai décroché le gros lot.
Mais comme je rétorquais au praticien:
_Au moins, l'avantage de cette situation, c'est que si je ne sens plus les bonnes odeurs, je ne sens plus les mauvaises, non plus!
Il me répondit guilleret:
_Ah! Je vois que vous positivez votre situation!
Tu parles Max! Faut bien!
Oui! Car aussi fini les odeurs pestilentielles du « gros cul » qui vous précèdent, et qui n'a pas fait régler son carburateur. C'est comme pour certaines odeurs corporelles; quand je côtoyais certaines copines, dont je tairais pudiquement le nom, certaines effluves passées cinq heures du soir, m'incommodaient fortement.
Par galanterie et pudeur, j'étais obligé de me taire.
Maintenant, je peux me coller à elles, avec délices et délectation sans aucune gêne olfactive! C'est-y pas intéressant?
Bon! D'accord! Je ne me sens plus non plus!
Il va me falloir faire attention à l'attitude de mes compagnons.
Si je les vois s'éloigner discrètement, avec une tronche légèrement dégoûtée, c'est qu'il est passé « cinq heures » aussi pour moi!
Ah! Il y a aussi, les « perles », les bonnes « grenades à gaz » d'hydrogène sulfuré, H2S pour les chimistes!
Je peux maintenant relâcher mes sphincters dans ma bagnole!
Je ne suis plus incommodé du tout!
C'est pour le voisinage que cela peut encore être délicat!
Mais que voulez-vous, je ne vais quand même pas me mettre un détecteur lumineux ou sonore dans le falzar?
Si tant est que cela existe!
Autre chose encore!
J'avais toujours eu une répulsion colossale pour toutes les odeurs de poissons frais ou de marée. Cela m'en faisait parfois suffoquer de dégoût! A tel point, que même dans les supermarchés, je faisais toujours un crochet pour éviter systématiquement le rayon poissonnerie. Maintenant, je peux mettre mon tarin à dix centimètres de la gueule d'une anguille, d'un bar ou d'une roussette, sans avoir une irrépressible envie de me barrer en courant!
Vous voyez que tout n'est pas désespérer dans mon état!
On peut même y survivre, et très bien! L'autre jour, en passant devant un cirque en tournée dans notre commune, j'ai brusquement senti une odeur de fauves. Ce dont je fis part à l'oto-rhino! Et celui-ci, pour me refroidir définitivement le moral m'annonça qu'il s'agissait d'un « mirage olfactif »!
C'était bien la première fois que j'en entendais parler!
« Un mirage olfactif »! V'là aut'chose!
Le seul ennui collatéral, c'est que l'absence d'odorat, se conjugue avec une absence de goût!
Et là, c'est beaucoup moins drôle.
Mais excellent pour débuter un régime.
Alors pour me consoler de mes sombres pensées sur ma poésie olfactive perdue à jamais, je me suis mis dans mon canapé, j'ai allumé la télé, et je suis tombé sur le film:
« Le Parfum » d'après le roman de Süskind! Il y a des guignes, comme celle-là, à laquelle on n'échappe jamais tout à fait!

vendredi 23 mai 2008

A quoi penses-tu ? A Rien !

Voilà le genre d’échange de propos stupides entendus mille fois au cours d’une vie !
Monument éternel à la gloire du mensonge, comme marque de fabrique de l’Homo sapiens!
Si Rabelais a pu écrire que le « rire était le propre de l’Homme », il a oublié le mensonge !
Il n’y a pas un seul autre être vivant dans la nature, végétal ou animal, qui soit doté de cette faculté étrange.
On se dissimule, on se planque, on imite parfois, mais jamais un mensonge ne sera proféré par une mouette rieuse, par une vache dans son pré, par un chat réclamant sa pâtée ou même par un perroquet bavard !
Donc, s’il est une certitude, c’est que la personne ainsi interpellée pensait forcément à quelque chose.
J’irais même plus loin, c’est son attitude extatique, preuve d’une intense activité cérébrale qui a poussé le vilain « interrogateur » à cette indiscrétion !
Le moindre mal serait de répondre :
« C’est sans importance pour toi »
Ou, moins prévenant : « cela ne te regarde pas » !
Encore plus élaboré : « Je ne te permets pas d’entrer dans le domaine de mon intimité intellectuelle et affective »
Ou franchement pédant : « Maud, j’aurais une extrême difficulté à traduire la profondeur de ma réflexion afin de l’amener à un niveau moins abscons pour tes pauvres neurones » !
Moi, j’adopte la position la plus vicelarde et parfois la plus dangereuse
je sors « tout à trac » ce qui me passait à l’instant précis, dans la caboche !
Effet garanti !
Oui, mais comme tous les faux culs, je m’arrange pour le faire quand mes pensées ne sont pas trop « compromettantes » Si vous voyez ce que je veux dire…. !

