samedi 8 décembre 2007

Les gaîtés de l’escadron aérien.

Les chaînes de télévision par satellites sont des outils de connaissance prodigieux.
Figurez-vous que je tombe sur une chaîne russe! Vouai ! Russe !
C’est rare de pouvoir regarder une chaîne de télévision russe !
Un galonné, avec toute sa « quincaillerie » sur la poitrine, et sa « tarte grise » vissée sur le crâne « causait dans l’poste ! »
Mes connaissances en russe sont plus que nulles !
Totalement inexistantes !

Mais j’aperçois soudain un objet formidable dans le dos du pingouin militaire endimanché.
Il s’agit de « Tupolev TU95 » !

Avion bombardier, à tout faire, un peu le pendant du B52 américain.
Les TU95 sont des avions à hélices « contra-rotatives » fonctionnant par paire sur chaque moteur !
En autre mission, ils servent d’avions d’observation ou d’espionnage, suivant la terminologie du camp dans lequel on se trouve, c'est-à-dire russe ou américain.
Soudain, une autre image !
Cette fois-ci, c’est un galonné ricain au visage franchement plus rigolard et détendu que le « russkof » !
Mon instinct me fait comprendre qu’étant de l’autre bord, il doit être un pilote de F15 qui devait surveiller ceux qui les espionnaient, ou qui les surveillaient !
(J’espère que vous suivez !)
Les images qui je vis alors, furent d’un surréalisme total !

On voyait les visages hilaires d’un équipage d’un bombardier russe, à travers les hublots d’un appareil en vol, qui faisaient des signes, des « coucous », et d’autres gestes obscènes que je ne rapporterai pas ici.
Présentant même des parties intimes de leur individu qui servent habituellement de coussins naturels pour s’asseoir !
De l’autre côté, les pilotes de chasse US, en vol rapproché près du TU95, n’étaient pas en reste !

C ‘est ainsi que devant l’appareil photo très complexe et coûteux d’un russe, le pilote yankee déploya sans complexe, et de la manière la plus impudique qui soit, toutes les pages d’un
« Play-Boy » emmené exprès pour la circonstance, et qui dévoilait les intimités indécentes d’une créature qui devait plutôt se les cailler à cette altitude !
Autre facétie ; le pilote américain sortait son flacon de bourbon ou de « Johnny Walker » et narguait malicieusement ces pauvres « russkofs » censés ne boire que leur « infecte » vodka
Des gamins, mesdames ! Voilà ce que nous sommes en réalité !
De vilains gamins ! On joue avec des bombes atomiques, des bombes H, on pilote des engins qui coûtent des fortunes aux malheureux contribuables, mais dès qu’on le peut, les garnements de l’école élémentaire ressortent leurs espiègleries enfantines !
Et je vais vous confier un secret mesdames, et gardez-le pour vous : on n’a pas du tout envie de changer ce travers juvénile !
C’est notre marque de fabrique !

samedi 24 novembre 2007

Les forçats des « news »

Vous avez dû faire souvent comme moi ; c'est-à-dire musarder dans les rayons des grands magasins, et notamment au rayon HIFI des téléviseurs.
L’autre jour, j’étais installé devant un mur tapissé de ces « boites magiques » en couleurs, plus rutilantes et brailleuses, les unes que les autres, diffusant la même image, comme dans un kaléidoscope géant!
Quand soudain retentit la musique du générique des infos de treize heures !
Une tronche de banquier propret (genre de celui qui s’intéresse tout le temps à votre pognon quand vous en avez, et qui vous fait la gueule au moindre petit découvert) se multiplie à l’infini pour nous annoncer des nouvelles plus terrifiantes et passionnantes, les unes que les autres ! Tout d’abord, il nous annonce qu’il fait froid et gris, et qu’il faut bien se couvrir !
C’est gentil ! Mais on s’en était vaguement aperçu depuis le matin !
A moins de s’adresser à des « taupes » vivant à longueur d’année, dans des bunkers aux murs aveugles !
Ce qui est quand même rare dans notre beau pays !
Ou alors, peut-être des clandestins travaillant dans des ateliers de confection, au fond d’une cave. Mais alors là, le temps qu'il fait dehors, ils s’en foutent comme de leurs premiers faux papiers !

Il nous tombe ensuite sur les épaules, la « news » qui n’attend pas !
Qui est « urgentissime » !
Vu les traits graves et tirés du présentateur !
Ou il a mal dormi ou il s’est engueulé avec « bonbonne » avant de venir au studio !
On sent que l’heure n’est pas à la gaudriole, et que des choses définitives et historiques vont être prononcées :

« Lyon a battu Marseille par 3 à 0 » !





