vendredi 1 février 2008

Saines colères


Je ne dis pas que c'est pas injuste, je dis que ça soulage !
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard

Oui ! Il y a de « saines colères » ! Et même de « sainte colère » comme le titre d’un roman lu dans ma jeunesse
écrit par un vieil « aristo » du nom de Michel de Saint-Pierre !
Tout ça pourquoi? C’est simple !
Hier, j’entends un jeune « crâne d’œuf » de chercheur nous sortir une étude scientifique de derrière les fagots, comme seuls ces nouveaux rats de laboratoire savent nous en pondre pour notre plus grande joie :
« Les risques d’infarctus du myocarde sont considérablement diminués chez les hommes de plus de cinquante ans qui se mettent souvent en colère ! »
Ah ! Voilà une chose qui me plaît « vachement bien » !
Moi, des trucs comme ça, je demande à en entendre tous les jours !
C’est du miel pour mes trompes d’eustache ! Et non pas de la cire, car je me les lave tous les jours ! Bande de médisants !
Il est vrai, qu’il a été souvent constaté que les timides, les introvertis, les coincés du bulbe, les pusillanimes, les angoissés perpétuels, les saints et les saintes, comme Sainte Thérèse de Lisieux, Sainte Bernadette, ne font pas de « vieux os » !
La gentillesse, la bonté et la sainteté sont extrêmement dangereux pour la santé !
Par contre, les teigneux, les atrabilaire, les casse-couilles congénitaux
les « Tatie Danielle », les méchants viscéraux, les vieux satyres libidineux, les « chaisières » desséchées, ont une durée de vie généralement assez longue !
La biologie et la morale ne font pas toujours bon ménage !
Tout ceci repose sur un secret de bonne santé que je vais m’empresser de vous dévoiler, parce que je suis sympa :
Ce secret tient en un seul mot, et je préciserai même, un seul verbe : Evacuer !
Il ne vous a pas échappé que le corps humain évacue quotidiennement du liquide et du solide !
Et même chez nos compagnes, ce serait plus du « liquide »
que du « solide » ce qui occasionne une constipation endémique perçue sur la plupart des visages féminins que nous croisons dans la rue !
Pour nous, les hommes, nous avons une réserve supplémentaire dont nous devons impérativement « évacuer » régulièrement le trop plein, au risque d’un engorgement préjudiciable à notre égale et constante bonne humeur !
Regardez aussi les bataillons d’enrhumés que nous croisons tous les jours !
Ils « évacuent » les milliards de bacilles et de bactéries qui encombrent leurs poumons en nous expectorant dans la tronche tous leurs miasmes !
Si les rognons de la belle-mère ne passent pas l’examen rigoureux de votre estomac ; une seule solution : l’évacuation d’urgence dans un lieu d’aisance accueillant !
Vous voyez ? Toujours évacuer !
Ce qui est valable pour la sphère physique l’est tout autant pour la sphère psychologique. Revenons à la colère. C’est comme une grenade que vous venez de dégoupiller !
Si vous ne vous en débarrasser rapidement, vous allez avoir droit à un ravalement de façade Très douloureux !
Par contre, si vous la balancer immédiatement sur la face de rat qui vous agace sévèrement, qui vous les « broute » menue, et que vous voyez celle-ci exploser en mille morceaux, avouez que ça soulage, et donc, que cela vous fait du bien !
Cela vaut, bien sûr, pour la vie domestique !

« Bordel de merde ! Où sont passés mes slips? Je vais me mettre quoi, sur le cul ? Jamais, tu fais des lessives ? »
Ou encore :

« Espèce de gourde ! T’as encore balancé le «Tele 7 jours » de la semaine dans la poubelle ? »
« Et qui va encore la fouiller, pour faire rigoler une fois de plus le voisin ? »
« A ton age, t’es toujours pas foutu de lire une date sur un canard ? »

Je ne vous donne là que des exemples très simples et très courants !
Si l’épouse révoltée vous demande pourquoi vous vous mettez ainsi en colère, la réponse est toute trouvée :

« Je pratique des exercices nécessaires au bon entretien de mes coronaires, pour vivre plus longtemps, afin de continuer à entretenir une famille de parasites ! Ça te va comme réponse ? »


Bon ! Il est certain qu’une pratique quotidienne et régulière de cette
« discipline » risque de faire rapidement le vide autour de vous !
Oui mais ! Au moins vous resterez vivant ! Et c’est bien l’essentiel !
Avons-nous besoin d’une étude scientifique pour savoir ce que nos pères et nos aïeux nous ont répété pendant des siècles ?
« Ce sont les meilleurs qui partent les premiers »
et son corollaire :
« Les mauvaises herbes ont la vie dure » !