_A quoi penses-tu ? _Hum !
Et bien je pensais à la position de Kissenger face aux Nord-vietnamiens, lors de la conférence de la paix, à Paris en ….. !

Ma femme, qui venait de me servir en soupe, me fera donc brutalement la gueule pour toute la soirée, comme quoi elle a épousé un « crétin », un égoïste, qui ne pense qu’à lui, au lieu de penser à sa famille, à des sujets sérieux, comme la feuille d’impôt toujours pas remplie, et que si elle l’avait su, elle serait restée chez sa mère !
Vous voyez comme c’est risqué !
Et pourtant, moi, je disais la vérité !
Quand on vous le dit, que la sincérité ne paie pas !
La vie est un immense théâtre, et malheur à celui qui est un mauvais comédien dans la pièce qu’on lui a imposé de jouer, et qu’il n’a pas choisi en venant au monde !
Alors la prochaine fois qu’un être cher, qu’un ami, qu’une épouse, qu’un frère, qu’un collègue vous interpellera en vous demandant :
« A quoi penses-tu » ?
Répondez par un « franc » et « sincère » ; A RIEN !
C’est la façon la plus simple d’avoir la paix !
Il n’y a que moi qui ne suis pas simple !
Mais vous le saviez déjà !

dimanche 18 mai 2008

Trop intelligent pour être heureux

Fallait que ça tombe sur moi !
Oh je sais ! Il y en a encore qui vont me courir sur la prostate pour me faire comprendre que j’ai pété les plombs, que je ne mouche pas du coude, que je me crois né dans « la cuisine à Jupiter » etc… ! Que je deviens vachement prétentieux, que ceci, cela ; nana ni, nana-nère !
Attendez ma plaidoirie, avant de me lancer vos pommes pourries à travers la tronche !
C’est pas moi ! C’est ma femme ! Non pas qu’elle soit trop intelligente, faut pas exagérer !
Mais c’est elle qui croit que je le suis ! Nuance !
Depuis notre mariage, cette pauvre épouse souffre de la présence à ses côtés d’un individu qui lui a toujours paru étrange, et pour tout dire; « bizarre » !
Ses goûts « spéciaux » pour la solitude, son attitude totalement réfractaire à tout repas de famille un peu longuet, ses « absences » rêveuses, son intérêt totalement incompréhensible pour des sujets où le ménage, l’entretien de la maison, les comptes bancaires, les courses au supermarché sont complètement absents, tout ça lui portait franchement sur le système nerveux !
Jusqu’à la progéniture qui semblait souffrir de cet état de chose.
Un jour, mon fils de huit ans à peine, à table, en face de moi, lança à mon endroit, avec ses petites mains en porte-voix pour faire plus « réaliste », cette phrase qui aurait semblé incongrue dans un autre foyer :
« Allo, allo, base lunaire, ici la terre, me recevez-vous » ?
Je sais qu’il venait de lire l’album de Tintin : « On a marché sur la lune » Mais quand même !
Ça vexe !
Dans les nombreux moments de dispute provoqués par mon indécrottable distraction, je lui balançais souvent cette phrase qui ne semblait pas du tout la dérider ;
« A l’ombre d’un génie, il y a toujours une femme qui souffre » !
Je dirais même, que c’était le contraire, vu que les prestations « géniales » de ce mari (et je n'ai pas écrit « génitales »! attention!) ne lui rapportait pas bézef, et n’augmentait pas le compte courant du ménage !
Quant à sa carrière professionnelle, vaut mieux jeter un voile pudique dessus !
Mais vous savez comment sont les femmes ! ça papote, ça cause, ça se renseigne, ça veut toujours avoir le fin mot de l’histoire !
Voilà-t-y pas qu’elle tombe sur la pub télévisée d’un bouquin de psy, comme quoi, des adultes « surdoués » sont trop intelligents pour être heureux !
Eh ! Eh ! Eh! A votre avis? Bingo ! Ben oui !
Eureka! Cela ne pouvait être que moi!
Elle m'a acheté le livre! Et tout y était! Je me suis reconnu! Tous les symptômes étaient là!
J'avais attrapé la “maladie”! Et depuis tout petit, sans le savoir!