Quand on vous le disait, que c’était vachement grave !
Suit un extrait du match et des commentaires dignes de grands reportages de guerre !


Après cet épisode dramatique, nous avons droit à une nouvelle bouleversante, et qui va mobiliser la rédaction pendant au moins une bonne dizaine de minutes ;
Madame Pichon, veuve et retraitée de 78 ans, à Mont Bézy sur Pichegrolle, s’est faite arnaquée par des commerçants de vente par correspondance sans scrupules, qui lui ont fait croire qu’elle avait gagné à une loterie à la con, dont le premier débile mental venu se serait méfié illico! C’est-y pas extraordinaire? De l’inédit ! Du jamais vu, n’est-ce pas ?
Mais où vont-ils dénicher ces infos renversantes d’originalité ?

On poursuit allègrement par un reportage fabuleux sur des préposés des postes qui se plaignent amèrement du nouveau modèle de vélo que leurs chefs inconscients veulent leur imposer !
Les pignons arrière ont une dent en moins, ce qui occasionne la nécessité d’un plus grand effort, donc d’une fatigue supplémentaire, non compensée par les 35 heures !
Vont-ils faire grève ? Le suspense est insoutenable !

Après ces actualités captivantes qui nous ont mentalement et nerveusement épuisé, nous avons droit à une petite virée bucolique dans la France profonde.
On va voir le vieux père Marcel qui se pochtronne joyeusement avec son alambic antédiluvien, vu que c’est le dernier bouilleur de cru du patelin.
Ah ! la nostalgie des petits métiers qui se perdent !
Et même pas un jeune poivrot pour prendre le relais ! Quelle misère !
Ce qu’il y a de merveilleux avec nos infos, c’est qu’on en ressort, pas stressés du tout !
Calme, relax, reposé, conscient de vivre dans un pays en paix, heureux.
Même les petites misères qui sont très occasionnellement montrées, nous confortent dans notre bonheur de vivre !
Et si j’avais eu la chance, ce jour-là, d’être allongé sur mon canapé, je me serai sûrement endormi du sommeil du juste, terrassé par ce traitement soporifique, amicalement distribué par des médias très attentifs à mon bonheur et à mon confort mental.
Il faut préciser aussi, que la chaîne diffusant ces infos est possédée
(pas par le diable, mais c’est tout comme !),
par un groupe industriel qui, non seulement bétonne nos villes, mais aussi nos cervelles !
Une sorte de déformation professionnelle, en quelque sorte !

dimanche 11 novembre 2007

Le piège sexuel

Pauvres taureaux camarguais !
Ils sont heureux. Ils batifolent dans les vastes prairies verdoyantes, profitant d’une totale liberté. Ils broutent, ils gambadent joyeusement dans cette nature sauvage et généreuse du delta du Rhône.
C’est compter sans la perversité sournoise de la race humaine qui les exploite depuis si longtemps !
Et que vont-ils faire, ces cerbères ancestraux, avides et jaloux de la liberté virile de nos bêtes à cornes?
Leur tendre le plus lâche, le plus méprisable des pièges ; les attirer par des femelles en chaleur ! Dans la majorité des animaux du règne animal supérieur, c’est bien ainsi que cela se passe!
Vous verrez difficilement l’inverse !
Vous pouvez toujours mettre un troupeau de mâles en rut dans un endroit clos, aucune femelle ne viendra s’y frotter, si j’ose dire ! Pas folle les « guêpes » !
Ça roucoule, ça aguiche, ça miaule, ça minaude, ça « hep ! Mon chéri, tu montes ? »
Mais ça ne bouge pas d’un millimètre! Tandis que le mâle, cet abruti congénital, fonce, cavale, se rue, galope inconscient, vers le piège infernal !
Pourtant, ce qui m’a le plus amusé, c’est la remarque pleine de « saveur »
du journaliste qui nous rapportait ces évènements taurins :
« Ils se feront peut-être piéger, sauf si le taureau a été castré ! »
Moi, dans mon inculture crasse, et parce que je n’ai pas les connaissances encyclopédiques d’un journaliste, je croyais qu’un taureau castré, cela s’appelait un « bœuf » !
Parce qu’un bœuf, c’est fait pour supporter un joug et tirer une charrue, comme une machine à viande sans cervelle ! Un peu comme le troupeau d’auditeurs qui écoutent des journalistes de radio sans réfléchir!

« Enfants, voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers» !

Brassens

jeudi 8 novembre 2007

Au doigt et à l’œil

Notre ineffable et enthousiaste Jérôme Bonaldi nous a fait part, ce matin, d’une avancée prodigieuse dans la technologie des téléphones portables : L’index ou le majeur d’une main va nous servir de haut-parleur pour entendre nos conversations ! Le son, transmit par une montre-bracelet-téléphone, va circuler à travers les cellules et les os, servant ainsi de caisse de résonance. J’imagine sans peine la « tronche » des citoyennes et des citoyens en train d’appeler leurs amis ou proches. Et il ne faudra pas se tromper de quelques centimètres ! Sinon, c’est la baffe, le bourre-pif, ou la contredanse assurée si vous avez le malheur de regarder une personne dans les yeux, à ce moment là ! C’est extrêmement ingénieux de donner ainsi une fonction supplémentaire à nos doigts ! Ils nous servaient déjà pour faire tant de choses passionnantes ! On y ajoutera désormais, la fonction de « haut-parleur » ! Il y aurait bien une autre utilité médicale, depuis l’apparition du thermomètre électronique, mais par là, on n’entend pas grand-chose, comme nous l’avait déjà suggéré un grand humoriste !

dimanche 4 novembre 2007

Le coin du fil aux « zophes »

La fatuité de mes écrits me sautant à la figure, comme une puce sur le dos d’un teckel breton, j’ai décidé de concevoir à l’avenir, des discours plus sérieux !
Ainsi, je vais vous entretenir de la philosophie conceptuelle de nos grands philosophes du passé. « le cogito ergo sum » de notre aimable Descartes étant largement dépassé par la conception freudienne du « sur moi », il serait ridicule de ne pas admettre cette vérité qui a été largement démontrée par nos praticiens de la psychologie moderne. Néanmoins, si l’on reprend la pensée de Nietzsche sur la catharsis de l’être en difficulté telle qu’il nous l’expose si savamment dans « Ainsi parlait Zarathoustra » nous pouvons dire que son génie n’avait rien à envier à un Charcot dont les expériences sur l’hypnose et l’inconscient frôlent le ridicule, l’empirisme, la mascarade et l’amateurisme le plus vulgaire. Mais foin de polémique stérile et absconse ! La métaphysique n’étant pas ma tasse de thé, je préfère reprendre la noblesse des discussions sur un « Banquet » célèbre de notre ami Platon. « Les objets que nous croyons réels ne sont que des images virtuelles d’un monde parfait » Voilà ce que nous faisait « ânonner » notre bon maître en philosophie dans notre studieuse jeunesse. Comment ne pas comprendre, qu’après un tel discours, nous n’eûmes pas envie de plonger dans les délices d’un existentialisme qui nous tendait les lèvres de sa bouche vénéneuse et perverse ! Sartre, le démon du café de Flore, attirait ses petits « rats » comme le célèbre joueur de flûte de la légende ! Et combien se sont noyés à son discours frelaté ? Vous ne comprenez rien ? C’est normal ! Moi non plus ! Wouaaahhh ! Hi ! Hi ! Hi ! « C’est les nerfs » ! Vous voyez comme il est simple et naturel d’écrire pour ne rien dire ? Et je pourrais continuer comme cela pendant des heures ! Mais je ne voudrais pas vous ennuyer d’avantage ! Car un philosophe, un vrai, celui-là, a dit un jour que « l’art d’ennuyer, c’était celui de tout dire » ! Et j’en ai encore des choses à vous …écrire !

dimanche 28 octobre 2007

Esprit frappeur es-tu là ?

Notre collègue, qui est petit, rondouillard, a une tête aussi ronde que ses lunettes de myope aux verres grands comme des hublots de péniche.
Malgré sa relative jeunesse, une calvitie précoce a déjà fait ses ravages, et laisse voir un beau crâne luisant.
Nous travaillons de nuit et nous attendons tous les jours avec impatience, la relève de nos collègues, tôt le matin, sur les coups de cinq heures !
Ce jour là, notre petit rondouillard arrive en arborant
la magnifique « gapette » des familles !
La belle casquette à carreau du turfiste en goguette !
Comme nous n’avons pas l’habitude de le voir si « élégamment » couvert, nous sommes tous les trois intrigués !
Ses petits yeux de miro clignotent d’énervement !

_Quoi ! Quoi ! Quoi ! Qu’est-ce qu’y a ? M’avez jamais vu ? Lance-t-il, un rien agacé !
_Non mais c’est juste que tu as une belle casquette !