Mais je me demande franchement si ce n'est pas la parano du type qui lit une encyclopédie médicale et qui croit avoir tous les cancers, toutes les maladies vénériennes, toutes les phtisie, etc...!
Il est pourtant une expression qui n'est jamais rarement galvaudée: “Imbécile heureux”!
C'est tout à fait normal et de bon sens!
Comment voulez-vous être heureux et lucide à la fois?
C'est totalement impossible!
Je me souviens, dans une de mes très vieilles lectures, qu'un psy nommé Pierre Daco écrivait déjà, que pour être heureux et équilibré, il fallait vivre avec des oeillières, comme les chevaux!
Ouais! Moi, je n'ai jamais eu franchement de respect “intellectuel” pour ces bestioles, dont j'adore parfois un bon steak! Mais cela ne va pas plus loin!
Donc, les “oeillières” je n'ai jamais été franchement pour! Qu'elles soient réelles ou virtuelles!
Et quel est le corollaire de la lucidité? La curiosité!
C'est normal! Si vous voyez un tas de choses qui vous semblent étranges, vous voulez savoir le pourquoi de cette “étrangeté”, non?
Et c'est là que survient un autre principe pervers: “la curiosité est un vilain défaut”!
C'est à dire que d'un côté, on vous “allèche”, on vous titille l'intellect, et de l'autre, on vous dit “pas touche, y a rien à voir”, petit prétentieux, ça ne te regarde pas! Frustrant, non?
Comment voulez-vous rester équilibré dans des conditions pareilles?
Quand la religion n'intervient pas pour y mêler son “grain de sel” théologique!
Je me souviens de cette phrase mémorable (la preuve! Je m'en souviens encore!) d'un de nos plus grands génies, de nos plus grands physiciens, mathématiciens, philosophes, etc...Pascal!
“Blaise” pour les intimes!
Que nous a dit cet immense génie?
“Abêtissez-vous devant Dieu”!
Poum! Avouez que c'est complètement “dérourant!
Si notre Créateur nous a conçu avec une cervelle en bon état de marche, c'est pour que nous nous en servions à bon escient! Oui ou non?
Sinon une simple moelle épinière suffirait, comme le pensait Einstein en voyant défiler des soldats!
Voulait-il exprimer par là, que trop de réflexion intellectuelle tue le sentiment?
Ah! Voilà le “noeud du problème”!
La guerre fondamentale, éternelle que se livrent depuis toujours la raison et le sentiment!
Frères ennemis depuis toujours! Irréconciliables!
Participant toujours d'une haine féroce, l'un pour l'autre!
Et quand ce combat redoutable se déroule sous une même caboche, vous comprenez tout le drame, toute la souffrance de celui qui y assiste totalement impuissant sans pouvoir intervenir, sans pouvoir les départager!
Mais ça, c'est pour “l'intelligent”! Car chez “l'imbécile heureux” la raison peu combative, et très “chétive” se ramasse toujours une branlée par “monsieur sentiment”!
Qui tel un macho dominateur, est toujours très content et fier de lui!
Aucune question, aucun remord, aucun doute ne l'assaillent!
C'est pourquoi Michel Audiard a pu faire dire à un personnage, dans "Les tontons flingueurs":
“Les cons ça osent tout! C'est même à ça qu'on les reconnaît”
Le poète a écrit: “Il n'y a pas d'amour heureux”!
Il aurait pu ajouter: “Il n'y a pas d'intelligence heureuse”!
Tel Prométhée se faisant bouffer le foie par une sale bestiole, le mec intelligent se fait bouffer la cervelle toute sa vie.
C'est pourquoi, chers amis, si vous pouviez (continuer?) à me prendre pour un imbécile, à me traiter de “con” (mais gentiment!), à me considérer comme le dernier des idiots, des tarés, des “mal pensants”, des débiles profonds, non seulement je ne vous en voudrai pas, mais quelque part, je serai rassuré sur ma capacité à pouvoir être heureux comme tout le monde!


PS “Trop intelligent pour être heureux? Adulte surdoué par Jeanne Siaud-Facchin editions Odile jacob (publicité gratuite)
Et “trop heureux pour être intelligent”, ça donne quoi?