Qu’on lui fait poliment !
La journée se déroule sans incident précis, à part le couvre-chef insolite toujours rivé sur le crâne du collègue !
Vous savez ce que c'est ! Les lazzis, les quolibets, les grosses vacheries perverses pleuvent sur notre pauvre camarade de plus en plus furieux et fébrile !
Alors son « secret » est décidément trop lourd à porter !
Avec un air mi-amusé, mi-gêné, il retire son galurin pour nous laisser voir un magnifique pansement de sparadrap en force de croix !
La « chose incongrue » nous fait encore plus éclater de rire que la gapette à carreaux !
Que voulez-vous ! Nous sommes tous des êtres cruels et impitoyables !

_Ouais, j’ai été agressé par un abruti, ce matin !
_Ah ! Ben y t’as pas raté mon pauvre ?


Soudain, nous sommes tous emplis à la fois de compassion et de curiosité.

_ Et avec quoi il t’a fait cette belle …chose, demande notre chef d’équipe ?

Car le pansement dissimulait mal une belle bosse proéminente à souhait !


_Avec une batte de base-ball !
_Avec une batte de base-ball ???

Font en chœur les collègues horrifiés !

_Mais qui est ce « criminel » qui a osé te faire ça !

_Et t’as pas porté plainte immédiatement ?

On sent la gêne le gagner, notre « pauv’biquet » !
C’est que, ce qu’il lui reste à nous avouer est dur à…… sortir !
Et il ne peut plus reculer, car il nous en a trop dit !

_Ouais c’est ce « con » de laitier « arabe » !

Il insiste bien sur le terme « arabe » pour que nous compatissions un peu plus lâchement à sa peine !

_Ben, le matin, quand je sors de bonne heure, je marche le long des trottoirs et j’ai aperçu un litre de lait sur le pas d’une porte, mais au moment où je me baissais pour le prendre, j’ai reçu sur le crâne un grand coup d’un objet que je n’ai pas reconnu tout de suite ! Et j’ai entendu ce con de « bougnoule » m’injurier copieusement !

Ce que n’a pas avoué notre camarade, dans sa grande « pudeur », c’est que cela faisait longtemps que ce manège durait !
Alors ce « teigneux » de laitier qui en avait marre de se faire engueuler, et même de se faire soupçonner de vol (les gens sont si méchants !) avait tendu un piège « criminel » à notre brave copain !
Bon ! Il est vrai que sa radinerie était légendaire !
Mais quand même ! Quelle idée de se faire justice soi-même ! Hein ?
C’est proprement scandaleux ! Rassurez-vous, il y a bien longtemps que les laitiers ne déposent plus leurs bouteilles sur les paliers des pavillons de nos belles banlieues !
Pour des raisons que tout le monde comprend !
La délinquance, ma pauv’dame !
Et avec tous ces voyous qui traînent !

mardi 23 octobre 2007

Un visage oublié

Proust parlait de sa madeleine. Moi, c'est un visage qui m'a produit ce trouble sentimental, plein de réminiscences juvéniles.
L'autre jour, je regardais un "nanard" cinématographique en noir et blanc des années soixante, quand tout à coup, je l'ai reconnu, LUI!
Ce visage émacié, ce regard tour à tour cruel, amusé, cynique, et profond!
Quand il s'éclairait d'un sourire, on ne voyait plus de lui, que cette large bouche béante, au rictus si particulier. Ce fût comme une bouffée de nostalgie qui m'embrasa soudain le cœur, comme un feu de la Saint Jean, un soir d'été! Il était revenu, mon Cyrano!
Le seul! L'unique! Le vrai!
Celui qui sera éternellement dans mon cœur de petit garçon, émerveillé par une soirée magique passée devant un téléviseur noir et blanc et en 819 lignes, il y a de cela si longtemps!

Ne me bassinez pas pour me dire qu'il y en eût d'aussi talentueux que lui;
Jean Piat, Belmondo, Pierre Dux, Jacques Weber, et tant d'autres!
Je m'en fous!
Pour l'éternité il restera le mien!
Il est tellement ancré dans ma mémoire, dans mon esprit, dans mon âme qu'il fait partie de moi d'une manière indissoluble!
Il m'a influencé, marqué aux fers rouges, pour le restant de ma vie!

"Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul!"

Que ne m'a-t-il pas donné des conseils plus utiles et plus judicieux pour survivre et monter dans cette société impitoyable et cynique, que celui-ci!
Mais je ne lui en voudrai jamais! Il était le théâtre incarné!
Je me souviens aussi d'une scène sublime du "Marchand de Venise" où il y campait un Shylock pétrit de haine, mais tressaillant d'humanité jusqu'aux sanglots que faisait naître en nous, son désespoir!
Des instants aussi magiques, je n'en ai pas vécu souvent, au théâtre, et encore moins à la télévision, depuis que tu as disparu beaucoup trop tôt, mon cher Daniel Sorano, dont le nom rimait si bien avec celui de Cyrano!