Depuis, je suis tombé sur un homme qui m'a apporté beaucoup de réponses, et gloire lui soit donnée:
Henri Guillemin 

jeudi 15 mai 2008

De la propagande au goût de hachis Parmentier


Il y a un travers de la nature humaine qui m’a toujours beaucoup amusé.
Un travers qui est aussi le signe distinctif de notre beau génie français ; nous aimons la resquille, les objets tombés du camion, le « pas vu pas pris du légionnaire »
Nous montrons ainsi, à nos voisins, à nos proches, que nous sommes plus malins qu’eux, en possédant quelque chose qu’ils n’ont pas !
Ainsi prospère depuis toujours, la vanité hexagonale de nos compatriotes.
Une vraie culture, une vraie marque de fabrique, comme le béret basque, la baguette sous le bras, et le canon de rouge au bistrot !
Et ce travers remonte à loin ! Très loin !
Si loin qu’un pharmacien de l’armée royale, sous le bon roi Louis XVI
appelé Antoine-Augustin Parmentier va s’en servir magistralement !
Tout le monde sait qu’il a introduit la culture de la pomme de terre en France !
Mais il dut faire face à une résistance acharnée de la population qui avait peur de ce tubercule du diable !
C’était en quelque sorte les OGM de l’époque.
Alors il fit cultiver un champ.
Et quand les tubercules arrivèrent à maturité, il fit garder le champ par des soldats du Roi, et ceci nuit et jour, à raison d’un soldat tous les dix mètres !
Les gens intrigués se demandèrent ce qu’il y avait de si extraordinaire à garder.
Ils passèrent très vite de la curiosité à l’imagination pleine de rêves cupides !
Ils se mirent donc à voler les patates la nuit !
Les gardiens avaient, bien sûr, reçu la consigne de ne rien voir !
Et c’est ainsi que l’on put faire bientôt du hachis Parmentier dans les chaumières de France et de Navarre !
Que faut-il admirer le plus ?
La rouerie malicieuse d’un apothicaire ou l’espièglerie cupide de nos compatriotes ?
Hum ! Je vous laisse réfléchir !

dimanche 11 mai 2008

La traque mafieuse

Georgio est un chef mafieux à l’ancienne. Il règne sur toute la ville de Chicago.
A coups de flingue, de crimes, de 11,43, il a réussi à faire le vide autour de lui. Le chef, c’est lui, à présent!
Oui mais voilà ! La cupidité est une soif inextinguible !
Surtout chez les truands !
Quelques petits malfrats sans envergure continuent à régner dans leur quartier respectif, en vivant grassement de leurs petits trafics et de l’exploitation d’un cheptel de «gagneuses » bien sages et bien tenues en laisse.
Ils sont discrets dans leurs commerces coupables.
Ils ne dérangent personne. Pas même la police qui en a besoin pour sa moisson quotidienne d’informations.
C’est alors que l’infâme Georgio, et son clan d’abominables, concoctent un plan diabolique pour faire main basse sur le commerce de tous ces petits indépendants.  Pour cela Georgi convoque le vague neveu d'un pote à lui avec lequel il est en affaires, "Ben le basané", un incapable fini, un oisif fortuné, d’une nullité crasse qu’il décide d’embaucher pour une tâche sordide, autant que mystérieuse.
Tout d’abord, rien ne se passe. Puis un jour, c’est le drame !
Un hôtel contrôlé par la bande à Georgio est victime d’un incendie criminel !
On déplore de nombreuses victimes dont des « potes » du caïd !
Qui a osé commettre ce crime de « lèse-majesté ? »
La fureur (feinte) de Georgio est à son comble !
Il convoque tous ces lieutenants !
L’enquête ne traîne pas !
Pas moins de 24 heures plus tard, il a la « preuve formelle » que c’est ce renégat, ce pourri, ce cloporte de "Ben le basané" qui a fait le coup !
C’est l’hallali !
Un contrat implacable pour tueurs à gage est lancé contre le malfaisant !
Les représailles sont impitoyables !
Les frères Mustapha, soupçonnés d’avoir accueilli l’incendiaire sont froidement abattus, un soir d’automne, dans le restaurant turc où ils dînaient depuis toujours. Pendant des mois Georgio rumine sa rage, et soigne son image de Chef mafieux impitoyable qui cherche sa vengeance !
Les imprécations interminables pleuvent sur le maudit Ben et ses complices !
Mais celui-ci en bon gars obéissant aux ordres secrets de son patron, voilà-t-y pas que le prurit journalistique lui prend soudain.
Il envoie au « Chicago Tribune » un tas d’articles où il reconnaît que c’est lui le coupable, et qu’il est bien content d’avoir fait çà, na !
Et que tous les pourris du genre de Georgio seraient mieux à six pieds sous terre, au lieu de faire chier le monde!
Fureur décuplée « mais fausse » de Georgio qui fait semblant de s’étrangler de rage quand ses lieutenants lui lisent ces articles !
Car sa cible secrète, il faut bien le savoir maintenant, c’est Sam le Hâbleur ; Un truand ombrageux, à la moustache noire et au caractère aussi imprévisible que dangereux ! Sam le Hâbleur possède lui aussi un beau troupeau d’hétaïres et un réseau de trafic de drogue très important que notre Georgio convoite depuis longtemps en secret.
Mais l’homme est retors et rusé !
Il a déjà eu maille à partir avec lui. Une guerre sanglante avait eu lieu entre les deux clans, du temps du père de Georgio !
Sam le Hâbleur avait eu le dessous. Ses principaux lieutenants avaient été tués. On en était arrivé, après des semaines de combats sanglants, à une sorte de statu quo, sans paix ni guerre.
Des hommes à Georgio continuaient de le surveiller, nuit et jour, dans son quartier, qui était devenu, par la force des choses, une sorte de camp retranché.
Alors Georgio commence sournoisement son travail de sape. Il fait courir le bruit partout, que "Sam le Hâbleur" veut étendre son commerce, en terrorisant ses voisins. Il le fait passer pour un fou dangereux.
Il dit même, pour preuve de ce qu’il avance, que Sam possède un stock de gros calibres dans les caves de son repaire, pour éliminer ses adversaires. Sam écoute ses ragots en haussant légèrement les sourcils !
 Alors les vieux chefs de clan, que ce conflit gène dans leur tranquillité, envoient des émissaires neutres fouiller le repaire de Sam. Ceux-ci font choux-blanc, au grand agacement de Georgio qui n’arrête pas ses imprécations et ses calomnies pour autant !

_Et puis, si c’est comme çà ! Je vais y aller tout seul, moi, pour fermer la gueule de ce petit mac à la mie de pain !

Mais la « famille » mafieuse renâcle ! Des voix discordantes se font entendre devant les appétits mal cachés de ce trublion irascible !
Dom Giacomo, et Dom Villepeno sont des vieux de la vieille. Ils ne doivent leur survie qu’à beaucoup de sagesse et de prudence. Ils connaissent le prix du sang.
C’est ainsi que Don Villepeno l’interpelle un jour, de sa voix rauque et mourante :

_Dis petit ! Tu commences à nous les briser, avec ton Sam le Hâbleur ! Nous, on veut pas avoir des histoires à cause de toi, et de ton appétit de carnassier insatiable !
Si tu n’as pas la preuve de ce que tu avances, il n’est pas question que nos hommes aillent se faire trouer la peau pour toi !

T’as compris, jeune morveux ?


C’est alors que Georgio sort son « joker », il commence à faire courir le bruit que "Sam le Hâbleur" serait en cheville avec Ben le basané !
Les ricanements insolents qui se font entendre dans le milieu mafieux, provoquent des spasmes nerveux sur la figure de Georgio !

_Les salauds ! Ils me paieront ces insultes ! Je leur ferai rentrer leur insolence dans leurs sales petites faces de rats ! Puis il se mit à téléphoner à un mystérieux correspondant.
Le lendemain, toujours dans le « Chicago Tribune », on pouvait lire ce bel article de "Ben le basané" :

_Oui, Sam le Hâbleur est mon copain ! Et alors ? J’en ai pas honte ! Même que nous sommes ensemble pour combattre des ordures du genre de Georgi et toute sa clique de faisans ! 

A l’autre bout de la ville Sam, qui vient de lire l’article, sent ses cheveux se dresser sur sa tête ! Une sueur glaciale et malsaine se met à perler sur son front !
Le claquement sec d’un pistolet automatique que l’on arme résonne dans le couloir de l’hôtel que Georgio et sa bande viennent de quitter !

_A nous deux, maintenant, espèce de cloporte de mes deux ! Sam le Hâbleur fut abattu après une longue chasse à l’homme, dans un quartier mal famé de Chicago !
C'est ainsi que Georgio triompha de "Sam le Hâbleur". Mais d'autres se mirent à trembler dans la ville d'Al Capone! Ainsi va le monde des truands et des mafieux! Heureusement que nous n'y vivons pas nous-mêmes!
Vous vous rendez compte de l'enfer que ce serait?

Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ou ayant existés, ne serait que le pur fruit du hasard ou que celui de mon imagination fertile.

Petit lapin gambadant

Quelle belle image que ce petit lapin gambadant dans la prairie, sous mes yeux, ce matin, dans la lumière dorée rasant l'herbe verte.
Prisonnier de nos tas de ferraille puants et bruyants, écoutant à longueur de temps des inepties journalistiques qui nous décomposent l'âme et la cervelle, nous oublions de profiter des beautés de Dame nature. Je ne suis pas du tout un "écolo" (quelle horreur!), mais je n'en apprécie pas moins, comme aujourd'hui, la vue d'un lac engoncé de verdure, dont l'eau d'un vert émeraude bouillonne de vapeurs glacées.
Petit lapin qui bondit du plaisir de vivre dans la luzerne généreuse, comme j'envie ta liberté!